Accueil > Presse, capitalisme et précarité

Presse, capitalisme et précarité

Publie le dimanche 6 mars 2011 par Open-Publishing
1 commentaire

Il y a troisjours, Mélenchon était reçu au Grand Journal de Canal + par Denisot.

Au lieu de poser des question d’actualité intéressantes, l’obsessionnel Aphatie interrogea pour la nième fois le dirigeant du Parti de Gauche sur ses lubies bien connues : Cuba et sa "dictature", la Chine et les pauvres Tibétains. Mélenchon, à qui Apathie avait déjà posé ces mêmes questions sur d’autres antennes où il sévit également, finit par lui voler dans les plumes, lui clouer le bec (pardon, pauvres oiseaux, pour ces métaphores un peu faibles) en lui envoyant dans les dents (les oiseaux ont-ils des dents ?) sa seule motivation profonde : l’anticommunisme.

Mélenchon profita également de son passage à l’antenne pour manifester son soutien aux travailleurs du groupe Prisma, en grève pour des raisons de conditions de travail et de salaire, et fit observer à ceux qui l’entouraient (Denisot, Aphatie, Yann Barthès) qu’ils n’avaient pas dit un mot de cette lutte dans leur profession. La bande de Canal + en resta bouche bée, comme deux ronds de flan.

A capitaux allemands, Prisma est le deuxième groupe de presse français. Il compte une vingtaine de titres, des organes d’une certaine tenue, d’autres appartenant à ce que les Britanniques, qui s’y connaissent, appellent "presse de caniveau". Comme toutes les entreprises de presse, il emploie toujours plus de travailleurs en contrat précaire.

Il n’est pas le seul : Le Monde, le prestigieux "quotidien de référence" comme on dit dans les milieux du journalisme branché, fait de même. D’où, également, un mouvement social récent de travailleurs pigistes à vie qui, bien qu’assumant les mêmes tâches que leurs collègues, et avec la même compétence, ont des salaires inférieurs, ne bénéficient pas de la mutuelle d’entreprise, n’ont pas accès aux RTT et autres friandises qui permettent de rendre la vie supportable.

Le problème est que les salariés de ce quotidien viennent de porter à leur tête Erik Izraelevicz, un furieux du capitalisme libéral.

Bon courage tout de même.

Messages

  • la question de la précarisation des pigistes, employés des grands groupes de médias est le versant de leur centralisation et leur concentration afin de délivrer des messages favorisant l’ordre du système

    la bataille pour soutenir ceux qui résistent à cela est importante et nécessite de fesser les joues de quelques tartufes.

    En cela Mélenchon a raison.

    Pour ce qui est de ses positions sur certaines questions dans le monde il a peut-être besoin de bons coups de pied au cul.

    Mais face à ceux-là, ceux qui sous des dehors décontractés ont une conception de l’info toute brejnevienne, cachant mal que certains sujets ne sont pas évoqués, ou très peu, sur la question de la dérive énorme dans les grands médias, leurs silences sur ceux-là même qui leur fournissent matière à leurs "infos", leur sort de parias, Mélenchon a raison là dessus.

    Tout cela est très emblématique du sort que la bourgeoisie fait à des couches sociales qui ont été moins mal traitées à une autre époque.

    Soutien aux travailleurs du groupe Prisma, en grève pour les conditions de travail et les salaires, pour 150 euros pour tous, des primes de déménagement, un plan de rattrapage des bas salaires, etc

    le groupe Prisma a connu une augmentation de ses bénéfices de 75%