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PARRAINAGES, LES 500 SIGNATURES

par ROBERT GIL

Publie le lundi 23 janvier 2012 par ROBERT GIL - Open-Publishing

Comme à chaque élection les parrainages font parler d’eux. Les médias, depuis cet été, ne cessent de braquer leur projecteur sur la course aux obstacles imposés aux «  petits  » candidats.

500, c’est le nombre de parrainages qu’il faut à un candidat pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. Ce système, prévu au départ pour parait-il écarter les candidatures farfelues, sert en réalité à barrer la voie à l’expression des courants minoritaires. Et la gauche au gouvernement l’a maintenu. En réalité c’est un système consanguin, par lequel les élus déjà élus décident entre eux qui sera « nominé », c’est à dire, à qui les moyens de la république seront accessibles pour s’exprimer dans ce moment politique. Évidemment ces moyens, ils se les distribuent à eux-mêmes !

Les grands partis décident de la vie politique et font pression sur les maires et les élus plus « conciliants » en les menaçant de représailles et de baisse de subventions s’ils ne respectent pas les consignes.

On se souvient de Hollande exigeant publiquement qu’aucune signature n’aille au candidat de la LCR à la précédente présidentielle, sans que cela ne fasse scandale, et sans qu’aucun des bons esprits encartés au PS ne s’en indigne au nom de la plus élémentaire démocratie. Et cette année aussi Martine Aubry a demandé qu’aucun parrainage socialiste n’échappe à François Hollande. Plus récemment J. L. Melenchon trouve anormal que Marine Le Pen n’ait pas ses 500 signatures, mais ne trouve pas choquant que P. Poutou ne les ait pas ! En fait, il ne s’agit plus de parrainages démocratiques, prétexte de cette loi scandaleuse, mais de parrainages d’écrémage, de calcul politique, d’accaparement par une caste des moyens publics et du droit d’y accéder puisqu’elle s’en est réservée la clé.

Le Président de l’AMF (association des maires de France) renouvelle son soutien aux élus que la procédure de parrainage place dans une situation difficile et les invite pour autant à ne pas renoncer à exercer un droit essentiel au bon fonctionnement et au pluralisme de notre démocratie. Le parrainage n’est pas un soutien : il ne s’agit pas d’un choix et encore moins d’un vote en faveur de l’un ou l’autre candidat. Le parrainage est un acte républicain : il ne doit pas être compris comme un droit de veto destiné à empêcher une candidature adverse. Bien au contraire, il a été conçu pour garantir le bon fonctionnement de nos institutions …

Cet acte ne doit donc pas être un droit de veto destiné à empêcher une candidature adverse, et ne doit pas servir de prétexte pour stigmatiser les maires ayant parrainé. Déjà, en 2007, de nombreux élus locaux vivant mal la pression médiatique renvoyée par les difficultés des petits candidats avaient alerté les pouvoirs publics. Mais, malgré un projet de loi déposé par un député du Nouveau Centre en octobre, la pression des maires et cette forte médiatisation, le pouvoir ne lâche pas de mou. Le PS et l’UMP, par leurs réactions semblables, se satisfont pleinement de cette règle antidémocratique, de cette censure administrative, de ce premier tour imposé.

Cette loi au départ votée pour empêcher les candidatures fantaisistes et anti-démocratiques, est en fait une loi pour éliminer la concurrence, faire pression sur les élus et imposer des conditions à ceux que l’on parraine : arrêtons l’hypocrisie !

Publié sur Conscience Citoyenne Responsable

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