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Hommage au syndicaliste révolutionnaire Jules Durand à Rouen

Publie le jeudi 10 février 2011 par Open-Publishing
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Sauvée de l’oubli grâce à diverses initiatives, la mémoire de Jules Durand reprend de la force. Les syndicalistes révolutionnaires ne s’en plaindront pas. Après plusieurs temps forts au Havre et à Paris, c’est maintenant à Rouen que l’ex-secrétaire du syndicat des charbonniers du Havre (qui fut condamné en 1910 à avoir la tête tranchée sur une place publique) va être honoré. Rendez-vous le 16 février devant le palais de justice.

En 2010, la terrible affaire Jules Durand, dite « affaire Dreyfus du pauvre » ou « affaire Dreyfus des ouvriers », a rebondit en plusieurs occasions. Les éditions de la CNT-RP ont d’abord publié deux ouvrages, une brochure historique de Patrice Rannou et un roman d’Émile Danoën inspiré du drame, L’Affaire Quinot. Le 25 novembre, jour anniversaire du centenaire de l’infâme verdict qui condamna à mort le syndicaliste révolutionnaire havrais, un hommage était organisé dans le cimetière Sainte-Marie du Havre. Une cérémonie sans précédent réunissait syndicalistes CGT et Solidaires, la Ligue des Droits de l’Homme, le Syndicat de la Magistrature (SM), Amnesty international (photo).

Quelques jours plus tard, le congrès national du Syndicat de la Magistrature adoptait une motion pour dénoncer le « fiasco judiciaire » de 1910. Une machination patronale qui avait pour but de briser un syndicat trop virulent. À l’unanimité, le SM rendit ainsi hommage à Jules Durand « victime d’une justice de classe » et salua « la justesse de son combat pour la dignité humaine, le respect du droit syndical et la défense de la classe ouvrière ». Par ailleurs, le SM et la CGT ont demandé que la salle d’audience du conseil de Prud’hommes du Havre prenne le nom de Jules Durand. Une démarche suivie par la CNT locale qui a édité des cartes postales destinées aux autorités judiciaires.

À présent, c’est à Rouen que l’hommage va se poursuivre à l’occasion du centenaire de la libération de Jules Durand. Rendu à la liberté le 16 février 1911 après une importante campagne de solidarité, le syndicaliste révolutionnaire fidèle aux idées anarchistes avait hélas perdu la raison du fait de l’injustice et des mauvais traitements subis. Interné à l’asile de Quatre-Mares à Sotteville-les-Rouen en avril 1911, il y décèdera le 20 février 1926. Son innocence avait été reconnue le 15 juin 1918 par la cour de cassation…

L’initiative rouennaise revient au Collectif pour la défense des libertés fondamentales (CDLF). Christiane Delpech, petite-fille de Jules Durand déjà présente au Havre et à Paris, accompagnera les rendez-vous prévus le mercredi 16 février. Le premier, à 17 heures, se tiendra sur la place du Palais de Justice de Rouen où une plaque symbolique sera posée. Un cortège se formera ensuite dans les rues piétonnes pour rejoindre la Halle aux Toiles où, à 18 heures, une conférence réunira Christiane Delpech, Yvon Miossec (CDLF), Patrice Rannou (CNT) et un représentant de l’union départementale CGT. Le CDLF interpelle par ailleurs les communes marquées par l’affaire (Rouen, Sotteville-les-Rouen, Saint-Etienne-du-Rouvray) pour qu’elles donnent le nom de Jules Durand à une rue, à une place, à un square, à une station de métro…

Pour joindre le Collectif pour la défense des libertés fondamentales (LDH, ATTAC, MRAP, UL CGT, SGEN-CFDT, FSU, Solidaires, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la Magistrature, PCF, NPA, Gauche unitaire, EE-les Verts, Alternative libertaire, Fédération anarchiste, CNT...), écrivez à la Maison des Associations et de la Solidarité 22, rue Dumont-d’Urville 76000 Rouen.

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