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Le baron EAS : noblesse oblige... feuilleton à épisodes : n°1

Publie le dimanche 17 avril 2005 par Open-Publishing
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de Laiguillon

Nous avons dans la vie courante tendance à assimiler la particule "de" (dite parfois particule nobiliaire) à la noblesse. Ce phénomène est accru par le fait que des familles qui ne sont pas nobles mais ont des prétentions à la noblesse se sont adjointes cette particule. La noblesse d’empire n’a pas de particule. Exemple : Le Baron Larrey chirurgien de Napoléon, le baron Ernest Antoine SEILLERES (EAS) chirurgien du patronat français.

Pour le second, qui vient de quitter la tête du patronat français pour celui du patronat européen (seul candidat pour l’UNICE - Union Patronale Européenne. Il sera en fonction le 1er juillet), je vous propose de mieux connaître l’homme et son parcours. A vous d’y trouver de la noblesse.

Terminologie...

EAS : Ernest Antoine Seillière

Cooptation : transmission par des liens amicaux ou étroits en vue de respecter certains critères. Utilisée dans les confréries, les sectes, les entreprises (embauche), les renouvellements des membres de direction,...etc.

Think tanks : clubs de réflexion.

Portrait rapide

Et de la politique...

Né le 20 décembre 1937 à Neuilly, le baron Ernest Antoine Seillière de Laborde est le petit-neveu et l’un des héritiers de François de Wendel, figure mythique du capitalisme industriel du XIXe siècle et président du Comité des Forges.

Sorti de Sciences politiques, il devient chef de cabinet de Christian Fouchet (haut-commissaire en Algérie, puis ministre de l’Information).

En 1965, il entre à l’ENA (promotion " Stendhal "), où il se lie d’amitié avec Lionel Jospin au point de jouer avec lui dans le même orchestre de jazz.

De 1965 à 1968, il est conseiller aux Affaires étrangères et partage son bureau au Quai avec son ami Lionel Jospin.

Puis il entre au cabinet de Jacques Chaban-Delmas comme chargé de mission (1969-72). Il y fait la connaissance de Jacques Delors et s’y lie à Simon Nora, qui fut son témoin, lors de son mariage en 1971 avec la fille d’un banquier suisse.

Il reste à Matignon lorsque Pierre Messmer y arrive, puis rejoint le cabinet de Maurice Schumann aux Affaires étrangères (1972-73) enfin celui de Robert Galley aux Armées (1973-74).

Et de l’entreprenariat ...

M. Ernest Antoine Seillière appartient à une longue lignée, ayant des intérêts industriels et financiers communs avec les Wendel, les Schneider, les Demachy, auxquels les Seillière sont alliés.

Mais, en 1976, il quitte les cabinets ministériels et s’offre une année de réflexion à Harvard University.

En 1977, au retour , il reprend en main les affaires familiales. C’est l’époque de la liquidation de la sidérurgie et du développement spectaculaire de la holding familiale, la CGIP, à partir de nouvelles activités et de placements financiers.

À l’issue de cette restructuration, le groupe est coté en bourse à plus de 8 milliards de francs, il gère plus de 20 milliards de francs d’actifs et a réalisé 1,3 milliards de francs de bénéfices en 1996.

Avant la fusion de CGIP et Marine Wendel en un seul groupe (Wendel Investissement) la situation est la suivante : Il contrôle 34 % du bureau d’expertise et certification Veritas, 20 % du groupe informatique Cap Gemini, 8 % de l’emballeur Crown Cork & Sea, 20 % de l’équipementier Valeo, 33 % de Bio-Mérieux, etc. La CGIP est détenue à 50,1 % par la famille Wendel regroupée au sein de Marine Wendel, elle-même organisée en deux sociétés distinctes : Sogeval (présidée par le comte Louis-Amédée de Moustier) et Lorraine de participations sidérurgiques (présidée par le comte Hubert Leclerc de Hautecloque).

Au coeur de ce dispositif, M. Ernest Antoine Seillière occupe actuellement une position stratégique. Il préside aux destinées des holdings (Marine-Wendel et CGIP, Compagnie générale d’industrie et de participation) qui regroupent la fortune des quelque 450 héritiers de la famille Wendel. Soit un patrimoine professionnel de 4 795 millions de francs (730 millions d’euros), plus de 10 millions de francs (1,52 millions d’euros) en moyenne par héritier.

Et de la bourgeoisie ...

Le baron Seillière fut longtemps membre du groupe de Bilderberg. Il adhère à de nombreux clubs dont l’AFEP d’Ambroise Roux.

Mais surtout, toute sa famille est historiquement liée à l’Opus Dei. La comtesse Thérèse de Moustier est secrétaire de l’Association Présence du cardinal Mindszenty, une organisation satellite de l’Opus et animée par les Chevaliers de Notre-Dame.

La comtesse Thérèse Leclerc de Hauteclocque ,récemment décédée, était la caution de l’AFCE, l’association de financement de l’église romaine dédiée à Mgr de Balaguer.

Le baron Seillière lui-même anime, avec d’autres grands patrons catholiques opusiens ou conservateurs (François Michelin, Jacques Calvet, etc.), l’ANSA, un lobby qui pousse une législation favorable au développement de la Bourse et à la financiarisation de l’économie.

Il a ses entrées au Vatican, assistant même, en 1995, en tête à tête avec Jean-Paul II, à la messe du pape dans sa chapelle privée.

Lors de son discours d’investiture à la présidence du CNPF, le 16 décembre 1997, le baron Seillière a chaudement remercié les deux personnalités qui ont favorisé son élection : le chiraquien François Pinault et l’opusien Claude Bébéar.

Quelle noblesse dans les relations ?

Prenez un mode de gestion collectif, sur la base d’une définition très étendue de la famille, bien à l’image d’un milieu social qui assoit son pouvoir aussi sur la densité et la solidité des réseaux qu’il contrôle. Ces réseaux ne sont pas l’équivalent de lobbies, mais bien l’affirmation d’une noblesse de l’argent. Du reste, les anoblissements, possibles jusqu’au Second Empire (les Wendel devenant de Wendel, et les Seillière barons), mettent bien en évidence ce lent et régulier processus de cooptation qui permet à ce milieu de se revivifier en permanence.

Avant le détail des liens et des « réseaux » d’appartenance, tentons un diagramme rapide de quelques mailles de ce tissu.

Ø Famille Seillière -> liens familiaux avec Wendel -> liens financiers avec les holdings CGIP, Marine Wendel -> SOGEVAL et Lorraine de participations sidérurgiques -> comte de Hautecloque -> Thérèse Leclerc de Hautecloque -> AFCE.

Ø Famille Seillière -> liens historique avec Opus Dei -> ANSA -> élection CNPF -> MEDEF

Ø ANSA -> IFRI -> Le Siècle -> Fondation concorde -> CAC40 -> Groupe Bilderberg

Ø Opus Dei -> AFEP -> Francois Pinault -> jacques Chirac -> gouvernement

Ø AFEP -> Claude Bébéar (AXA), LVMH, Lafarge, Promodes, Didier Pineau Valencienne -> IFRI -> Grandes entreprises françaises, européennes et américaines.-> Groupe Bilderberg

Vous pourriez tisser d’autres liens, ce réseau étant totalement maillé. Regardons ces différents groupes, d’un peu plus près...

Familles ...

Wendel : Dans la mémoire collective, le nom, chargé d’Histoire, rime, avec le Comité des forges, les 200 familles, les hauts fourneaux lorrains ou la régence de la Banque de France.

Aujourd’hui, les quelques 1 600 sont invités à assister à l’assemblée du holding familial puis à un grand cocktail.

Il y aura là les représentants de lignées parmi les plus illustres de France comme les Montaigu, La Panouse, La Rochefoucauld, les Mitry, les Montalembert, les de Broglie, les Polignac ou encore les Noailles.

Plusieurs personnalités sont également attendues, tels Yves Guéna, Françoise de Panafieu, Hubert Leclerc de Hauteclocque, Jean François- Poncet, Josselin de Rohan et, bien sûr, le chef de maison, Ernest-Antoine Seillière, patron du Medef.

EAS va créer alors la Compagnie générale d’industrie et de participations (CGIP). La maison Wendel rebaptisée Wendel Investissement en 2002, est le navire amiral qui gère les actifs de la famille et est un groupe prospère et l’un des principaux acteurs capitalistes de l’Hexagone.

La dynastie compte aussi des journalistes, à l’instar de Charles Jaigu (Le Point) ou de Laure de Broglie, alias Debreuil (TF1). Mais elle est surtout une formidable pépinière de politiques.

Un millier de descendants et 450 actionnaires familiaux - on y trouve toute l’aristocratie française, d’anciens ministres aussi, Jean François-Poncet, Robert Galley, Yves Guéna, François Missoffe. Réunis anciennement dans deux sociétés familiales :

SLPS : Société lorraine de participations sidérurgiques. présidée par le comte Hubert Leclerc de Hautecloque (le fils du maréchal Leclerc de Hauteclocque).

Sogéval : Présidée par le comte Louis - Amédée de Moustier

Les membres sont désormais rassemblés dans un seul holding de contrôle, la Société lorraine de participations sidérurgiques (SLPS) et ses deux présidents sont aussi actionnaires (bien sûr) de Wendel-Investissement (nouveau nom de Marine-Wendel).

Réseaux d’influence ...

Groupe Bilderberg : Trois groupes, dont l’existence est connue, sauf bien sûr du grand public, mais dont les buts réels et les stratégies sont soigneusement tenus secrets en dépit de quelques fuites, sont les maîtres d’œuvre d’une transformation radicale de la géopolitique mondiale : Le groupe Bilderberg créé en 1954 qui compte 120 participants environ, la commission Trilatérale, qui œuvre depuis 1972 et qui en compte 300, et le CFR (Council on Foreign Relations) composé de 2700 américains, qui a été créé le premier en 1927.

Un personnage central tient un rôle prépondérant dans ces trois organisations. Il s’agit du banquier David Rockefeller, sans conteste l’homme le plus puissant et le plus influent de la planète.

Certains invités sont quasi permanents, les autres changent au fil des ans. Quatre-vingt pour cent environ des participants sont européens, les autres sont américains.

Bien qu’il n’y ait aucun membre officiellement, les participants américains au groupe Bilderberg sont en général des membres du CFR, exclusivement américain, ou de la Trilatérale, qui regroupe les élites de l’Europe, des Etats-Unis et du Japon.

Les membres du Groupe de Bilderberg s’appellent eux-mêmes les "Bilderbergers". Ils sont choisis uniquement par cooptation. Le Groupe de Bilderberg se réunit une fois par an pendant environ 4 jours. Les réunions ont lieu chaque année au printemps dans une ville différente, mais toujours dans des châteaux ou des hôtels luxueux, entourés d’un parc ou situés en pleine nature, et si possible équipés d’un golf. Les réunions sont protégées par plusieurs centaines de policiers, militaires, et membres des services spéciaux du pays d’accueil.

Si la réunion a lieu dans un hôtel, celui-ci est vidé de ses occupants une semaine avant l’arrivée des Bilderbergers. Les invités sont déposés par un ballet d’hélicoptères noirs et par des limousines aux vitres fumées avec la lettre "B" sur le pare-brise.

Les discussions se tiennent à huis clos. Quelques journalistes dévoués à la "pensée unique" peuvent être parfois présents, mais rien ne doit filtrer des discussions.

Il est interdit de prendre des notes ou de faire des déclarations à la presse. Mais quelques photographes arrivent parfois à prendre des photos à l’extérieur, au moment de l’arrivée des invités.

La réunion 2004 du Groupe de Bilderberg s’est déroulée du 3 au 6 Juin (juste avant la réunion du G8) à Stresa dans le nord de l’Italie près de la frontière suisse, dans un palace sur les rives du Lac Majeur, le "Grand Hotel des Iles Borromées".

En 2003, la réunion avait eu lieu en France du 15 au 18 Mai, au château de Versailles qui avait été fermé au public pendant une semaine. Parmi les plus surprenants : VGE, Fritz Bolkenstein,...

Opus Dei : Fondée à Madrid en 1928 par un jeune prêtre, Josemaria Escriva de Balaguer, cette « Oeuvre de Dieu » ressemble quant à son but _ sanctifier le travail de tous les jours _ aux mouvements d’Action catholique qui voient le jour en France et en Belgique à la même époque.

Née dans les années précédant la guerre civile espagnole, l’Opus Dei reste fortement marquée par ce contexte, ce qui explique son attachement inconditionnel à l’appareil ecclésiastique préconciliaire, sa haine obsessionnelle du communisme et son goût immodéré pour la clandestinité.

Le mouvement cultive le secret depuis ses origines. Dans les constitutions (secrètes) rédigées en 1950, l’article 191 précise : « Que les membres numéraires et surnuméraires sachent bien qu’ils devront toujours observer un silence prudent quant aux noms des autres associés ; et qu’ils ne devront jamais révéler à quiconque qu’ils appartiennent eux-mêmes à l’Opus Dei. » Lorsque les constitutions furent connues .

Devant les critiques répétées, de nouveaux statuts furent rédigés en 1982 où on peut lire (article 89) : « Les fidèles de la Prélature ne participeront pas collectivement aux manifestations publiques de culte comme les processions, sans pour autant cacher qu’ils appartiennent à la Prélature. »

Prête-noms et sociétés écrans MALGRÉ cette apparente concession à la transparence, l’Opus continue de pratiquer le secret, d’utiliser prête-noms et sociétés écrans, sous prétexte d’« humilité collective » et d’« efficacité apostolique » ! « Parce qu’il se refuse à toute transparence, l’Opus Dei excite la curiosité et l’hostilité, suscitant même quelquefois des fantasmes de complot. »

Nombreux sont ceux qui sont donnés comme membres ou sympathisants. M. Raymond Barre a témoigné au procès de béatification d’Escriva de Balaguer, attestant les « signes de sainteté » du fondateur de l’oeuvre.

Dans l’entourage de M. Philippe de Villiers, on désigne Mme Christine Boutin, secrétaire national du CDS et député des Yvelines, le prince Michel Poniatowski, ancien ministre de l’intérieur, et Mme Françoise Seillier, coordinatrice des très réactionnaires associations familiales européennes.

Dans le monde des affaires, on cite les noms de ceux qui ont donné des conférences au Centre Garnelles de l’Opus, à Paris : M. Claude Bébéar, le patron du groupe des assurances AXA, M. Michel Albert, patron des assurances AGF, M. Didier Pineau-Valencienne...

Associations et clubs d’échange

AFEP : Association française des entreprises privées. Rassemble près de soixante-dix présidents de grandes entreprises, sociétés d’assurances, banques privées.

Parmi tout ce gratin s’affichent François Pinault, ami de Jacques Chirac, Claude Bébéar (AXA), David de Rothschild, Bernard Arnault (LVMH), Paul-Louis Halley (Promodes), Vincent Bolloré et d’autres. cette association est l’exemple même de la gouvernance d’entreprises.

Pouvoir politique et infiltration par copinage sont les moyens habituels de cette association dont le thème dévoilé est la mobilisation des PME.

Les principaux présidents ont été Ambroise Roux (ancien PDG de la Compagnie générale d’électricité), Bertrand COLLOMB, PDG du Groupe Lafarge (président 2002), Didier Pineau-Valencienne président d’honneur de Schneider Electric.

L’IFRI : (Institut Français des Relations Internationales) est l’un des 3 "think tanks" les plus influents en France, avec "Le Siècle" et la "Fondation Concorde".

Comme son nom l’indique, l’activité de l’IFRI est orientée vers la politique internationale, ce qui inclut des questions comme l’économie, la mondialisation, ou les méthodes de "gouvernance". L’IFRI rassemble des personnalités politiques de droite et de gauche, des patrons de grandes entreprises, et quelques universitaires.

En plus des adhésions de ses membres, l’IFRI est financée par les dons des plus grandes entreprises françaises et de quelques entreprises européennes et américaines. La liste de ces entreprises est impressionnante. On y retrouve presque toutes les sociétés du CAC 40.

Fondation Concorde : Fondée en 1997 par l’économiste Michel Rousseau, et parrainée par Jerôme Monod, conseiller politique de Jacques Chirac, la Fondation Concorde est le think thank le plus proche de l’actuel Elysée.

Ses membres actifs sont régulièrement invités à dîner par le président, des occasions pour apporter leurs conseils et faire part de leurs réflexions directement au chef de l’Etat. Principaux membres :Fondateur - Michel Rousseau, économiste, Parrain - Jerome Monod, conseiller politique de Jacques Chirac. Autres membres - Guillaume Sarkozy, patron des Tissages de Picardie, numéro 2 du Medef - Didier Salavert, PDG de Finatech - Yvon Jacob, PDG de Legris Industrie.

Le Siècle : "Le Siècle" est un "club de réflexion" qui réunit les membres les plus puissants et influents de la classe dirigeante française. On y retrouve des politiciens de droite et de gauche, les patrons des plus grandes entreprises françaises, des journalistes de premier plan dans les médias qui "font l’opinion", et quelques universitaires.

Le Siècle compte un peu plus de 500 membres choisis par cooptation, auxquels s’ajoutent 200 invités renouvelés chaque année. Une fois par mois, les membres du Siècle se réunissent au très sélect Automobile Club de France, place de la Concorde. De 20h à 21h, un apéritif permet de choisir librement ses interlocuteurs. A 21 heure vient l’heure du dîner. Les convives sont placés par groupes de 7 ou 8 autour d’un chef de table qui veille à organiser le débat et à éviter les apartés. Le repas se termine à 22h45. Ceux qui le souhaitent peuvent prolonger la soirée au bar.

Sur Canal Plus, les "Guignols de l’info" ont fait allusion au Siècle, avec une séquence où une organisation nommée "Le Spectre" gouverne secrètement la France. Dans une mise en scène à la manière de James Bond - "Octopussy" ou de la série TV "Le Prisonnier", on y voit des personnalités médiatiques et politiques obéir servilement aux ordres du "n°1" de l’organisation, incarné par la marionnette d’Ernest Antoine Seillière. Quelques membres :

Philippe Jaffré : Frère de Jérôme Jaffré, administrateur de la Sofres. Il fut, avec Jacques Friedmann, l’un des principaux artisans des privatisations de 1987. Connu du grand public à cause de la fabuleuse indemnité de départ qu’il empocha en stock options. Il fut également administrateur de nombreuses sociétés dont la Banco Ambrosiano (la banque impliquée dans le scandale de la Loge P2 en Italie)

Bertrand Collomb : Pdg du groupe Lafarge, administrateur de diverses sociétés dont Unilever, Canadian Imperial Bank of Commerce, Crédit commercial de France (CCF), et Crédit local de France. Membre du World Economic Forum de Davos et du groupe bilderberg. Il est aussi membre d’Entreprise et Cité, un autre "club de réflexion" qui rassemble des grands patrons français.

André Lévy-Lang : Administrateur de diverses sociétés dont Athena, Schlumberger, les AGF. Il a été mis en examen, en 1995, dans l’affaire des Ciments français et s’est maintenu grâce au soutien de Claude Bébéar (également membre et fondateur de Entreprise et Cité). Président de la Commission des finances du CNPF (ou MEDEF) de 1988 à 1997. Président de l’Association des amis français du Groupe de Bilderberg.

Michel Pébereau : Président de la BNP. Administrateur de diverses sociétés dont Lafarge, Saint-Gobain, UAP, et les Galeries Lafayette. Ancien membre de la Commission économique du MEDEF (l’organisation des patrons français). Egalement membre d’Entreprise et Cité.

Dsk, Alain Minc, Martine Aubry, PPDA,...

Syndicats et organisations

ANSA : L’Association Nationale des Sociétés par Actions a été créée en 1930 pour la défense des intérêts des sociétés et de leurs actionnaires et regroupe :

 Des sociétés françaises industrielles et commerciales cotées et non cotées.
 Des membres associés intéressés par ses travaux (ex. cabinets conseils, sociétés étrangères, universités, collectivités locales, etc.).

L’association a pour objet :

 D’étudier toutes questions intéressant directement ou indirectement la constitution et le fonctionnement des sociétés par actions.
 De rechercher et d’appliquer tous moyens propres à développer leur prospérité et leurs facilités d’existence.
 D’assurer, par tous moyens, la défense des intérêts économiques, financiers et moraux, tant desdites sociétés que de leurs actionnaires.
 D’étudier et préparer tous documents pouvant servir aux modifications de la législation en vigueur.
 De créer ou d’aider toutes publications pouvant être utiles à l’A.N.S.A. et au développement de son action.
 D’organiser tout office de renseignements pour le public et de participer au fonctionnement d’offices pouvant exister.

CNPF : Successeur de la Confédération générale du patronat français (CGPF). Le CNPF, créé en 1946, attaquera l’Etat en justice et récupérera finalement l’immeuble en 1950. Création de l’Unedic, en 1958, ou de l’Association des régimes de retraites complémentaires (Arrco), en 1961. Les écrivains Maurice Clavel et Marguerite Duras l’occupèrent-ils en 1966 pour protester contre « l’hégémonie du patronat dans la société ».

Le 14 juin 1966, Paul Huvelin, PDG de Kléber-Colombes, succède à Georges Villiers. Il poursuit la politique de contractualisation, mais, pris de cours par Mai 1968, il signe à contrecoeur les accords de Grenelle. Fin 1972, François Ceyrac prend les rênes du CNPF. Le 1er mai 1979, la façade de l’immeuble est mitraillée par un commando d’Action directe. Après la victoire de François Mitterrand, en 1981, le CNPF élit à sa tête Yvon Gattaz, le consensuel PDG de Radiall. Celui-ci mène la rébellion contre le gouvernement, avec comme point culminant les Etats généraux des entreprises au service de la nation, à Villepinte, en décembre 1982. Deux ans plus tard, alors que se négocie une énième réforme de l’assurance-chômage, il a la surprise d’apercevoir son propre fils dans la foule des manifestants qui crient « Gattaz, des sous » sous ses fenêtres. Fin 1986, le patron d’Unilever-France, François Perigot, succède à Yvon Gattaz. Il développe la politique internationale du CNPF. En 1994, c’est au tour du PDG de Pechiney, Jean Gandois, d’être élu à la tête du CNPF. En octore 1997, il est remplacé par Ernest-Antoine Seillière, PDG de Marine-Wendel, qui transforme le vieux CNPF en Medef, lance en 2000 la refondation sociale.

MEDEF : MouvemEnt Des Entreprises de France. Crée en 1998 par EAS. Tout l’historique du MEDEF sur :

 site MEDEF

CGIP : Compagnie Générale d’Industrie et de Participations. Holding crée en 1974. En 2002 fusion de CGIP et Marine-Wendel.

Marine-Wendel : Holding familial qui devient Wendel investissements après l’absorption de CGIP, dont le but est d’investir dans des sociétés non cotées, réalisant au moins 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, et de les accompagner à moyen-long terme. Il met en application cette formule par le biais de cessions de ses participations dans les sociétés cotées et d’un recentrage sur les sociétés non cotées (70% des actifs). Parmi les détentions de titres, citons :

Aujourd’hui Services : Editis (détenu à 100% ; 2e groupe d’édition français), Bureau Veritas (détenu à 99,9% ; certification et contrôle) Neuf Télécom (opérateur télécoms) et Cap Gemini (2,4% - conseil en management).

Note : Editis est provenu originellement de la revente de 60% de l’ancienne Vivendi Universal Publishing Industrie : Legrand (un des leaders mondiaux des produits et systèmes Whepour installations électriques),Wheelabraor Allevard (n° 1 mondial de la grenaille abrasive avec plus de 40% de parts de marché) Orange-Nassau (énergie et immobilier) et Valeo (9,9%). Santé : Stallergènes (traitement des allergies par immunothérapie) et BioMérieux.

Info sur le groupe :

 site wendel-investissement

Mais il y a eu aussi...

SAirGroup, maison mère de Swissair pour le regroupement des compagnies françaises AOM, Air Liberté et Air Littoral. Trader.com (n° 1 mondial des annonces classées multimédia) Compagnie Financière de la Trinité (capital-développement) et Simfor (société de portefeuille).

A présent que le cadre est posé, jetons un œil sur l’homme lui-même, sa vie, son œuvre ....

Quelle noblesse dans la direction d’entreprise ?

Trader.com

Comment se tirer une balle dans le pied...

2001 - Trader.com a raté sa cotation en Bourse et a enregistré une perte nette de 884,2 millions de francs en 2000.

Le retour de manivelle pour celui qui avait réussi à imposer à l’historique famille de Wendel l’abandon d’une grande partie de la sidérurgie. " Imaginez le choc : les Wendel, depuis plus d’un siècle, n’avaient jamais fait que des millions de tonnes d’acier. J’ai dû convaincre mes actionnaires que l’heure était venue d’investir dans du " rien ", dans l’inexistant et l’indescriptible que sont les programmes informatiques ", expliquait le baron.

Le piège du « rien » vient de se refermer.

La présence dans le capital d’investisseurs anglo-saxons de Warburg et Templeton. Ernest-Antoine Seillière est coincé par les célèbres fonds de pension qui lui demandent des comptes sur ses investissements et surtout sur leur rentabilité. Pour s’en sortir, le baron taillera dans le vif.

Aujourd’hui la famille risque fort de retrouver des vieux réflexes : il faut payer au comptant.

Warburg et Templeton

Les fonds de pension : quand on aime il faut assumer...

La banque d’affaire britannique Warburg Dillon Read (division de UBS AG, banque suisse) et la société Templeton Global Investors Inc., spécialisées dans la gestion des fonds de pension américains et anglais, avaient des parts dans CGIP, puis dans Marine-Wendel. Ces actionnaires ne plaisantent pas avec les résultats des entreprises et ont poussé EAS à liquider une partie des activités de CGIP en son temps. Le « dégraissage » fait partie des « bons signes » adressés à ces gestionnaires de fonds de pension.

En ce qui les concerne, voilà un document intéressant :

Une série de documents, les minutes des rencontres secrètes du comité LOTIS « Liberalization of Trade in Services », obtenues par le programme de télévision de la BBC Newsnight et par l’organisation CorpWatch, sont l’enregistrement de 14 rencontres secrètes, d’avril 1999 à février 2001, entre le responsable britannique des négociations commerciales sur les services, la Banque d’Angleterre et les dirigeants du monde des affaires américano-européens. Parmi ceux qui ont siégé dans LOTIS on trouve Peter Sutherland, le directeur international de la banque d’investissement Goldman Sachs et ex-directeur général de l’OMC.

LOTIS est présidé par l’Honorable Lord Brittan of Spennithome, qui, en tant que Leon Brittan à présidé la Commission européenne. Il est actuellement le vice-président de la banque d’affaires international UBS Warburg Dillon Read. On trouve aussi parmi les membres de LOTIS les dirigeants européens de géants industriels comme Prudential Corporations, PriceWaterhouseCoopers, et Morgan Stanley.

LOTIS est une excroissance des « British Invisbles », plus connu formellement sous le nom de Groupe de Londres des Services financiers internationaux. Ils recevaient souvent la visite d’invités membres de l’équipe de négociations de la Commission européenne.

Les minutes indiquent que les représentants officiels des gouvernements et de l’Union européenne, partageaient avec les dirigeants financiers des documents confidentiels au sujet des négociations en cours et révélaient les positions de l’Union européenne, des américains et des pays en développement. Durant la réunion du 22 février de cette année, le négociateur britannique en chef de l’Accord sur le Commerce des services (AGCS) a fait référence au rapport de la Commission européenne sur les régulations industrielles qui circulait de manière confidentielle entre les membres de LOTIS afin qu’ils puissent le commenter et l’amender.

Je vous conseille de jeter un œil sur l’article suivant :

 site Quebec.indymedia

Celui-ci nous indique les liens :

UNICE -> Thierry Breton -> Aspen Institute -> Warburg.

Valeo

On prend, on essore , on délocalise et on garde un souvenir...

2001 : Valéo, la CGIP l’a racheté comme placement financier au patrond’Olivetti,deBenedetti,etyadéjà supprimé des emplois par centaines.

Aujourd’hui, Valéo est menacé à l’échelle du monde d’un plan massif delicenciements, avec déjà des centaines de licenciements annoncés. Et à propos du même Valéo, toute la presse économique a révélé que le seul but de Seillière et de la famille de Wendel était d’arriver à faire un plan de licenciements suffisamment crédible pour la Bourse afin de revendre à bon prix les 20 % d’actions quileclassent comme actionnaire majoritaire.

En clair, lessalariés de Valéo vont se faire jeter à la rue et risquer de tomber dans la misère pour permettre à la famille du baron de voir fructifier les milliards qu’elle avait placés dans l’affaire il y a seulement quelquesannées.

30 avril 2001 : Ernest-Antoine Seillière, patron du MEDEF et PDG de la CGIP principal actionnaire avec 20,1 % de Valeo (la Caisse des dépôts et consignations en second), avait annoncé la couleur en fixant la priorité d’une revalorisation boursière pour Valeo.

Autre objectif, distribuer 30 % du résultat net 2000 en dividendes.

Le chiffre d’affaires de Valeo a progressé de 18 % en l’an 2000 avec un résultat net global de 368 millions d’euros et des provisions accumulées de 1 300 millions d’euros. Le PDG a pris prétexte de récentes pertes financières dans la seule activité Syléa pour décider de la fermeture.

Dans le même temps, les délocalisations de Valeo à l’étranger se multiplient.

Une importante usine effectuant les mêmes productions qu’à Cahors et Vire ouvre au Maroc, à Bouznika.

Il y a de quoi s’interroger sur ces pertes financières, quand déjà le 28 septembre dernier, un communiqué officiel de Sylea précisait que les résultats financiers en baisse " s’expliquent par des provisions exceptionnelles nécessaires au redéploiement industriel afin de répondre aux améliorations de compétitivité ".

Vendredi dernier, le cours de l’action Valeo affichait 51,05 euros. En hausse.

Fortel (ancien nom de Squadran)

Comme un mauvais choix devient un boulet...

L’un des deux titulaires d’une licence de boucle de locale radio nationale (BLR), allait connaître une déconvenue importante.

L’un de ses principaux bailleurs de fonds, le cablo-opérateur UPC, qui détenait, via Priority Wireless, 47,5% du groupe, se retirerait des affaires en raison de difficultés financières.

UPC qui possédait 5 licences de BLR en Europe avait déjà renoncé au mois de janvier à déployer ses activités de BLR en Suisse où il disposait d’une licence. Fortel, détenue également à 47,5% par Marine Wendel, la holding d’Ernest Antoine Seillère, et à 5% par Sogetec (groupe NRJ), se retrouve donc dans une situation embarrassante, notamment au point de vue technique, puisqu’UPC était son bras armé en matière d’infrastructures. Le groupe hollandais avait notamment déjà une expérience de boucle locale radio en Norvège et avait conduit quelques essais en France grâce à Médiasréseaux.

Ensuite, NRJ s’étant retiré de Fortel, Marine-Wendel avait indemnisé NRJ à hauteur de 125 millions.

Finalement Squadran a été absorbé par LDCom, la filiale du groupe de négoce du patron d’Adidas, Robert Louis Dreyfus. Note annexe - 2001 :

Robert Louis Dreyfus -> Adidas -> bernard Tapie -> Crédit Lyonnais -> Nos impots

C’est la vieille affaire Adidas, rachetée en 1990 par Tapie, dont la revente a généré de confortables plus-values : 2,5 milliards de francs pour Robert Louis-Dreyfus et 2 milliards pour le Crédit Lyonnais, sous réserve d’inventaire.

Le groupe Tapie s’était contenté de 240 millions.

Pour une fois floué par plus malin que lui, Tapie avait initié plusieurs procédures civiles permettant de poursuivre le Crédit Lyonnais et le CDR (l’organisme public qui a hérité de tous les contentieux de la banque), qu’il accuse de l’avoir spolié de sa propre plus-value : chargé en 1992 de trouver un repreneur, au moment où Tapie devenait ministre de la Ville, le Lyonnais avait mis en place un système de portage dans des paradis fiscaux pour dissimuler le fait qu’il rachetait lui-même Adidas, avant de céder le tout à Robert Louis-Dreyfus.

Louis-Dreyfus a donné un sacré coup de pouce à Tapie en témoignant devant huissier (dans le cadre d’une sommation interpellative, susceptible d’être produite en justice) en mai 1999.

L’actuel président y expliquait que le Lyonnais a empoché « bien plus de 1,2 milliards » lors de l’introduction en Bourse d’Adidas, contrairement aux dires de la banque.

Le retour de Bernard Tapie à l’OM se double, sur le terrain judiciaire, d’une empoignade finale contre le Crédit Lyonnais sur l’affaire Adidas.

Avec, dans les deux cas, la complicité de Robert Louis-Dreyfus, repreneur successif de la marque à trois bandes et du club de foot. Louis-Dreyfus doit à Tapie d’avoir réalisé le meilleur coup financier de sa carrière, à l’occasion du rachat et de la revente d’Adidas, sans bourse délier (tout a été financé par le Crédit Lyonnais), sans verser un centime d’impôt sur les plus-values (sa cagnotte est en Suisse) et en profitant du redressement commencé sous Tapie (délocalisation en Asie, recrutement de Madonna...).

En retour, Louis-Dreyfus, c’est le moins qu’il pouvait faire, soutient Tapie dans sa guérilla judiciaire contre le Lyonnais.

Cap Gemini

Désengagement sur la pointe des pieds ...

Créé en 1967, Cap Gemini est un groupe de services informatiques qui se situe aujourd’hui au premier rang en Europe et au cinquième dans le monde.

2000 : Fusion avec la branche Conseil du groupe américain Ernst & Young lui permet d’acquérir une dimension mondiale et de se placer parmi les cinq premiers groupes mondiaux de conseil en management et de services informatiques.

2001 : Cap Gemini réduit ses objectifs et prévoit de supprimer 2700 emplois

2003 : Toujours contrôlé par la CGIP d’Ernest-Antoine Seillière (13%), le groupe de Serge Kampf ne fait plus que 18% de ses ventes en France (contre 32% pour l’Amérique du Nord).

2004 : Cap gemini avale Transiciel pour renforcer Sogeti, sa branche informatique, dédiée aux services de proximité.

Aujourd’hui : Wendel est actionnaire de Cap Gemini à hauteur de 2,4% environ. L’autre actionnaire est Serge Kempf et le directeur Pierre Danon. EAS se désengage petit à petit.

AOM-AirLib - SAirGroup

La beauté de la libéralisation, eas connaît ...

En quittant aussi AOM-Air Liberté ou en présentant les résultats vacillants de la CGIP, il laisse comme un goût de désordre pour le champion français de l’idéologie entreprenariale. Les pertes financières du groupe aérien sont lourdes, de l’ordre de 3 milliards de francs.

Mais, plus encore, les 7 000 salariés remerciés par Ernest Antoine Seillière vont lui faire perdre de sa superbe.

On relèvera enfin que la révélation du gouffre financier de SAirGroup sonne le glas de ce qui prétendait devenir le deuxième pôle aérien français, fort de 7 000 salariés et en concurrence directe avec Air France.

Conséquence de la politique de déréglementation du trafic aérien initiée par les autorités européennes avec l’accord des États membres, l’ouverture du ciel européen à la concurrence s’est surtout traduite par quelque 40 000 suppressions d’emploi, ces dix dernières années, sur le Vieux Continent et des dérives tarifaires.

Pour la France, alors qu’une compagnie aérienne nationale assurait à elle seule le trafic domestique, l’arrivée de concurrents étrangers a surtout provoqué d’énormes dysfonctionnements et créé des doublons sur plusieurs lignes. Ce qui contrairement aux vertus annoncées de la libéralisation n’a nullement profité aux compagnies, puisque déjà, en 1996, quelques mois après l’ouverture à la concurrence de toutes les lignes métropolitaines, Air Liberté déposait son bilan essoufflé par une situation financière catastrophique.

Si le gouvernement et Air France se désintéressent du sort des salariés d’Air Liberté, AOM et Air Littoral, le ciel français peut encore se couvrir avec des conséquences dramatiques non seulement pour l’emploi mais également pour la sécurité des passagers, car la libéralisation risque fort de se traduire comme aux États-Unis par l’arrivée sur certaines lignes de concurrents étrangers peu regardants sur l’état des appareils.

Legrand

EAS : Champion de l’identité française ...

La réalité objective n’empêche pas Le Monde, qu’on a connu plus ironique vis-à-vis de Seillière à l’époque de la chute d’Air Liberté, se joigne au chœur des naïfs : « Seillière semble avoir un penchant pour les sociétés qui cherchent à sauvegarder leur identité française ». Cela pour évoquer son intervention dans Legrand (matériel électrique, racheté à 37,5% à Schneider 2002, mais en association avec un fonds américain).

Wendel Investissement, la société holding d’Ernest Antoine Seillière, président du MEDEF, s’est portée acquéreur de l’entreprise Legrand, leader mondial de l’équipement électrique dont le siège social est à Limoges en France.

En janvier 2001, Schneider avait lancé une OPA sur Legrand, mais après de nombreuses péripéties, cette concentration avait été finalement refusée par la Commission européenne pour éviter un abus de position dominante sur le marché de l’équipement électrique.

La dépense d’investissement financier représentera quand même plus de 650 millions d’euros pour Wendel.

Il s’est associé au fonds d’investissement américain KKR, un "raider" célèbre pour acheter de grands groupes (comme Nabisco) et les revendre plus cher, par morceaux.

Wendel et KKR espèrent que le cours de l’action Legrand remontera et doublera en 5 ans pour rentabiliser leur investissement. Mais actuellement, Wendel n’a pas une situation financière brillante avec un endettement de 1390 millions d’euros et une perte nette de 313 millions au premier semestre 2002 du fait de la dépréciation (-76% depuis le début de l’année) de l’action Cap Gemini, une société de service informatique dont il détient 12 % du capital.

Le 22.10.2002, la Cour de justice européenne de Luxembourg casse la décision de la Commission européenne qui obligeait Schneider à revendre Legrand. Schneider devait choisir avant le 10 décembre. Finalement, il renonce à remettre en cause la revente à Wendel.

Bio-Mérieux

EAS : Champion de l’achat et de la revente...

1989 : entrée de CGIP dans Biomérieux (Alain Mérieux était administrateur de Wendel).

1994 : un consortium industriel mené par Alain Mérieux (qui s’est séparé de Rhône-Poulenc), regroupant les familles Mérieux et Dassault ainsi que la CGIP, prend 50 % de Transgène

2000 : Alliance Pierre Fabre - Biomérieux

2001 : divorce fabre mérieux en décembre.

2004 : Possédant 30% du capital, Wendel opère une cession de 100% des titres, soit un produit de 344 millions d’euros. Wendel aura récupéré 414 Millions d’euros sur cette opération.

Aujourd’hui : Wendel ne tient que 3% des parts de biomérieux. Biomérieux est associé aujourd’hui avec : Affymetrix (USA), Cepheid (USA) et ITI (Canada).

Note annexe :

Alain Mérieux et le sang contaminé Charles Mérieux a toujours été engagé à droite, proche de De Gaulle, puis soutien indéfectible du RPR. Son fils, Alain, est d’ailleurs un dirigeant local du RPR. Il a été vice-président du conseil régional Rhône-Alpes, bras droit de Millon jusqu’en 1998.

Charles Mérieux était d’abord un industriel, qui a fait sa fortune en vendant des vaccins. Son humanisme a surtout consisté à profiter de toutes les opportunités, toutes les épidémies, sous toutes les latitudes, pour agrandir son affaire. Il a su également profiter des campagnes nationales de vaccination, financées par l’Etat, pour s’imposer.

Dans les années 60, ses affaires ont explosé avec une épidémie de fièvre aphteuse en Iran puis en Argentine. Mérieux a amélioré le vaccin contre la rage dont il a vendu des millions de doses en Amérique latine.

En 1975, Charles Mérieux s’est fait connaître mondialement en industrialisant en urgence et en un temps record la production d’un vaccin contre la méningite A. La vaccination de 90 millions de personnes en quelques mois a enrayé l’épidémie qui ravageait le Brésil.

Mais l’humaniste Mérieux n’a pas été jusqu’à vendre ses vaccins à prix coûtant. Sa fortune s’est accrue en même temps que sa réputation.

Plus récemment, Mérieux a trouvé un nouveau filon : l’humanitaire.

Mais si le geste semble humanitaire, les doses de vaccins n’ont été fournies ni gracieusement ni à prix coûtant.

Lors du scandale du sang contaminé (1991), l’institut Mérieux a été très brièvement mis en cause par la presse pour avoir continué à commercialiser volontairement pendant quelques mois un produit insuffisamment chauffé et donc dangereux.

En quelques jours, plus aucun article n’a fait allusion à cela et ni Alain Mérieux ni aucun autre dirigeant de la société n’a jamais été mis en examen. Les très hautes protections ont sans doute été bien utiles.

Alors que la France, face aux ravages de l’épidémie de sida, avait décidé en octobre 1985 de ne plus rembourser les produits sanguins non chauffés (réduisant ainsi à néant leur utilisation), les laboratoires Mérieux ont, eux, continué à les écouler dans un certain nombre de pays. En Grèce, Syrie, Egypte, Afrique noire, Maghreb... plusieurs milliers d’hémophiles, soignés à l’aide de ces lots, auraient ainsi été contaminés par le sida et/ou les hépatites.

Mérieux n’a, en outre, jamais demandé le rappel des produits non chauffés exportés..

(à suivre...)

http://e-torpedo.net