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L’Europe arme la Grèce malgré la crise

par MyEurop via LL

Publie le lundi 19 mars 2012 par MyEurop via LL - Open-Publishing
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En écho à l’article du Corriere que j’avais traduit ici il y a qq semaines (GRECE - Scandale : Frégates & sous-marins contre de "l’aide financière")

Par Benjamin Leclercq (Paris) 07.03.2012 | 13:45

Sauver la Grèce ne dispense pas de l’armer. Les pays de l’UE ont ainsi vendu pour plus d’un milliard d’euros de matériel militaire à Athènes en 2010, en même temps qu’ils négociaient le premier plan d’aide au pays plombé par sa dette. Premier fournissseur européen : la France.

Selon les données publiées au Journal officiel de l’UE [PDF - p.116], les importations grecques auprès de l’industrie européenne d’armement se sont élevées à 1,054 milliard d’euros, soit près de 15% du total de ses dépenses militaires (un peu plus de 7 milliards d’euros selon le très sérieux institut suédois SIPRI).

Cinq pays tirent leur épingle du jeu en 2010, qui représentent 99,8% de ces ventes d’armement européen à la Grèce : la France, l’Italie, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Espagne. Autrement dit, les même pays qui mettaient la pression sur la Grèce pour qu’elle coupe dans ses dépenses et mérite son plan d’aide de 110 milliards, accordé le 2 mai 2010 contre un plan d’économie de 30 milliards d’euros.

La France en tête

Parmi ce quintette d’exportateurs, la France écrase ses concurrents : elle a ainsi écoulé quelque 876 millions d’euros d’armement sur le marché grec en 2010, soit 83% du total des importations d’armes européennes vers Athènes. Dans le colis, entre autres produits de première nécessité pour un pays économiquement à la dérive, 793 millions d’euros de défense aérienne et 58 millions de bombes et missiles. L’Italie a quant à elle vendu armes d’artillerie (19 M€) et équipement aérien (31M€), l’Allemagne des véhicules terrestres (24M€) et les Pays-Bas des outils de surveillance (52M€).

Aucun lien entre plan de sauvetage et contrat d’armement, clament les différentes parties. Mais en 2010 déjà, les soupçons de pressions sur Athènes étaient grands. "Personne ne dit ’Achetez nos navires de guerre ou vous n’aurez pas votre plan de sauvetage’, mais il est clair que si nous le faisons ils seront plus conciliants si ont le fait", confiait alors anonymement à l’agence Reuters un conseiller du premier ministre de l’époque, Georges Papandréou.

La Grèce est l’un des Etats les plus dépensiers d’Europe en matière militaire, en raison du conflit latent avec la Turquie à propos de Chypre. Selon le SIPRI, la part de son PIB dévolue aux dépenses militaires était de 3,2% en 2009, le plus haut chiffre de l’UE, loin devant l’Allemagne (1,4%), la France (2,5%), ou le Royaume-Uni (2,7%).

VIDEO Intervention de Daniel Cohn-Bendit sur les ventes
d’armes à la Grèce, le 5 mai 2010, devant le Parlement européen :

http://fr.myeurop.info/2012/03/07/l-europe-arme-la-grece-malgre-la-crise-4819

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