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Résistance

Publie le dimanche 28 mars 2010 par Open-Publishing
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Je ne regarde pratiquement jamais l’émission de Thierry Ardisson “ Salut les Terriens ”. Ce que représente Ardisson est à peu près aussi éloigné de moi que Pluton.
J’ai fait exception hier soir pour voir comment Mélenchon, le principal invité, allait s’en sortir (pas trop mal parce qu’il a du répondant et que son hôte lui était plutôt favorable), et pour écouter l’invité non people qu’Ardisson fait venir régulièrement. On peut être du Faubourg saint-Honoré et être à l’écoute des vraies gens.

Il s’agissait cette fois-ci d’un homme de cinquante-cinq ans, bien campé dans son fauteuil, au visage avenant et volontaire. À trente-cinq ans, ce photographe gagnait 50000 francs par mois. Après des périodes de chômage, de stages inutiles, de déqualification, il en était réduit à tenter de survivre avec 450 euros par mois. Exactement le prix de son loyer. Il nous expliqua qu’il tenait à payer ce loyer rubis sur l’ongle, par amour-propre et surtout pour ne pas devenir clochard.

 Et pour le reste, demanda Ardisson ?

 Mes enfants me font des chèques.

Mais l’important, si je puis me permettre, n’était pas là. L’ancien photographe nous expliqua que sa survie dépendait d’un claquement de doigt d’un employé de Pôle-Emploi qui continuerait, ou non, à lui accorder tel ou tel revenu minimum. Pour combattre la résignation, il avait décidé de se lever tous les matins à six heures, de veiller à être toujours propre sur lui, de s’intéresser aux autres, en aidant, par exemple, d’autres chômeurs à remplir des dossiers.

Dans son discours, le mot “ résistance ” revint à plusieurs reprises. Résistance individuelle, mais aussi collective.

Voilà où nous en sommes aujourd’hui : dans la guerre que mène l’hyper-bourgeoisie capitaliste contre les peuples, la seule attitude, la seule pratique qui convient est bel et bien de résister.

Sur le plateau d’Ardisson, il y avait un représentant éminent de cette hyper-bourgeoisie en la personne de Luc Ferry. Parmi d’autres considérations dont l’ancien ministre de l’Éducation nationale voulut bien nous gratifier avec sa morgue coutumière, j’ai retenu que Chérèque faisait du bon travail (normal), ainsi que Thibaud, ce qui tend à devenir de plus en plus normal pour la droite dure au pouvoir depuis bientôt dix ans.

Résistance…