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Theresa Lewis et Roger Bontemps

Publie le vendredi 24 septembre 2010 par Open-Publishing
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Theresa Lewis, déficiente mentale, vient donc d’être exécutée pour avoir commandité le meurtre de son mari et du fils de celui-ci pour empocher leurs assurances-vie. La défense a fait valoir que, dotée d’un QI de 72, la condamnée n’avait pas pu élaborer un tel stratagème. Les deux auteurs du meurtre avaient, quant à eux, été condamnés à la prison à perpétuité. La justice étatsunienne a donc exécuté une débile légère qui n’avait tué personne et a laissé en vie deux assassins.

Face à cette loterie morbide, on sait qu’Obama est sur la même ligne que Bush, ou encore Clinton.

Ce deux-poids-deux-mesures m’a remis en mémoire l’exécution de Buffet et de Bontemps en 1972. Après avoir assassiné une femme pour lui voler son sac à main, Buffet avait été condamné à la prison à perpétuité. À son grand désarroi car il voulait en finir avec la vie. Il fut incarcéré à la centrale de Clairvaux et partagea sa cellule avec Roger Bontemps, ancien para, père de famille, condamné à vingt ans de prison et pour vol et agression (il était armé d’un revolver factice). Sous l’influence de Buffet, il se rend complice d’une prise d’otages (un gardien et une infirmière mère de deux enfants) et assiste à leur assassinat par Buffet qui tranche la gorge de ses victimes.
Buffet et Bontemps sont condamnés à la peine de mort. Bontemps intente, en vain, un recours en cassation, ce que refuse Buffet, qui veut en finir avec la vie.

Nous sommes à une époque de grande contestation sociale et de dure répression policière. La droite va se servir du crime horrible de Buffet pour donner du grain à moudre à la majorité de l’opinion publique, favorable à un État fort et à la peine de mort.

Georges Pompidou, Président de la République, laissera « la justice suivre son cours » et fera donc exécuter un homme qui, comme Theresa Lewis n’avait jamais tué et qui, avant le drame de Clairvaux, avait volé deux voitures.

Robert Badinter, avocat de Bontemps, très ébranlé par la mort de son client, publiera un livre magnifique sur le procès et la mise à mort, L’Exécution.

Messages

  • Teresa Lewis a été exécutée à 3h13 ce matin

    Teresa Lewis, une Américaine de 41 ans, a été exécutée jeudi par injection mortelle, peu après la tombée de la nuit dans l’Etat de Virginie (Etats-Unis), malgré une déficience intellectuelle qui en fait un symbole de la lutte contre la peine de mort pour les abolitionnistes.

    Le décès a été prononcé à 21h13 locales (3h13 vendredi, heure française) à la prison de Greensville, à Jarratt, a indiqué Larry Traylor, porte-parole des autorités pénitentiaires de l’Etat.

    « Il n’y a pas eu de complication », a-t-il assuré, ajoutant que les derniers mots de Lewis avaient été prononcés à l’attention de Kathy Clifton, la fille d’une des victimes. « Mme Lewis a fait une ultime déclaration : Je veux juste que Kathy sache que je l’aime et que je suis vraiment désolée », a précisé le respoonsable pénitentiaire.

    Elle est la première femme exécutée en Virginie depuis 1912 et la 12e femme exécutée aux Etats-Unis depuis le rétablissement de la peine de mort en 1976. Dans le même temps, 1 215 hommes ont été mis à mort dans le pays, dont 107 en Virginie, Etat le plus actif en la matière après le Texas.

    Elle a reçu la visite de son fils

    Au cours de la journée, la condamnée à mort, installée dans une cellule sans fenêtre, avait reçu la visite de son fils, de son avocat et d’un prêtre. Peu de temps avant l’injection, elle a pris une douche, puis son dernier repas : « poulet, haricots verts, gâteau au chocolat et tarte aux pommes », selon Larry Traylor.

    Au moment même où le cocktail mortel de drogues lui était injecté, une trentaine de militants anti-peine de mort rassemblés à proximité de la prison ont fait retentir une cloche pour lui rendre hommage et souligner l’absurdité, selon eux, de la peine capitale. Une pétition pour demander sa grâce avait circulé sur internet. Elle avait recueilli des milliers de signatures. Brandissant des pancartes à l’effigie de Teresa Lewis, ils ont exigé un moratoire sur l’application de la peine de mort aux Etats-Unis.

    Son avocat a dénoncé « un système incapable d’être juste »

    En quittant la prison, l’avocat de Teresa Lewis, James Rocap, a estimé que sa mort illustrait « un système incapable d’être juste ». « Le système est cassé, salement cassé et d’après moi, il ne peut pas être sauvé », a-t-il déclaré, visiblement sous le choc. « Il y a trop de discriminations ».

    Dotée d’un QI de 72 quand la limite de la déficience mentale - en deçà de laquelle la Cour suprême a interdit les exécutions - est fixée à 70, Lewis a été la seule à être condamnée à mort parmi les protagonistes du double meurtre, qu’elle n’a pas physiquement commis.

    Elle avait avoué avoir laissé ouverte la porte de la caravane où elle vivait, pour que ses deux complices, âgés de 19 et 22 ans, y pénètrent et tuent par balle son mari et le fils de celui-ci, un ancien combattant âgé de 25 ans. L’objectif était d’empocher les assurances-vie des deux hommes. Teresa Lewis avait rencontré ses complices au supermarché, l’un d’entre eux était devenu son amant et elle avait encouragé sa fille de 16 ans à entamer une relation avec le plus jeune.

    Les deux auteurs du double meurtre condamnés à la prison à vie

    Tous trois ont plaidé coupable du double meurtre. Les deux auteurs ont été condamnés à la prison à vie mais Lewis a été considérée par le juge chargé de fixer sa peine comme l’instigatrice des meurtres, « la tête du serpent », avait-il estimé. Ce que dénoncent ses défenseurs, qui insistent sur le fait qu’elle peut difficilement être considérée comme un cerveau à cause de son faible quotient intellectuel. Ils pointent par ailleurs le fait qu’elle avait une personnalité influençable et qu’elle a été manipulée.

    Ce que laissait entendre un courrier laissé par son amant, qui a avoué cette manipulation. Elle était « exactement ce que je recherchais, une salope qui s’était mariée pour l’argent à qui j’allais faire facilement tourner la tête », avait écrit ce jeune homme qui voulait devenir tueur à gage et était doué d’une intelligence supérieure à la moyenne. Il s’est depuis suicidé en prison.

    http://www.leparisien.fr/international/teresa-lewis-a-ete-executee-a-3h13-ce-matin-24-09-2010-1080858.php

  • Les "pipoles" ne se sont pas mobilisés ?

  • France Culture le vendredi 24 sept 2010 à 12h45 :" Theresa lewis s’est éteinte" .
    Non Non et Non : Ce n’est pas elle qui a appuyé sur le piston de la seringue !!!