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50% d’électricité nucléaire en 2025 implique la construction d’au moins 13 EPR

par Infonucléaire

Publie le vendredi 14 septembre 2012 par Infonucléaire - Open-Publishing
4 commentaires

Les gouvernements socialistes et le nucléaire

Années 80 : Plogoff a été une grande victoire "symbolique", le gouvernement socialistes a "sacrifié" la centrale de Plogoff... car la situation sur place était quasi insurrectionnelle, puis les gouvernements sous Mitterrand ont démarré les travaux sur 15 réacteurs nucléaires. Ce tribut de Plogoff a ainsi permis aux gouvernements socialistes et à Mitterrand de bénéficier d’une bonne tranquillité pour coupler finalement au réseau 35 réacteurs nucléaires entre 1981 et 1995 !

Rappelons que le parti socialiste avait signé en 1979 avec huit autres organisations une pétition nationale exigeant quelques mesures radicales dont "la suspension du programme électronucléaire actuel tant que le débat démocratique n’aura pas été conduit à son terme". La pétition exigeait aussi la levée du secret entourant l’énergie nucléaire.

En fait de débat démocratique on a eu quelques débats bidons où les problèmes spécifiques de l’énergie nucléaire n’ont pas été posés en particulier la possibilité d’un accident majeur sur un de nos réacteurs. Et après le traditionnel " On a gagné, on a gagné ", le programme nucléaire s’est poursuivi pour atteindre un record mondial de surcapacité.

Années 90 : Intermède à droite, puis retour de "la gauche plurielle" avec les Verts au gouvernement de 1997 à 2002, et c’est une autre une grande victoire, l’arrêt du surgénérateur Superphénix... par K.O. technique, et le couplage au réseau des très gros réacteurs du palier N4, Civaux I et Civaux II.

La gauche réunie version 2012, ça va faire quoi, au mieux Fessenheim comme victoire "symbolique", comme tribut pour la participation d’EELV à un gouvernement pro-nucléaire, et combien de nouveaux EPR seront construits avec des écolos au gouvernement ???

Pour Yves Lenoir (Président des Enfants de Tchernobyl Belarus), l’engagement de François Hollande de faire descendre à 50% la part de l’électricité nucléaire en 2025 implique la construction d’au moins 13 EPR.

Belle réussite en perspective... voir ci-dessous les explications dans le texte d’Yves Lenoir.

Infonucléaire.
www.dissident-media.org/infonucleaire

Moins d’électricité nucléaire, plus d’EPR ?

Question à 1 000 euros : que signifie pour EELV 50% de nucléaire en 2025 ? Aujourd’hui, en fait depuis une quinzaine d’année, la part atomique injectée sur le Réseau de transport d’électricité (RTE) tourne autour de 75% de la production nette d’électricité en France. François Hollande s’est engagé à faire baisser cette proportion d’un tiers d’ici 2025, soit d’ici 13 ans.

La production annuelle d’électricité atomique (données RTE) s’est stabilisée autour de 420 TWh depuis une dizaine d’années, tandis que la consommation, pertes en ligne comprises, augmente en tendance d’un peu plus de 1,2% par an depuis une douzaine d’années. Durant cette période, le solde export – import a fluctué entre 7 et 15% (moyenne = 12%) de la production nette.

La crise a eu pour effet de tasser offre et demande. Le taux moyen d’augmentation de la consommation de 1,2% durant ces 12 dernières années en a été affecté. On peut donc raisonnablement tabler sur un maintien de ce taux, qui conjuguerait, reprise d’un côté, et effort de maîtrise de l’autre, d’ici 2025. Par ailleurs, le programme de développement des énergies renouvelables devrait, comme cela a été le cas du Danemark, conduire à au moins maintenir le niveau moyen du solde export – import.

À partir de ces hypothèses, la production d’électricité devrait atteindre 675 TWh en 2025, dont 595 TWh pour la consommation intérieure. La part nette de la fission de l’atome dans la production d’électricité s’établirait donc à 337 TWh en 2025.
_ Certains ont pu croire que la réduction d’un tiers de la proportion (de 75% à 50%) signifiait une réduction d’un tiers de la production. La réalité sera différente : moins de 20%.

Le plus significatif vient maintenant. D’ici 2025, 31 réacteurs auront dépassé 40 ans d’exploitation. Ils font partie d’un ensemble de 34 réacteurs qui ne satisfait pas des exigences de sûreté considérées depuis longtemps comme élémentaires, notamment celle de disposer d’une enceinte de confinement double.

Sachant que l’ASN ne se montrera pas plus exigeante sur ce point précis qu’elle ne l’a été dans le passé, on suppose que seuls ces 31 réacteurs auront été mis hors service une fois atteinte la limite d’âge de 40 ans. L’expérience montre que le taux de charge tend à diminuer (il était de 66% pour les 19 réacteurs ayant atteint ou dépassé 30 ans de service en 2009) lorsque les centrales vieillissent. On tablera sur le maintien de ces 66% jusqu’à l’âge de 40 ans. L’arrêt de ces 31 tranches entraînera donc une perte de production annuelle de l’ordre de 160 TWh. Avec en perspective proche le remplacement des 3 dernières tranches de 900 MWh et des 8 tranches de 1300 MWh, une perte de production d’au moins 67 TWh est à prévoir entre 2025 et 2030 (vraiment “au moins” car 9 tranches supplémentaires auront dépassé 40 années d’exploitation en 2030...).

Calendrier de construction des centrales nucléaires françaises (1970-2000)

Deux et deux font quatre, n’est-ce pas ? Si on soustrait 160 de 420 on trouve 260. Puis si on soustrait encore 67 de 260, on trouve 193.

Question : combien d’EPR de 1600 MW électriques faut-il construire pour produire la différence entre 335 et 260 TWh, puis entre plus de 335 et 193 TWh ? On va généreusement leur accorder un taux de charge effectif de 80 % (une performance que les centrales d’EDF n’atteignent pas). Chaque EPR produirait alors 11,2 Twh/an. L’administration Hollande doit donc engager un programme industriel visant la construction d’au moins 5 EPR avant 2025 (en sus des 2 déjà engagés) et la mise en service d’au moins 6 EPR supplémentaires d’ici 2030.

La construction de ces machines dure au moins 7 ans. Il faudra donc décider le lancement de la construction d’un EPR/an d’ici 2025, compris les deux déjà programmés. Si l’administration Hollande dure deux mandats, et si aucune catastrophe atomique ne frappe l’Europe d’ici là, elle aura mis à son actif 8 EPR !

Le 4 juillet, le leader du groupe EELV à l’Assemblée nationale a déclaré au nom de ses amis partager avec le gouvernement la « première étape » de « baisse programmée et résolue de la production d’électricité d’origine nucléaire », tout en étant partisan à long terme « de la sortie du nucléaire ». Les écologistes ont une connaissance des questions d’énergie atomique très supérieure à celle des autres politiciens du pays. Ils savent donc que les EPR sont conçus pour une durée d’exploitation supérieure au demi siècle. En appuyant solennellement sur ce point la déclaration de politique générale du Premier Ministre, ils se sont donc prononcés pour la stratégie de remplacement du parc existant par des EPR. Ils soutiennent ainsi formellement la poursuite indéfinie de la production d’électricité atomique dans notre pays.

Voilà le prix réel, ou du moins une part certaine du prix à payer, de la présence d’un groupe EELV à l’Assemblée Nationale ! Allez, courage, encore un effort pour ne plus être du tout écologiste ! Comment vont réagir les collègues Verts élus au Parlement Européen ?

Yves Lenoir, 2012.

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Messages

  • c’est marrant 2025 aller les Mougeons vous avez du temps
    devant vous ,on table sur 2025 ? 13 ANS ,une rigolade .

    ALORS QUE TOUT VA EXPLOSER BIEN AVANT , ça c’est du lavage de cerveaux de mougeons

    • ALORS QUE TOUT VA EXPLOSER BIEN AVANT

      t’as des infos ? tu peux nous les communiquer c’est interessant...

    • ben c’est pourtant simple :
       en 40 ans, la technologie aura complètement changée (les i-merduches ont à peine 5 ans et ils ont complètement changé la planète) ;
       en 40 ans, il y aura eu environ 3 à 4 générations de travailleurs qui se seront succédés sur le tas du nucléaire : transmission du savoir au quart perdu ;
       l’obsolescence du matériel est rapide dans le nucléaire, et les pièces s’usent vite : les remplacer demandent à les refaire quasi à l’identique dans un milieu technologique différent ;
       les aléas auxquels ont pensé les nucléocrates ne seront plus les mêmes dans 40 ans : qui aurait pu pensé en 1980 à la cascade des Twin Towers à coups d’avions ?
       l’argent qui manque tant à tout risque fort aussi de manquer pour l’entretien du nucléaire : on connaît le soin que prennent pour nous les dirigeants de n’importe quel pays lorsqu’il s’agit de faire du pognon, ne serait-ce que par le maintien de la répartition actuelle des richesses qui devient de plus en plus idiote ;
       la division du travail dans le nucléaire devient complètement aléatoire : la notion des dangers glisse sur la réalité des images : le pognon.

      Voilà-voilà de quoi être très optimiste pour ce qui est de NE PAS avoir d’explosion d’origine CN !

  • Cette hypothèse, serait plutot le voeux des pro nucléaire, mais ou trouver l’argent ... Mais par contre il y a deux domaine qu’il faudrait mettre en évidence et regrouper les volontés...Et ne pas trop compter sur les secrétaire de Lyon ...

    Extrait ... ITER et G4

    Tricastin : Quid des 3 réacteurs usagés de 900MW= 2700 MW ! Où ?

    En effet depuis l’annonce par AREVA courant de l’été dernier, de la mise en service de son usine de traitement de déchets nucléaires « Georges Besses II », de son vrai nom et en réalité Eurodif II ! Comme pour les Pharaons, il faut savoir changer de noms, surtout quand ceux-ci font tache grave à la prolifération nucléaire persane. Georges Besses II, ou la poursuite du programme nucléaire pour l’enrichissement de ces produits, enrichir pour réduire !

    Une usine Eurodif dont l’Iran était l’un des actionnaires, pour 10% des parts dans cette première unité mise en service à l’époque du Shah d’Iran. Sous le règne présidentiel d’un autre actionnaire de l’industrie nucléaire, le fabricant industriel Framatome de cocotes atomiques. Actionnaire nucléaire, et écrivain, car il n’y a pas de sot métier ! En effet, l’ex-président et rédacteur en chef du Traité Constitutionnel Européen, celui qui fut rejeté et boulé lors du référendum en 2005, le Sire Noble Valery Giscard D’Estaing. Une unité qui nécessitait à elle seule toute la puissance de ces trois réacteurs de 900 MW du Tricastin, 2700 MW de rab, par ces déjà trop vieilles bécanes de 30 ans d’age ou presque. Des réacteurs, qui n’ont pour l’heure, pas fait l’objet d’annonce fracassante, pour en faire des modèles de savoir faire, pour les futurs démantèlements de ces engins.

    En effet, depuis qu’AREVA, a payé au prix fort le brevet URENCO pour le traitement par centrifugeuse, un procédé mis au point par cette entreprise multinationale, à dominante de propriété Néerlandaise. Une technologie dangereuse par centrifugeuses, que possède depuis longtemps déjà, les anciens partenaires d’AREVA, l’Iran, ce bien avant de ce que l’on nous rappelle sans cesse, d’être le champion atomique international, le meilleur des meilleurs.

    Une technique, qui « libère » une puissance nominale de 2700 MW, pour irriguer les réseaux THT de RTE, filiale d’EDF. Combien même Iter voit le jour comme prévu pour ses premiers pets de fusion nucléaire vers 2025. Un autre chantier SF situé non loin de là, sur le site de Cadarache. Science fiction, pire que Cosmos 1999 (cf RP N°15 de l’Observatoire du nucléaire- lien ci après), et qui nécessiterait en puissance instantanée, de pas moins de 650MW pour enclencher cette fusion. Encore, un laboratoire solaire nucléaire hors normes, et surtout hors de prix de 15 à 20 milliards d’euros. Tritium par millions de tonnes, et énergie solaire nous dit-on, la promesse d’irruptions solaires à deux pas de chez nous, la machine d’ET à provoquer des jets disruptifs aux conséquences dramatiques à percer les parois de béryllium qui recouvrent le TOR de cette machine expérimentale, excepté pour la facture fiscale.

    http://blogs.mediapart.fr/edition/nucleaire-lenjeu-en-vaut-il-la-chandelle-pour-lhumanite/article/130912/revue-de-presse-

    CEA & G4 ! Surgénérateur, et sans plus de développement, il est aussi connu que cette filière est le rève des atomistes. L’alchimie transmutation et de l’énergie pour 5000 ans disent-ils, à produire plus que jamais des déchets et surtout le prétexte scientiste à pouvoir se débarasser à la méthode coué, des quelques 80 tonnes de plutonium qui sont stockées dans les sous sol de la Hague, et ailleurs pas loin de chez nous ... 650 millions d’euros en R&D jsqu’en 2017 ! "Conférence dira tu ton nom !"

    Rien ne sert d’annoncer le rab du Tricastin, rien ne sert de casser le chantier Iter, rien ne sert de stoper EPR ! Pourtant, de Fessenheim, François Hollande affirme que « nous devons même en faire un exemple de démantèlement réussi, de façon à ce que les centrales qui viendront à expiration dans de nombreux pays du monde et qui appelleront des technologies maîtrisées puissent être là encore une opportunité pour l’industrie nucléaire française ».

    Réussi ! Le mot n’est pas trop fort. Du reste, pour cette nouvelle vitrine alsacienne, du savoir faire à démanteler les réacteurs de Fessenheim, ce n’est ni plus ni moins que le roman atomique remit à jour, juste pour l’air du temps, de ce qui nous avait été vendu à Brennilis, il fut un temps déjà lointain. (lien : http://blogs.mediapart.fr/blog/patrig-k/070912/d-une-vitrine-l-autre-fessenheim-vds-brennilis-0) D’autre part, il circulait depuis longtemps dans les couloirs, que l’EDF, n’avait jamais eu l’intention de remettre aux normes post Fukushima, ni même de réaliser les travaux de rehaussement des digues encerclant cette centrale nucléaire, située a un niveau critique en dessous du niveau du canal qui lui sert de fluide caloporteur a refroidissement. [**] L’inondation sans tsunami, Sarkozy est en nul en vases communicants, sauf quand ils sont remplis d’argent.

    Rappel : André-Claude Lacoste, président de l’ASN, lors d’une audition par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale : "Si le radier [la dalle de béton] du réacteur n°1 de Fessenheim n’est pas épaissi d’ici juillet 2013, on ferme."

    Quand par ailleurs Monsieur Hollande, se contente de la sortie du nucléaire de tous les pays du monde, sachant pertinemment que ces travaux ne peuvent être délocaliser, à moins bien sur de faire venir par bateaux cargos ou portes containers spécialisés en transfert de centrales nucléaires. Ce n’est pas banal, d’aller fouiner chez ces voisins, des centrales nucléaires qui sont déjà bien encombrantes dans son propre jardin. Encore un voleur de poules, juste pour nous fournir du sale boulot, à la Hague, à Marcoule, ou à Bordeaux. Serge Orru est le directeur général du WWF , FNE, Fondation Hulot, j’en suis certain, seront ravis de signer le compromis, ils y sont déjà à faire la page de pub avec l’homme de la Corrèze, celui aussi et autant que cela, qui n’y connaît rien et nous prend pour des crétins !

    Voir également le communiqué de l’Observatoire du nucléaire : http://blogs.mediapart.fr/edition/nucleaire-lenjeu-en-vaut-il-la-chandelle-pour-lhumanite/article/140912/fermeture-de-la-

    En conclusion : Ce tapage à la saucisse alsacienne, n’est que la continuation de la duperie des nucléocrates français, et le bureaucrate Hollande de François, n’étonne plus personne, sauf les bobos écolos, à avaler les bobards du lobby des Mines. Deux réacteurs de moins, et les fissures qui s’élargissent, autant dans les centrales, que dans la fusion populaire avec les partis de gouvernement.

    [**] 15.09.2012 : Selon M. Rousselet de Greenpeace, EDF aurait engagé 153 millions d’euros de travaux sur cette centrale nucléaire, d’ou ces chiffres sont issus, sont-ils aussi viables que les annonces faites à propos des réserves pour les démantèlements, qui de 24 milliards estimés en 2004 par la CDC à 14 milliards qui seraient en caisse à cette date !