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CHARLIE HEBDO, COMMENT INSTRUMENTALISER LE PROPHETE ?

par provola

Publie le vendredi 4 novembre 2011 par provola - Open-Publishing
10 commentaires

Sécurité quand tu nous tient. Avant qu’on ait pu même évacuer l’effet de surprise, le coupable est déjà désigné, les salauds de Musulmans feront l’affaire, le numéro Charia Hebdo portait sur une caricature du Prophète Mahomet et tout naturellement cela suffit à pointer les barbus du doigt.

La première question qui devrait venir à l’esprit est : à qui profite le crime ? Pourtant, rien de tout cela dans les médias et les discours des partis politiques, chez ceux qui font leur beurre de la sécurité, et qui aimeraient bien distiller un climat de peur en cette période pré-électorale.

De Funès au premier chef aurait tout intérêt à frapper là où ça fait mal, c’est à dire là où cela peut rapporter le plus en termes de sondages. Hortefeux et Guéant en première ligne, fiers défenseurs de la République face à ces hordes de terroristes en puissance, pérorent en coeur. Les loups hurlent à la mort pour qu’on les entendent bien de l’autre coté de la forêt, justement, à la lisière de cette jungle économique et médiatique, De Funès fait son show, entre embrassades et ruades de cow-boy.

Le Front National aurait également matière à provoquer un état de guerre psychologique latente qui initierait au sein de la population un phénomène de rejet de l’autre, une montée programmée du racisme.

Tout ce qui tend à raviver ce nationalisme rampant est pain béni pour la meute sanglante, surtout en période de fort chômage, où les plus démunis sont plus faciles à séduire ou à apeurer.

Interrogé sur la façon dont les Musulmans de France se sentent respectueux de la laïcité et du droit d’expression, Dalil Boubaker, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a rappelé que la loi républicaine primait sur toute autre considération : "Ce ne sont pas deux crétins qui vont jeter le discrédit sur une communauté de 7 millions de personnes."

Messages

  • Prophète ou pas, personne ne sait pour l’instant qui a fait cela, mais par contre le seul fait d’imaginer qu’il puisse s’agir d’un attentat d’origine musulmane montre que les auteurs et les commanditaires ont atteint leur but : les esprits sont bien formatés, surtout en période électorale..
    Une bonne partie de la presse s’est "transportée au Danemark" et le tour est joué, on peut dire après, tout ce que l’on veut : le mal est fait.
    Si le prophète avait eu la tête de Sarkozy, la couverture dont on parle tant aurait eu un contenu politique vraiment subversif : ici, il n’aura fait qu’élargir à droite le lectorat d’un Charlie-Hebdo à bout de souffle.
    LISONS ET ACHETONS SINÉ MENSUEL ça nous changera du concert de lamentation organisé par la presse "libre" qui a pris "Charlie" sous son aile.

  • Le coup de Charlie, c’est élémentaire : donner du poids et du volume au bouc émissaire. Il y aura bien des coups semblables d’ici les présidentielles. Pensez ! Si les braves populations allaient comprendre ce qui leur arrive et surtout ce qui va leur arriver !

    • Communiqué de la Fédération anarchiste

      ILS INTIMIDENT, ILS INCENDIENT, NE LES LAISSONS PLUS FAIRE !

      Plus les violences du capitalisme se font précises, et plus la chasse aux prétendus responsables de la crise prend le visage de l’intolérance et du fascisme : on en veut pour preuve trois faits d’actualité.

      Le premier n’a pas fait la une des média, et pourtant l’incendie à l’aide de cocktails Molotov de la Maison des Rroms, le 24 octobre, 163 rue des Pyrénées à Paris, a causé la mort de Ion Salagean, qui n’avait commis d’autre crime que de fuir la misère et le racisme dont souffrent les Rroms.

      Le deuxième est la mobilisation de la mouvance catholique (Civitas) pour qui la proximité de l’extrême-droite tombe sous le sens, contre la pièce de Romeo Castellucci, "Sur le concept du visage du fils de Dieu", taxée de "christianophobe", terme calqué sur celui d’"islamophobe", vocable forgé par les Frères Mususulmans, pour faire passer pour opprimés ceux dont le but n’est autre que de contrôler chaque instant de la vie humaine, dans le carcan du rite religieux.

      Il est à noter que, lorsqu’il s’agit de pratiquer l’intolérance et de détruire la liberté de création artistique, les religions concurrentes s’entendent comme larrons en foire pour crier au blasphème, puisqu’aux côtés de la soutane, on a pu voir barbus et femmes intégralement voilées.

      Le troisième est l’incendie à l’aide de cocktails Molotov de la rédaction de Charlie Hebdo au moment même où il se "baptisait" provisoirement "Charia Hebdo" et prenait un individu, qu’on n’est pas censé pouvoir représenter, comme rédacteur en chef.

      Pour la Fédération anarchiste, ces récents événements montrent que les violences fasciste et religieuse prospèrent sur le terreau de l’exploitation capitaliste, et qu’on ne peut espérer les voir disparaître sans s’attaquer aux racines du problème. Tant qu’un modèle économique inégalitaire sera protégé par un modèle politique étatique et délégataire, les solidarités de classe, celles qui transcendent les frontières, et les libertés individuelles, y compris, et surtout, celle de blasphémer, seront menacées par les religions, fanatiques par définition, et par le fascisme.

    • Haine, violence et imbécilité : le fanatisme religieux à l’offensive

      Les locaux parisiens du journal Charlie Hebdo ont été attaqués au cocktail Molotov et ont été rendus complètement hors d’usage dans la nuit de mardi à mercredi, sans doute suite à l’annonce de la publication d’un numéro spécial rebaptisé « Charia Hebdo » et faisant la part belle à la satire de l’islamisme. Dans le même temps, des partisans fanatisés d’une vieille France catholique tentent de perturber manu militari les représentations d’une pièce de théâtre de Romeo Castellucci, Sur le concept du visage du fils de Dieu, qu’ils jugent « christianophobe ». Deux manifestations accablantes de la violence à laquelle conduit l’intégrisme religieux, qu’il soit inspiré par un livre saint ou par un autre ; deux attaques aveugles contre la liberté de création qui illustrent la censure à laquelle les fanatiques de tout poil voudraient soumettre la culture ; deux exemples accablants des illusions mortifères et de la haine larvée qui se nourrissent des sermons religieux et du discours de dévotion.

      Alternative libertaire condamne ces faits d’armes réactionnaires, appelle à la vigilance face à tous ceux qui veulent s’attaquer à la laïcité, imposer leur foi privée dans la sphère publique. Alternative libertaire s’engage sans ambiguïté dans la lutte contre toutes les forces rétrogrades qui voudraient soumettre la société au carcan de la religion.

      Un rassemblement unitaire aura lieu le mercredi 2 novembre à 19h30 à l’angle des rues d’Aubervilliers et Riquet dans le 19ème arrondissement pour s’opposer à l’idéologie haineuse des catholiques traditionnalistes qui entendent s’opposer à la représentation de la pièce de Castellucci au centre culturel du « Cent Quatre » (104, rue d’Aubervilliers). Alternative libertaire appelle toutes celles et tous ceux qui refusent de voir l’extrême droite parader en pleine rue à se joindre à ce rassemblement pour dénoncer avec force l’intégrisme religieux.

      Alternative libertaire, le 2 novembre 2011

    • Et nous espérons qu’Alternative libertaire ira faire des bisous dans le cou d’Eric Zemmour. Ce qui est arrivé à Charlie Hebdo ne sent pas son coup fourré, torche-cul parmi les torche-culs dont l’allégeance à Sarkozy n’est un secret pour personne. Celui-là même qui vient d’imposer démocratiquement à coups de bombes atomiques sur des populations civiles désarmées une dictature islamiste au peuple libyen en attendant d’en imposer une au peuple syrien grâce à la désinformation active de nos amis les journalistes, ces pousse-au crime, ces assassins. Il faut savoir ce que l’on veut. Que se soient ou non les islamistes rien à foutre des gros porcs de Charlie-Hebdo.

    • Renouveau de l’antiféminisme : L’éclosion du phénomène « masculiniste »
      De ce côté-ci de l’Atlantique, on ne les prend pas vraiment au sérieux. Pourtant, l’expérience nord-américaine montre que les provocations d’un énergumène comme Eric Zemmour ou d’un plumitif aigri comme Alain Soral peuvent être les signes avant-coureurs d’une vague antiféministe plus large.
      Depuis quelques années, en France, des intellectuels, journalistes, psychologues et militants cherchent à attirer l’attention sur la difficulté d’être un homme, dans une société soi-disant dominée par les femmes en général, et les féministes en particulier. À les écouter, les hommes seraient en perte de repères, et il serait temps de contre-attaquer celles – et parfois ceux – qui ont travaillé au bouleversement de la société traditionnelle : les féministes. C’est la thèse, par exemple, du journaliste Éric Zemmour dans son livre Le Premier Sexe ; de l’énarque psychanalyste Michel Schneider dans son livre Big mother : Psychopathologie de la vie politique, ou encore de l’ex-candidat au poste d’idéologue du Front national, Alain Soral, dans son ouvrage Vers la féminisation ?

      Ce discours, que nous qualifions de « masculiniste », est, pour beaucoup, un phénomène marginal véhiculé par quelques individus isolés, voire dérangés. Mais à y regarder de plus près, il s’agit bel et bien d’un mouvement idéologique, dynamique en Grande-Bretagne ou au Québec, mais qui s’active également en France.

      Actions spectaculaires

      Comme tout mouvement social, le masculinisme adopte différentes stratégies et tactiques pour promouvoir « la cause des hommes » : lobbying et dépôt de mémoires en commissions parlementaires, publication de livres, création de sites web et réseautage sur Internet, activisme juridique et actions directes. Au Québec, c’est le mouvement masculiniste qui a réussi les actions de perturbation les plus spectaculaires ces dernières années. En septembre 2005, par exemple, un militant a escaladé la structure du pont Jacques-Cartier, à Montréal pour bloquer la voie rapide et attirer l’attention sur la prétendue « crise des hommes ».

      Une étude menée auprès d’environ 80 groupes de femmes au Québec (maisons d’hébergement, comités de femmes de quartier, etc.) a révélé que près de la moitié ont été la cibles de menaces diverses, allant de coups de fil anonymes à des courriels haineux, en passant par des intimidations physiques, de la part de militants masculinistes ou, à tout le moins, antiféministes.

      En plus des intellectuels et des militants radicaux de groupes de pères qui mènent des actions chocs, comme Fathers for Justice (F4J), le mouvement masculiniste peut compter sur le relais de certains éditorialistes, de professeurs d’université, de professionnels de la santé, de députés et même de militants de gauche et d’extrême gauche qui reprennent leur discours selon lequel le féminisme serait « allé trop loin ».

      Inversion des rôles

      La tactique du masculinisme est, souvent, de récupérer les outils d’analyse et le vocabulaire féministe pour les retourner contre les féministes en dénonçant un système d’oppression imaginaire. Ainsi, le matriarcat aurait désormais remplacé le patriarcat. Ce n’est pas sans faire penser à ces journalistes défenseurs du système capitaliste qui, inversant les rôles, n’ont de cesse de dénoncer « la dictature des syndicats »…

      Cette mauvaise foi, c’est celle d’un Patrick Guillot, auteur de La Cause des hommes, et pour qui il a suffi qu’une seule femme soit devenue pilote de Concorde, en 2000, pour affirmer que la profession s’était féminisée et que les hommes n’avaient « plus de modèle ». Plus magnanime, Michel Schneider reconnaît que les hommes dominent largement les sphères du pouvoir, mais… qu’ils gouvernent comme des « mères », imposant des « valeurs féminines » à la France. Des héros comme Zidane ne sont plus des modèles masculins parce que, selon Zemmour – qui ne se prive pas de flirter avec l’homophobie –, ils jouent « comme des femmes », avec un esprit d’entraide, et adoptent une esthétique homosexuelle…

      Quatre arguments structurants

      Pour théoriser la « crise des hommes », les masculinistes développent systématiquement quatre arguments : les filles réussissent mieux à l’école ; des hommes sont également victimes de violences conjugales ; les hommes se suicident plus que les femmes ; et en cas de divorce les tribunaux attribuent généralement la garde des enfants à la mère. Examinons chacun de ces arguments.

      Primo, si les filles ont tendance à obtenir de meilleurs résultats scolaires, cette donnée fluctue selon les écoles, et les milieux favorisés ne présentent pas ce type d’écart. Dans les écoles qui le sont moins, les filles seraient en moyenne plus studieuses parce qu’elles savent, consciemment ou non, que le marché de l’emploi est généralement bien plus favorable aux hommes.

      Secundo, les masculinistes brandissent des chiffres selon lesquels les hommes sont autant, sinon davantage, victimes de violence conjugale que les femmes. Ils s’abstiennent toutefois de se pencher sur le contexte des violences conjugales. La violence des hommes est majoritairement plus brutale et répétitive – s’inscrivant dans une logique de pouvoir sur les femmes –, et celle des femmes relève davantage de la défense.

      Tertio, le taux de suicide des hommes serait plus élevé que celui des femmes. Cette affirmation est, encore une fois, isolée de son contexte. En fait la proportion de tentatives de suicide est quasi la même pour les femmes que pour les hommes même si ces derniers « réussissent » davantage. Et c’est sans compter que d’autres phénomènes de désespoir, comme la dépression, touchent majoritairement les femmes.

      Quarto, en réalité, dans la grande majorité des cas, les divorces se concluent à l’amiable, et la grande majorité des pères délèguent volontiers à la mère la garde des enfants. Certes, lorsque les tribunaux doivent trancher, les juges attribuent plus souvent la garde des enfants aux mères qu’aux pères, mais c’est bien le patriarcat qui est en cause, la magistrature considérant qu’il est plus « naturel » qu’une femme s’occupe des enfants.

      En somme, le masculinisme constitue une menace pour les femmes et pour le mouvement féministe qui, en plus de lutter contre le patriarcat, doit se défendre des violences diverses à son endroit.

      Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri

      • Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri ont dirigé l’ouvrage Le Mouvement masculiniste au Québec, l’antiféminisme démasqué, 264 pages, Remue-ménage, 2008.


    • Rien à foutre non plus de l’islam.Il ne représente pas les opprimés.
      Il n’est qu’un des opiums du peuple.Comme les autres religions il prône la résignation.
      Les prolétaires ont besoin de retrouver un esprit de classe pour reprendre la lutte,pas de s’étourdir dans des fariboles religieuses.

    • Alternative Libertaire fan de Zemmmour ?
      Et puis quoi encore.Tu peux être athée sans être facho.

    • Ni religion, ni racisme, ni xénophobie

      La lutte antireligieuse est plus que jamais à mener face au retour en force des communautarismes religieux, à la revendication d’une « laïcité ouverte » ou « laïcité positive », où hiérarchies et appareils religieux interviendraient directement dans les institutions, face aux attaques contre le droit à l’avortement orchestrées par des lobbys religieux, aux financements publics des institutions religieuses notamment dans l’Éducation, etc.
      De plus, le gouvernement utilise le combat pour la laïcité, celle qui retire aux religieux leur droit d’action obscurantiste et irrationnel, notamment contre les plus jeunes, afin de faire des amalgames xénophobes contre certaines personnes, de confessions et plus généralement de cultures différentes.
      D’une part, l’État instrumentalise les fondamentalismes religieux afin d’instaurer sa politique sécuritaire, d’autre part, il veut faire croire que ces mêmes religions dans leurs versions « soft » seraient nécessaires à la société. Selon nous, le retour du religieux révèle surtout de l’exclusion croissante d’une part importante de la société.
      En conséquence la Fédération anarchiste rappelle :
       qu’elle combat, a combattu et combattra toujours toutes les religions quelles qu’elles soient ;
       que les religions n’ont jamais, ne sont pas et ne seront jamais des facteurs d’émancipation : qu’elles instaurent un rapport de domination politique, sexuelle, économique et nationaliste.
      Pour cette même raison :
       nous refusons tout amalgame entre les religions et les origines ;
       nous affirmons que les interdictions et répressions perpétrées par l’État contre certaines religions, qui sont souvent le prétexte à des politiques xénophobes, ne peuvent être un moyen souhaitable de combattre la religion ;
       nous affirmons que ceux qui, sous couvert d’un nécessaire combat antireligieux, véhiculent des idées racistes, xénophobes et nauséabondes, seront toujours les ennemis de la Fédération anarchiste.