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Après 7 jours de grève des agents de sûreté : La responsabilité de L’Etat et d’ADP est engagée

par UL CGT Roissy

Publie le jeudi 22 décembre 2011 par UL CGT Roissy - Open-Publishing
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Sur ordre du gouvernement, les agents de sûreté en grève à Roissy ont été remplacés par des policiers et des gendarmes ce jeudi 22 décembre matin. Sarkozy veut briser cette grève qui témoigne de la colère sociale qui couve dans le pays et craint la contagion à d’autres salariés. Cette manœuvre accroît encore davantage la colère des grévistes qui dénoncent depuis maintenant 7 jours leurs conditions de travail déplorables, les bas salaires et la précarité. C’est le droit de grève qui est piétiné, comme l’a déclaré hier le principal syndicat des gardiens de la paix, SGP-FO, qui s’est prononcé contre ces remplacements. L’UL CGT Roissy exige le retrait des forces de l’ordre de tout poste de travail d’un agent de sûreté gréviste !

Cette situation nous rappelle que les agents de sûreté exercent une mission de service public qui consiste à assurer la protection des usagers du transport aérien. Ce sont d’ailleurs les passagers qui financent eux-mêmes ce service en payant une taxe aéroportuaire de 11,50 € comprise dans le prix de leur billet d’avion. Mais depuis dix ans, l’Etat, à travers ADP, délègue cette mission de service public à des entreprises privées, avec des conséquences désastreuses pour les salariés comme pour le service public :

Les entreprises privées de sûreté se livrent en effet à une guerre commerciale acharnée pour obtenir les marchés. Ces marchés sont soigneusement découpés par ADP pour mettre les salariés en concurrence les uns avec les autres. Les marchés sont attribués aux entreprises qui présentent la facture la moins élevée, ce qui tire les salaires vers le bas et pousse à dégrader les conditions de travail (plannings flexibles, temps partiel, augmentation de la charge de travail, etc.).

De plus, cette mise en concurrence permanente précarise l’emploi. Les marchés de la sûreté sont en effet conclus pour des périodes de trois ans. Lorsqu’une entreprise perd un marché, les emplois sont menacés et les acquis sont remis en cause chez le repreneur. Rien n’est jamais acquis et les emplois sont par nature précaires, même en CDI.

Enfin, ces bas salaires, cette précarité, ces mauvaises conditions de travail, ne permettent pas aux agents de sûreté d’exercer leur mission dans de bonnes conditions. Ils sont stressés, fatigués, démotivés. L’intérêt privé (la recherche du profit) est inconciliable avec le service public, elle menace la sûreté des usagers.

La privatisation de la sûreté se traduit ainsi par des bas salaires, de mauvaises conditions de travail, la remise en cause permanente des acquis et des emplois, et un service public dégradé.

La grève dure depuis plus de 7 jours. Elle est majoritairement suivie par les salariés à Roissy et touche la plupart des aéroports du pays. Le patronat se refuse toujours à entendre les revendications parfaitement légitimes des salariés. Ces entreprises privées ne défendent que leurs profits, elles sont des parasites dans la sûreté aéroportuaire, qui se nourrissent du travail des agents et de la taxe payée par les passagers.

Si les salariés de la sûreté en sont là aujourd’hui, c’est en raison de la privatisation du secteur. Si les pouvoirs publics veulent intervenir dans cette grève, au lieu de tenter de la briser, qu’ils prennent leurs responsabilités pour imposer les revendications des salariés au patronat et ouvrent immédiatement des négociations pour réintégrer les agents de sûreté sous statut public. Il est de l’intérêt des salariés et des passagers que la sûreté aéroportuaire ne soit plus confiée à des entreprises privées dont le seul objectif est de faire de cette activité une source de bénéfice pour leurs actionnaires.

Retrait des forces de l’ordre des postes de travail des grévistes !

200 € d’augmentation tout de suite !

Amélioration des conditions de travail !

Arrêt de la précarité !

Pour l’emploi, les salaires, les conditions de travail et la qualité du service public de sûreté, il faut réintégrer la sûreté aéroportuaire au sein d’un corps d’Etat, existant ou à créer !

http://www.ulcgtroissy.fr/spip.php?article2034

Messages

  • Louons la pseudo rebellitude de droite sur Atlantico.
    Quand le site ne dénonce pas ces agents de sûreté grévistes qui prennent les usagers(ils n’osent plus dire clients,tout d’un coup)en otage,il écrit :

    "Stop à l’omerta : on a le droit de dire que certains Français abusent
    des aides sociales !"

    Comme si on n’avait jamais entendu ce discours depuis des mois voire des années,comme si Wauquiez,Fillon et tous leurs sbires ne nous le serinaient pas depuis des lustres sur tous les plateaux télévisés et sur toutes les antennes de radio à longueur de journée.A lire ce titre,on dirait d’ailleurs que tenir ces propos démagos se ferait au péril de la liberté voire de la vie.

    Il faudrait être courageux pour tenir les propos que Copé ou Wauquiez tiennent à longueurs de déclarations.

    Qu’est ce qu’on risque si on tient ces propos quand on est politicien ?

    D’aller en taule pour subversion ?De se faire assassiner pour son insolente liberté de parole ?

    Rien de tout ça.On soulèvera à peine les protestations de timides associations de gauche.Et même ça c’est trop pour l’ump.

    En démocratie,quand l’ump parle,personne ne devrait avoir le droit de la contredire,de ne pas être d’accord avec ses positions et de le faire savoir,de dire que des propos que l’on trouve démagogiques sont démagogiques.

    Le seul "risque" que les politiciens ou les journalistes courent,c’est de racoler les voix du Front national ou de tout ce que le pays compte de merdes racistes et aigries.Mais pour eux ça n’a rien d’un risque,c’est même le but de la manoeuvre.

    Le site de droite Atlantico ne nous déçoit pas,une fois de plus.
    Quand le propos de bistrot(pardon pour les bistrots)passent pour des sommets de subversion.