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Les enjeux des prochaines municipales ...

par Bernard SARTON

Publie le lundi 14 octobre 2013 par Bernard SARTON - Open-Publishing
5 commentaires

Brignoles... Un test ou le démarrage de la campagne des municipales . La victoire du FN avec 60% de non exprimés(abstention +votes nuls et blancs)prouve la dérive de l’électorat qui ne sait plus à quel saint se vouer.Le PCF,grand parti autrefois,paye son union avec le PS depuis les années 60 en ayant soutenu le candidat Mitterrand dés l’élection Présidentielle de 1965 et ayant renouvellé cette erreur lourde politiquement en 1974,81,88,95,2002avec Chirac,2007avec Ségolène Royal et 2012 avec Hollande.Cette position,dite Union de la Gauche,est catastrophique pour la classe ouvrière et tous les pauvres de ce pays qui n’ont plus qu’une seule solution le vote FN avec son programme anti-européen et nationaliste , sa démagogie anti-immigrés et socialisante comme du temps d’Hitler et Mussolini. De nombreux français ont oublié Pétain et la résistance des communistes contre le nazisme.Voilà où nous en sommes après plus de 50 ans de 5ème république mise au point par De Gaulle grâce à sa popularité acquise sous la résistance .

Ce passé a permis les trente glorieuses grâce à un fort PCF et à un gaullisme social qui privilègiaient la production française. Les municipalités communistes étaient nombreuses(la ceinture rouge en était l’exemple le plus frappant) car la classe ouvrière était clairvoyante et ruait dans les brancards quand c’était nécessaire à l’image de Renault Billancourt .Mais le Patronat capitaliste veillait au grain et après les évènements de 1968(qui déstabiliseront De Gaulle et son équipe)il réorganisera progressivement tout le système de production et ainsi le chômage se développa sans entrave avec la complicité des gouvernements successifs dés la période Pompidou-Giscard. La colère montante il fallait la canaliser hors de l’influence communiste encore forte sous Giscard (celui-ci affirmait qu’on ne faisait pas la même politique avec un PCF à 30% ou à 10%). Mitterrand se chargea à la demande du Patronat de faire tomber l’influence communiste en l’encadrant avec des ministres communistes et en revitalisant le FN de Le Pen dés 1983 pour faire dévier la colère populaire vers l’extrème-droite et non vers les communistes prisonniers de leur alliance avec le PS . Puis la succession PS-RPR et UMP poursuivit cette politique de régression économique et sociale qui se poursuit aujourd’hui avec encore plus d’acuité avec la crise permanente du système capitaliste. Voilà où nous en sommes ...

La grande Bourgeoisie est consciente que le système UMP-PS qu’elle a mis en place commence à ne plus marcher,Sarkozy s’est vite grillé de même Hollande encore plus.Il faut donc préparer une autre solution pour préserver les privilèges et le pouvoir bourgeois. Marine Le Pen est donc chargée d’assurer la relève en modifiant le programme xénophobe de son Père(présent quand même au 2ème tour de la Présidentielle de 2002 contre Chirac) et en y ajoutant un contenu social proche de celui du PCF ancien. Le rassemblement "Bleu Marine" lui permet de renforcer le FN de cadres de qualité venant de différents horizons politiques de gauche et de droite(ex : Florian Philippot venant du chévènementisme ou Collard avocat des pauvres).Le succès électoral du FN va encourager d’autres personnalités à le rejoindre et les élections municipales vont permettre au FN d’augmenter son ancrage local et de ne pas renouveller les erreurs de gestion de Vitrolles-Toulon-Marignane des années 90.Face à cette stratégie Patronale la vraie gauche cherche une parade avec le Front de gauche initié par le PCF de MGB-Laurent et Le PG de Mélenchon.Les résultats se font attendre électoralement car la crédibilité de ce front est ambigüe avec son rapport au PS. La non rupture avec ce parti de la bourgeoisie dite de gauche est catastrophique sur le plan des idées révolutionnaires et par là même nuisible sur le plan électoral.Les militants communistes et autres révolutionnaires sont désemparés devant ce FDG qui tire à hue et à dia. Laurent et son équipe de direction cherchent un rassemblement avec la soi-disante gauche du PS (Lienemann-Morel etc ..)qui n’est qu’un leurre pour freiner le mécontentement populaire et empêcher le FDG de déployer toutes ses capacités militantes en autonomie totale du PS bourgeois.L’électorat populaire et les couches dite moyennes restent sur l’expectative vis à vis du FDG et pour l’instant ne lui accordent pas un fort pourcentage électoral comme ils le font pour le FN,l’abstention restant dominante pourtant rejetant tous les partis dans le même sac de réprobation citoyenne.

L’histoire prouve que les cycles régression puis expansion sont courantes dans l’histoire des peuples,la France n’y échappe pas. La bourgeoisie a-t-elle fait son temps historique avec son système capitaliste ? Les élections reflètent-t-elles vraiment le rapport de forces entre l’idéologie des exploiteurs et l’idéologie révolutionnaire du changement de société ? Nous le verrons dans les mois et les années qui viennent...

Brignoles est un cri d’alarme pour le camp révolutionnaire ! Brignoles,après bien d’autres désillusions, est une plaie béante dans le corps sain et vertueux des militants humanistes. Le Fascisme "camouflé" du FN et de ses dirigeants doit être dénoncé,explicité,combattu sans relâche car on ne peut accepter que notre pays redécouvre bientôt un "Pétainisme new-look" désastreux pour la république socialiste que nous souhaitons tous voir promouvoir par les citoyens de notre belle France .

Les communistes ont une lourde responsabilité pour éviter ce désastre devant l’histoire ... Il faut que Brignoles devienne vite un mauvais souvenir de notre faiblesse politique qui date des années 70 ...
Le Patronat capitaliste ne peut vaincre tout le temps avec son organisation et son idéologie d’exploiteur permanent ...

Il ne faut surtout pas baisser les bras devant "la bête immonde" qui pollue les médias en l’accueillant gentiment les bras ouverts pour faire de l’audimat et du fric.Le FN et ses alliés sont un véritable danger pour notre pays et ses travailleurs. Le PS et l’UMP en sont les premiers complices pour le plus grand plaisir des oligarques à la Arnault-Bolloré-Bouygues-Dassault et autres Tapie and co ....

Bernard SARTON ,section d’Aubagne

Messages

  • Mai 68 n’a pas seulement déstabilisé DE GAULLE et son équipe, l’autre grand battu est le PCF. Mai 68 est le début de la contre-révolution de la bourgeoisie. Sous couvert de mots d’ordre d’apparence révolutionnaire, les acquis de la Libération obtenu par la Classe Ouvrière ont été remis gravement en cause à partir de cette époque....bien sur quelques avancées ont été obtenues, mais vite elles ont été absorbées. L’individualisme a pris son essor.
    Sur l’apport de Mai 1968 à la contre-révolution, il est intéressant d’étudier les travaux de Michel CLOUSCARD, philosophe marxiste peu prisé du PCF, qui préférait les théories d’ALTHUSSER.
    En fait, la grande bourgeoisie représentée par POMPIDOU et GISCARD s’est mise en mouvement à partir de Mai 1968...pour notre plus grand malheur.

    • Tu as raison le PCF a loupé le coche au cours de ces évènements . Etant à la jeunesse communiste du Val de Marne à l’époque comme secrètaire des JC de Villejuif j’ai vécu ce moment historique avec espoir au début avec la grève ouvrière succèdant aux premières manifs étudiantes. Puis la conclusion des accords de grenelle ont laissé un goût amer suivi d’une claque électorale aux législatives qui lamina le nombre de députés communistes.Mai 1968 reste encore à analyser par les historiens . Depuis l’enchaînement des évènements a démontré que la grande bourgeoisie sait se remettre en cause pour défendre son système capitaliste et elle se sert souvent de la social-démocratie comme pare-feu au mouvement social quand celui-ci devient dangereux pour ses privilèges.Hollande-Ayrault jouent ce rôle aujourd’hui avec plus de difficultés que Mitterrand car la crise du système est plus profonde et mondialisée . Le FN promu par Mitterrand se renforce électoralement avec Hollande car le désespoir populaire est encore plus grave que dans les années 80. Le FDG comme alternative crédible aurait dû démarré en même temps que le FN à la sortie des ministres communistes en 1984 . Mais les dirigeants de l’époque Marchais n’ont pas vu cette stratégie politique comme remède à l’échec de l’Union de la gauche PCF-PS . Il a fallu attendre le "NON" au référendum sur la constitution européenne pour une prise de conscience de nombreux communistes pour chercher une autre solution politique que l’alliance PCF-PS .Cela a encore tardé jusqu’à l’échec de Ségolène Royal et le retrait du PS de Mélenchon et ses amis .Pendant ce temps Le FN installait son idéologie dans les quartiers populaires avec le succès que l’on connait maintenant. Le FDG pour l’instant "rame" et tarde à avoir des résultats , ce qui ravient nos adversaires de classe qui continuent à renforcer le FN de cadres compétents pour l’exercice du pouvoir bientôt ...

      Bernard Sarton

  • "Les communistes ont une lourde responsabilité pour éviter ce désastre devant l’histoire ... "

    De quels communistes parles-tu ?
    Il y a comme une contradiction entre le début et la fin de l’article.
    Le début, que je partage, montre comment le courant "communiste" s’est pris les pieds dans le tapis avec la stratégie de "l’union de la gauche" dont il n’est pas encore sorti, créant ainsi un meli-melo inextricable et inaudible dans le melting-pot expérimental et non validé du front de gauche.
    Qu’est-ce qui reste ?
    Comment la fin de l’article peut-elle faire appel à une force qui n’existe plus ?
    Je ne comprends pas bien.