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Quatre morts, quinze blessés dont huit grièvement, un incident ?

Publie le samedi 21 janvier 2012 par Open-Publishing
5 commentaires

"Renforcer les mesures de sécurité pour qu’un tel incident ne se renouvelle plus". Voilà la conclusion à laquelle est arrivée le colonel Laville, qui s’exprimait sur France Inter, après la mort de quatre militaires français en Afghanistan vendredi.
Leurs familles ainsi que celles des quinze autres militaires blessés seront certainement réconfortées par l’analyse, si l’on peut dire, faite par la hiérarchie de la Grande Muette de cette tragédie.
Réconfortées aussi par le peu de cas qui est fait, malgré les discours officiels, de personnes, utilisées une fois de plus comme chair à canon, engagées dans un conflit qui ne les concernent pas.
Les raisons qui poussent ces jeunes, issus pour beaucoup de milieu populaire, à s’engager dans l’armée sont nombreuses et le problème du chômage y figure certainement en bonne place.
Rappelons nous la scène du film de Michaël Moore "Bowling for Colombine" où l’on voit les sergents recruteurs des Marines essayer d’enrôler des jeunes de quartiers populaires.

Comment pourront-ils comprendre que ces combats ne sont pas les leurs et qu’ils pourraient de plus être utilisés au maintien de l"ordre" contre leurs parents et amis en cas de révolte populaire ?

Messages

  • si,bien sur on ne peux se réjouir de la mort de ces jeunes gens.il convient de replacer les choses dans leur contexte.
    l’occupation d’un pays etranger.
    il ne se passe pas une semaine sans que des bombardements alliés fassent des victimes parmi les "paysans" afghans.
    ces jeunes soldats,dépassés par les enjeux stratègiques,n’ont plus rien à faire dans ce bourbier.
    il faudrait qu’ils repensent à l’occupation de la france il y a 70 ans.
    nul ne sert d’employer des mots comme"assassinat"ou "trahison",les afghans ne sont que des partisans,luttant contre l’occupation de leur pays.

  • entre trois et cinq morts par jour sur les chantiers du BTP, de la métallurgie ou de la chimie. Le plus souvent souvent par carence patronale en matière de prévention pour la sécurité. Ces gars n’ont pas signé pour y aller et se servir de leur caisse à clous pour occire la concurrence.
    Sans parler de ceux qui se suicident parce que leur hiérarchie se croit à l’école de guerre.
    Ras le bol de ces jérémiade sur des types qui goûtent à la médecine qu’ils ont acceptée d’administrer aux autres. Dommages pour leurs proches mais ils ont fait des choix.

    • A mon avis il n’y a pas besoin de ce genre de comparaison. C’est sûr que la carrière militaire (sauf dans les bureaux) est risquée mais ce risque est limité et comporte des compensations. j’habite dans une ville de garnison, les jeunes bidasses que j’entends discuter dans le train n’attendent qu’une chose, c’est de partir en opérations extérieures, pour se faire "plein" de thunes, et éprouver leur valeur "professionnelle".

      Du reste, si on met de côté les raisons de la guerre et sa justification, pour raisonner froidement et stratégiquement, un des facteurs d’efficacité d’une unité militaire est son aguerrissement : même surentraîné, le personnel militaire n’a qu’une valeur technique purement spéculative tant qu’il n’a pas été soumis à l’épreuve du feu. C’est à dire que les hauts gradés qui se lamentent et disent qu’ils vont essayer d’améliorer la sécurité sont en fait bien contents que de temps en temps un gamin prenne une balle qui lui fasse exploser la tête et répande le contenu de sa boîte crânienne sur ses collègues alentours. En effet, ceux qui ne supportent pas cet état de fait changent de métier, quand aux autres, leur valeur technique ainsi éprouvée s’en trouve grandie.

      Trois à cinq morts par jour ? Non. Accidents mortels du travail : l’ordre de grandeur est d’à peu près mille par ans. Dont 60% d’accidents routiers (et parmi ceux-ci, beaucoup d’accidents de trajet, donc hors situation de travail proprement dite, même si bien sûr il serait préférable que la loi oblige les employeurs à, par exemple, assurer le ramassage des salariés par bus ou à prévoir des navettes entre le point le plus proche des transports en commun et l’entreprise).

      donc on est plus proche des 2 AT mortels par jour (travaillé, hein) et comme il y a une variabilité entre les années, le chiffre rond à avoir en tête est de 500 morts par an.

      Ce chiffre est bien inférieur, par exemple, à celui des accidents domestiques. La raison en est simple : si tu laisse dépasser la queue de la casserolle quand tu fais chauffer de l’eau, il n’y a pas de flic pour venir te coller une amende...

      L’évolution sur le long terme des accidents mortels du travail, risque routier non compris, est asymptotique : on a pas mal réduit ces cinquante dernières années, mais on se heurte à un plancher on a cessé de progresser. Ce qui ne veux pas dire qu’il n’y a pas des marges importantes de progression : chutes de hauteur dans le BTP, par exemple. Mais pour ma part, je suis assez critique sur la tendance actuelle à vouloir un risque zero intrinsèque, des machines que si tu veux te suicider avec c’est prévu pour que tu n’y arrive pas, à tout prix, alors qu’à mon avis, en dehors de quelques situations bien précises comme le BTP, le principal facteur de risque c’est la précarité (si tu est intérimaire renouvelé en fin de chaque semaine, tu stresses sur ta productivité et tu prends des risques), et la durée du travail. Qu’on passe tout le monde à 32h, on verra les chiffres.