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Réflexions sur un folklore électoral

par Vivian Petit

Publie le lundi 23 avril 2012 par Vivian Petit - Open-Publishing
8 commentaires

Des manifestations d’hostilité lors de ses déplacements au fait qu’il refuse d’exprimer clairement son programme, toute la campagne de Sarkozy sent la fin de règne. Ainsi, comme prévu, à la question « Qui doit incarner le pouvoir ? », la majorité des votants répond « François Hollande ».

A ceux qui prennent ces choses très au sérieux, il est évidemment bon de rappeler que le folklore électoral donne toujours une image déformée de telles ou telles idées à l’intérieur d’un espace – ne serait-ce que parcequ’il exclut ceux qui vivent ici mais n’ont pas n’ont pas la nationalité française.

Par ailleurs, la déception des militants face au score de 13% obtenu par « l’autre gauche » (contre 9% en 2007) donne une idée des illusions entretenues par Mélenchon et son staff sur la possibilité d’une « révolution par les urnes ».

Enfin, même si la montée du FN aux dépends de l’UMP dit quelque chose de l’époque, il serait absurde de voir dans Sarkozy, Parisot, Guéant et compagnie des ennemis plus respectables que les nostalgiques du pétainisme qui pullulent encore à la tête du FN. Ceux qui opposent libéralisme et fascisme ou reconnaissent à Parisot le mérite de s’être fait écrire un livre anti FN devraient savoir que, si la situation l’exigeait, le patronat n’hésiterait pas à exiger l’accélération de la droitisation de l’UMP ou à chercher à mettre le FN au gouvernement. L’appui du patronat allemand aux milices nazies face aux communistes, ou le soutien de Milton Friedman à Pinochet nous rappellent que le l’extrême droite est tout l’inverse d’une métastase sur un corps sain.

Heureusement, une fois les urnes rangées, reviendront des considérations à propos desquelles ni les partis de gouvernement ni le FN n’auront quoi que ce soit de sérieux à dire. Reviendra alors le temps des luttes, seul à même de créer les conditions du changement.

Messages

  • Mais est-ce que vous allez faire de la politique dans les "luttes" ou préférer vous cantonner à des revenidcations précises et immédiates (reclassements pour une fermeture d’usine, exceptions spécifiques pour les allongements de retraites...) ?

    C’est quand même ça la question.

  • Quand tu parle du 13% tu additionne le score du FDG, NPA et LO, juste pour préciser... ;-)

  • mon copain la C@n@ille Rouge le dit à sa façon

    http://canaille-le-rouge.over-blog.com/article-23-avril-apres-18h00-de-maceration-la-democratie-est-elle-soluble-dans-l-election-du-presid-103921241.html

    Je partageet persiste en soulignat ce qui me semble "fondamental".

    Extrait

    La démocratie est-elle soluble dans l’élection du président de la République au suffrage universel.

    Après ce premier tour, le phénomène est encore, toujours ou remarquablement (rayer la mention inutile) prégnant : la masse des gens en colère n’arrivent pas à construire une alternative à l’état de ce qui existe. Pourquoi ?

    C’est toute la logique d’une représentation à partir de la désignation d’un chef disposant de tous les pouvoirs qui est posée.

    .

    Entre ceux qui s’inscrivent dans la logique du système, le défendent bec et ongles au-delà d’affrontements pour être chef et ceux qui veulent s’en affranchir et ne se sont que pas ou peu exprimés sur ce point, il y a une distance que la dimension antidémocratique de cette élection a poussé à l’extrême.

    .

    Cela confirme une urgence démocratique : le besoin de penser la transformation en s’affranchissant du mode de représentation dominant qui traverse la société française. 75% des votant opposés au bilan des sortants et qui pour cela seront peut-être sortis, c’est un mode de fonctionnement des institutions et son cortège de clientélismes et autre affairismes qui est condamné.

    D’ailleurs, si nous prenons le temps de la réflexion en se distanciant une minute du champ politique, regardons comment dans le creuset du monde associatifs, syndical, social, la désignation du premier responsable devient dominant sur le collectifs d’impulsion et combien l’organisation même des moments d’expression démocratiques (votes, assemblées générales, congrès) privilégie plus l’équipe de direction qui entoure le premier responsable que le projet pour lequel celle-ci est mis en place. La différence entre le statut des élections politiques et une fédération sportive ou celui d’une confédération syndicale est-il sur le fond si différent ?


    Nous en sommes réduit à devoir choisir entre la persistance de l’existant corrompu et Guy mollet revisité par Papandreou.
    Ce serait désespérant s’il n’y avait le mouvement populaire qui se cherche et qui a besoin de porter plus haut et plus fort ses exigences. Rien de plus urgent pour combattre le "fn" et la droite que d’arracher une augmentation massive des salaires et des retraites, reconquérir une grande protection sociale comme imposer les droits démocratiques dans les entreprises. Ce sera bien plus efficace que de scruter les recompositions et alliances plus ou moins contre nature. C’est le choix qui est devant nous, celui qui permettra que s’exprime de meilleures façons l’avis de la masse des intéressés aux changements dans les consultations politique qui vont se dérouler dans les semaines à venir.

    • La différence entre le statut des élections politiques et une fédération sportive ou celui d’une confédération syndicale est-il sur le fond si différent ?

      excellente remarque ; tout fonctionne sur le même principe ; c’est pour cela que je pense que le mouvement de l’émancipation sociale ne peut se construire qu’à la base, sur des alternatives ultra basiques MAIS où d’autres formes de fonctionnement seraient mise en oeuvre.

      le capitalisme est né à l’intérieur du féodalisme.

      seul la gymnastique de d’autres formes de relations sociales permettra de dépasser le capitalisme : en clair mettre en pratique LA démocratie dans tous les actes de la vie : tout le contraire de la démocratie bourgeoise.

      taches besogneuses, sans effets immédiats autre que des relations humaines moins pourris et de la solidarité ( et c’est déjà pas si mal ) mais garant à terme ( dans des dizaines d’années sans doute ) d’un changement civilisationnel.

  • Voir dans le fn des"nostalgiques du petainisme " est une erreur : les nostalgiques du petainisme sont une infime minorité au fn maintenant.

  • un seul vote : une assemblée constituante.