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Cantonales / présidentielles : les masques tombent

Publie le mercredi 23 mars 2011 par Open-Publishing
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Comme prévu par les analystes de tous bords, l’abstention est, une fois de plus, la grande gagnante des élections (cantonales) du week-end dernier. Ce qui l’était moins en revanche, ce sont les scores du FN, ainsi que ceux du Parti de Gauche. Bien sûr, certains s’effraient déjà face à ces deux “outsiders”, et d’autres remettent sur le tapis le problème épineux de l’abstention, c’est à dire celui de la valeur du vote blanc.

Et bien pour ma part, je me félicite de ces résultats qui, bien qu’arrivés un peu tôt sur le calendrier présidentiel, ont le mérite de conforter, une fois de plus, la sagesse populaire. En effet, il est bon de voir que le peuple n’attend pas les présidentielles pour exprimer son mécontentement. Tous ceux qui, comme moi, faisaient le procès des sondages sont remis à leur place, et c’est bien fait pour nous ! Bien entendu cela ne remet pas en cause les critiques (fondées) sur le sujet, mais bien plutôt la valeur qu’on leur accorde : qu’ils soient le miroir des opinions ou qu’ils la forment, le résultat est là : eux ne s’étaient pas trompés !

Quand je dis que je me félicite de ces résultats, vous aurez compris j’espère, que l’ironie n’est pas loin du désespoir… Mais comme toujours “à quelque chose malheur est bon”, et il me fallait bien trouver une raison suffisante pour ne pas porter ombrage à ma bonne humeur légendaire ! Alors voilà : bien que savamment orchestrée, cette montée du FN ne devait pas intervenir sitôt dans le calendrier, et on ne l’attendait pas aux cantonales. Mais “les urnes ont parlé”, et les protagonistes de la montée du Front National doivent donc se découvrir un peu avant l’heure… Ce qui nous laisse le temps de compter les moutons, et surtout de nous préparer à faire “front”… lors des présidentielles.

Car c’est à partir de maintenant que les masques tombent, et la configuration inédite qui s’est réalisée lors du premier tour de ces cantonales ne laisse plus le choix à l’UMP, qui a semble-t-il commis une erreur stratégique majeure, celle de son positionnement “concret” vis à vis du Front National, arrivé dans les débats un peu trop tôt pour l’effet souhaité.

Alors que la gauche a rapidement pris son parti, le parti présidentiel s’est à cette occasion largement fourvoyé, en préconisant pour certains le “ni FN, ni PS”, pour d’autres le vote blanc ou l’abstention, et pour d’autres encore le “front républicain”. Le débat fait donc rage au sein de la majorité, et il n’y a qu’à regarder qui fait quoi pour obtenir une idée assez précise des véritables orientations de chacun.

Il ne faut pas se leurrer, la politique menée par la majorité actuelle, clairement positionnée à droite, se trouve contrainte pour continuer d’exister d’aller toujours plus à droite, jusqu’à adopter certaines postures qui la rapprochent du FN, avec lequel elle sera sans doute forcée de composer une fois la présidentielle engagée. On peut toujours estimer les deux partis comme indépendants l’un de l’autre, mais les thèmes de campagne choisis par le gouvernement pour éviter la débâcle seront inévitablement débordés sur leur droite, à laquelle ils devront s’allier pour espérer gagner.

Mais à l’UMP, tous ne semblent pas se rassembler autour de cette possibilité, et l’équipe resserrée du président devra sans doute aussi faire les comptes : tous ne le suivront pas dans la radicalisation qui se prépare.

Enfin ! Le plus réjouissant dans tout ça, c’est sans doute la valeur du débat politique actuel, qui montre au grand jour à quel point nos hommes politiques se préoccupent du sort du peuple. D’un point de vue idéologique, la droite comme la gauche fuient désormais la bataille, et préfèrent la stratégie aux idées. C’est qu’il devient de plus en plus délicat de parler de politique sans qu’il soit possible de faire le rapprochement entre les idées du PS et celles de l’UMP d’une part, et celui entre les idées de l’UMP et de celles du FN de l’autre… d’autant qu’ils n’ont d’autre choix, car leurs explications, à l’aune des évènements actuels, ne tiennent plus que par un fil de plus en plus ténu : celui de notre prétendue naïveté.

« On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré », disait Einstein.

Et bien changeons, et agissons, car les solutions existent : elles passent par la création d’une Assemblée Constituante http://calebirri.unblog.fr/2011/02/...

Caleb Irri

http://calebirri.unblog.fr

http://lavoiedespeuples.unblog.fr

Messages

  • L’article de Caleb Irri est le type même de l’article enfumage. Faire des ronds de fumée, disserter en l’air, masturber la matière grise. Bref, enc.... les mouches.

    La vraie question est : on vote pour quoi faire ?

    Théoriquement, pour un parti et son programme. C’est-à-dire positivement.

    Or, la réalité électorale et la réalité politique déplacent, et de beaucoup, la problématique citoyenne du vote. Au fond, on nous demande de ne pas voter pour, mais de voter contre. Faire barrage, empêcher, endiguer.

    On nous demande, implicitement, de nous effacer, nous électeurs citoyens, pour effacer l’"autre", celui qu’on ne veut pas. On nous appelle aux compromis et, à force, à la compromission.

    Pour l’heure, le grand et vrai constat est le taux d’abstention. Restons froids, lucides et distanciés. Alors, certes, il y aura des élus. Mais sinon, au regard de cette abstention, que représenteront-ils, réellement ? Ce qu’ils sont : le vide politique. Le néant des agitations sociales.

    Les gens, massivement, ne votent plus. C’est nettement plus important que de savoir les pourcentages des différentes formations politiques. Que d’appeler, tendus et crispés, à je ne sais quel sursaut citoyen, quel front républicain. Qu’est-ce qu’il y a de si républicain ? Liberté, égalité, fraternité. C’est quoi, à part des mots ? Trompeurs, menteurs, sournois et hypocrites. En quoi, tel ou tel front républicain empêchera ces 3 mots d’être plus ou moins inutiles qu’avant ? Vides de sens. Uniquement là pour faire présence, faire "croire" ? A-t-on besoin de se payer de mots ? En serions-nous donc réduits à ça ? Au fétichisme folklorique de mots qui ne résonnent d’aucun contenu ?

    La question est : que se passera-t-il réellement lundi, une fois l’élection terminée ? Car là est bien le but d’une élection, non ? Qu’il s’en résulte quelque chose de concret et de positif. Or, nous assistons au remake de Don Quichotte. Phrases, calculs, gestuelles, rituels des soirées électorales, proclamations pompeuses, moments oratoires... Mais ?

    Bin rien.

    Retour à la case chômage. A la case galère. A la case TF1 la-France-a-peur, au tout sécuritaire, au non-événement monté au niveau de drame national. On joue à se faire peur, tout en envoyant des missiles sur un pays à des fins humanitaires et humanistes. On s’la raconte, se la joue. Les mêmes apprentis sorciers qui ne sont là que pour tous les Bettencourt et le CAC 40 et leur opposition bêlant des principes généraux pour la frime, le film, le cinéma. Tout ça va bouffer en fin de mois au dîner du siècle, on interviewe les mêmes têtes pensantes, on fait du bruit, du ronron, on montre des images, on discute, on palabre et pan ! c’est le tour à une nouvelle élection. Mêmes acteurs, mêmes rôles, mêmes costumes. On réembraye, on reprend, on ressasse, C dans l’air mouline les phrases et les mots, les experts nous expliquent, nous endorment.

    Allez, Caleb, remise ta plume. T’es sympa mais un peu lourd, toi aussi...