Accueil > TOUSSAINT, TOUS SAINTS : Peut-on déconner cinq minutes ?

TOUSSAINT, TOUS SAINTS : Peut-on déconner cinq minutes ?

Publie le lundi 1er novembre 2010 par Open-Publishing
7 commentaires

de Alain Chancogne

Avertissement :

Allergiques à la connerie chancognarde, zappez !

Je sais qu’il faut respecter cette journée même si..c’est demain la Fête des Morts et qu’aujourd’hui c’est celle des fleuristes.

Mais comme on peut rire de tout , pourquoi ne pas en profiter pour se relayer dans quelques sourires en cette journée qui se veut de recueillement.

Personnellement, je précise que je ne me rends jamais sur la tombe de mon père , de mon Grand père dont les photos ne quittent pas mon portefeuille et dont l’absence m’a fragilisé tant je n’avais jamais imaginé vivre sans leurs rires, leurs coups de gueule, etc.

On le dira un jour de Mélanchon : "C’est quand ceux que tu aimes disparaissent qu’ils te manquent autant"

Donc si je me permets de plaisanter ce lundi ce n’est pas par stupide doigt d’honneu rà ceux qui ne"pratiquent" pas comme moi le souvenir de ceux qu’ils ont aimé.

C’est par besoin d’emmerder le monde !!

 :))

Et surtout parce que j’habite à 100 m du cimetière :

je me "marre un peu".!

Le côté "t’as vu mon POT ? " de ceux qui défilent dans les allées, aussi Cons que celui qui tient à te faire remarquer que son polo est un vrai Lacoste ou son Whisky , pas de ta piquette de carrefour, moi ça me fascine..

Surtout que si donc je manque de pot(..sorry).., je suis pourtant de ceux qui en permanence prenne la CRISE en thème..de réflexion (oui c’est ultra con..c’est pas fini, j’avais prévenu de zapper) !!

En plus,

LA TOUSSAINT on le sait vise à glorifier TOUS les Saints !

ça "tombe"..bien !!( là c’est su super chancognisme grand cru)

Moi j’ai mes favoris !

St EMILION

ST Julien de Beychevelle

j’insiste pas..ON DEVINera pourquoi !

..Ils sont.. DEVINS.. ceux là , de saints !

ST ANTOINDE PADOUE (qui permet de retrouver ce qu’on a perdu, parait il) :

Laurent et le dernier CN du PCF le priaient pour qu’il les aide à retrouver au moins un peu de dignité !

Les Socialistes pour retrouver en 2012 les chemins de l’ELYSSE et du pouvoir..

ST MODESTE qui avec ST AMOUR sont les deux seuls "patrons" que je respecte.

ST Céré aussi : longtemps ce qui donna le nom à un Patelin était uni nconnu.Puis le papetier facho Poujade et l’UDCA rendirent l’endroit célèbre..

je m’efforçai connement(pléonasme) longtemps de faire croire que c’était un nom qui venait de la fabrication de corsets pour Femmes dotés d’attributs de taille 105 C.

Seins serrés donc...

SAINT JOSEPH/ il parait qu’il protège les chauffeurs des dangers de la route.

je me demande si c’est parce que ce pauvre artisan charpentier , apprenant que sa Marie n’était pas resté..de bois lors de visite de Gabriel LANGE.. décida p de veiller à ce que d’autres meufs de Palestine (déjà) occupée de ne se mettent à imiter la maman du petit Christ ..avec une mauvaise conduite....!

saint Pie12 :...Heu..Celui là si je devais pas passer pour un antisémite à la FRECHE, j’oserais dire qu’effectivement il ne ma jamais semblé très..catholique.

Depuis que j’ai vu le film "AMEN" encore moins.

Avouons : cette période n était pas simple

Un futur pape défilait avec les Jeunesses Hitlériennes ;.je pense qu’il croyait qu’en fait"S/S/ c’était la façon d’honorer SA Sainteté..

J"’allais oublier iSAINT BARTHELEMY.. !!

Il évoque un peu la situation d’aujourd’hui.

c’est le SAINT des CRS !..

Le besoin de cogner sur tout ce qui avance..en protestant !

 :)

---- Bon je vous laisse poursuivre.!

AC

Plus tard les enfants au catéchisme( ne jamais oublier le préservatif ya des curés qui n’ont plus de stock) apprendront :

SAINT CON : : suite canonisation de Chancogne 1° (1939-.2...) dit Alanus ( la latin est sans pitié !!) , la Saint CON est désormais férié et chômée..

elle permet de fêter beaucoup de monde.....

 :))

Messages

  • SU-PER-BE !

    J’ignorais que Saint Barthélémy fut le patron des CRS ?! C’est VRAI ???

    C’est dingue....

    • J’ignorais que Saint Barthélémy fut le patron des CRS ? ! C’est VRAI ???
      C’est dingue..

      ..

       :))))))

      Non..c’est une connerie pour faire passer mon mauvais jeu de mot entre répression et "protestant".

      Ceci étant, y a pas eu de volontaires pour poursuivre..
      ma mère(89 ans et aussi "dingue que son fils ainé..) me dit souvent

      "pauvre alain quand Hortefeux va en avoir fini avec les Roms et qu’il vont traquer les casse berles, prends le maquis "

      J’avais pensé qu’on m’aurait cité Saint Etienne, que j’invoque parfois

      Qui serait le patron des croque morts et des supporters de foot.

      OUI.

      Lors du passage du convoi funèbre de Papon, de Bigeard (j’ai d’autres noms en tête mais je vexerais encore mes derniers amis socialistes..) , nous étions nombreux à scander" Allez les vers, allez les vers"


      Sainte EMMANUELLE
      (1,2 et 3) : La patronne des film W (pas tout à a fait X donc) qui repassent en boucle sur la cable

      Parait il très appréciés de notre Nicolas 1°

      Normal : Héros TICS, le mec !


      Pour justifier mon appartenance au GMTV (Groupe Marxiste tendance Vermot) je ne saurais oublier le patron des commerçants de silicone :

      SEIN Tétic (là je reconnais que c’est plus que nul !)

      ...(chutt, pardon..)

      AC

       Puisque je finis sur ce triste mot, à propos de Seins, j’espère que , en les fétant TOUS sans attendre à deux mains..... :)), on aura une pensée pour celui qui devait évoquer ales Amours torrides entre Gainsbard et Birkin, en osant le fameux

      "On est plus près du coeur quand la poitrine est plate"


  • Moi aussi, j’aime bien St Joseph, celui qui crèche sur la rive droite du Rhone entre Andance et Mauves. HIPS !!!

    Le Vieux Rouge (qui tache)

  • Avec Saint Biause, pour ne vexer personne et surtout pas Saint Dicalixte ... :-)
    Ah ! C’est ptêt’ San queunnitaite ?

  • CQFD N°018

    MANIFESTATIONS ET AGITATIONS EN ITALIE

    ROME : CÉLÉBRATION DE SAINT PRÉCAIRE

    Mis à jour le :15 décembre 2004. Auteur : Chantal Poirson, Fabio Cerquellini.

    Plusieurs milliers de précaires, travailleurs, étudiants et réfractaires en tout genre se retrouvent à Rome pour une grande procession à la gloire de saint Précaire. L‘occasion de communier et de pratiquer une nouveau type d’eucharistie ; celle de casser les prix et de partager ensemble les fruits de ces jardins d’éden que sont les supermarchés. Nos correspondants italiens racontent.

    Rome, samedi 6 novembre 2004. On prend le petit déjeuner, écoutant d’une oreille distraite Onda Rossa, une des seules radios romaines susceptibles de donner quelques infos sur la manifestation des précaires qui doit avoir lieu l’après-midi, lorsque soudain on entend : «  Journée de saint Précaire. Expropriation dans un hypermarché de Pietralata, organisée par un groupe de cinq cents précaires. D’autres actions sont prévues aujourd’hui.  »
    L’esprit ainsi fortifié par la démonstration que le fétichisme de la marchandise n’est pas un dieu invincible et que les besoins des gens peuvent être beaucoup plus « expressifs » que les publicités patinées qui agressent leur regard, nous nous dirigeons joyeusement vers la piazza della Repubblica, près de la gare, d’où va partir la manif. Excitante, la « promenade » promet du nouveau par rapport aux actions passées. Chaque 1er Mai depuis trois ans se déroule à Milan le May Day, manifestation nationale du réseau des précaires socialement organisés, mais aujourd’hui elle a lieu à Rome, facilement accessible depuis le nord et le sud. De plus, l’organisation de la manif’ a impliqué de nombreuses associations, des chômeurs mais aussi des salariés, de plus en plus conscients que la précarité n’est plus le monopole d’une minorité marginalisée, mais une gangrène qui s’étend dans les couches établies.

    La place est pleine, à tel point que ça déborde dans la rue adjacente. Le rassemblement s’ébranle. En tête du cortège apparaît saint Précaire, vêtu de bleu, un bandana sur la tête et une auréole au-dessus. Il est muni de six bras, «  parce qu’il faut faire six boulots pour un seul salaire  », explique le petit groupe qui le porte sur ses épaules. Le saint commence à léviter, suivi par une foule conséquente – vingt-cinq mille personnes, diront les journaux.
    Les visages des « marginaux » toujours plus nombreux défilent. Parmi les onze sound systems des centres sociaux présents, un petit groupe de rock mitraille des chansons aux paroles acides. Les jeunes qui l’entourent improvisent des danses dédiées à l’autoproduction de l’herbe. Suivent les visages marqués des historiques chômeurs organisés de Naples, Acerra et Palerme qui, de leurs voix rauques à force de hurler, revendiquent «  Revenu social pour tous, guerre pour personne  ». Viennent ensuite les chercheurs universitaires «  contre la privatisation des connaissances  », les précaires des « call-centers » en lutte contre l’exploitation sauvage qu’ils endurent sur leurs touches numériques. Le mouvement romain du droit au logement réclame l’instauration d’un «  loyer social  », suivi par les squatteurs d’Action, «  Un toit pour tous  ». Leur emboîtent le pas les étudiants de Sapienza pirata, les Disobbedienti, les militants de No-Global, les syndicats de base (Cobas, entre autres) et même les Jeunes communistes. C’est au tour des immigrés, pour qui «  la liberté de se déplacer n’est pas seulement le privilège des marchandises  ». Des portraits d’Arafat se promènent dans la foule. Les Verts ont aussi leur mot à dire, qui demandent «  le revenu social pour le citoyen  ». «  Moi je vous donne l’Amérique, pas le revenu garanti  », proclame un écriteau porté par un grand Berlusconi de papier mâché. Quelques pancartes visent les partis de l’opposition et en particulier Rifondazione comunista : «  Ou tu fais partie de la solution, ou tu fais partie du problème  ». La queue du cortège est suivie par un groupe de flics.

    Au milieu de la manif, piazza Venezia, l’atmosphère est légère, tranquille. La police se limite à « ouvrir » et à « fermer » le cortège. Les rues latérales paraissent dégagées. Les murs se couvrent de bombages et d’affiches revendiquant l’abolition du copyright, la réduction des taxes sur les produits culturels, la formation continue et gratuite, des investissements pour l’école publique. Une certaine tension devient perceptible.
    Largo Argentina, devant le magasin de la chaîne Feltrinelli [1], une des plus grandes librairies de la capitale, une centaine de manifestants s’arrêtent, dont quelques-uns s’affairent à coller de grandes affiches sur les vitrines avec les mêmes slogans sur la culture apparus plus tôt. Tout à coup, saint Précaire surgit, entouré des étudiants de La Sapienza. Ils entrent massivement dans la librairie pleine de clients, et annoncent au mégaphone une distribution gratuite de DVD. Là-dessus, deux cents fidèles particulièrement dévoués à Saint-Précaire pénètrent à leur tour et, au pas de charge, remplissent blousons et sacs à dos. Certains commencent déjà à sortir avec des piles de livres en main, tandis que dehors un type distribue des exemplaires du Fahrenheit 451 de Bradbury. L’action terminée, le cortège repart. La police doit attendre qu’il quitte la place pour rejoindre le lieu du miracle. Le terme de cette agréable promenade collective, piazza Navona, est bientôt atteint. Il fait nuit maintenant, quand la place, comme toujours pleine de touristes, est envahie de fumée rouge et de musique en provenance des sound-systems.
    Les participants ont l’air plutôt satisfaits, mais beaucoup sont convaincus aussi que «  la bonne réussite d’un cortège ne signifie rien  », qu’«  il faut se bouger à l’intérieur des difficultés et des contradictions que la vie quotidienne nous réserve  ». On annonce pour bientôt d’autres actions du même genre dans toute l’Italie.
    Après avoir quitté la place, nous repassons devant la librairie dont les livres ont été largement distribués quelques heures auparavant. Quelques clients frustrés discutent. Une femme de gauche, la cinquantaine à la mémoire défaillante, semble choquée par l’expropriation qui vient d’avoir lieu : «  Au moins, en 77, quand on allait aux manifestations, il y avait un service d’ordre pour isoler les mauvais éléments…  » À l’intérieur de la librairie, éclairée mais fermée, le personnel a l’air réuni pour une veillée mortuaire. Quelques jours plus tard, Zampieri, un ouvrier de 34 ans, déclarera : «  S’il pouvait y en avoir d’autres, des actions comme celle-là ! Et puis ils ne s’en sont pas pris à un petit magasin, mais à des grandes chaînes, qui nous ont volé combien de fric à nous ? Cette année, avec ma femme et mon fils, on a été une semaine en vacances au camping, et je suis encore en train de les payer. Pour économiser, je fais un petit jardin grâce à un bout de terrain que mon oncle m’a donné. Je ne suis pas pour la non-violence à tout prix.  »



    À l’hypermarché de Pietralata, on casse les prix

    Le 6 novembre vers 11 h, alors que saint Précaire se préparait à sa procession dans le centre de Rome, un groupe d’environ cinq cents précaires fait intrusion dans l’hypermarché Panorama, dans le quartier populaire de Pietralata. Annonce est passée au mégaphone : «  Réduction de 70 % pendant une heure  » parce que «  aujourd’hui, c’est la journée de saint Précaire, pour le revenu social et l’autoréduction, contre la vie chère  ». Ce joli mot, « autoréduction », fait resurgir la mémoire des années 70, quand ce type d’action était pratiqué dans divers secteurs de la vie quotidienne : factures, transports, spectacles, loyers… La plupart des «  autoréducteurs  » sont romains, mais il y a aussi des gens venus de Sicile, Milan, Turin, Venise. Le matin, des incidents avaient éclaté avec la police en gare de Bologne, quand des candidats à la manif’ romaine ont voulu prendre le train sans payer. C’est comme si le malaise accumulé par une grande partie de la population de ce foutu pays trouvait ici un exutoire.

    Un groupe se dirige vers les caisses, en bloque plus de la moitié, tandis qu’un nombre plus restreint va affronter le directeur en lui proposant une remise de 70 % pour tous. Les manifestants se mêlent à la clientèle, persuadés que la direction n’acceptera jamais. Beaucoup se mettent à remplir des chariots, d’autres mangent en groupe, se servant sur les étalages et trinquant en l’honneur de saint Précaire. Les clients sont d’abord désorientés. Ils ne comprennent pas bien ce qui se passe, n’en croient pas leurs yeux et certains même s’effraient. Peu à peu, cependant, ils commencent à parler avec les manifestants et à lire les tracts qui expliquent les raisons de cette action. D’autres engagent la conversation avec les caissières : «  Combien tu gagnes ? Tu es précaire, toi aussi ?  ». En moins d’une heure, la file des chariots remplis à ras bord s’allonge et passe la sortie sans rencontrer de résistance. Beaucoup sont poussés en avant par des ex-clients redevenus humains qui imposent leurs droits : jambons, vins, produits de base, vêtements. Quelques ordinateurs aussi, des caméras, un peu de hi-fi, parce qu’on n’est pas là seulement pour survivre.

    Le tout s’est passé sans coup férir, malgré une certaine confusion entre les partisans d’une remise à 70 % et ceux qui exigent pour la gratuité totale. Une vitrine fermée à clé a été brisée, mais ce sera la seule. Un caissier particulièrement servile a été chahuté. À la fin, rouge de colère mais impuissant, le directeur s’engage auprès des manifestants à considérer comme un «  don  » la marchandise volatilisée, «  du moment qu’ils s’en aillent  ». Mais à peine la Digos (équivalent italien des RG) déboule-t-elle sur les lieux qu’il lui demande du temps pour faire l’inventaire de ce qui manque. Grâce aux nombreuses caméras de vidéosurveillance et à l’intention manifestement publique de cette action – personne n’avait le visage dissimulé par un foulard ou un passe-montagne –, les policiers eurent vite fait de dresser une liste de soixante-dix-huit noms à l’intention du juge d’instruction chargé de l’enquête. La réponse a été immédiate : «  vol aggravé avec violence  ». Bizarre, nous, on n’a vu ni vols ni violences.



    Alléluia ! Sainte Roteuse

    Saint Précaire a tenu ses promesses. Quelques jours après sa première apparition à Rome, il réapparaît en divers endroits. Le 12 novembre, à Milan, il revient à la librairie Feltrinelli. Cette fois, policiers et journalistes n’ont pas été pris au dépourvu. Les précaires auto-organisés se contentent de distribuer aux passants des bouquins qu’ils ont apportés eux-mêmes (dont une centaine offerte par Dario Fo) pour relancer « la libre circulation des livres ». Ils demandant à la direction d’organiser des initiatives du même genre dans toutes les librairies de la chaîne.
    À Caserte, sÒaint Précaire descend parmi les ouvriers. Environ trois cents travailleurs de chez Ixfin (pièces détachées pour automobiles) qui n’ont pas touché leur salaire depuis septembre s’invitent dans un hypermarché Carrefour et se servent en pâtes et produits de première nécessité, dont ils redistribuent une partie aux associations caritatives. L’évêque de Caserte, réplique locale de Mgr Gaillot, les soutient et déclare : « Les travailleurs de ce pays n’ont aucun droit. Il n’y a que les industries qui reçoivent des aides financières. » Mais les ouvriers ne se contentent pas de susciter la compassion de l’évêque : le lendemain, ils sont quatre cents à bloquer durant cinq heures le péage de l’autoroute Rome-Naples, dans les deux sens, et à tenir bon malgré la colère des automobilistes et les tentatives de la police pour les déloger.

    Décidément, saint Précaire aime la lecture. À Florence, le 27 novembre, un groupe de fidèles vient le célébrer à la librairie Feltrinelli, toujours elle. Après s’être servis sur les étalages, ils rejoignent les caisses en imposant une forte remise. Une fois dehors, nos passionnés du partage offrent une partie des livres aux passants. Des textes universitaires seront photocopiés et distribués devant les facultés.
    Doué d’ubiquité, le saint réapparaît le même jour à Bologne, à deux reprises. Devant un supermarché Ipercoop, un groupe de disciples distribue des tracts et des images pieuses du Précaire. Un peu plus tard, c’est une nouvelle fois Feltrinelli qui est visée. Les disciples organisent une distribution gratuite de livres, ainsi que des tracts, des CD, des logiciels et des enregistrements des événements du 6 novembre à Rome. Le 1er décembre, c’est au tour de Venise de recevoir la sainte visite. Prétendant célébrer un baptême, une quarantaine de personnes commande un repas de gourmets, sable cinq bouteilles de champagne Moët-et-Chandon et repart sans régler la note (2000 euros). Affables, ils laissent au patron un mot de remerciement précisant : « Considérez-vous comme une victime collatérale, comme Bush dirait à propos d’enfants victimes de bombardements aériens. »
    On s’attend à d’autres apparitions du saint.


    Publié dans CQFD n°18, décembre 2004.


    [1] Son fondateur, mort en 1972, militant trotskyste et ami de Castro, a créé une maison d’édition et une fondation d’archives pour « l’étude des mouvements populaires internationaux ». Avec la manif’ d’aujourd’hui, il n’aura jamais été aussi près de son sujet d’étude.


    http://www.cequilfautdetruire.org/spip.php?article498

  • moi , tout ça ne me touche pas ..

    je suis du 18 Avril ... : ))

    Gidehem

  • CQFD N°021

    À LA RAME

    SAINT PRÉCAIRE RHABILLE LA MODE

    Mis à jour le :15 mars 2005. Auteur : Marion Tromel.


    À Milan, lors de la Semaine du prêt-à-porter de février, une poignée de gueux fait irruption sur les podiums feutrés de la sape tape-à-l’œil. Des chômeurs ou des petites mains
    à 5 euros de l’heure, bien décidés à trousser les haillons de la glamoureuse industrie et à faire ravaler leurs flashs aux photographes de mode. De quoi gâcher l’ambiance ! Surtout que les perturbateurs annoncent leur intention de s’incruster au défilé de Serpica Naro, une jeune styliste anglo-japonaise, qu’ils accusent de récupérer les codes vestimentaires de la précarité. Plusieurs journaux et magazines reprennent l’info, offrant à cette couturière encore inconnue son quart d’heure de gloire. La police s’en mêle, contacte l’attachée de presse de Serpica Naro
    et repère les lieux choisis pour le défilé - une tente installée sur un parking niché lui-même sur un de ces « no-man’s pont » d’où on voit passer les trains.

    Le jour dit, des dizaines de flics bouclent la zone. Mais quand déboule le cortège, ils n’en croient pas leurs yeux : parmi la centaine de manifestants rigolards se pressent les mannequins de la styliste, et même son attachée de presse… Un des protestataires brandit le contrat de location pour le parking. Aux flics et aux médias éberlués, les précaires révèlent alors leur imposture : Serpica Naro n’existe pas. Elle n’est que le clone-anagramme de San Precario, saint patron des sacrifiés de l’économie libérale, né en Italie lors du dernier 1er Mai (lire CQFD n°18). Sa vidéo de présentation, son site Internet (www.serpicanaro.com), sa biographie, ses créations, tout a été bricolé de toutes pièces pour pigeonner le comité d’admission. En huit jours, deux cents précaires se sont offert le luxe jouissif d’un défilé-pied de nez avec des costumes faits de bouts de ficelle et de récup’ de tissus du Sentier. Si une marque de fringues leur pique l’idée, il sera toujours temps de réclamer les droits d’auteur…

    ARTICLE PUBLIÉ DANS LE N°21 DE CQFD, MARS 2005.

    http://cequilfautdetruire.org/spip.php?article566