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Un tigre mondial du papier détruit des emplois et des vies dans la Drôme

Publie le mardi 14 septembre 2010 par Open-Publishing

Quand les multinationales s’emparent des mots « écologie », « droits de l’homme » et « commerce équitable », pour endormir le peuple, elles le font sans vergogne.

C’est le cas du groupe Mondi, tigre mondial du papier d’emballage (1), qui, rachète, en avril 2010, des entreprises, appartenant à la société irlandaise, Smurfit-Kappa, dont 2 usines, fabriquant des sacs, situées à Aouste-sur-Sye et L’Homme d’Armes, dans la Drôme.

Si l’on croit leur vitrine sur la Toile, leur politique serait guidée par des motivations on ne peut plus humanitaire et environnementaliste :

« At Mondi, our vision is straightforward – to be a leading business with the hightest ethical standards, that delivers exceptional value for our customers, our employees, our communities and our share holders. » (2)

http://www.mondigroup.com/deskstopdefault.aspx/tabid-293

Or leur première décision politique, en France, est de fermer les sites drômois de L’Homme d’Armes et d’Aouste-sur-Sye, en avril 2011, et de virer leurs ouvriers.

UN SAC D’EMBALLAGE SUR LA TÊTE EN GUISE D’EXPLICATION

Ce ne sont pas des raisons écologiques comme la pollution des rivières voisines par de l’encre d’imprimerie ou la destruction de la faune aquatique, soulignée par ailleurs, par un obscur chercheur de Grenoble, qui motivent leur action.

Les papeteries d’Aoustes et de L’Homme d’Armes ont fait l’objet d’un troc entre les deux géants de l’emballage, Mondi et Smurfit-Kappa : le premier achetait pour 8 millions d’euros 4 sites en France, 3 en Espagne, un en Italie ainsi que plusieurs points de vente ; le second prédateur s’emparait pour 43 millions d’euros de 3 fabriques de carton ondulé, sises au Royaume-Uni...

Cette échange lucratif entre multinationales, de patrimoine et de prolétaires, laisse sur le carreau, rien que dans la Drôme, 125 employés et leurs familles.

Les 40 travailleurs de l’usine d’Aouste apprennent leur licenciement sec, par lettre recommandée, le 21 juillet 2010.

Les premier départs auront lieu dés le mois de novembre de cette année.

L’espérance pour ces ouvriers qualifiés de retrouver un emploi, dans la Drôme, est, aujourd’hui, quasi nulle : il y a officiellement « 252 000 personnes au chômage. Parmi elles, 41 000 jeunes de moins de 25 ans. Les missions locales de Rhône-Alpes ont observé une chute de 20 % pour l’emploi durable et de 27 % pour l’intérim » dixit Jean-Jack Queyranne, dans son dernier édito du journal « Entreprendre ».

Les postes qualifiés, dans les secteurs industriel et tertiaire, ont été remplacés, par des emplois précaires où l’on paye davantage la soumission des personnels que leurs compétences...

Les travailleurs virés de Mondi n’ont pas le choix : ils doivent impérativement se saisir de leurs machines-outils, avant qu’elles ne soient déménagées, et négocier, grâce à elles, au plus haut, leurs primes de licenciements.

Vaut mieux brûler son usine et noyer son patron que d’accepter l’Inacceptable.

HIMALOVE


1.Mondi est une multinationale du papier, née en 1967, en pleine Afrique du sud de l’apartheid ; forte d’une charte éthique, écrite, semble-t-il, par un disciple de Nelson Mandela, elle emploie, aujourd’hui, 31 000 personnes à travers 31 pays et trois continents, Europe, Afrique, Asie.
2.« Notre ambition est claire et franche : nous voulons partager avec nos employés, clients et actionnaires, les valeurs les plus hautes en matière d’éthique et de dignité... »