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Que les hommes et les femmes soient belles !

par gb26100

Publie le vendredi 8 juillet 2011 par gb26100 - Open-Publishing

Lu dans CLARA Magazine de Juillet 2011

Stop aux accords de mauvais genre
Que les hommes et les femmes soient belles !
Un héritage ancien refusé par une minorité.

Du latin de l’Antiquité au français du 17ème siècle,
la règle de proximité permettait d’accorder
un adjectif qui se rapportait à plusieurs noms,
avec le nom le plus proche : Que les hommes et
les femmes soient belles ! Que les femmes et
les hommes soient beaux !

Cette règle a vécu jusqu’à ce que des grammairiens
travaillent à sa disparition.
En 1651, Scipion Dupleix décrète : « Parce que
le genre masculin est le plus noble
, il prévaut
seul contre deux ou plusieurs féminins,
quoiqu’ils soient plus proches de leur adjectif
 » .
D’autres le suivent. Leur victoire idéologique
s’inscrit dans un contexte particulier, celui de la
création de l’Académie Française (en 1635) chargée
« de fixer la langue française, de lui donner
des règles et de la rendre pure et compréhensible
 » Des lors, la correction de la langue ne s’établit
plus en fonction de la manière de parler et
d’écrire de la majorité des Français, mais selon
l’usage qu’en fait l’élite des gens de la Cour et
des écrivains.
Aux origines de l’éviction du féminin, se trouve
ainsi la confiscation de la langue par une minorité
au détriment du plus grand nombre.
Aujourd’hui, les héritiers de Scipion Dupleix
opposent deux raisons à l’usage de la règle de
proximité.

1.Le genre grammatical n’aurait rien à voir avec le sexe.
Pourtant, l’argumentation idéologique selon
laquelle le masculin, genre le plus noble, l’emporte
toujours, en fait douter. C’est d’ailleurs
l’intuition que les genres grammaticaux ont
quelque peu à voir avec le genre, assigné à chacun-
e, qui explique les réactions de satisfaction
ou de soulagement des signataires. Eliane, retraitée
à Bayonne : « Je suis révoltée depuis
l’école primaire... » « Yasmina, professeure des
universités au Maroc : « j’attendais ça depuis
longtemps ! «  ; Evelyne, enseignante en Belgique :
« Je me sens moins seule désormais …

2. Une nouvelle règle déstabiliserait les plus fragiles :
les personnes étrangères et les enfants des milieux
populaires. .. Or, de nombreuses enseignantes
et enseignants, notamment en français
langue étrangère, affirment au contraire que
cette règle est déjà utilisée instinctivement par
ceux et celles supposées ne pas pouvoir l’assimiler.
Ainsi, Fréderic, enseignant à Oissel, nous
annonce que « désormais mes élèves n’auront
plus faux quand ils (euh.., elles) écriront en respectant
la règle de proximité. Pas sur que mes
inspecteurs apprécient… mais bon il va bien falloir
qu’il s’y fassent »
Une règle vivante à propager. Les élèves de Fréderic
ne sont pas les seul-es à être passé-es à la
pratique. Il y en a d’autres. Didier Chômeur à
Silfiac « cela fait déjà quelques années que j’applique
cette règle qui me semble logique » ou
Bruno journaliste à la Madeleine « qui prend
déjà la liberté d’utiliser cette règle. Pour d’autre
comme Yoann, traducteur à Paris, elle « ouvre
de nouvelles possibilités linguistiques, littéraires.
Pur et simple enrichissement. »

http://www.clara-magazine.fr/

Signez la pétition
à l’initiative de :
L’égalité, c’est pas sorcier !
La Ligue de l’enseignement ,
Le Monde selon les Femmes ,
Femmes Solidaires ,
http://queleshommesetlesfemmessoientbelles.blogspot.com