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Total va doubler sa production de pétrole au Venezuela, annonce Hugo Chavez

Publie le jeudi 10 mars 2005 par Open-Publishing

Le groupe français Total va doubler sa production de pétrole au Venezuela, pour passer de 200.000 à 400.000 barils par jour, a annoncé mercredi le président vénézuélien Hugo Chavez à l’issue d’un entretien à l’Elysée avec Jacques Chirac.

Dans le cadre de sa visite de travail d’une journée à Paris, M. Chavez s’est aussi entretenu avec le président de Total Thierry Desmarest. "Nous avons décidé que Total va passer de 200.000 à 400.000 barils par jour, donc va doubler (sa production) avec un investissement de plusieurs milliards de dollars", a expliqué le président vénézuélien.

Carte à l’appui, il a désigné aux journalistes le bassin de l’Orénoque, région où fore déjà Total, une zone capable selon lui de produire "300 milliards de barils" de "pétrole premium, synthétique, de très bonne qualité". "Nous voulons devenir des fournisseurs sûrs et continus de pétrole en France", a-t-il dit. Par ailleurs, le Venezuela a "autorisé Total à faire des opérations sur la façade atlantique, où il y a beaucoup de gaz".

Pour autant, Caracas ne compte pas diminuer les quotas de production attribués aux Américains, a assuré Hugo Chavez. "Nous voulons continuer d’envoyer du pétrole aux Américains, sauf s’ils ne veulent pas de notre pétrole". Vendredi dernier, il avait menacé de priver les Etats-Unis de l’or noir vénézuélien en cas "d’agression" américaine contre son pays et lui-même.

En fin de journée, devant la presse, il a réitéré ses accusations envers Washington : "Les Américains préparent une agression contre mon pays. Lorsque nous accusons et disons que le gouvernement de M. Bush planifie mon assassinat, nous sommes sûrs de ce que nous disons. Je n’en dirai pas plus pour ne pas griller nos sources de renseignement. Si quelque chose m’arrive, il n’y a qu’un seul responsable, George W. Bush."

Dans cette éventualité, M. Chavez assure que "le peuple vénézuélien n’enverra pas des fleurs à Washington : plus une goutte de pétrole vénézuélien ne prendra la direction des Etats-Unis". Selon lui, le pétrole doublera alors de prix pour atteindre "les 100 dollars le baril".
Le Venezuela, cinquième producteur au monde, "veut accroître sa production pétrolière", qui frise actuellement les trois millions de barils par jour, a-t-il dit. C’est "un des rares pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et du monde capable d’accroître et même doubler sa production", a-t-il assuré, alors que son opposition lui reproche de faire des promesses dépassant les capacités de l’industrie pétrolière vénézuélienne.
Jacques Chirac et Hugo Chavez ont décidé de réactiver la commission binationale franco-vénézuélienne pour renforcer les relations, notamment économiques, entre les deux pays.
"Nous partageons la vision multipolaire du président Chirac. J’espère que Dieu va nous sauver du monde unipolaire voulu par la Maison-Blanche. (...)
Selon le porte-parole de l’Elysée, Jérôme Bonnafont, Jacques Chirac s’est "réjoui de l’enracinement de la démocratie au Venezuela". Il a "souhaité que les entreprises françaises participent pleinement au développement économique" du pays.

En sortant de la Maison de la radio, au terme d’une conférence de presse haute en couleurs longue de deux heures, Hugo Chavez s’est offert sans déplaisir un petit bain de foule. Environ 200 personnes l’attendaient en effet pour lui faire un triomphe avec des drapeaux -cubains surtout- un portrait de Che Guevara et un calicot de la Ligue communiste révolutionnaire. Le président vénézuélien, qui est un ami de Fidel Castro, est reparti alors que ses sympathisants scandaient : "Chavez, amigo, el pueblo està contigo !" (Chavez, ami, le peuple est avec toi). PARIS (AP)