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Les habits neufs du mitterrandisme... une hypothèse

par Antoine (Montpellier)

Publie le vendredi 9 septembre 2011 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing
9 commentaires

En hommage à Velveth qui vient de nous quitter (1)

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Dans la perspective de la présidentielle de 2012, un risque majeur pour les partisans de l’alternative est de perdre leur esprit critique et de céder au syndrome de la groupie. La nature présidentialiste des institutions fait peser, avec, entre autres, l’aide combinée des grands partis (de droite et de gauche) et des médias, une pression telle que l’on en vient à se surprendre, en y réfléchissant bien, à découvrir qu’elle étend ses effets au-delà desdits grands partis, à gauche. Certains, parfois très à gauche, sont tentés, face aux désastres provoqués par le sarkozysme, de baisser le niveau de leurs exigences politiques et parfois même de céder à l’enthousiasme devant ce qui fonctionne, en vue de la prochaine échéance électorale, comme effets de manches d’une radicalité ...qu’un examen de près révèle pourtant comme pour le moins problématique !

Malgré ses discours, souvent percutants, contre les méfaits de l’ordre mondial actuel, un Jean-Luc Mélenchon, pourrait en effet être en train d’activer les ressorts du mitterrandisme, cette formule politique qui a permis de remettre la gauche sur les rails de la conquête du pouvoir dans le cadre maintenu et renforcé par elle de la ...Ve République ! Analysons bien la démarche par laquelle François Mitterrand a organisé son arrivée à la tête de l’Etat bourgeois et nous découvrirons d’étranges similitudes avec la méthode mélenchonienne : outre une capacité à user d’une rhétorique choc de dénonciation du capitalisme (et du fameux coup d’Etat permanent qu’était le gaullisme), nous voyons à l’oeuvre une habileté, justement sur cette base anticapitaliste, à s’appuyer sur une fraction de la "gauche radicale" de l’époque, le Ceres de Chevènement et Motchane... dans le Parti Socialiste (eh, oui !), pour embrasser, jusqu’à l’étouffer, le Parti Communiste ! Avec, comme résultat, une fois obtenue l’accession au pouvoir, la mutation de la social-démocratie en social-libéralisme, autrement dit un social-capitalisme, autour du maître référent socialiste à la tête de l’Europe des marchés, des marchands et des financiers, Jacques Delors, le père de Martine Aubry qu’il soutient actuellement avec ferveur dans sa campagne des primaires de son parti.

Eh bien, au risque de me faire écharper, comme au bon vieux temps stalinien, au motif que "je ferais le jeu de la droite et de la bourgeoisie", je propose de maintenir le cap inconfortable de l’esprit critique appliqué à la gauche elle-même et d’envisager l’hypothèse que la clé du mélenchonisme est essentiellement mitterrandienne : notons la ressemblance (je n’ai pas parlé d’identité) entre la position de départ de JL Mélenchon et celle de F Mitterrand, en extériorité tous deux par rapport à la radicalité de leur époque. Dans un contexte de crise des socialistes et de forte polarisation sur la gauche de ce parti en crise, l’un et l’autre parviennent, à un moment donné, à prendre la tête dudit pôle de radicalité. Que chez l’un cela se soit paradoxalement fait en entrant dans le PS pour en déplacer la vieille et vermoulue direction alors que l’autre soit sorti de ce parti importe peu : l’essentiel est l’objet de la démarche, prendre à son profit la dynamique de radicalité à gauche. Hier, pour François Mitterrand, capter ce que le Ceres avait lui-même capté de l’extrême gauche soixante huitarde, aujourd’hui, pour Jean-Luc Mélenchon, casser, à son profit, la dynamique du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) lancée par les succès des campagnes des présidentielles d’Olivier Besancenot pour la LCR au moment où le PS était déboussolé.

Dans les deux cas le Parti Communiste est la pièce maîtresse, mais sur le mode de la pièce annexée, de cette stratégie de détournement-appropriation de la radicalité de gauche : là aussi la différence saute aux yeux, François Mitterrand s’attaquait à un puissant, quoique destabilisé par Mai 68, PCF alors que Jean-Luc Mélenchon "s’attaque" à un Parti Communiste incroyablement affaibli, incapable par exemple d’organiser des sorties furibardes (mais au final vaines) à la Georges Marchais pour tenter de destabiliser à son profit son allié socialiste ! Avec la différence essentielle que, cette fois, le PCF n’est pas vraiment, en lui-même, un enjeu central de l’affaire. Ici aussi l’essentiel est en effet ailleurs : les similitudes se situent dans ce qui était pour François Mitterrand et pourrait bien être l’objet de la démarche de Jean-Luc Mélenchon, à savoir, s’installer à la tête de ce qui, dans leur esprit, constituait/constitue la radicalité de gauche du moment : le PCF pour l’un, dans les années 70, le mouvement d’appui au NPA pour l’autre aujourd’hui...en en excluant un NPA plombé par ses propres tergiversations sur l’unité. Nous noterons à ce propos la coincidence de la date de naissance du Parti de Gauche et de celle du congrès de fondation du NPA : 1er février 2009 pour le premier, le dernier week end de janvier de la même année, date repoussée aux 6-8 février pour cause de manifestation intersyndicale nationale le 29 janvier ! Le calendrier peut aussi parler politique...

L’ hypothèse, que je soumets ici, que Mélenchon, par son mitterrandisme de fond, organiserait une réponse de gauche réformiste à l’existence sur le champ politique d’une radicalité de gauche, se fonde sur le repérage d’un cycle à trois temps : rapprochement avec cette radicalité de gauche (le PCF servant, malgré sa faiblesse politique, d’outil organisationnel encore opérationnel pour le dirigeant du PG) - instrumentalisation de celle-ci par la figure bonapartiste (faisant de sa faiblesse organisationnelle initiale une force capable de fédérer les autres organisations ; voir récemment l’intégration de C Autain de la Fase) du leader charismatique. Reste le troisième temps : celui du rabattage du nouveau conglomérat politique de gauche vers le champ institutionnel existant que l’on prétendait initialement bousculer, voire contester. En ce sens rien n’interdit de penser que le programme du Front de Gauche et, en tout cas, celui de la prochaine campagne autour de Jean-Luc Mélenchon, ne joueront pas le même rôle que les 110 propositions du Parti Socialiste lors de l’élection victorieuse de 1981, celui d’une machine à gagner les bulletins de vote et donc l’élection qui sera très vite (1983) remisée au hangar des promesses non tenues pour cause de retrouvailles avec la realpolitique.

Le Front de Gauche pourrait ainsi jouer, à sa façon, la partition qu’a jouée l’Union de la Gauche avec François Mitterrand (plus tard la Gauche plurielle autour de Jospin) : instrument du "présidentialisme" mélenchonien (voir les tendances en ce sens internes au PG qui ont amené les départs de militants parfois de dirigeants), il organiserait une captation du mécontentement populaire, loin de la radicalité rupturiste du NPA, vers une option se voulant, au départ, de radicalité réformiste mais virant probablement vers une adpatation au réformisme "capitaliste" du Parti Socialiste. Le verbe de Jean-Luc Mélenchon ne change rien en effet à ce que nous pouvons constater dès maintenant à l’échelon local. Le Parti Communiste garde, en contradiction avec ce qui s’annonce comme l’axe du Front de Gauche, la perspective d’un "programme partagé" avec le Parti Socialiste et ce programme partagé est à l’oeuvre en ce moment même en régions et dans les municipalités. On aura une idée de ce que tout cela signifie par les lignes suivantes qui sont un commentaire que j’ai fait autour de l’article de Mediapart

L’intégralité du rapport qui épingle la gestion du socialiste Navarro dans l’Hérault :

"A Montpellier et en Languedoc-Roussillon, les élus Communistes ou Communistes-républicains participent à des majorités de gestion avec les socialistes et les frêchistes : qu’ils soient toujours encartés communistes (Garino) ou "qu’ils se soient mis eux-mêmes hors du parti" (Jean-Claude Gayssot). [1] Le secrétaire de la fédération communiste de l’Hérault (Passet) est, lui, dans la majorité de gestion (avec le Modem !) de la maire de Montpellier, une socialiste aubryste (quoiqu’elle soit actuellement en disgrâce auprès de son mentor de la rue de Solférino) alors qu’Aubry est, comme il est dit par euphémisme, indulgente avec le Navarro marseillais, Guérini ! Le fait est que, de proche en proche, un parti qui défend les positions du Front de Gauche, rien moins que le parti le plus important de la coalition, s’accommode de la présence dans ses rangs et dans ses groupes d’élus, de personnes qui soutiennent des socialistes ou des frêchistes, y compris un Navarro qui, ne l’oublions pas, est premier vice-président de Région !

Et Mélenchon et ses partisans s’acommodent de ces accommodements. Comme quoi il vaut mieux éviter de fonctionner au slogan : Mélenchon par-ci, Mélenchon par là. La publicité politique est tout aussi confusionniste que la publicité commerciale...Et cela n’aide pas à répondre aux défis politiques que pose la nécessité de construire une alternative vraiment à gauche !

Voir : Hérault.. Les avatars de la gauche frêchiste...

[1] Trois membres du groupe Communiste-Républicain du Conseil régional du Languedoc-Roussillon, dont Gayssot lui-même, viennent de déclarer soutenir la candidature à la primaire socialiste de François Hollande, avalisant ainsi la nomination par celui-ci de Robert Navarro dans son équipe de campagne !"

Qui peut prétendre que ces concessions au Parti Socialiste, assumées en catimini par toutes les composantes du Front de Gauche, aux échelons locaux n’ont pas à être prises en considération dans l’évaluation que l’on peut faire de la stratégie nationale du Front de Gauche et de Jean-Luc Mélenchon à l’occasion de l’élection présidentielle ?

Alors tout ce qui est écrit ici n’est qu’hypothèse et, si le deuxième temps du cycle évoqué ci-dessus, est en bonne voie (le NPA, à la différence du PCF, a refusé de se soumettre à la logique de subordination de Mélenchon mais en résulte dans l’immédiat marginalisé et affaibli), le troisième temps n’est pas irréversiblement condamné à se répéter à la mitterrandienne : la crise économique actuelle est d’une autre ampleur que la situation prévalant dans les années 80 et réduit les marges de manoeuvre de tout réformisme, le mouvement social, même s’il opère actuellement une pause, pourrait bien ressurgir avec une force inattendue, les contradictions internes au Front de Gauche sont autrement plus explosives, malgré les apparences, que celles de l’Union de la Gauche et l’actuelle fragilisation des forces se situant à la gauche du Front de Gauche peut être, elle aussi, momentanée. Beaucoup dépendra en effet de la capacité de celles-ci à tirer les leçons de leur actuelle marginalisation. Le NPA en particulier reste l’organisation qui a en main les atouts d’une orientation radicale de rupture maintenue contre vents et marées mais qu’elle doit apprendre à articuler avec un positionnement beaucoup plus audacieux sur le terrain de l’unité à la gauche du PS. Ce parti anticapitaliste n’a pas su déjouer les habiletés tacticiennes, héritées de cette grande école de l’opportunisme que fut le mitterrandisme, et il lui reste à tirer le bilan qu’il ne suffit pas d’appeler à la rupture anticapitaliste pour neutraliser lesdites habiletés qui ont pour elles cet immense avantage que constitue leur ancrage, quoique l’on dise par ailleurs contre lui, dans le système, dans le capitalisme.

Note : je laisse de côté pour l’instant un des aspects les plus signifiants, à mes yeux, du mélenchonisme : son patriotisme. Comme sur beaucoup d’autres plans, Jean-Luc Mélenchon avance prudemment sur cette question. On dira ici seulement que, fidèle à son tacticisme mitterrandien, le candidat du Front de Gauche sait qu’il doit avant tout jouer discursivement du ressort de la rupture avec le capitalisme et même, étant donné les réalités politiques du moment, avec le Parti Socialiste. Mitterrand a bien montré que l’on pouvait se réconcilier, assez vite, avec ce que l’on dénonçait ! Eh bien le patriotisme est, à ce stade, une petite musique seulement de la campagne de JL Mélenchon, très loin derrière la priorité accordée à l’antilibéralisme mais tout le monde aura pu remarquer qu’outre l’accentuation des envolées du candidat autour de LA France (bien entendu celle du peuple souffrant, etc.), les Remue méninges organisées cet été par le Parti de Gauche ont vu un fleurissement appuyé de drapeaux tricolores dans la salle où Jean-Luc Mélenchon tenait son grand discours (voir en fichier attaché ci-dessous la photo tirée de l’article du site du PG Après le Remue Méninges : Jean-Luc Mélenchon 2012 Présidons ! (01/09/11) in http://partidegauche34.midiblogs.com/).

Des drapeaux tricolores à foison au meeting de de Jean-Luc Mélenchon clôturant les Remues méninges du PG cet été.

Alors bien sûr, bien sûr, ce drapeau comme la Marseillaise, cela nous renvoie à la Révolution Française. Mais il nous rappelle aussi une République qui a su souvent se tourner contre la Révolution. Et, dans le contexte actuel, ce marqueur mélenchonien, par ailleurs déconnecté de ce que les bases politiques mêmes du Front de Gauche intègrent, relève d’une symbolique immaîtrisable et dangereuse. A commencer par le fait que le patriotisme, même de gauche, cela peut servir à trascender, depuis des surplombs mitterrandiens, les clivages de classes affûtés par la crise et à contenir les dynamiques de la lutte desdites classes dans les limites d’une révolution citoyenne renonçant à la rupture capitaliste. En quelque sorte comme ce qui s’est passé avec la gauche des années 80 au pouvoir, à la différence près que c’était le "patriotisme" (sans patrie) européen que celle-ci (et le très socialiste intégré du moment Jean-Luc Mélenchon) faisait fonctionner alors comme contre-feu des ruptures sociales et politiques. L’onde soixante-huitarde finissait de s’épuiser et Mitterrand, surfant sur les premières rudes réponses capitalistes (Thatcher et Reagan et leur TINA -There is no alternative-) à la crise, allait lui donner le coup de grâce...

Antoine (Montpellier)

Les habits neufs du mitterrandisme... une hypothèse

(1) Disparition de notre camarade Velveth

Messages

  • C’est bp plus qu’une hypothèse.
    Il suffit d’avoir entendu le discours place Stalingrad de Méluche,
    ou lu la présentation du "programme partagé" sur son blog...

    Le premier est une imitation très pro balançant entre les intonations
    De Gaulle et Mitterrand, avec déjà la mise en scène tricolore...

    Le deuxième ne contient pas une seule fois le mot ou la visée du socialisme,
    mais par contre mentionne les socialistes...

    Sur le contenu des propositions, elles sont alter-capitalistes,
    ne touchant pas la propriété des grands moyens de production,
    même pas les banques : juste reconstituer un pôle bancaire public,
    pas même exproprier le secteur financier.

    C’est le ton mitterrandien, mais sans le "programme commun".
    J’avais déjà, pourtant jeune, flairé la trahison alors,
    m’engageant vraiment à gauche.

    Imaginez ce que ressentent ceux qui connaissent cette époque.
    De quoi affirmer : ce ne sont pas les habits neufs,
    mais les haillons délabrés du mitterrandisme !

    Alors même que, comme le souligne Antoine,
    nous ne sommes plus en 1981 !
    La répétition ne serait pas une farce, mais une tragédie,
    la crise appelle à proposer une alternative claire, cad socialiste,
    pour ne par livrer notre classe aux fascistes !

    • Notre classe est déjà livré aux fascistes, voir le passé de ceux qui nous gouverne ou nous ont gouvernés. Le PS est la continuité et nous le voyons bien et la grande majorité des médias a la solde du grand capital les aident dans leurs démarches pour en finir avec l’idée : que nous pouvons transformer la société pour qu’elle s’humanise. Alain 04
      .

  • LE PROBLEME c’est que cela marche, l’oppération protection du PS sur sa gauche est sur les rails. Et rien n’y fait , par exemple dans les BDR le soutien à Guérini que le FDG voulait imposer au NPA n’a ouvert les yeux à aucun gogos de la gauche de la gauche( dont une bonne partie de militants du NPA). Faut il en conclure que nous avons la gauche de la gauche la plus bête du monde ?

  • oUI..ANTOINE..

    Alors tout ce qui est écrit ici n’est qu’hypothèse et, si le deuxième temps du cycle évoqué ci-dessus, est en bonne voie (le NPA, à la différence du PCF, a refusé de se soumettre à la logique de subordination de Mélenchon mais en résulte dans l’immédiat marginalisé et affaibli

    Tu parles bien de 2012..?

    Je croyais qu’ habitant Montpellier, toi aussi tu avais une crise d’’Anosognosie !"

    Parce quen 2010, vous colliez les affiches pour l’alliance FDG-NPA..?
    NON ?

    C’était très..généreux..
     :))

    AC

    C’est juste un p’tit clin d’oeil car les leçons de "gauche de gauche" ça me rappelle Engels

    "La preuve du pudding , c’est que ça se mange"

    A table en 2010 avec les porteurs d’eau FDG, "gregari" socs dems du Languedoc Roussilon et..en 2011 , fustiger ceux qui continuer àbouffer le même plat indigeste, moi, ça me fait sourire..

    Parce que dans ton camp, Antoine, je trouve toujours un copain pour penser qu’il va me pousser au suicide parce que des militants PC..ont(trop) longtemps fonctionné à l’"union programmatique" pour "peser" sur le PS.....

    Tu leur prouves qu’on peut changer.....

     :)

    Cordialement

    A.C

    • Est-il vrai que Jean Noël Guerini a bénéficie des voix des élus du FDG pour son élection a la présidence du Conseil Général( cette année) ?
      Je voudrais une confirmation, même si cela ne servira a rien d’en débattre avec les camarades du FDG, prêts a avaler toutes les couleuvres du moment qu’ils gardent leurs élus.

    • Salut Alain,

      En 2010 une liste unitaire avait bien été constituée aux Régionales entre le NPA et le FdG plus quelques autres organisations. Mais tu vas vite en besogne et tes formules lapidaires te font louper pas mal de choses. D’abord relis le programme de la liste unitaire A Gauche Maintenant et tu verras que son centre de gravité n’est pas le programme du FdG (1) mais des mesures amorçant une rupture avec le capitalisme et le social-libéralisme.

      Nous étions bien loin d’une "union programmatique" pour peser sur le PS !

      Il n’en reste pas moins que le FdG a depuis jeté à la poubelle A Gauche Maintenant et le PC pratique, avec l’assentiment des autres composantes du FdG, l’unité avec le PS et même le Modem à la mairie de Montpellier !. Cela suffit-il à rigoler en se disant que le NPA s’est fait flouer ? Eh bien, disons que ce n’est pas la joie de se voir ainsi blackbouler mais nous raisonnons politiquement et politiquement il ressort 1/ que nous sommes en position pour démontrer que, ô surprise, les unitaires c’est bien le NPA et les diviseurs, le FdG, 2/ que cette attitude de division est liée aux complaisances du FdG avec les socialistes dans les institutions locales et 3/ que tout cela fait sens quant à la campagne des présidentielles du Front de Gauche et permet de poser des jalons critiques sur cette campagne (cf mon texte).

      Il est évident que cette démarche politique ne vise pas à convaincre Alain et les camarades bien ancrés dans des démarches alternatives. Mon texte a pour principal destinataire un ensemble de militants de gauche, voire d’extrême gauche, qui, chemin faisant, constatant que rien ne démarre du front social, s’apprêtent à cautionner la campagne du FdG pour 2012. On pourra sourire et se dire qu’ils sont décidément indécrottables au NPA dans leur volonté d’aller "chercher" ceux qui ne pensent pas comme eux et fonctionnent à l’électoralisme. Eh bien c’est comme ça. Même si cela ne paye pas immédiatement... Tu auras cependant relevé Alain que le NPA, à la différence de ce qu’a pu faire le PCF dans le passé avec Mitterrand puis Jospin, n’a pas cédé à l’unitarisme. Sa bataille pour l’unité en Languedoc-Roussillon aux Régionales était fondée sur du programmatique de rupture et il a su ne pas céder aux invitations à rallier le FdG par la suite. Ce qui prouve que l’on peut être unitaire et anticapitaliste. Et donc savoir jusqu’où l’unité ne peut pas aller et savoir par là-même assumer le prix de l’isolement.

      A bientôt de te lire

      Antoine

      (1) A relever en particulier :

      Arrêt des subventions aux entreprises capitalistes, subventions dont nous ne maitrisons pas l’utilisation. La Région a versé en 6 ans 750 millions d’euros aux entreprises privées mais aucun contrôle n’a été exercé sur leur utilisation. Des entreprises privées, comme Sanofi ou Dell, qui ont bénéficié d’argent public licencient et délocalisent impunément. La Région engagera toute action nécessaire pour récupérer les subventions déjà accordées à des entreprises qui se comportent ainsi. L’argent public doit aller à des projets d’intérêt public, dont la transparence et le contrôle soient certains.

      http://www.agauchemaintenant.fr/Une-region-pour-repondre-a-l

    • Salut Antione,

      Merci pour ta réponse.,

      Rassure toi sur un point : mon commentaire se voulait simplement une remarque un brin ironique et tu sais fort bien que de nombreux militants du NPA ontconsidéré (ce ne sont pas mes afafires) que cette stratégie à la carte et selon les régions n’étaient pas del a plus grande cohérence .

      Pour l’avenir du NPA.

      La question n’est pas là et ta réponse me conduit à préciser, en évitant l’humour qui peut embrouiller.

      Tu argumentes sur la différence entre des engagements que tu dis être "des mesures amorçant une rupture avec le capitalisme" et ce qu’on pourrait appeler une "union programmatique"..

      heu heu. ;

      , j’ai suivi votre campagne et jesaisbien aussi comment Méluche explique le sens des votes FDG...

      Il déclare que son ambition c’est que SON programme (baptisé désormais l’Humain d’abord) et sa candidature soient en tête dela"Gôôche" !

      Certes ce Programme , lui aussi, pourrait êtreperçu comme un ensemble demesures de"rupture"..( je l’ai étudié..:du flou, de lalangue debois, dela démagogie, du "gauchisme" racoleur, etc..)

      Sauf que la réalité des rapports de force dans ce pays , et sa traduction dans les urnes rend IMPOSSIBLE(c’était vrai aux Régionales comme ce le sera pour2012) toute "espoir"que les partis à la gauche duPS pèsent plus que dernier.

      Donc aussi bien quand"vous" vous unissez tactiquement avec le FDGi ci ou là dans des élections locales...ou quand vous , le NPA, et les "autres du FDG," vous appelez des électeurs à ratifier vos propositions en votant pour vos candidats....dans les deux cas , parce quel’URNE est déconnectée desLUTTES de classes ôcombien absentes, vous ne pouvez-c’est regrettable peut-être mais c’est ainsi., pour ceux qui souffrent, qu’être perçus que comme un indicateur de contestation qui pourrait"infléchir" je ne sais quelle possible politique d’amélioration des conditions de vie des "gens".

      Parce que de toutes façons, l’électeur lambda sait que"vous" ne serez pas en finale.

      Et que , pour ne pas vous marginaliser, vous ne pouvez pas dire que vous refuserez de servir, et là comme le FDG, de simples renforts pour"battre" ce méchant Sarkosy !

      C’est dire que ,pour moi, et dit sans arrogance, dans le contexte de crise globale du Capitalisme, et de la seule alternative "Luttes pour processus de Communisme autogestionaire" ou "validation d’une élection piège dans des institutions plus antidémocratiques encore qu’en 2007, plus instrument de guerre des classes pour une Alternance sans aucun risque pour le Capital, je considère que VOTER en 2012 sera poser sa tête sur lebillot.

      C’est pour cela que je milite pour la rupture d’avec des concepts caducs"gauche-droite""démocratie élective"sanctifiée " au nom du "civisme..mais devenu en boomerang, un non sensrévolutionnaire.!

      C’est, avec toi, antoine, une divergence profonde que nous assumonsdans le respect mutuel ;

      Crois tu qu’il me soitsi simple que ça, alors que je suis un de ceux qui ont imposé chez Ford Blanquefort dans les années 70.. les pratiques du syndicalisme de classe, la présence politique aux portes, et ce avec manches de pioches , cailloux, lacrymos...et mon écharpe d’élu.-histoire ., de ne pasvoter pour un copain de la CGT de cette usine ?

      Par contre et jel’ai maintes fois affirmé : Si, comme le NPA, on décide au milieu des contradictions d’y "aller" -c’est votre choix et vous avez évité le piège de ralliementau FDG....) alors oui, c’est avec ses couleurs, son Programme qu’on affronte cette fausse démocratie.

      Ce qui plombe quand même votre campagne

      Un électeur qui croit que le PS sera"sensible" au score sur sa gauche..(c’est à direqu’il croit ...à larégulation du Capitalisme !)il va voter"utile" -du moins il le pense- en boostant le social démoMélanchon et sa squadra PC-PG..!

      "Vous", il a compris que vous n’étiez pas comme"les autres", en attente de restes d’écuelles roses, mais il sait que vous appellerezà "battre laDROITE"..au secondtour.
      Comment veux tu , quand la "rue" est "calme" quand le "ça va péter"..est souvent exprimé en pensant que ce sera quand m^me le trouduc de l’"autre" qui "résonnera"..quand le mot"politique" pour cause d’injustices, de DSK, de Guérinis, etc etc.., ça dégoute le prolo, le jeune, comment veux tu que l’URNE soit un "plus" pour la LDC ?

      Je sais bien que je m’entête, c’est pas pour faire chier les copains, encartés ici ou là.
      Mais enfin, Antoine, quand le soir du premier tour, vous apparaitrez comme n’ayant quedespetits bras flasques(excuses moi) de 1 pour cent, qui croira qu’avoir "joué le jeu"cela muscle le rapport de Forces ?

      Or, nous sommes au moins d’accord sur ça : c’est la confiance dans la LDC qui mobilisera...C’est un espoir d e aire admettre aux masses que botter le cul au système -dans son ensemble- est un "TOUT" , qui est de laresponsabilité des révolutionnaires.

      Dont, audelà de nos parcours ,et divergences, nous faisons PARTI...

      Merci queta réponse à ma provoc sur le languedoc me permette de me répéter, ce qui, en politique, me semble meilleur que de se contredire.
      Même si dans ce monde plein d"intelligents opportunistes" on sait que seuls les imbéciles (comme moi..) ne change pas d’avis !

      Amitiés communistes

      Alain
      A.C

      .

    • Bien , voilà de l’argumentation bien charpentée et évitant les faux procès.

      Oui, nous avons le point commun de la lutte des classes (LDC) et de son rôle dans tout changement de rupture. Il reste la divergence du rapport aux élections mais il n’y a pas de vrai problème, la LDC tranchera mais pas nécessairement contre ceux qui auront su, dans les luttes mais aussi dans les institutions, garder le cap de la révolution. Y compris, comme en ce moment où les réformistes, dans toutes leurs variantes, tiennent le haut du pavé. Mais il ne s’agit que du pavé...électoral et, ni toi, ni moi, n’en faisons une boussole politique. Ton choix est de refuser de voter. Très légitime. Le mien c’est de mener campagne aux élections sur des bases antiélectoralistes : le travail politique antisystème aussi paradoxal que cela puisse paraître peut passer aussi par une intervention dans ledit système. Mais pas de manière propagandiste : je veux dire par là que les propositions en campagne électorale doivent souligner le rôle qu’un bon score des "radicaux" peut jouer...en faveur de la lutte des salariés et Cie et du changement visé.

      Alors certes cette position peut parfois ne pas "percuter" et échouer, en particulier en période de pause du mouvement social, à mobiliser une fraction des "électoralistes" et les abstentionnistes ! C’est probablement ce qui se passe avec lancement de la candidature de P Poutou mais rien ne dit qu’elle est condamnée à ne pas ne prendre.

      Concernant le second tour, je te propose qu’on en reparle tant pour ce qui est de l’effet, sur le premier tour, d’une probabilité d’appel du NPA à battre Sarko au 2d tour, que sur la question de fond elle-même : faut-il ou pas, sur la base d’une campagne résolument anticapitaliste, contribuer, d’une manière ou d’une autre, à battre la droite et donc à faire voter pour la "gauche". Le sujet est vaste et ne peut pas être traité en quelques lignes. On en reparle ?