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GREENWASHING : les usines de dessalement

par blogeausphere

Publie le mercredi 23 novembre 2011 par blogeausphere - Open-Publishing
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Le greenwashing est le fait de donner à l’opinion publique une image « verte » d’un produit, en omettant certains de ses aspects. C’est le cas des usines de dessalement.

Alors que de plus en plus de personnes dans le monde sont confrontées à des sécheresses, les usines de dessalement poussent un peu partout, et se donne l’image d’une solution miracle. Imaginez, transformer l’eau salée des océans, qui recouvrent 70% de la surface de notre planète, en une eau potable alors que vous en manquez ! Ça y est, nous avons un moyen de transformer les océans en une source d’eau « quasi-infinie », plus de sécheresse donc. Une bien belle rhétorique.

Les usines de dessalement sont d’abord apparues dans les pays du Moyen-Orient, et prennent forme dans les pays qui ont les moyens et qui doivent faire face à la sécheresse. Le marché est en forte croissance. Intéressons nous aux mots employés par deux entreprises construisant ce type d’usine.

 Le groupe Areva sur son site internet, sur son usine de dessalement en Namibie : « l’usine produira 20 millions de m3 d’eau potable par an, suffisamment pour alimenter la mine d’uranium de Trekkopje sans puiser d’eau souterraine », « Le projet constitue donc une illustration concrète des engagements d’AREVA en matière de responsabilité sociale et environnementale », « son souhait que l’industrie minière profite aux citoyens namibiens dans le respect de l’environnement ». Sur une autre pagedu site « la construction d’une usine de dessalement ouvraient donc la possibilité d’une ressource additionnelle quasi inépuisable ».

 Sur le blog consacré à sa recherche General Electric consacre un articlesur sa R&D sur les usines de dessalement et termine par : « This will potentially provide domestic water to nearly one billion people who would otherwise live under high water-stress conditions ! ».

Allez sur les sites internet des constructeurs de ces usines, certains parleront d’efficacité énergétique, aucun de l’acidification des océans, mais tous vous parleront de responsabilité environnementale. On nous ressort ainsi le discours sur les merveilles du progrès technique dans un monde avec des ressources infinies, à la sauce écolo.

Les usines de dessalement ont deux défauts majeurs : leur coût énergétique et l’acidificationdes océans. Le premier est lié au réchauffement climatique en contribuant à l’effet de serre, qui rappelons-le est la source du dérèglement climatique qui mène aux sécheresses. Un cercle vicieux en somme. Le second a pour effet de perturber l’éco-système marin.

Le but de cet article n’est pas de condamner cette technologie. Certaines îles par exemple, comme les Maldives, dépendent entièrement de cette technologie pour accéder à de l’eau potable. Mais l’image émise est trompeuse et ne prend pas en compte les conséquences sur le long-terme que nos décideurs devraient considérer davantage. Telle qu’elle existe, la technologie du dessalement de l’eau ne peut être une solution durable pour lutter contre la crise de l’eau.

blogEAUsphere

Messages

  • Dessaler l’eau de mer, c’est séparer les composants de cette eau pour en retirer de l’eau "potable"... et il en reste de la SAUMURE.

    C’est EXACTEMENT le problème de cette société : de telles solutions reviennent non seulement à la gestion des déchets qu’elle crée et dont elle n’a que faire, qui la gêne, car cette SAUMURE est hyper-toxique, mais aussi la CRÉATION de ces déchets sous-présentés à une solution salvatrice au genre humain. Le nucléaire suit exactement le même raisonnement, comme d’aller chercher dans l’espace des solutions à nos problèmes énergétiques : de résoudre technologiquement des problèmes techniques. En fait, la résolution de NOS problèmes par CETTE société revient sans cesse à créer DEUX nouveaux problèmes pour UNE "solution", systématiquement : c’est une manière de penser, de faire, d’agir de ce MODE d’organisation sociale, de ce mode de penser la vie.

    En prendre conscience est revoir totalement les solutions proposées aux problèmes SOCIAUX. Problèmes d’énergie ? Pourquoi ce besoin d’énergie ? Simplement pour la consumer ? Ces moteurs électriques, à quoi correspondent-ils : à une SOLUTION ? Mais à quoi et dans quel but ? Ces moteurs à combustion interne, gouffre à pétrole ? Cette sécheresse, correspondant finalement à celle de ce mode de penser la vie, comme RÉSULTAT de cette technologie appliquée, faut-il, pour la résoudre, encore de la technologie qui ne sait pas gérer SES déchets alors qu’elle en crée autant qu’elle propose de résoudre un problème technique ?

    Et même, cette manière de présenter ces solutions technologiques, ne correspondent-elles pas à cette illusion (l’illusion c’est ne pas voir ce qui est, l’hallucination est voir ce qui n’est pas) de la toute puissance enfantine du seul fait de leur donner une image comme solution ?

    Refuser de penser aux déchets, à ses propres déchets, correspond à ce refus de la réalité, de sa propre position dans le monde qui est fini, comme soi-même ; d’en rechercher une éternité mystique ou technologique quand on en est encore à jouer à touche-pipi ; c’est montrer qu’on est IMMATURE (et nos politiques s’adressent bien à nous comme à des ENFANTS, des immatures incapables de résoudre LEURS problèmes ensemble) AFFECTIVEMENT.

    Résoudre donc NOS problèmes de déchets (la pollution est l’exacte mesure du travail excédentaire), prendre en main le monde de sorte à ne pas le tuer, et nous avec, par NOTRE production, est un excellent point d’appui pour RÉSOUDRE cette société de merde, comme ensemble.