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Quand Charles de Gaulle se permet d’imiter Jean-Luc Mélenchon ! (video)

par CED

Publie le jeudi 14 juillet 2011 par CED - Open-Publishing
10 commentaires

A part le fait que J.-L. Mélenchon prend des accents gaulliens, on sent bien que son discours renvoie à un programme jacobin (ce qui n’est déjà pas si mal, vu la dépolitisation des directions de parti). Seulement, le jacobinisma poussé ses derniers feux lors de la commune de Paris en 1871.

C’est l’Internationale structurée par le courant communiste s’appuyant sur le travail de K. Marx qui a pris le relais. Jacobin, c’est bien mais c’est tout de même une régression car la nation est présentée comme un tout où chacun oeuvre pour tous.

Cela entre en contradiction avec un programme communiste fondé sur la lutte des classes.

D’ailleurs, cette contradiction est au fondement de la chute des jacobins pendant la Révolution française : comment concilier l’idéal de la nation avec la lutte des classes ?

Comment faire en sorte que les exploiteurs soient en phase avec le peuple ?

En admettant qu’il soit sincère, J.-L Mélenchon relève un défi qui mène, à mon avis, à une impasse...


Messages

  • J

    acobin, c’est bien mais c’est tout de même une régression car la nation est présentée comme un tout où chacun oeuvre pour tous. Cela entre en contradiction avec un programme communiste fondé sur la lutte des classes. D’ailleurs, cette contradiction est au fondement de la chute des jacobins pendant la Révolution française : comment concilier l’idéal de la nation avec la lutte des classes ?

    Bravo Cédric, oui ça me semble évident...mais pas pour tout le monde !!

  • Très juste l’analyse et la comparaison est tellement troublant que fait peur de voir que plein des camarades et manque d’un direction idéologique deviens aveugle....

    • Je ne crois pas que De Gaulle aurait rusé comme Mélenchon pour finir en votant Guy Mollet au second tour. De Gaulle, c’était la droite impériale et colonialiste, Mélenchon c’est quand même, et il ne faut pas l’oublier, un socialiste qui a voté Masstricht et tout ce qui en découle.

    • Arrêtes, De Gaulle était un roublard qui a réussit à concentrer le capital français en faisant croire qu’il était social, détruit la paysannerie en flattant les paysans, pulvériser l’électorat classique de la droite fait de petits commerçants et artisans, en entamant la montée vers la concentration de la distribution.

      Il a zigzagué , braillant vive l’Algérie française en même temps qu’il préparait le désengagement colonial partout (la domination sans colonisation c’est quand même plus économique).

      Il a eu le bon gout de mourir avant Maastricht et le TCE qu’il aurait fait voter comme les autres. La souplesse d’échine des politiciens est maximale, ce n’est pas eux qui décident mais le grand capital.

  • Dans le ton et le fond, c’est le gaullisme de la collaboration de classe.
    Même pas le programme de Mitterrand,
    qui pourtant a déjà bien servi le capital.
    Un tribun au servive de la nomenclature stalinienne et soc dem...

    Par contre bravo au comédien et aussi coach qui l’a entrainé à imiter De Gaulle.
    De la même façon, Pasqua avait été coaché pour se rapprocher encore plus des intonations de Fernandel...
    La divine comédie des politiciens professionnels continue.
    Tous dehors !

  • La Révolution française a vu apparaître le jacobinisme.

    Dans son article sur le jacobinisme, François Furet écrivait en 1992 :

    « L’élasticité sémantique du terme, dans la politique française de cette fin du XXème siècle, témoigne de ce travail du temps. Jacobinisme ou jacobin peuvent y désigner, selon les cas, des prédilections très diverses : l’indivisibilité de la souveraineté nationale, la vocation de l’Etat à transformer la société, la centralisation gouvernementale et administrative, l’égalité des citoyens garantie par l’uniformité de la législation, la régénération des hommes par l’école républicaine, ou simplement le goût sourcilleux de l’indépendance nationale. Dans cette nébuleuse de sens domine toujours la figure centrale de l’autorité publique souveraine et indivisible, dominant la société civile ; ce qui est après tout un paradoxe, s’il est vrai que l’histoire du club des Jacobins est celle d’une incessante usurpation sur la Convention, régulièrement investie de la souveraineté du peuple par l’élection de septembre 1792. Mais ce paradoxe – outre qu’il en dit peut-être long sur la faiblesse de la tradition juridique en France et sur la tyrannie vague des souvenirs historiques – exprime aussi au bout de deux siècles une espèce d’embourgeoisement du jacobinisme, passé de l’état de patrimoine révolutionnaire au statut de propriété nationale. Parvenu à ce stade éminent de dignité historique, le concept a perdu tout caractère subversif et aussi, comme on l’a vu, tout sens précis ; mais en évoquant dans les mentalités les vertus d’un Etat fort, porteur du progrès et figure imprescriptible de la nation, il permet de joindre sa tradition à celle qui l’a précédée et à celle qui l’a suivie, et de recoudre ce que la Révolution avait déchiré : formant un pont entre l’ancienne monarchie et l’Etat napoléonien, la tradition jacobine retrouve un air de famille. Si bien qu’elle peut aussi faire une place à la droite et diviser la gauche ; plaire aux gaullistes comme aux communistes, et tracer une ligne de démarcation à l’intérieur du parti socialiste. »

    (François Furet et Mona Ozouf, Dictionnaire critique de la Révolution française, Idées, Champs Flammarion, page 243)

    • c’est tout ce que t’as comme reference francois furet ce stalinien defroque qui passe son temps a dire que les revolutions c’est caca et qu’il vaut donc mieux accepter son sort bravo !

    • Extrait de l’article jacobin / jacobinisme écrit par Cl. Mazauric dans le dictionnaire historique de la Révolution française sous la direction d’A. Soboul :

      "Contradiction tout d’abord entre la volonté du gouvernement de préserver l’initiative économique des entrepreneurs et des fermiers et les exigences taxatrices et réglementaires des salariés et des petits producteurs dépendants aspirant à dénoncer les contraintes exercées par la rente et le capital marchand ; contradiction de caractère politique entre la volonté des Montagnards de favoriser l’accès à la propriété des grandes masses semi-prolétarisées et le respect de la propriété privée, condition du maintien de l’unité du Tiers Etat ; contradiction entre les nécessités de la centralisation et l’esprit de démocratie roturière façonnée par une acception populaire de la pensée de Rousseau faisant de la démocratie directe le canon insurpassable de toute démocratie [...]"

      Je pense que J.-L Mélenchon se trouve en plein dans ces contradictions qui caractérisent, en fait, une social-démocratie qui voudrait encore garder un peu de social en son sein aujourd’hui. C’est pourquoi il plaît tant à une partie des militants socialistes... Je suis sûr que l’on aura des partisans de S. Royal, déçus, qui finiront par soutenir J.-L. Mélenchon...

  • comment concilier l’idéal de la nation avec la lutte des classes ?

    En ne confondant pas "idéal" qui signifierait un genre de"fin en soi" avec" cadre de la lutte des classes dans le processus de communisme."

    Ce qui est inconciliable avec le Communisme..c’est , de Mélanchon à Sarkosy , -et au delà de toute"sincérité"chez quelques militants, le non engagement objectif dans l’abolition du Capitalisme .
    Dans la ridicule prétention de pouvoir "moraliser" réformer" etc etc.

    La lutte des classes en soi, ce n’est qu’un constat de rapports antagoniques

    .
    C’est de la considérer comme moteur de l ’Histoire, comme ingrédient d’humanisme révolutionnaire qui fait de "nous" des révolutionnaires..

    Si on observe l’évolution des sociétés, ce qui fait de laFrance une"exception" c’est que par jacobinisme , la "Nation" a été (contrairement par exemple pour ce que je connais,à l’Espagne) un cadre qui a favorisé la rencontre entre le besoin , pour le Capital de donner" du grain à moudre" au mouvement social, (les réformes sociales nécessaires pour que le K voit progresser le taux de profit), la lutte intense qui a arraché plus que la bourgeoisie ne voulait "octroyer", et un cadre institutionnel "nationalisant..ces avancées..

    Aujourd’hui, ce qui change la donne, c’est que le Capitalisme dans sa crise globale ne peut rien lâcher, et qu’il doit même détruire les"acquis".

    De ce point de vue, la composition actuelle du Capital dit "mondialisé"rend certes plus présente la réalité d’un besoin UNIVERSEL de Communisme.

    Mais, en même temps tout ce qui dérange le recul social, sociétal nécessaire à l’adversaire de classe se doitde le briser.

    Il ya une logique chez Sarko et ses sbires quand ils pointent le CNR etMai 68 comme du "machin" à extirper de la conscience collective, et qu’en même temps, on n’es tplus du tout dans un Traité de rome essentiemment derenforcement de liens intercapitalistes.

    Avec Masstricht, le TCE et Lisbonne, avec les idées de"fédéralisme européen" de "gouvernance unifiée" d’européisation de la ldc pa rnos ennemis, avec ce qu’est notre Histoire, nos repères de Babeuf à Mai 68, la "Nation" , y compris dans l’état actuel totalement au service des "puissants" est devenue un cadre que le K doit de détruire !

    Sa disparition est un enjeu de classes

    Ce qui explique, qu’à tort ou à raison, des communistes dontje suis, n’entendent pas foncer dansle chiffon rouge(???) qui , au nom dela ldc , balaie l’utilité du cadre"national".

    La dessus, je sais qu’ici ce n’est pas notre amie L.L. qui prendra la tête d’un Comité de soutien à cette thèse..

     :)

    A.C

    • la "Nation" , y compris dans l’état actuel totalement au service des "puissants" est devenue un cadre que le K doit de détruire !

      Pour autant, faut-il en conclure que les travailleurs ont intérêt à le défendre et le maintenir ? Sans en être certain, je ne crois pas.

      L’objectif est-il de revenir à cet ancien cadre, certes garant d’un minimum de démocratie (c’est ce qui gêne le K), ou d’être ambitieux et de viser une démocratie socialiste balayant les frontières... pour ne conserver que les frontières de classe ?

      D’autre part, ce cadre a joué un rôle positif mais dans un contexte très différent, pré-mondialisation, à une époque où le capital donnait des miettes non négligeables aux travailleurs (keynésianisme). Ce cadre aujourd’hui n’apporterait sans doute pas la même chose en terme de protection des travailleurs.

      Bref, il me semble que la disparition de ce cadre est la conséquence et non la cause de la dégradation de la situation des travailleurs, de la dégradation du rapport de force travail/capital.

      Chico