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Gaz et huiles de shistes : leur production n’est acceptable nulle part

Publie le samedi 7 mai 2011 par Open-Publishing
8 commentaires

Communiqué de presse de la Fédération Nationale des
Industries Chimiques CGT et de la FNME - 05 mai 2011

La CGT propose que cette filière publique spécifique fasse parti du pôle public de l’énergie dont elle revendique la mise en place.

LE CONSTAT :

La CGT considère que les besoins considérables en énergie s’affichent comme un horizon incontournable, et sur le long terme, pour tous les pays, quels que soient les efforts indispensables pour une plus grande sobriété et une meilleure efficacité industrielle des installations et des matériels et les économies d’énergie. La réalité démographique et le comblement nécessaire des inégalités dans le niveau de vie font que les besoins en énergie se font de plus en plus pressants en France, comme en Europe et dans le monde, en même temps que la réduction des émissions de gaz à effets de serre est une obligation contre le réchauffement climatique.

La production des gaz et des huiles de schiste, dans l’état actuel des techniques, n’est acceptable nulle part. Les techniques actuelles utilisées aux USA pour produire des hydrocarbures de schiste occasionnent des dégâts considérables à l’environnement et au cadre de vie des populations. Elles font courir des risques sanitaires et mettent en péril les réserves d’eau potable dans le sous-sol. En outre, le caractère légalement privé du sous-sol américain, contrairement au sous-sol français qui appartient à la Nation, accentue fortement la recherche de rentabilité au détriment de l’environnement.

La CGT estime que l’exploitation des gaz et huiles de schiste, dans ces conditions, n’est pas possible.

Cette interdiction ne doit pas porter seulement sur le sol national en France.

Les multinationales du pétrole vont être tentées de délocaliser dans les pays émergents et les pays pauvres cette production pour profiter de cadres juridiques et législatifs moins contraignants.

C’est pourquoi, la CGT s’emploiera à faire en sorte que l’exploitation de ces gaz et huiles de schiste ne soit pas développée dans ces pays tant que les recherches dans les technologies ne permettront pas de sauvegarder l’environnement, le cadre de vie des populations et les ressources en eau des territoires.

Risques industriels - Recherche Développement pour la sûreté – rôle des pouvoirs publics.

La CGT considère que les craintes que font naître les systèmes de production industrielle dans notre société capitaliste ont leur légitimité en particulier dans l’énergie.

Mais l’instrumentalisation de ces craintes pour refuser l’apport des sciences et des techniques, pour le progrès social dans la vie des gens, est une malhonnêteté caractérisée.

Un aspect essentiel du débat réside dans la quantification des réserves. La phase d’exploration, qui n’utilise pas les mêmes techniques et n’a donc pas d’impact équivalent sur l’environnement, est donc incontournable comme préalable au débat, et le moratoire actuel sur l’exploration est injustifiable.

Les pouvoirs publics doivent y prendre toutes leurs responsabilités.
C’est nécessaire pour la recherche sur les hydrocarbures des très grandes profondeurs des océans, les gaz non conventionnels, comme sur toutes les utres énergies, solaire, éolien, biomasse, charbon et nucléaire comprise.

C’est nécessaire aussi pour concevoir et tester des forages à grandes profondeurs qui seront nécessaires pour séquestrer les gaz à effets de serre produits par les activités économiques.

Cela exige le contrôle de la puissance publique en France, comme dans tous les pays, et la mise en oeuvre d’un cadre juridique des lois et des règlements nationaux et internationaux qui soient réévalués en permanence pour tenir compte des nouvelles techniques. En particulier, la priorité absolue doit être non pas la profitabilité mais la sécurité des salariés et des populations.

Ce sont les contraintes imposées par les pouvoirs publics et les moyens donnés à la recherche pour le développement des techniques qui ont permis de forer sans problèmes dans le sous-sol plus de 2000 puits en France- que ce soit pour l’utilisation de la géothermie ou pour la production d’hydrocarbures et de gaz naturel comme à Péchelbraun en Alsace ou à Parentis, St Marcet et Lacq dont le gaz initialement très pollué était appelé « non conventionnel » en 1950 en raison de ses composés sulfureux très toxiques.

Ces nouvelles technologies ont permis que le gaz de Lacq ait pu être exploité pour le plus grand intérêt des besoins énergétiques de la France et de l’activité économique des régions Midi Pyrénées et Aquitaine.

LES PROPOSITIONS :

Dans ce contexte, la CGT formule les exigences suivantes :

1. Dans l’état actuel des connaissances dans les technologies, la production des gaz et huiles de schiste n’est pas possible.

2. Le moratoire sur l’exploration, qui n’utilise pas les mêmes techniques et n’a pas de conséquences équivalentes sur l’environnement, doit être levé. Les travaux de recherche, engagés actuellement pour une meilleure connaissance de la géologie du sous-sol et des processus hydrogéologiques par des forages adaptés (évaluation de la ressource et non production), doivent être poursuivis et amplifiés sans que ces activités ne servent de paravent à une exploitation ultérieure industrielle des gaz et huiles non conventionnels ou des matières premières nouvelles que ces recherches auraient mis à jour .

Ces travaux de recherche doivent être coordonnés et placés sous l’autorité des pouvoirs publics dans le cadre juridique d’une filière de recherche publique de façon à répondre aux besoins multiples que ce soit en géothermie, en eau, en séquestration de gaz à effet de serre, en connaissance des matériaux
géologiques du sous-sol national.

Ces travaux doivent être soumis à l’examen et à l’autorisation du Parlement.

Les travaux de recherche doivent comporter les expérimentations utiles sur des pilotes industriels de laboratoires pour savoir s’il est possible ou non de mettre au point les technologies susceptibles de neutraliser tous les risques sur l’environnement et les populations dans la mise en oeuvre de ces forages.

La CGT propose que cette filière publique spécifique fasse parti du pôle public de l’énergie dont elle revendique la mise en place

3. Au niveau national, un comité de pilotage indépendant tripartite « Elus - Associations - Personnalités indépendantes qualifiées » doit être créé pour apprécier le contenu et le résultat de ces travaux de recherches.

4. Au niveau international, tant que les risques pour l’environnement et la santé des populations ne seront pas neutralisés par la mise au point de technologies nouvelles, les démarches doivent être engagées par la France et l’Europe pour que les gaz et huiles non conventionnels ne puissent pas être produits par les multinationales pétrolières ou autres opérateurs qui seraient susceptibles de délocaliser leurs productions dans les pays émergeants et pauvres en raison du cadre juridique et législatif moins contraignant.

Communiqué de la FNIC et de la FNME CGT

le 5 mai 2011

Messages

  • Cela soulève deux problèmes, à mon sens.

    1) Il faut clarifier ce qui est mis en oeuvre dans les techniques d’exploration. Le distingo exploration/exploitation n’est peut-être pas aussi clair. C’est à approfondir...

    2) Un point me semble très ambigu et très gênant. La CGT demande à ce que l’exploration échappe au privé et à sa course au profit, ce qui est très bien. Mais dans le même temps elle demande la levée du moratoire sur l’exploration. Tout de suite (dans ce cas c’est bien les multinationales qui vont s’y mettre, sauf révolution dans les jours qui viennent...) ? Ou bien après que la décision de réserver l’exploration au public soit prise (c’est pas demain la veille !) ? Une clarification s’impose, sinon on pourrait croire à un double langage...

    NB : si l’exploration, coûteuse, est prise en charge par le privé, ne jouons pas aux cons, c’est qu’il y aura fatalement exploitation derrière pour rentabiliser les investissements.

    Chico

    • Les coûts d’exploitation et exploration sont incomparables. Un carotage de 2 ou 3000 m ne peut être comparé avec un forage d’exploitation. Par contre il, est toujours intéressant de connaitre le sous sol du pays !

    • Effectivement, tant que Total et consors ne sont pas renationalisés, cette position de la CGT est irresponsable, c’est du pain béni pour les industriels capitalistes qui doivent rigoler doucement...

    • Oui, le titre d’une position sérieuse me paraît assez bizarre !

      1) il me parait dangereux de permettre l’exploration en pensant qu’elle ne débouchera pas sur de l’exploitation de GDS avec toutes les conséquences sur l’eau et les paysages que cela entrainerait !

      2) Si le retour au public de tout le secteur de l’extraction, production et distribution des énergies fossiles ou non, est nécessaire pour ne pas laisser tout ce secteur aux mains d’actionnaires avides de gains aux dépens des populations et des territoires concernés, ce retour au public doit concerner aussi l’exploration immédiate ! Si non, c’est vraiment du pain bénit pour les prédateurs gaziers ou pétroliers qui pourront faire ce qu’ils veulent !

      3) Peut-être que les syndicats de la CGT pensent aux emplois des travailleurs de ces secteurs, mais cela demande donc une planification de la reconversion de certains secteurs qui ne fonctionneraient plus, dans des énergies vertes solaire ou autres à encourager tout en restant dans le public nationalisé...

      4)... ou plutôt socialisé car il faudrait absolument que les populations locales ou proches, leurs élus locaux et les riverains des territoires concernés, aient absolulment leurs mots à dire avant que les recherches commencent à la fois par des débats démocratiques ontradictoires avec les exploitants gaziers qui voudraient bien s’y risquer et des experts indépendants de ces transnationales,
      puis par un référendum local ou micro-régional incontournable pour avoir l’avis démocratique des habitants concernés er qui serait décisionnel et incontournable pour dire NON définitivement à ces forages absurdes !
      5) Une position sérieuse doit prendre en compte priioritairement l’avis des populations concernées qui subiraient les atteintes à leur environnement, leur santé et leur cadre de vie sérieusement menacés comme on le voit déjà aux USA dans le film Gasland !
      6) Une remise en cause complète du système capitaliste doit être menée afin d’arrêter de prendre en otage les populations pour des raisons seulement de profit financier des actionnaires ! Nos vies et nos territoires valent bien plus que leurs profits ! Laissons dans le sous-sol ces gaz et autres ressources fossiles, et passons aux énergies renouvelables non polluantes décentralisées et plus démocratiques ! Développons des territoires en transition vers une indépendance locale de ces énergies fossiles et nucléaires polluantes et dangereuses pour les générations futures !

    • Laissons dans le sous-sol ces gaz et autres ressources fossiles, et passons aux énergies renouvelables non polluantes décentralisées et plus démocratiques !

      Sauf que depuis toujours, et pour quelques temps encore, les malfrats préfèrent dévaliser les bijouteries que les épiceries de quartier !

  • Je lis bien dans le texte que la CGT est POUR l’exploitation des gaz de schistes :

    Un aspect essentiel du débat réside dans la quantification des réserves. La phase d’exploration, qui n’utilise pas les mêmes techniques et n’a donc pas d’impact équivalent sur l’environnement, est donc incontournable comme préalable au débat, et le moratoire actuel sur l’exploration est injustifiable.

    C’est nécessaire pour la recherche sur les hydrocarbures des très grandes profondeurs des océans, les gaz non conventionnels,

     : assimilation des GDS aux TOUTES formes de sources d’énergie, et aussi bien "renouvelables".

    C’est nécessaire aussi pour concevoir et tester des forages à grandes profondeurs qui seront nécessaires pour séquestrer les gaz à effets de serre produits par les activités économiques.

     : Et oui : ÉCONOMIQUES : VIVE L’ÉCONOMIE ! ET TOUT POUR ELLE !

    Le moratoire sur l’exploration, qui n’utilise pas les mêmes techniques et n’a pas de conséquences équivalentes sur l’environnement, doit être levé.

    Tout cela c’est bien POUR l’exploitation des gaz de schistes, exactement dans les mêmes termes que la loi qui vient d’être votée. Qu’importe la bouteille, pour le CGT, pourvu qu’on trouve toujours du TRAVAIL à donner au TRAVAILLEUR, que diable !

  • Le jour ou la CGT saura où elle a mal (testicule doit ou testicule gauche), les travailleurs verront enfin leur cause réellement défendue et le syndicalisme français deviendra peut être crédible. Pauvre de nous, les travailleurs et payeurs.