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Retraites complémentaires : le donnant -donnant du Medef aux syndicats

Publie le mercredi 9 mars 2011 par Open-Publishing
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Le patronat soumet ce matin aux syndicats un projet d’accord sur l’avenir des retraites complémentaires. Le Medef est prêt à stopper le recul du rendement de l’Agirc-Arrco, en échange de concessions. La CFDT se montre intéressée, mais pas la CGT ni FO.

Après plus de trois mois sans avancée, la négociation sur l’avenir des retraites complémentaires du secteur privé est à un tournant. Ce matin, pour la première fois, le patronat soumet un projet d’accord aux syndicats, définissant de nouvelles règles de fonctionnement pour l’Arrco (tous les salariés du privé) et l’Agirc (cadres). Il s’agit de tirer les conséquences de la réforme du régime de base, qui repousse de deux ans l’âge du départ à partir du 1 er juillet.

Le négociateur du Medef, Jean-François Pilliard, a dévoilé hier les grandes lignes de ses propositions devant l’Association des journalistes de l’information sociale. « Nous sommes prêts à examiner la façon dont on pourrait au moins provisoirement stabiliser le taux de rendement », a-t-il dit. Il s’agit là d’un point crucial pour le niveau futur des pensions. Depuis les années 1990, le taux de rendement ne cesse de reculer, ce qui signifie qu’un euro cotisé donne droit à une pension de moins en moins importante (voir graphique). Reste à déterminer à quel niveau on le stabilise. Le rendement de l’Agirc étant encore légèrement supérieur, le mécanisme pourrait consister à le laisser décroître jusqu’à ce qu’il s’harmonise avec celui de l’Arrco, qui serait stabilisé.
Ne pas toucher aux cotisations

Autre « ouverture », selon Jean-François Pilliard, le Medef se dit prêt à prolonger « dans la durée » l’AGFF, la cotisation qui finance les départs à la retraite sans pénalité avant 65 ans (puis 67 ans avec la réforme) dans les régimes complémentaires, évoquant l’échéance de 2018. Le patronat reste en revanche très ferme sur deux points clefs. D’abord, l’âge de liquidation des retraites complémentaires devra « logiquement » être relevé de la même manière que dans les régimes de base (62 ans pour l’ouverture des droits, 67 ans pour le taux plein). Et pas question d’augmenter les cotisations, « une question de compétitivité ». Ce sont les contreparties à accepter en échange des « ouvertures ».

Côté syndicats, la CFDT se montre intéressée. « Rien ne nous choque a priori dans les propositions patronales, affirme son négociateur, Jean-Louis Malys. La prolongation de l’AGFF jusqu’en 2018 serait une bonne chose. » D’autres sont moins ouverts, critiquant notamment le refus du patronat de toute hausse des cotisations. « Le Medef ne cherche rien d’autre que le blocage », juge Eric Aubin (CGT). « Trouver un accord sera très compliqué tant que le patronat restera sur cette position dogmatique », abonde Philippe Pihet (FO).

http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0201205189152.htm

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