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LETTRE OUVERTE À JEAN-LUC MÉLENCHON

par David Desgouilles

Publie le jeudi 21 juillet 2011 par David Desgouilles - Open-Publishing
12 commentaires

De David Desgouilles (un citoyen), diffusée par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP).

Le 21 juillet 2011.

Le 26 juin 2011, sur Europe 1, le candidat du Front de gauche à la présidence de la République, Jean-Luc Mélenchon, a déclaré que « prôner la sortie de l’euro relève du maréchalisme », c’est-à-dire d’une politique digne du maréchal Pétain. Jean-Luc Mélenchon alimente ainsi la confusion politique en faisant croire que toutes les options proposant la sortie de l’euro se vaudraient. Or il existe une sortie de gauche de l’euro, défendue notamment par le M’PEP, comme il existait un « non » de gauche au référendum de 1992 sur le traité de Maastricht qui a ouvert la voie à la monnaie unique, et un « non » de gauche au référendum de 2005 sur la projet de traité constitutionnel européen. La sortie de gauche de l’euro est aujourd’hui la suite logique et cohérente des « non » de gauche de 1992 et 2005.

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Monsieur le Député,

Aujourd’hui, sur Europe 1 [26 juin 2011], interrogé sur la sortie de l’euro, vous avez cru bon de déclarer qu’il s’agissait d’une solution d’essence « maréchaliste ». Ce propos visait Marine Le Pen, avec laquelle vous avez déjà quelques démêlés judiciaires pour d’autres noms d’oiseau. Selon vous, refuser d’imposer à l’Allemagne une autre gestion de la monnaie unique (abandon du principe de monnaie chère, monétisation des dettes souveraines par la BCE) rappelle le défaitisme, l’esprit capitulard du Maréchal Pétain.

Permettez-moi d’abord de vous rappeler que cette référence honteuse - qui ne vous grandit pas - vise non seulement la Présidente du Front National - qui, pourtant, s’inspire sur ce sujet d’économistes qui ne sont pas connus pour une proximité idéologique avec elle - mais aussi mon ami Nicolas Dupont-Aignan, lequel préconise comme vous l’établissement d’un salaire maximum, et - plus grave, de votre point de vue - le Mouvement Pour une Éducation Populaire (M’PEP) lequel, si je ne m’abuse, fait partie du Front de Gauche. Maréchalistes aussi, Jacques Nikonoff et Aurélien Bernier ? Il faudra bien vous en expliquer avec eux et avec les électeurs de gauche qui, dans les milieux populaires, ne croient plus depuis longtemps aux bienfaits de l’union monétaire. Mais quittons ces arguments que vous pourriez trouver trop politiciens, bien qu’ils expliquent pourquoi vous n’arrivez pas encore à attirer vers vous un certain nombre d’électeurs hésitant entre la pêche et la Marine.

Il est totalement mensonger de dire que les partisans de la sortie de l’euro seraient mués par une quelconque tentation capitularde. Premièrement, certains d’entre eux - dont je suis - proposent de se tourner vers l’Allemagne et de lui proposer de transformer la monnaie unique en monnaie commune, solution qui permettrait aux États-Nations de retrouver leur souveraineté monétaire tout en conservant l’euro comme monnaie de réserve internationale. Si nous ne croyons plus à votre solution, c’est que nous savons que l’Allemagne d’aujourd’hui ne l’acceptera pas et qu’elle préférerait sortir elle-même de la zone euro que de la voir appliquée. Peut-être, d’ailleurs, tablez-vous sur cette issue [1] ? Simplement, pour nous, le temps presse. Et nous n’allons pas attendre encore quelques années que nos amis Allemands boutent Angela Merkel de la chancellerie et la remplacent par une coalition dominée par Die Linke. Notre économie ne peut faire ce pari risqué. Nous devons agir, et vite, car les peuples souffrent.

Nous savons aussi, quant à nous, que l’euro n’est pas viable en tant que monnaie unique car cette monnaie ne correspond pas à une zone monétaire optimale, lui permettant de résister à des chocs asymétriques. Trois conditions sont nécessaires pour qu’elle le devienne : un budget fédéral beaucoup plus important, une convergence macro-économique et une mobilité des travailleurs. Un Jean-Luc Mélenchon président pourrait peut-être imposer la première condition, peinerait à permettre la seconde mais ne pourrait absolument pas satisfaire la troisième. Les Andalous n’iront jamais travailler dans le froid de Hambourg d’autant que peu d’entre eux maîtrisent la langue de Goethe. Cette zone monétaire optimale n’avait jamais existé en Tchécoslovaquie, comme l’explique mon ami Laurent Pinsolle, nous ne croyons pas qu’il soit possible qu’elle existe sur quinze pays ou plus. Ou alors dans le long-terme, dans lequel, comme vous le savez, nous serons tous morts.

Enfin, notre débat n’aura peut-être bientôt plus lieu d’être. La zone euro implosera peut-être avant que les tréteaux de la campagne présidentielle ne soient installés. Que direz-vous alors ? Vous ne serez plus audible. Les Français se tourneront vers ceux qui leur auront tenu un langage de vérité. Au moins, faites comme Chevènement et ménagez-vous un plan B. Cela vous évitera, afin de vous différencier à tout prix de Madame Le Pen, d’insulter jusqu’à vos propres amis du M’PEP.

[1] Je reconnais volontiers que cette stratégie n’est pas idiote. Vous voyez : nous autres ne pratiquons pas, comme vous, l’anathème.

http://www.m-pep.org/spip.php?article2187

Messages

  • je ne sais pas si cette position sur l’euro est de gauche ou maréchaliste, ce que je sais c’est qu’elle n’est pas une position de classe et qu’elle parle des états comme si les classes populaires les dirigeaient.

    Elle est, de fait, la stricte décalque de la position de Mélenchon mais portée sur un terrain national, voir bi-national.

    J’ai été atterré de voir ce paragraphe monstrueux :

    Il est totalement mensonger de dire que les partisans de la sortie de l’euro seraient mués par une quelconque tentation capitularde. Premièrement, certains d’entre eux - dont je suis - proposent de se tourner vers l’Allemagne et de lui proposer de transformer la monnaie unique en monnaie commune, solution qui permettrait aux États-Nations de retrouver leur souveraineté monétaire tout en conservant l’euro comme monnaie de réserve internationale. Si nous ne croyons plus à votre solution, c’est que nous savons que l’Allemagne d’aujourd’hui ne l’acceptera pas et qu’elle préférerait sortir elle-même de la zone euro que de la voir appliquée. Peut-être, d’ailleurs, tablez-vous sur cette issue [1] ? Simplement, pour nous, le temps presse. Et nous n’allons pas attendre encore quelques années que nos amis Allemands boutent Angela Merkel de la chancellerie et la remplacent par une coalition dominée par Die Linke. Notre économie ne peut faire ce pari risqué. Nous devons agir, et vite, car les peuples souffrent.

    Et il croit quoi le monsieur ?

    Quel est ce langage de propriétaire ?

    Quels sont ces découpages interclassistes qui ne posent pas fondamentalement les questions de classe, de qui dirige (la bourgeoisie ou la classe populaire ?) ?

    Les grands stratèges qui parlent déjà en gestionnaires de l’état bourgeois soit national (notre ami) soit de l’UE (Mélenchon) , dans le chaos de la grande crise du capitalisme (dont la crise de l’UE, comme celle des USA ou de l’UK, ou de la petite Islande ne sont que des conséquences particulières), avec une offensive généralisée de la bourgeoisie dans ou hors l’UE, dans la zone Euro ou pas, font le jeu des politiques bourgeoises.

    Oui il peut y avoir une politique favorable à la classe populaire qui inclut la sortie de l’euro, mais elle n’est pas du tout, par ses leviers, celle dite là de gauche.

    Il y a ces derniers temps une propension à parler en propriétaires des instruments de l’état bourgeois dans la gauche qui laisse pantois.

    Les discours au nom de la nation deviennent flous et vaporeux sur l’indépendance de classe, l’internationalisme, en même temps qu’ils s’adressent à la nation, l’état, comme si ceux-ci étaient neutres ...

    L’attaque de mélenchon sur cette version de "gauche" de la sortie de l’Euro est outrancière mais si elle se trompe en parlant de maréchalisme, il est exact que cette version est compatible avec la version fasciste de sortie de l’Euro. Comme d’ailleurs Mélenchon l’est également à l’échelle européenne.

  • Comment le MPEP se saisit-il de paroles d’un monsieur de droite ?

    D’autre part, le problème n’est pas l’euro ou pas, c’est la bourgeoisie qu’il faut démolir car quelque soit la monnaie, elle nous démolira tout pareil.. (pour rester poli !)

    Salve 007

  • un mec de droite cité par le M’pep ???

    POUBELLE !

    • Mais non fait le laisser ;-) c’est intéressant de voir comme on "règle" les "débats" dans le FDG... Le candidat a la présidentiel de cet "formation" traite de "petainiste" les cammerades qui pense que faut sortir de l’euro et dans le FDG une coposant utilise un article de droite pour critique qui le traite pratiquement de fasciste... Bref un cacaphonie bien crase dans le FDG.... ;-))))

    • non, pas poubelle, car il faut participer à l’éducation populaire sur ce type de zinzin qu’est le m’Pep’s show .

      Nonobstant , il ne me dérange pas qu’on cite Dubon Gnangnan .

      Au contraire c’est toujours intéressant de voir les contradictions qui agitent la droite.

      Par contre, ce qui m’attriste ce sont les convergences sur la relation aux institutions et aux états d’une grande partie de la gauche.

      Et là, il y a vraiment du fâcheux dans l’air qui se transcrit bien dans la position de droite du MPEP et sa pétition ci-dessous :

      APPEL
      POUR SORTIR DE L’EURO, MONNAIE UNIQUE,
      ET CONSTRUIRE UNE MONNAIE COMMUNE

      La lutte pour l’abandon de l’euro comme monnaie unique et son remplacement par une monnaie commune s’inscrit dans la continuité des combats pour le « non » au traité de Maastricht qui a institué l’euro, en 1992, et le « non » à la constitution européenne en 2005.

      L’euro comme monnaie unique n’a pas tenu les promesses faites au moment de sa création. Mais cet échec était entièrement prévisible. Et même s’il n’y avait pas eu la crise, il aurait fallu sortir de la monnaie unique et bâtir une monnaie non pas unique mais commune. Pour nombre de raisons, l’actuelle zone euro n’est pas encore apte à partager une monnaie unique :

      Une monnaie unique en l’absence d’accord politique sur les priorités économiques et sociales ne peut pas durer.
      Pour partager une monnaie unique il faut des niveaux de développement homogènes entre les pays concernés.
      La monnaie unique actuelle repose sur une conception ultralibérale de la politique monétaire qui retire les banques centrales du pouvoir politique (Banque centrale européenne « indépendante »). Au contraire, la monnaie doit faire partie intégrante de la politique économique des gouvernements, sinon elle est placée, comme l’euro, sous la tutelle des marchés financiers.
      Le système de l’euro a donné aux banques privées tout le pouvoir de création monétaire. Les banques centrales devraient non seulement pouvoir acheter une partie de la dette des États, comme le fait la Réserve fédérale américaine (sans provoquer d’inflation), mais elles devraient être les seules autorisées à créer de la monnaie.
      Une politique monétaire unique appliquée à des réalités nationales disparates provoque le chômage ou les bas salaires dans un cas et des bulles spéculatives dans d’autres. Ou les deux à la fois.
      Les dirigeants allemands ont choisi une politique économique agressive conduisant à mettre tous les autres pays de la zone en déficit commercial, organisant ainsi la pression sur les salaires.
      La surévaluation structurelle de l’euro par rapport au dollar pénalise l’emploi, encourage les délocalisations tout comme le saccage de l’environnement et provoque l’austérité permanente, tandis que les variations du taux de change attirent la spéculation.
      Une monnaie commune permettrait la solidarité et de coopération avec les pays qui le souhaiteraient et serait utilisée pour les transactions commerciales internationales. Chaque pays retrouverait sa monnaie nationale et sa banque centrale. Les monnaies nationales en Europe, non convertibles en devises étrangères et donc immunisées de toute spéculation, serait reliées par un taux de change fixe mais régulièrement ajusté, interdisant de ce fait la spéculation entre elles.
      Une monnaie commune rassemblerait les peuples tout en préservant leur indépendance nationale, car l’euro monnaie unique les divise comme le montre l’attitude de responsables politiques et de médias allemands vis-à-vis du peuple grec.

      Aujourd’hui, le combat universaliste et internationaliste, le combat de la vraie gauche, passe par la lutte pour l’abandon de la monnaie unique et la mise en place d’une monnaie commune pour toute l’Europe, pas seulement entre les Seize ou les Vingt-Sept.

      Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP), le 6 septembre 2010.

      en avant l’usine à gaz de monnaies nationales surplombées par un écu européen, sans jamais se poser la question des forces qui sont derrière les monnaies, les états et les institutions, et donc se poser les questions de qui dirige quoi et qui , les institutions sont-elles neutres, comment face à cela, des institutions taillées par la bourgeoisie faire entendre la voix des travailleurs ?

      Ce n’est pas possible si on n’a pas une politique qui mette au centre la classe populaire avec les organisations qu’elles se donnent, sur ses objectifs et avec une indépendance totale vis à vis des institutions.

      Le MPEP ne contribue pas à cela, il ne fait pas de l’éducation populaire en proposant de rester dans le cadre du système et en proposant un arrangement dedans qui ne change en rien les rapports de classe en Europe.

      La question donc n’est pas de faire des plans sur la comète comme si on était propriétaires des états-nations mais bien de créer une autre légitimité démocratique issue des travailleurs et de la classe populaire, non inféodée aux institutions telles qu’elles sont , qui mène ses batailles contre la bourgeoisie.

      C’est au nom de la bataille pour un pouvoir des travailleurs en marche qu’on peut se positionner sur les questions de monnaie, sinon c’est vide de sens, ou pire, une politique bourgeoise.

    • MAIS NE PARLEZ PLUS DE JL MELENCHON IGNOREZ CE TYPE ARRIVISTE ET PRET A TOUT POUR LA PRESIDENTIELLE. IL A MEME ARNAQUEZ LES COMMUNISTES AVEC CES PROPOS DE BOBOS DE GAUCHE ON PARLE DIE LINKE CHAVEZ MAIS EN FAIT OU EST SON PROGRAMME.........

    • OUI.

      Si, personnellement je demeure persuadé que la création del’euro fait partie du mécano
      capitaliste et que pour moi demeurent posées les questions de rupture d’avec tout le dispositif européiste (ce qui me met sur ce point en phase avec le P.OI..) , le texte que tu cites démontre combien le "nationalisme " baptisé parfois "souverainisme" des Dupont Aignan, Pasqua..voire de certains fachos n’a rien à voir avec telles ou telles divergeances entre"nous" (je parledes intervenants deB.C.)

      Une monnaie commune rassemblerait les peuples tout en préservant leur indépendance nationale, car l’euro monnaie unique les divise comme le montre l’attitude de responsables politiques et de médias allemands vis-à-vis du peuple grec

      Cette idée de "rassemblement des peuples" "préservés par une monnaie."., c’est plus que con !

      je suis FRANC en le disant.. :

      Cela démontre ce que sont les "deux sous" de ce Front degauche
      (oui, je sais, c’est facile et pas très mAlain)

       :))
      A.C

      .

  • le problème de l europe n est pas monaitaire mais politique , l europe a été crée pour servir le capitalisme tous ceux qui prétendent lutter contre le capitalisme doivent donc lutter pour détruire l europe et ses institutions au service des monopoles , il ne suffit donc pas de sortir de l euro, des pays membres de L UE ne sont d ailleurs pas dans la zone euros mais subissent la même politique
    .
    , IL FAUT SORTIR DE L UE , si la FRANCE adoptait une telle décision il en serait fini de l UE car sans nul doute cela aurait un effet boule de neige car tous les peuples auxquels on a imposé l adhésion à L UE demanderait à en faire autant , il serait alors possible de créer une autre europe , celle des peuples ...

  • Monnaie unique ou monnaie commune, que cela peut il changer à nos conditions de vie ?

    Qui peut affirmer que la monnaie a déjà rassemblée les peuples ?

    Qui peut affirmer que la monnaie peut satisfaire les besoins de l’ensemble des peuples, dans le régime dans lequel nous vivons ?

    Qu’est ce que la monnaie, quelle est son histoire, son utilité aujourd’hui ?

    Comme le salariat, comment a-t-elle été transformée en outil du capital ?

    N’est elle pas une arme de division des peuples, lorsque le capital décide qu’elle soit unique ou commune ?

    Plutôt que de me poser la question de monnaie et des qualificatifs que tente de lui donner la bourgeoisie, tel que celui de monnaie commune entre autre, je préfère parler d’un capitalisme hors du commun, ou plus exactement égal à lui-même ; et qui malgré une rentabilité de plus en plus croissante engendre toujours autant de famine et de malheur dans le monde entier.

    Un capitalisme dévastateur qui se presse d’utiliser toutes ses cartouches contre les peuples, et la monnaie en fait partie au même titre que les bombes.
    Un capitalisme dont la baisse tendancielle du taux de profit développe un chômage, une précarité, un malheur que seuls ceux qui le vivent peuvent comprendre.

    Nous vivons de tels moments que la monnaie commune ne peut régler.

    Et pourtant ce capital et ses alliés socio démocrates dont JL Mélenchon, sont de plus en plus au cœur d’affaires qui ne sentent pas très bons l’honnêteté, qui puent quoi !!!!!

    Et tous ces gens comme l’auteur de cet article, n’en ont rien à péter des moyens d’échanges équitables qui permettraient de satisfaire les besoins individuels et collectifs des peuples en employant d’autres moyens de gestions , tel que l’autogestion par exemple.

    En attendant je suis prêt à participer et à débattre de tous ce qui pourrait faire avancer les peuples de ce monde.

    Quand à la monnaie tout court, commune, unique j’ai été salarié pendant 42 ans dans une banque, et à ce titre j’ai eu l’occasion d’en connaître l’histoire, mais surtout les méfaits et les dégâts qu’elle peut procurer et je ne confonds pas avec le pouvoir de l’argent qui les relie.

    En attendant, pour ne pas que le capital et ses alliés se fassent trop de monnaie commune, je vous invite à ne pas glisser de billet dans l’urne en 2012.

    Y en qui diraient mon œil !!!

    Je préfère dire mon nez et restons zen

    Amitiés

    M Coco Le Rebelle Médocain

    • Est ce l’Euro en lui même qui est coupable de tous nos maux ou bien le capitalisme ?
      Alain 04

    • Il existe une crise mondiale du capitalisme, une crise systémique, une grande crise.

      Cette crise est fondamentalement une grande crise par tous ses aspects.

      Elle est la percussion de forces productives devenues colossales avec la logique du capitalisme qui veut rétablir, même au prix de la barbarie, des marges de profit conséquentes, le tout dans le chaos d’une très grande crise internationale qui ne se compare qu’à celle qui commença en 1929.

      Les forces les plus conscientes de la bourgeoisie internationale ont choisi de profiter du chaos engendré par leur système pour retailler dans la sueur, le sang, les drames, le monde à leur profit.

      Ce choix n’est pas celui d’un orchestre clandestin, mais bien celui qui a émergé au consensus dans les forces les plus conscientes de la bourgeoisie (affirmés notamment dans les réunions de Bilderberg d’il y a deux ans ) de choisir une sortie de crise dans le choc et la violence.

      Un autre choix que celui de Roosevelt dans les années 30 a émergé

      Seuls les idiots peuvent penser que la crise est due à l’euro, ou à l’UE, ou à la Grèce, aux subprimes, ce qui ne signifie pas que l’UE ou la façon de gérer la monnaie commune n’ait pas accentuer des déséquilibres entre états.

      Mais c’est bien d’une attaque sans précédent du capital à l’échelle mondiale pour rétablir les taux de profits qu’il s’agit, dans un contexte où le système capitaliste est profondément en crise.

      De l’UE à la Grande Bretagne, des USA à l’Islande , de l’Afrique du Nord au Japon, les effets de la crise sont chaotiques et dévorent , déstabilisent la plupart des états, qu’ils soient en forte croissance ou pas .

      Par contre, le capital se saisit de toutes les spécificités du bouleversement engendré par son système pour gagner des positions, s’enrichir au delà de tout, compresser la part des travailleurs dans les richesses créées, étendre le champ de la marchandisation.

      La mécanique particulière de ce processus passe par les hold’ups opérés sur le peuple grec, qui précédent des attaques d’immenses dimensions contre les autres classes populaires d’Europe.

      La mécanique de la crise est accentuée par le fait que la bourgeoisie travaille dedans à augmenter sa part, se faisant elle accélère et étend la grande crise en augmentant la charge destructive de celle-ci, répondant un chaos de plus en plus large.

      Que les peuples le veuillent ou pas, qu’ils souhaitent l’éviter ou pas, ils seront le dos au mur, obligés de se battre, et la Grèce en tension maximale peut n’être qu’un faible exemple des secousses auxquelles il faille s’attendre ailleurs.