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En mémoire de Maurice Audin

par Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais

Publie le lundi 16 juin 2014 par Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais - Open-Publishing

C’est il y a exactement 57 ans dans une Algérie confrontée à la violence coloniale, que commença le martyre de Maurice Audin .

Rappelons son histoire, rappelons son engagement, rappelons qu’il était communiste dans un pays colonisé conduit avec une main de fer et dirigé par ceux qui deviendront des fascistes et des putschistes 16 ans avant Pinochet.

Nous honorons Maurice Audin, notre camarade assassiné comme des milliers d’autres.

Dans la nuit du 10 au 11 juin 1957, le jeune militant communiste algérien, Maurice Audin était kidnappé par des parachutistes, à son domicile situé à Alger. Il fut emmené puis torturé pendant 10 jours au centre de tri et de transit d’El Biar. Le 21 juin, il était froidement assassiné (selon le témoignage du bourreau Aussaresses) à coups de poignard par l’aide de camp de Massu, le sous-lieutenant Gérard Garcet.

Maurice Audin était un brillant chercheur en mathématiques à la Faculté d’Alger. Il avait 25 ans et était père de trois enfants.

Maurice Audin, était adhérent du Parti Communiste Algérien depuis 1951, il y animait activement sa cellule avec les luttes syndicales et politiques. Ayant de solides convictions idéologiques et un profond engagement communiste donc anticolonialiste, il fût amené naturellement à rejoindre la cause des insurgés, et à s’engager complétement dans la lutte du peuple algérien pour l’indépendance et la libération nationale.

Ce combat pour la liberté d’un peuple était la première phase pour abolir les discriminations raciales et religieuses, mais aussi pour supprimer l’exploitation d’une classe majoritaire spoliée depuis un siècle et soumise à la domination d’une classe minoritaire protégée depuis un siècle par l’Armée coloniale française...

Discriminations, oppression, répressions, spoliation, exploitation sont les conséquences violentes subies par le peuple d’une nation colonisée par une nation colonisatrice.

Comme ce fut le sort de milliers d’autres patriotes enlevés en 1957 et torturés à mort par l’armée coloniale durant la « Bataille d’Alger », le corps de Maurice Audin n’a jamais été retrouvé, mais par respect pour son engagement, le gouvernement du FLN donna son nom à une place située au cœur de la capitale algérienne.

Quant à la France, même si François Hollande s’est exprimé sur ce sujet, et même si Jacques Duclos avait posé cette question à l’Assemblée Nationale « qui a tué Maurice Audin ? », elle n’a jamais répondu ni enquêté sur la mort de notre camarade Maurice Audin classée « Secret Défense » Pour ne pas mettre la Grande Muette devant ses grandes responsabilités, durant cette période sombre de l’histoire de la colonisation française. C’est aussi un choix électoraliste de ne pas remuer cette période.

Gloire à sa mémoire !

Gloire à son engagement anticolonialiste !

Gloire aux combattants pour la libération de l’Algérie !

Gloire à toutes celles et ceux qui sont tombés, qui ont lutté, qui ont souffert pour une Algérie Libre et Indépendante !

Gloire au Communiste Maurice Audin, tombé en martyr le 21 juin 1957 sous les coups des fascistes/parachutistes/putschistes !

Honte à l’armée coloniale française, dont la répression anti-arabe, douze années après la chute du nazisme, a été soutenue et couverte par un jeune ministre qui allait devenir président vingt-cinq ans plus tard, François Mitterrand !

Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais.