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Exclusivité : Le KKE refuse de rencontrer Syriza

par star

Publie le mardi 8 mai 2012 par star - Open-Publishing
4 commentaires

Athènes, envoyé spécial. Selon nos informations, le Comité central du KKE, le PC grec, refuse de rencontrer le chef de file de la coalition Syriza, composée de différentes formations de gauche dont Synaspismos. Alexis Tsipras, à la tête d’une formation arrivée en deuxième position des législatives du 6 mai, s’est en effet vu confier par le Président de la république grecque la tâche de former un gouvernement. Le parti arrivé en première position, Nouvelle Démocratie (ND) dirigé par Antonis Samaras, a échoué à en constituer un.

Habituellement, le KKE arrivait devant Syriza. A l’issue de ces élections, Syriza, dont le score a plus que triplé, a obtenu 16,78% et le KKE 8,48%. Alexis Tsipras s’est régulièrement exprimé en faveur d’une coalition de gauche, progressiste, regroupant toutes les forces anti-mémorandaires. Le KKE a refusé toutes les mains tendues. Un pas supplémentaire est franchi avec ce refus du principe mêeme d’une rencontre entre le leader de Syriza et la secrétaire nationale du KKE, Aleka Papariga. D’après nos informations confirmées par le KKE lors d’un entretien téléphonique, cette décision a été prise par le comité central ce jour, malgré le séisme électoral de dimanche et la crise politique qui s’en est suivie.

Le KKE poursuite donc sa stratégie mise en œuvre de cavalier seul alors que la crise et l’austérité appliquée dans le pays conduisent à une dégradation considérable de la vie quotidienne de la population résidant en Grèce. En octobre 2009, le chômage était de 9,8% ; il est désormais de 21,8%. Les salaires minimaux ont été baissés de 22%, et même 32% pour les moins de 25 an

http://www.humanite.fr/monde/exclusivite-le-kke-refuse-de-rencontrer-syriza-496068

Messages

  • A quel jeu le KKE joue-t-il, lui qui, faut-il le rappeler, a défendu le parlement, avec l’aide du PAME, lors des dernières grandes manifestations contre le plan d’austérité ?

  • Je compends parfaitement que le KKE refuse de participer à une telle mascarade de gouvernement. SYRIZA va se discréditer totalement dans sa faim de "prendre les commandes " et de gérer !! Ses électeurs ont ils voté pour ça ? Je doute !

    Je ne comprends pas pourquoi en revanche, il refuse d’en débattre publiquement avec la SYRIZA si ce que dit l’Humanité (journal FDG affilié au PGE et donc contraire au KKE) - ou plutôt je comprends trop bien !!

    C’est pathétique des deux cotés car c’est tellement connu et grossier, ce couplet -là : " je t’aime moi non plus"...entre les frères ennemis...

    Encore un travers né du maquignonnage institutionnel des partis électoralistes qui cultivent leur pré-carré et comptent leurs cheptels (d’élus, de militants...)...

    KKE/ SYRIZA : deux faces (aux visages certes apparemment très différents) de la même médaille de l’impuissance face à une bourgeoisie triomphante ! Réformisme stalinien et réformisme gauchard sont les deux mamelles de la barbarie fasciste. En fait d’alternative c’est toujours l’alternance...jusqu’au jour où la volonté révolutionnaire s’incarne dramatiquement (et à tort) dans les forces fascistes à qui la masse fait confiance pour renverser la table du jeu (mais on sait ce que cela donne TOUJOURS hélas).

    Bref, les exploités grecs sont pas le cul sortis de ronces s’ils attendent après ces formations-là, s’ils comptent sur les institutions bourgeoises, les schémas traditionnels etc etc.

    QUE PROPOSE LE KKE COMME ALTERNATIVE ? Concrètement c’est quoi son projet politique (je veux dire, à part "sortir de l’euro" qui ne fait ni un projet ni même un programme) ?

    Une proposition pour les exploités grecs : "Travailleurs de tous les pays unissez-vous, le parti, c’est la classe ! Et vite, la dictature du prolétariat".

    • Le KKE n’a d’autre objectif que d’arriver tout seul au pouvoir, soit obtenir au moins 151 députés, ce qui correspond à environ 40% de l’électorat. Autant dire que c’est un objectif chimérique. Autant dire que l’intérêt d’une discussion sur ce point s’épuise vite. Autant réfléchir sans lui, sans y penser.

      Le problème de la situation actuelle est que les partis dits "anti-austérité" de gauche ne sont pas plus capables de gouverner le pays que les partis pro-austérité.

      On a donc une vraie crise politique institutionnelle : ce qui arrive quand, ni la "droite" ni la "gauche du capital", ne parviennent à se partager ou se succéder au pouvoir.

      Prochaines élections en juin ?

      Et rebelote ?

      Il y a un danger d’extrême droite, c’est certain.
      Mais le plus dangereux est ce que certains appellent le "fascisme blanc" qui s’installe en Grèce depuis les institutions existantes : chasse aux sans-papiers, création de 30000 places dans des camps de rétention, construction d’un mur à la frontière avec la Turquie, appels dans les quartiers à la délation contre les voisins supposément clandestins (avec numéros de téléphone de la police), et plus globalement, un programme de "gestion" de la crise basé sur la force policière, la criminalisation de la protestation sociale, et l’instauration de formes de cannibalisation sociale, conduisant au désespoir, aux suicides, à la bouc-émissarisation de ceux qui sont considérés comme "de trop"...

      La réponse se trouve aux antipodes de la politique des partis, des "fronts", du crétinisme parlementaire qui sont les meilleurs instruments de la pacification sociale...

      C’est l’inverse qu’il faut développer, dans tout ce qui peut renforcer les capacités d’action collective basée sur la solidarité, l’égalité, d’autodétermination sociale, dans les quartiers et les territoires, en mettant en place des formes de résistance qui répondent aussi à des besoins sociaux que la capital ne peut plus (ou ne sait plus, ou ne veut plus) satisfaire via les salaires ou les politiques de redistribution.

      La fascisme "brun" ou "blanc" arrive toujours à gagner lorsqu’il y a eu des défaites sociales et politiques préalables conduisant à la résignation, à l’inertie et aux appels à des "sauveurs suprêmes".