DSK libre... de recommencer ?

Bien que non concluantes, les preuves réunies au cours de l’enquête « correspondent à une relation sexuelle non consentie ».

le rapport médical conclut que les blessures constatées sont les conséquences d’un viol , qu’importe, les avocats de DSK rétorquent que rien n’exclut qu’elles soient liées à un précédent « rapport » sexuel. Voilà, ce qui est habituellement reconnu comme preuve , et qui fait cruellement défaut à la plupart des femmes violées , lorsque parfois des mois ou des années après l’agression, elles osent enfin porter plainte, ce qui est l’élément sur lequel il n’y a pas de doute raisonnable, la preuve matérielle, et bien , quand il s’agit de Nafissatou Diallo contre DSK, cette preuve n’est pas concluante. La version des avocats de DSK serait donc la plus proche de la vérité, au point de justifier l’abandon des poursuites, la recherche de la vérité détaillée étant devenue sans intérêt.

Pour eux, il s’agit d’un rapport , certes un peu rapide et rude, mais tout ce qu’il y a de plus consenti. Cette employée, dont le temps pour le nettoyage d’une chambre est minuté, aurait accepté, voir proposé , un rapport S/M express à DSK. La version des avocats est un scénario pornographique.

Comment une fiction pornographique peut-elle paraître plus vraisemblable qu’une agression dont les conditions sont d’une affligeante banalité pour toutes les personnes qui prennent en charge les victimes d’agressions sexuelles ? En mobilisant tous les stéréotypes sexistes, racistes et classistes propres à emporter l’adhésion d’une partie non négligeable de l’opinion publique. Depuis trois mois, les avocats de DSK se sont employés à construire, à la place de la victime, un personnage inspirant hautement la méfiance, de manière à la discréditer, au mépris des faits.

En tant que femme, ils ont répandu des rumeurs de prostitution,

En tant que migrante, ils ont pointé les irrégularités de son séjour pour la faire coller avec la figure repoussante de celle qui magouille et vient profiter du système

En tant que prolétaire, son exigence de justice ne serait pas une revendication de dignité, mais juste l’appât du gain.

Ce que les avocats de DSK ont fait, c’est d’instruire à charge un procès médiatique contre cette femme Noire et pauvre, en faire une cible pour le mépris de l’opinion publique. Et faire passer la pilule d’un procès voué probablement à être escamoté dès le début, DSK étant un « intouchable » que l’oligarchie trouvera bien à recycler plutôt que de l’envoyer croupir , tel un vulgaire « pointeur », derrière les barreaux.