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recréer du lien social

Publie le vendredi 4 juin 2010 par Open-Publishing
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Ne laissons pas les quartiers aux fachos et aux islamistes !

Les mouvements d’éducation populaire doivent investir les quartiers afin de tisser du lien social. C’est ce qu’essayent de faire le mouvement familial laïque avec le CNAFAL, Droit au Logement, les femmes relais...
Il y a là une urgence sociale et politique dans le sens plein du terme !

L’ECLATEMENT DU TISSU SOCIAL N’EST PAS INELUCTABLE !

Le gouvernement peut multiplier déclarations et communiqués, il n’arrivera pas à masquer ses insuffisances et sa politique qui vise à étrangler les associations d’éducation populaire, pas seulement les grandes fédérations mais aussi et surtout les associations locales qui tissent du lien social...

Hier encore, le gouvernement vantait les mérites des associations ;

Aujourd’hui il lui faut à la fois réduire ses dépenses et à la fois passer du lien au contrôle social.

Les caméras, les contrôles policiers et l’assignation à résidence d’une population de plus en plus précaire, voici la solution trouvée par ce gouvernement.

Certaines associations plient bagages ou réduisent leurs activités.

AH LE TEMPS DES TRENTE GLORIEUSES !

De nombreuses associations fondées à la libération par le Parti Communiste et intervenant dans les quartiers populaires ont périclité ou même disparu...

De la naissance à la mort, le travailleur trouvait un cadre protecteur et structurant ;

L’enfant et le jeune pouvait trouver un espace de jeux et d’activités aux Vaillants et Vaillantes, devenus plus tard les Pionniers de France ;

Le locataire se tournait très naturellement vers la CNL, la Confédération Nationale du Logement qui assurait une information, une défense face aux bailleurs et un peu d’animation ;

Les Femmes Françaises se préoccupaient du « deuxième sexe » et le Secours Populaire mettait en place une solidarité efficace.

Pour fermer le banc, l’Union des Vieux de France assurait le passage de la retraite et assurait des activités récréatives et solidaire jusqu’à la fin de la vie.

On peut critiquer cet encadrement très organisé, structuré, où chacun était dans un espace tenu et contrôlé par le PCF mais il est indéniable que la population n’était pas laissée à son sort

La SFIO et le PS par la suite ne sont pas restés sur le bord du chemin même si leur intervention était surtout fort dans certaine région comme le département du Nord

LE TOURNANT DES ANNES 70

La crise du PCF d’une part, les succès électoraux du PS d’autre part menant des cadres à quitter l’intervention associative pour assurer des responsabilités municipales ont affaibli nombre d’associations.

La politique ayant horreur du vide, des associations religieuses et sectes de tout ordre ont pris le relais dans certaines villes, disposant parfois d’un soutien institutionnel de la part de pouvoirs publics achetant la paix civile...Cet aveuglement a un coût, ces groupes islamistes ou chrétiens, sous prétexte d’aides aux devoirs enferment une partie de la population et de la jeunesse dans le communautarisme

Pour empêcher cette manipulation réactionnaire avec des conséquences prévisibles comme le rejet des principes d’égalité républicaine, il est indispensable que l’Etat et les collectivités territoriales développent les services publics de proximité et apportent un soutien financier aux associations laïques d’éducation populaire, tissant du lien social dans le cadre d’une citoyenneté républicaine .

DES ASSOCIATIONS D’EDUCATION POPULAIRE RELEVENT LE DEFI

Le défi social et démocratique qu’il faut relever consiste à retisser le lien distendu entre les habitants des cités et le mouvement ouvrier, toutes organisations confondues

Des associations locales ont pris le relais,

Elles ont réussi dans de nombreuses cités à développer des animations et à créer des solidarités entre habitants et entre génération.

On pourrait citer des dizaines d’exemples d’initiatives réellement citoyennes permettant aux habitants d’être des acteurs et non des consommateurs...

Qu’il s’agisse des femmes relais établissant de la médiation sociale, de telle ferme pédagogique proposant aux habitants de prendre en charge des ateliers ou de telle mission locale mettant en place avec les jeunes des quartiers de réels projets....

Aujourd’hui beaucoup d’associations rencontrent des difficultés énormes, insurmontables même.

Les crédits alloués par les services de l’Etat ont fondu comme neige au soleil et de nombreuses collectivités territoriales réduisent la voilure.

Cette crise , conséquence de la politique gouvernementale a mené de nombreux militants au découragement ou à la réduction d’activités.

Les grandes fédérations et réseaux sont touchés de plein fouet par cette baisse drastique des subventions, c’est un fait , certaines tiennent le coup difficilement, d’autres se replient sur des secteurs moins dépensiers voire marchands....

La situation de ces mouvements à dimension nationale est préoccupante, celle des associations locales est dramatique

Tisser du lien social et faire des habitants des cités de véritables acteurs exigent une volonté politique et des moyens à la hauteur des enjeux sociaux et démocratiques On peut toujours augmenter le nombre de policiers intervenant dans les cités comme l’a fait Sarkozy oubliant par là même d’assurer à ces personnels une formation professionnelle, on ne fera que renforcer le volant sécuritaire mais à quel prix !

Aujourd’hui même les juges estiment à juste titre que la priorité doit être donnée à la prévention sociale. Depuis plusieurs années les mouvements d’éducation populaire alertent la population et les décideurs politiques locaux des conséquences prévisibles d’une politique irresponsable visant à priver les associations de subventions....

Ils ne sont plus les seuls à s’inquiéter.

Des principaux de collèges qui ont inscrit leurs établissements dans le dispositif « écoles ouvertes » viennent d’apprendre qu’il n’y a plus de crédits disponibles....

Ces « dispositifs » avaient le mérite d’offrir durant les vacances scolaires à des adolescents un espace éducatif ludique.... Certains peuvent reprocher à ces « écoles » de se substituer aux services jeunesse des villes en oubliant que bien souvent les lieux d’accueils et d’animation sont peu nombreux dans les communes fortement urbanisées et que là il s’agit d’utiliser des locaux existants et de bâtir un projet partagé...

Toutes les bonnes volontés risquent demain de se décourager alors que l’actualité montre qu’il est urgent de construire ou de consolider du lien social.

La politique gouvernementale à courte vue ne peut qu’engendrer une dégradation sociale au détriment des populations les plus pauvres et vulnérables.

Il nous faut, tous ensemble nous mobiliser contre la casse sociale et associative.

La défense des services publics et celle des associations assurant une mission de service public sont liées.

Jean-François CHALOT

http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/ne-laissons-pas-les-quartiers-aux-75801

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