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GREVES, QUE FAIRE ?

par ROBERT GIL

Publie le dimanche 5 février 2012 par ROBERT GIL - Open-Publishing
1 commentaire

Chaque année à cause des grèves, ce sont presque deux millions de journées de travail de perdues, ce qui coûte à la nation prés de 700 millions d’euros. Mais vous devez être au courant, nos médias le répètent assez souvent. Par contre ce que vous ne savez peut être pas, c’est que le stress au travail, dû aux nouvelles techniques managériales, c’est plus de trois millions et demi de journées perdues et l’addition frôle les 1,5 milliards ! Dans les deux cas, grève ou stress, le responsable est rarement le salarié.

Si une grève ne gène personne, elle ne sert à rien, mais le gouvernement joue sur le thème de la prise en otage, transformant les syndicalistes en terroristes. Les salariés ne font jamais grève par plaisir, c’est souvent la dernière solution pour se défendre. Ce sont les mauvaises décisions politiques ou patronales qui sont responsables de cette « prise en otage ». Malheureusement, c’est celui qui détient le monopole des médias qui donne l’image de la grève dans un conflit social.

Trouver un nouveau moyen de contestation pour défendre ses droits n’est pas évident. Les salariés sont précarisés, et beaucoup sont tellement désabusés qu’ils n’envisagent aucune action. Ils se laissent exploiter sans lutter. Et puis aussi dans notre société individualiste, certains laissent les autres se battre à leur place. Si la revendication aboutit, ils en profiteront, sinon ils n’auront rien perdu.

On peut faire la grève tournante, c’est à dire à tour de rôle de façon à perturber la production et le fonctionnement du système. Dans beaucoup de domaines chaque salarié est tributaire d’un autre, un seul qui s’arrête peut en empêcher deux ou trois de travailler. Dans certaines entreprises la grève du zèle peut être efficace, il suffit d’appliquer à la lettre toutes les directives, et autres règles de sécurité. Si on observe jusqu’au perfectionnisme ces règlements, la productivité peut être réduite de manière significative.

Certains préconisent d’aller retirer notre argent des banques, en laissant seulement ce qui est nécessaire pour les prélèvements automatiques. Mais Cantona a déjà lancé cet appel, et sans relais des syndicats ou de partis politiques l’initiative a fait un flop. On peut aussi faire la grève du porte monnaie, c’est-à-dire acheter le strict minimum et ne faire aucune course les fins de semaine.

Les Indignés, sont en train d’innover une nouvelle forme de contestation, occupation d’espaces publics, débats et campements sur place. Ils plaident pour une réelle démocratie, et ne veulent pas d’intervention politique. Mais peut-on conduire un mouvement revendicatif sans le politiser ? Ne pas le politiser, n’est ce pas prendre le risque de se faire manipuler par des personnes qui émergeront et qui ensuite rejoindront un parti en négociant quelques avantages ?

Pour se préparer à la grève, il faut économiser chaque mois une petite somme, de façon à tenir une grève le plus longtemps possible, c’est le prix de sa liberté ! Rien n’est inéluctable, tout est question de rapport de force. Mais comment se fait-il que ceux qui sont exploités par le système, le soutiennent ? Simplement par obligation, car en prônant une société de propriétaires, on crée surtout une société d’endettés. Lorsque la majorité de son salaire disparaît dans des crédits et des prélèvements divers et variés, difficile de faire grève, difficile de construire un puissant mouvement social. Ceux qui s’enrichissent en dormant ont encore de belles nuits devant eux !

« A vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitable les révolutions violentes »… J.F.Kennedy

Publié sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2012/02/02/greves-que-faire/

Messages

  • "Trouver un nouveau moyen de contestation pour défendre ses droits n’est pas évident."

    Le texte complet est assez intéressant : il y a à boire et à manger ! Mais cette courte phrase, très répandue sous une forme ou sous une autre, est étrange, et surtout "moyen de contestation pour défendre ses droits". La plupart du temps, c’est ce que nous faisons ou essayons de faire, "défendre nos droits". Ce qui saute aux yeux quand on considère les 150 dernières années, c’est la rareté des "offensives" du prolétariat (les plus notables étant celles de 1936 et de 1968). Et les organisations révolutionnaires, anxieuses de ne pas être assez près de ses préoccupations, passent leur temps à "réagir" en défense de....retraites, loi machin, violence policière...
    Bien sûr, une offensive de type grève générale est l’occasion idéale pour évoluer vers notre objectif (la destruction et le remplacement du capitalisme). Mais ça ne se fabrique pas. Il n’y a pas que le gros robinet à profits, il y a une multitude de petits robinets qui peuvent leur créer des "manques à gagner" (un peu ou beaucoup de profit en moins). Et tout le monde peut "agir" dès maintenant, au niveau d’une simple ville, d’une région ou à une plus grande échelle. Peu importe : un "manque à gagner" de quelques centaines d’eruros, c’est douloureux pour eux, et ça peut atteindre des millions d’euros. Imaginons toutes les manières de leur créer des "manques à gagner". Passons à l’offensive sans attendre, là ou nous sommes. La diversité des "grèves" est sans limites.