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8 FEVRIER : une pensée pour ceux de CHARONNE...

Publie le mardi 8 février 2011 par Open-Publishing
15 commentaires

Je m’en souviens comme si c’était hier...

Je sortais vers 20h d’un cours de Brevet Professionnel de Banque.
Ce fut le dernier, geste imbécile de rage au ventre.

J’étais revenu de ce Constantinois pacifié au lance flammes et à la gégène ..quand dans le petit bistro qui jouxtait l’immeuble ou l’on pensait faire de moi un bon "banquier"....le speaker a parlé d’éventuels morts à Paris..

Papon l’ORDURE venait, quelques six mois après son ordre d’assassiner et de noyer dans la Seine, les Algériens descendus le 17 Octobre, debouts et sans armes contre un couvre feu raciste immonde, Papon futur Ministre de Giscard et membre du Comité Central de l’UDR(ancètre du RPF et UMP) , Papon au stylo pétainistefournissant aux Nazis les juifs et Résistants pour wagons de futurs gazés, Papon qui mourut sans son lit..avait décidé de faire régner l’Ordre de classe.!

Car , à l’appel duPC, de la CGT, de l’UNEF , du PSU, et de la CFTC région parisienne.., la classe ouvrière, la jeunesse , abasourdis , après que la petite Delphine Renard aie perdu un oeil dans l’attentat des pourris de l’OAS..(qui visaient malraux), ces ouvriers, ces militants, ce PEUPLE , par dizaines de milliers dans le frois et la nuit..sous les coups...il bravaient les casqués de Frey et de de Gaulle..

Arrivés au pouvoir quand les futurs conjurés fascistes de 62.., prétoriens de la bourgeoisie ayant besoin de changer les chevaux usész de la 4°..se préparaient , sil le fallait à sauter sur la capitale !

La barricade répète t on ici, n’a que deux côtés

Ce soir de 8 mars, une fois encore le sang des nôtres a été versé pour cause de défense des"AUTRES".

Poing levé et avec émotion.!

"On ne vous oubliera jamais, Camarades

A.C

« Si vous n’avez pas lu , essayez de vous procurer...

Charonne 8 février 1962 : Anthropologie historique d’un massacre d’Etat d’Alain Dewerpe

L’éditeur souligne justement :

8 février 1962 :« en réaction à l’offensive terroriste de l’OAS, une manifestation se heurte à la violence voulue de l’Etat. A la station de métro Charonne, devant les portes ouvertes, on relèvera neuf morts sous les coups de la police. Au-delà de la reconstitution des faits avérés, Alain Dewerpepose des problèmes historiques d’un ordre plus général dans un livre qui servira de modèle à d’autres. Il traite d’abord de la violence d’Etat en démocratie représentative : organisé ou non, planifié ou non, le meurtre politique fait partie de l’outillage des actes d’Etat ; il a, même obscures ou contournées, ses raisons et son efficace. Il pose la question du scandale civique : à quoi l’Etat a-t-ildroit ? L’affaire pourrait se dénouer par la mise en place d’un récit moralement et politiquement fondé et partagé. Or, à travers une version d’Etat mensongère jusqu’à nos jours, ce règlement est demeuré historiquement instable. Il ouvre également sur les usages politiques et sociaux de lamort : la manifestation-obsèques du 13 février fut un des plus considérables rassemblements dans la France du XXe siècle. Comment comprendre alors que cette mémoire du massacre, faite de commémorations mais aussi de censures, de souvenirs mais aussi d’oublis, s’est effritée devant d’autres événements traumatisants de la guerre d’Algérie ? Faut-il l’écrire ? Cet ouvrage est unique en son genre.
 »

Fin de citation

Juste pour ce que cette chanson a de chavirant pour qui veut bien se souvenir que Daniel Féry n’avait que 17 ans.

Ecoutons ou re-écoutons ESCUDERO ;

http://www.youtube.com/watch?v=GQP7I-uzSkM

Messages

  • Merci à AC de nous avoir rappellé ces moments tragiques de notre histoire.Des camarades y ont laissé leur vie pour nous

  • Nous n’avons pas oublié. J’avais dix-huit ans mais je me rappelle aussi que sur les huit militants assassinés par la police, les huit étaient membres de la CGT et sept d’entre eux étaient membres du PCF.

  • bon rappel historique , j’avais un peu plus de seize ans , j’étais aux JC , je me souviens aussi des attaques par les fachos des fédés du PC , et des locaux de la CGT . et aujourd’hui ces salopards ont pignon sur rue avec la complicité de la droite et de la gauche social démocrate . sam 82 .

  • merci ALAIN c’est avec beaucoup d émotion que j’ai lu ton message , d’autant plus que lorsque avec quelques camarades de la caisse de sécu dans laquelle je venais d’être embauché nous avions crée une cellule d’entreprise du PCF nous L’ avions nommée cellule "DANIEL FERY" du nom de l’un des jeunes des JC massacré par la police dU COLLABO PAPON .

    Même si je ne suis plus membre du parti depuis lontemps , je salue la mémoire de ces camarades tombés pour la liberté du peuple algérien et la dignité de la FRANCE .

    • Bonjour,
      Nous sommes 2 jeunes réalisateurs, nous préparons une plateforme documentaire sur la manifestation et la répression du 17 octobre 1961.
      Vous qui avez connu Charonne, vous avez aussi peut-être vécu cet événement quelques mois plus tôt.

      En pleine production, nous sommes à la recherche de témoins français et algériens, d’hommes et de femmes qui ont participé ou assisté aux évènements intervenus ce jour et les semaines suivantes.
      Si vous pensez pouvoir nous aider, n’hésitez pas à nous contacter par email et/ou par téléphone.
      temoins17octobre@gmail.com

      Un grand merci d’avance pour votre aide précieuse.
      Bien à vous.
      Olivier Lambert & Thomas Salva

  • C’est même proprement honteux qu’il n’y ait pas une commémoration officielle. Ils sont l’honneur du peuple français et ils sont morts pour un idéal, aujourd’hui trahi jusqu’au sommet du Parti.

    Ils ont continué le Parti des fusillés et les principes de la Résistance.

    Ils sont cet internationalisme prolétarien et les derniers représentants d’un parti de classe et de masse qui voulait changer la vie et transformer le monde.

    Gloire à eux.

  • Merci Alain !

    Rappel obligatoire. Et d’autant plus nécessaire qu’on entend plutôt parler, depuis quelque temps, de stèles en l’honneur d’assassins de l’OAS.

  •  Jean-Pierre Bernard, 30 ans, dessinateur

    - Fanny Dewerpe[25], 31 ans, secrétaire
    - Daniel Féry, 16 ans, apprenti

    - Anne-Claude Godeau, 24 ans, employée PTT

    - Édouard Lemarchand, 41 ans, menuisier

    - Suzanne Martorell, 36 ans, employée à l’Humanité

    - Hippolyte Pina, 58 ans, maçon

    - Raymond Wintgens, 44 ans, typographe

    De la CGT et du PCF

  • Pour la suite de l’histoire. Le commandant des CRS à Charonne est revenu dans son pays natal à la retraite, tous les 11 novembre, il plastronnait dans le défilé de notre bled, jusqu’au jour où, devant le monument aux morts, un autre retraité (ex-cheminot de St Lazare) a dévoilé à haute et intelligible voix le rôle de cet individu sur la bouche du métro Charonne : "chargez, c’est des cocos" (L’Huma du matin avait annoncé le rassemblement à cet endroit pour les cégétistes de la Direction Régionale des Télécom). L’ex-commandant a alors vendu sa cabane et est allé, discrètement, habiter 10km plus loin. A voir le reportage de l’Express de l’époque (JJSS), il y a tout, y compris le nom, B....... du commandant !

    • Il ne s’agit nullement bien sur de "polémiquer" sur qui a fait"quoi"

      Mais ayant moi aussi fait des recherches et essayé de me repérer dans ce qui fut à la fois "feu vert" du pouvoir, " consignes de fachos de la Préfecture De paris", "haine bestiale de quelques ordures qui sortaient, bave ux lèvres leurs bidules au seul mot d’"Arabes" ou de"Communistes"....cet extrait d’un vieux papier de février 62-

      (Quel que soit le jugement qu’on porte "globalement" sur Servan Schreiber, rappelons qu’il dénonça la torture en Algérie

      Il était à la manif de Charonne, je crois me souvenir.)

      http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-massacre-de-charonne_492191.html?p=4.

      Coincé contre la grille latérale de l’entrée, M. Fernand Werthé, militant C.G.T. du bâtiment, a vu mourir une mère de trois enfants sur qui on tentait vainement de pratiquer la respiration artificielle à l’intérieur de la station où flottait du gaz lacrymogène.

      "Sans pouvoir avancer ni reculer, raconte Mme Thérèse Douaire, qui se trouvait également prise au piège du métro, j’ai vu des policiers choisir des victimes en tournant autour des balustrades. J’ai même vu l’un d’entre eux casser sa longue matraque sur la tête d’une femme, puis enfoncer le bout taillé en biseau dans le crâne d’un homme et s’y attarder, le malheureux ne pouvant ni se déplacer, ni se protéger. Quatre fois, ils ont lancé en travers des morceaux de grille d’arbre, là où il y avait le plus de monde entassé. Je tenais dans ma main un visage méconnaissable de femme. Cela a duré dix minutes. Vingt minutes de plus, nous y passions tous."

      "Comme l’un des flics semblait taper assez mollement d’une seule main, un autre, qui portait des moustaches à la Brassens et un casque trop grand, est venu l’encourager en criant : "allez-y les gars, tapez dur ! ", précise M. Claude Lerouxel, ébéniste de 18 ans, hospitalisé à Saint-Antoine.

      M. H. Martel a également vu des policiers s’acharner sur des gisants : "J’avais l’impression d’être enfermé dans un charnier vivant. Des pieds, des mains vous poussaient, vous enfonçaient. Et toujours de plus en plus, le poids des corps s’accentuait. Il y en avait bien trois mètres de hauteur. Je croyais me retrouver dans ce wagon qui nous conduisait à Buchenwald. J’évitais de crier pour faire l’économie de mon souffle. Je pouvais voir de lourdes grilles apparaître sur la rambarde et basculer sur nous. Une pièce de fonte atterrit sur le visage de l’homme dont le corps couvrait le mien. Sa tête est retombée. J’ai entendu "han ! " et du sang coula sur moi. Un couple près de moi, les yeux révulsés, semblait anéanti. Au départ des policiers, j’ai pu me redresser. Un ami m’a entraîné dans un immeuble. Par la fenêtre, nous les avons vus revenir au métro, lancer des grenades lacrymogènes. Avec les policiers en tenue, des civils donnaient des ordres et des coups de sifflet."

      Compagnies de district

      Qui a donné ces ordres, quels étaient les exécutants ? La formation qui, pendant 10 à 15 minutes, s’est livrée au massacre du métro Charonne comprenait une trentaine d’hommes. Le détachement policier engagé au carrefour Voltaire-Charonne n’appartenait ni aux C.R.S. - reconnaissables à leurs leggins et à leurs casques de tankistes, et dont deux compagnies sont restées, ce soir-là en réserve - ni aux pelotons de gendarmerie mobile, implantés ailleurs ; mais aux compagnies de district, issues des compagnies d’intervention créées en 1953 par le préfet Baylot.

      Ces compagnies assurent les services extérieurs et toutes les réserves, sans être affectées à un secteur déterminé, ce qui leur garantit une sorte d’anonymat. En période calme, elles peuvent être réinjectées comme force d’appoint pour la voie publique dans les arrondissements. En cas de manifestations, elles interviennent en priorité en un point quelconque du district, et le "bidule" (manche de pioche de 1 m 20) est devenu, depuis M. Baylot, leur outil ordinaire de travail.

      Le département de la Seine est divisé en six districts de police qui relèvent directement de l’autorité de six contrôleurs généraux. ll y a deux compagnies par district. Une compagnie représente l’effectif de quatre cars T 15 et de deux cars-radio. Elle comprend en principe quatre sections de 18 gardiens, 6 brigadiers et 1 officier de paix chacune, groupées deux par deux par demi-compagnie sous le commandement d’un officier de paix principal.

      Elle est commandée par un commandant et mise à la disposition du commissaire de voie publique qui en demande l’intervention. La constitution des compagnies varie selon qu’elles sont en formation de marche, en formation statique, ou en formation de soutien, en fonction du caractère du service demandé. Pour une manifestation comme celle du 8 février, elles opéraient en trois sections "triangulaires".

      e recrutement de ces formations spéciales fait qu’elles sont composées de 80% de jeunes, dont la plupart ont maintenant fait leur service en Algérie. A l’issue d’un stage de 5 à 6 mois à l’Ecole de Police de Beaujon, les recrues de la Préfecture trouvent toujours des services vacants dans les districts que les gardiens qui ont 8 à 10 ans d’administration désertent volontiers pour être affectés dans les services d’arrondissement. Le comportement des compagnies de district dépend du climat psychologique et politique créé par l’encadrement, soit en permanence à l’état latent, soit à l’occasion d’une action dans laquelle elles sont engagées.

      Le quartier Charonne relevant du 3° district (qui couvre les 11°, 19° et 20° arrondissements, ainsi que les communes de Pantin, Noisy-le-Sec et Les Lilas), ce sont les deux compagnies cantonnées au poste de police de la Porte de la Villette qui ont dû être engagées dans ce secteur. Le secteur opérationnel Nation-Léon-Blum se trouvait placé sous les ordres du contrôleur général M. Gaveau, et le service d’ordre, commandé par le commandant Defrance, sous ceux du commissaire principal Dauvergne.

      La formation qui a pris part au massacra du métro Charonne correspondait à l’effectif d’une demi-compagnie ou d’une section en formation de marche. Le magistrat instructeur n’aura aucune difficulté à identifier celui ou ceux des 6 officiers de paix et des deux officiers de paix principaux de la compagnie engagée, qui ont interprété - comme un appel au meurtre - la consigne transmise par le "patron" : "Maintenant vous pouvez y aller, il ne reste plus que les cocos et le P.S.U."

      Nous connaissons le nom d’un des principaux exécutants du massacre. C’est le même qui, le 17 octobre 1961, a tué de ses mains un Algérien dans un commissariat de Paris. Il milite au sein de l’ancien syndicat du commissaire Dides. Puisqu’une enquête est ouverte, nous en attendons les résultats avec confiance. Le nom que les enquêteurs de L’Express ont réussi à apprendre en moins d’une semaine, nul doute que les enquêteurs officiels le sachent déjà - sinon nous le tenons à leur disposition.

      La parole est maintenant à la justice. Frapper impitoyablement les assassins du métro Charonne est le seul moyen d’assainir le corps des policiers qui est républicain dans son immense majorité, le seul moyen aussi d’éviter le retour de semblables horreurs.

      Ce récit est terrible..

      je crois que l’Histoire a tranché : la tuerie de Charonne ne pouvait que précipiter les discussions d’Evian et aboutir au cessez le feu du 19 mars
      Ce fut aussi, selon moi, en raison des causes de la manif-attentat antiMaraux défigurant Delphine Renard,- de la manif de masse du 8 et de cette horreur- et ensuite du caractère impresionnnt des obsèques ile 13..(l’huma parla d’un million de personnes) , que l’OAS ,n’a pas pu réussir son rêve fou.

      Cela .aurait nécessité des soutiens que la sauvagerie de Charonne ne permettait plus d’obtenir dans tels et tels milieux antigaullistes....et "AlgérieFrançaise"

      Nos Camarades sont morts pour NOUS..et c’est en cela qu’ils sont à jamais vivants dans nos mémoires révolutionnaires

      On reverra 1m30 des obsèques sur les archives de l’I.N.A.

      http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/AFE85009405/les-obseques-des-victimes-de-la-manifestation-du-8-fevrier.fr.html