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FSE Londres : manipulation islamogauchiste

Publie le mardi 26 octobre 2004 par Open-Publishing
5 commentaires

Témoignage : une caricature de débat au FSE

Samedi 16 octobre 11h 30-13 h 30
Séminaire « Hijab : le droit de la femme de choisir

Le séminaire sur le voile (hijab) du FSE se présentait dans la
composition suivante dans le programme :

Séminaire " Hijab : a woman’s right to choose ". Avec : Raghad
Altikriti (Muslim Association of Britain) ; Shami Chakrabarti
(Liberty) ; Christine Delphy (Collectif Ecole Pour Toutes et Tous) ;
Tariq Ramadan (Collectif des Musulmans de France) ; Arlene Rodrigues
(Assembly for the Protection of Hijab) ; Salma Yaqoob (Stop the War
Coalition). Co-Chairs : Milena Buyum (NAAR) and MCB representative
(tbc). Organisateurs : National Assembly Against Racism (Britain) ;
Muslim Association of Britain ; Stop the War Coalition (Britain).
Soutenu par : Assembly for the Protection of Hijab ; Muslim Council
of Britain ; Collectif Une Ecole Pour Toutes et Tous (France) ;
Collectif des Musulmans de France ; Collectif des Feministes pour
l’Egalite (France) ; National Union of Students Black Students
(Britain) ; 1990 Trust (Britain).

1.- Une caricature de " séminaire "

La première et la plus choquante des caractéristiques de ce "
séminaire " auquel assistaient environ 300 personnes est que la tribune (7 personnes dont 6 femmes, Tariq Ramadan, indiqué sur le programme, n’étant pas présent) était exclusivement composée d’adversaires farouches, et parfois virulent (e) s de la loi française sur l’interdiction de signes religieux ostensibles à l’école. Pour les organisateurs de ce " séminaire ", le " droit de choisir " figurant dans le titre ne s’étendait visiblement pas à la composition de la tribune. Il n’y a donc eu aucun débat entre intervenant (e) s de la tribune, chacun (e) répétant exactement le même discours. Seul l’intervenant dont j’ai seulement pu noter le prénom (Alex), tout en étant lui aussi hostile à la loi, a au moins
apporté des informations de caractère juridique. Il a, en
particulier, commenté l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme qui énonce les limites aux manifestations publiques de convictions religieuses, article qui, selon son interprétation, n’autorise pas la loi française.

Pourtant, a-t-il ajouté, la Cour européenne des droits de l’homme a débouté les adversaires de la loi turque interdisant le voile à l’université ! A partir de cette jurisprudence, a-t-il précisé, les choses se présentent donc très mal pour un éventuel recours contre la loi française devant cette Cour

2.- Une confusion permanente sur l’objet de la loi

La cible unique du séminaire-réquisitoire, comme on vient de le voir, était la récente loi française sur les signes religieux ostensibles à l’école. Bien que deux intervenant (e) s aient quand même incidemment rappelé - sans trop y insister - qu’elle portait seulement sur la manifestation de ces signes au sein de l’école publique, l’impression
qui ressortait des prises de parole de la tribune, surtout pour un public peu ou pas informé, est que cette loi visait tous les moments de la vie et tous les lieux publics, y compris la rue. Cette confusion a permis des accès répétés d’indignation à la tribune, enclenchant des salves d’applaudissements de la salle.

3.- Des propos outranciers

Plusieurs intervenantes ont évoqué qui " l’islamophobie et le racisme français ", qui la " dictature étatique française ", qui la " nature raciste de la loi ", qui la " tradition raciste française ".

Personne, à la tribune, n’a jugé utile de distinguer entre, d’un côté, la France et les Français en général, et, d’un autre côté, des politiques françaises menées à tel ou tel moment de l’histoire, et par telles ou telles forces. Personne n’a non plus rappelé une autre tradition française : celle des grandes luttes anti-racistes et anti-coloniales qui font aussi partie de l’histoire de la République.

Personne n’a davantage indiqué que le nombre de conflits avec des jeunes filles refusant de quitter le voile ne dépassait pas actuellement la centaine, sur 7 ou 8 millions (je n’avais pas le chiffre exact sous la main) d’enfants scolarisés. La aussi, l’impression créée était qu’il s’agissait d’une crise grave entre, d’un côté, " les " musulmans, soutenus par des " anti-racistes " (dont ceux présents dans la salle), et, de l’autre, la France et les Français. Un discours aussi nuancé que celui d’Ariel Sharon dénonçant l’ " antisémitisme " français et appelant les juifs français à
émigrer en Israël !

4.- Une intolérance jamais vue dans un forum social

C’est seulement dans la partie de la séance consécutive aux
interventions de la tribune (une petite demi-heure) qu’un semblant de débat a pu avoir lieu. Je dis bien un semblant de débat, car les quelques personnes tentant de remettre en cause, de la salle, le contenu de certaines interventions ont été copieusement huées, sifflées et interrompues, une vingtaine d’hommes assis aux premiers rangs jouant le rôle de chefs de claque. Avec de tels chaperons, le " droit de choisir " le voile pour les jeunes femmes musulmanes sur
lesquelles ils peuvent avoir une influence ne fait plus l’ombre d’un doute Et chacun a pu apprécier l’attachement de ces militants au débat démocratique.

5.- Quelques premières leçons

L’atmosphère de meeting qui a été celle de ce " séminaire " montre à quel point la question abordée provoque des réactions passionnelles chez certains éléments se revendiquant du mouvement altermondialiste.

L’histoire de la laïcité en France, constitutive du pacte
républicain, est pratiquement inconnue hors de nos frontières. Et ce ne sont pas certains intervenants français de la salle qui auront permis de la faire mieux connaître. Plusieurs d’entre eux - sous les applaudissements de la majorité du public - en ont, en effet, rajouté dans le registre déjà caricatural et outrancier d’une partie des interventions de la tribune. Cela signifie qu’il faut absolument que le débat sur la laïcité se poursuive dans Attac, mais à partir d’informations sérieuses, en identifiant les questions clés et en refusant le terrorisme intellectuel des accusations de " racisme "," islamophobie ", etc, qui ne devraient pas avoir cours dans une rencontre de militants altermondialistes.

L’une de ces questions me paraît être le rapport entre la citoyenneté et l’engagement religieux. Participe-t-on à la vie civique, et notamment au mouvement altermondialiste, d’abord en tant que citoyen (éventuellement, de surcroît, engagé dans une religion) ou d’abord en tant que musulman, catholique, bouddhiste ou autre, membre d’une communauté particulière, qui se reconnaît prioritairement, voire exclusivement dans cette dernière ? Le communautarisme exacerbé est-il compatible avec l’altermondialisme ? Il est à cet égard significatif que le mot " citoyen " n’ait pas été prononcé une seule fois à la tribune.

Bernard Cassen, président d’honneur d’Attac

Messages

  • FSE, alter-mondialisation ou contre la mondialisation ?

     Article donnant des informations intéressantes sur la véritable nature des FSE de Porto Alegre en passant par Bombay, Paris et aujourd’hui Londres.

     Un FSE financé à 40% par Tony Blair et à 20% par la CES !

     Celui de Paris était financé par Raffarin et Delanoé !

    La question est la suivante : Contre la mondialisation ! C’est à dire contre le capitalisme d’aujourd’hui ? Ou bien "Alter mondialisation", pour une autre mondialisation, c’est à dire un aménagement plus humain de la barbarie capitaliste ?

    ATTAC est une bulle médiatique gonflée avec l’argent de la classe dominante ! C’est un écran de fumée pour les générations qui montent et cherchent à combattre le système capitaliste comme l’ont entrepris avant nous nos grands-parents et parents en construisant le "mouvement ouvrier" avec ses organisations syndicales et politiques indépendantes !

    Il faut reconquérir les confédérations ouvrières, reconstruire ces organisations indépendantes, refonder un grand parti ouvrier à la Marx et à la Jaurès et non invoquer une "société civile" sans rivage de classe, incluant les Eglises qui au bout du compte on le voit avec Lula au Brésil mange dans la main du FMI et de la Banque mondiale risquant au passage de détruire le PT en lequel les masses brésiliennes et sans-terres ont fondé tous leurs espoirs !

    Merci !

    Marc Pouyet

  • Bernard Cassen dénonce les propos outranciers de "plusieurs intervenantes [qui] ont évoqué qui " l’islamophobie et le racisme français ", qui la " dictature étatique française ", qui la " nature raciste de la loi ", qui la " tradition raciste française "" et le manque d’information des intervenants (islamogauchistes) sur la situation française.

    On peut -et on doit- contester la réalité du choix offert au femmes de porter le voile ou non (tout comme on peut douter du fait qu’une prostituée ait réellement choisi son activité) et réaffirmer le caractère intrinsequement oppressif. On doit combattre toute alliance avec des mouvements réactionnaires dans le combat anti-raciste. On doit constater que les français ne sont pas tous racistes et que certains partisans de la loi la défendent sur des bases laïques et féministes claires.

    Cependant sur l’analyse de la nature de la loi et du contexte raciste et islamophobe dans laquelle elle a été adoptée, il n’y a effectivement aucune ambiguité. Cette loi est bien une loi raciste : elle permet de stigmatiser et de discriminer une partie de la population sur la base de critères ethniques (on trouve relativement peu d’alsaciens, de béarnais ou de berrichons dit "de souche" de confession sikh ou musulmane). D’ailleurs comment oublier que Chirac affirmait, pour légitimer l’interdiction que les français et la France se sentaient "agressés" par le port du voile (tandis que les "traditions françaises" étaient préservées par les bigoteries de son épouse) ou que le sous-ministre (de la pudeur et de l’interdiction du string à l’école) Darcos estimait que "ce qui a changé depuis quinze ans, c’est une relative insolence des immigrés du monde arabo-musulman de la troisième génération" et que "si l’on n’aime pas la République française, il faut aller ailleurs" !!! Oui, cette loi contribue à amplifier le chauvinisme et la terreur raciste !

    D’ailleurs, elle a aidé à justifier des discriminations à l’égard d’autres personnes que les élèves (les mères, les accompagnatrices lors des sorties...) et dans d’autres lieux que les écoles (dans les mairies par exemple). C’est faire preuve là aussi d’un "manque d’information" que d’oublier que d’autres textes ou décisions justifient l’interdiction du voile dans les tribunaux (jurées), les enceintes parlementaires (députés et spectateurs), les administrations (agents), les entreprises (salariés)... Le port du voile (et du turban) est donc possible en France à condition de ne pas être scolarisé dans l’école publique (pas de problème dans le privé), de ne pas être fonctionnaire, de ne pas être salarié, de ne pas être tiré au sort pour être juré, de ne pas se marier ni être témoin, de ne pas chercher ses enfants à l’école...

    "L’histoire de la laïcité en France, constitutive du pacte républicain" à laquelle Bernard Cassen fait référence est-elle la même que celle qui justifie le maintien du concordat en Alsace Moselle, les aumoneries dans les établissements, les subventions aux écoles confessionnelles... ?

    Pour finir, "certains se revendiquant du mouvement altermondialiste" doivent-ils obtenir auprès de Bernard Cassen un brevet de "citoyen altermondialiste" avant de pouvoir se considérer comme tels ?

  • Je souscris pleinement, hélas, au point 4, développé par Cassen. J’ai eu du mal lors du salon du livre antifasciste, en avril à Paris, à faire valoir l’idée que le port du voile était d’abord l’expression d’une domination des hommes sur les femmes, légitimée par le religieux, et également un instrument d’oppression sociale.
    Beaucoup d’hystérie face à la tentative d’exprimer une opinion qui se trouvait être minoritaire dans ce contexte-là.

    la question n’est absolument pas de savoir si le coran impose ou non ce port, mais de démasquer les "antiracistes" "anti-islamophobes", et de démonter leurs mécanismes de pensée, entre stratégies personnelles, communautaires, et cloaque politique.

  • j’ai lu avec attention ces articles. Il me semble nécessaire de ne pas tomber dans le piège et de dire que le voile rabaisse la femme, la religion musulmane demande aux femmes de porter le voile et donc comme ces personnes pratiquent elles portent le voile. Je voudrais également ajouter que dans la plupart de ces familles musulmanes c’est la femme qui prend les décisions les plus importantes.
    merci

    • Je ne sais pas à qui vous dîtes "merci"...

      Par ailleurs, vous vous contentez de décrire des enchaînements (femme+ musulmane+

      pratiquante = voile). Cela n’a aucun intérêt.

      Ce qui est intéressant, c’est d ’EXPLIQUER les enchaînements. Et là, manque de bol...

      Votre relativisme ne tient plus la route !