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L’indignation et l’empathie à géographie variable

par CAPJPO

Publie le samedi 9 juin 2012 par CAPJPO - Open-Publishing
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Ramzy Baroud* fait la comparaison entre la manière dont les médias se sont emparés du cas de l’opposant chinois aveugle Chen Guangcheng, qui s’était réfugié à l’ambassade américaine à Pékin et le grand silence qui règne, notamment aux Etats-Unis, sur le sort de Mahmoud Sarsak, footballeur palestinien en train de mourir dans les geôles israéliennes, ainsi que celui d’Akram Rikhawi, devenu quasiment aveugle en prison, et lui aussi proche du trépas.

"Pourquoi l’indignation n’est-elle plus au rendez-vous dès lors que c’est Israël qui commet les injustices et violations des droits de l’homme", questionne-t-il ?

Pourtant la situation de ces prisonniers est emblématique des persécutions infligées aux Palestiniens par Israël.

Ainsi Mahmoud Sarsak avait, à l’âge de 22 ans, avant d’être kidnappé et enfermé, contribué par son talent à promouvoir le classement de l’équipe nationale palestinienne de football.

Dès son plus jeune âge à Gaza, il était à fond dans le foot, prenant des risques pour jouer n’importe où dans son camp de réfugiés de Rafah, y compris pendant les couvre-feux imposés par l’armée israélienne, et ses bombardements, au risque de sa vie.

Si l’équipe palestinienne n’occupe aujourd’hui que le 164ème rang mondial, rappelle Ramzy Baroud, ce n’est pas dû à son manque de qualités, mais aux méthodes constamment utilisées par Israël pour détruire y compris cette aspiration nationale sportive.

Mais la presse ne rend jamais compte des entraves telles que l’impossibilité faite àplusieurs footballeurs de Gaza d’accompagner leur équipe nationale pour une rencontre (match retour) de l’équipe chinoise de Taipei contre laquelle l’équipe palestinienne avait remporté le match aller de 8 contre 0.

Et le bombardement du stade de Gaza par Israël en mars 2006, réduisant celui-ci à un énorme cratère ?

Et l’opération "Plomb durci" en 2008-2009 pendant laquelle Israël a tué trois footballers de l’équipe nationale palestinienne : Ayman Alkurd, Shadi Sbakhe et Wajeh Moshtahe. (Sans parler du nouveau bombardement sur le stade reconstruit)

Mahmoud Sarsak était un joueur plein d’avenir, et dans le contexte de désunion entre Palestiniens, c’est cette équipe nationale palestinienne de foot qui symbolisait l’unité entre Gaza et la Cisjordanie.

Mais Sarsak est aujourd’hui méconnaissable. Sa mère qui n’a pu le voir depuis son arrestation il y a 3 ans, et qui vit dans une angoise de chaque instant demande "Mais il n’y a personne quu va bouger pour le sauver ?"

“Pensez-vous que les associations sportives internationales telles que la FIFA, ou le Comité olympique international accepteraient qu’un membre de l’équipe américaine de basket comme Kobe Bryant, par exemple, soit kidnappé par un gouvernement étranger, et jeté en prison pendant 3 ans sans procès, sans bouger ?" interroge Ramzy Baroud.

Il y a tout à parier qu’elles considéreraient comme un paria la nation coupable d’un tel acte, jusqu’à la libération du joueur, et que tous les sportifs, qui prétendent "ne pas faire de politique" quand il s’agit d’Israël, afficheraient un badge "Libérez Kobe".

Il est temps d’appeler au boycott sportif d’Israël comme ce fut le cas pour l’Afrique du Sud, du temps de l’apartheid !

*Ramzy Baroud est le rédacteur en chef de PalestineChronicle.com.

CAPJPO-EuroPalestine

http://www.europalestine.com/spip.php?article7332

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