Accueil > CRISE DE CROISSANCE

CRISE DE CROISSANCE

par ROBERT GIL

Publie le vendredi 21 octobre 2011 par ROBERT GIL - Open-Publishing

Le patronat et les actionnaires ne veulent pas que l’État intervienne dans leurs affaires, par contre eux ne se gênent pas pour intervenir dans les affaires de l’État. Prétextant la fuite des capitaux ou des délocalisations ils réclament sans cesse des baisses d’impôt, des allègements de cotisations ou davantage de subventions. La course en avant des plus riches vers toujours plus de richesse est une des principales conséquences de la hausse des inégalités.

On nous dit que les patrons ne font pas 35H, eux ! Faut dire qu’un patron, dès qu’il se lève, il se considère au boulot ; quand il se brosse les dents le matin, quand il déjeune avec sa secrétaire, qu’il va au théâtre avec un client, ou qu’il assiste à un match de tennis avec un fournisseur il est au travail ! Et quand il passe un weekend sur un yacht ou une semaine aux Seychelles c’est pour réfléchir à une nouvelle stratégie de développement. D’ailleurs il est au travail 24 Heures sur 24 car l’appartement qu’il occupe dans le 16ème, et la voiture dans laquelle il se déplace comme le chauffeur est payé par l’entreprise.

Pour justifier ces inégalités, on nous à fait croire que les dépenses des plus riches relanceraient l’économie. Ce qui est faux, pour une raison toute simple, c’est que le taux d’épargne s’élève avec le revenu. Ils investissent principalement dans leur capital financier en demandant des rendements de plus en plus élevés. Cela entraine les baisses de salaires, des licenciements et des délocalisations. La seule chose que l’on a favorisée c’est la fuite de capitaux vers les paradis fiscaux.

Comme les classes populaires ne peuvent plus consommer par manque d’argent, pour compenser le manque de salaire, on a favorisé le crédit. L’illusion du pouvoir d’achat à été de courte durée, car il a fallu rembourser et avec des salaires à la baisse et le chômage à la hausse, les difficultés n’ont fait qu’empirer. Mais au passage les actionnaires des banques et des organismes de crédit se sont « sucrés ».

Ce qui favorise la croissance à long terme c’est de développer des services publics de qualité. Mille fonctionnaires injecteront davantage d’argent dans « la machine » qu’un milliardaire ! Et que se soit dans l’éducation, la santé, ou les transports, la fonction publique fait travailler de nombreuses entreprises privées. Et combien le boulanger, le restaurateur ou l’artisan du coin ont-ils de fonctionnaires parmi leurs clients ? Le secteur économique privé ne peut se passer d’un secteur public fort !

Ces personnes tirent leurs revenus de notre exploitation et leur pouvoir de notre crédulité et de notre soumission. Cet argent disparaît dans des montages financiers complexes, il sert à la spéculation financière et alimente les paradis fiscaux. Seule une partie minime est réinjectée dans le circuit. L’argent public a été généreusement distribué sans aucune contre partie, et une partie a même servi à payer les supers bonus des traders. Ils n’ont plus aucune retenue, ils se servent dans la caisse que nous alimentons avec nos impôts et notre travail, ils sont sûrs de leurs bons droits, sûrs que nous ne nous révolterons pas.

On nous laisse croire que les choses sont plus compliquées qu’il n’y parait, que les différents problèmes sont dus à la conjoncture internationale, qu’il n’y a pas d’alternative, ce que les différents gouvernements qui se succèdent s’empressent de démontrer. C’est ainsi que l’on domestique les peuples. Il suffit de leur ôter l’espoir d’un avenir meilleur en les maintenant dans la peur du lendemain. Ensuite il est facile de les convaincre, qu’ils sont aussi heureux qu’il est possible de l’être. Rien n’est fait au hasard, tout est parfaitement calculé ! Ne Vous laissez pas berner, réagissez !!!

article original :
http://2ccr.unblog.fr/2011/10/19/crise-de-croissance/