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Lycéens interpellés : la LDH s’insurge

Publie le jeudi 21 avril 2005 par Open-Publishing

La Ligue des droits de l’Homme demande la fin des gardes à vue de 140 lycéens interpellés après l’occupation d’une annexe du ministère de l’Education.

L a Ligue des droits de l’homme (LDH) a demandé jeudi 21 avril "la mise en liberté immédiate de tous les jeunes interpellés" mercredi après l’occupation d’une annexe du ministère de l’Education nationale. Evoquant les interpellations intervenues mercredi et les placements en garde à vue de lycéens, la LDH juge dans un communiqué "l’attitude des pouvoirs publics déraisonnable et disproportionnée". "Procéder à de telles arrestations concernant nombre de mineurs ou de jeunes majeurs, les soumettre à des procédures judiciaires, au risque d’hypothéquer leur avenir, laisser dans l’ignorance leurs parents, tout cela relève d’une démarche autoritaire et méprisante". Elle ajoute "dénoncer le comportement des pouvoirs publics" et "appeler à la mise en liberté immédiate de toutes les personnes interpellées".

"Gardes à vues injustifiées"

Le Snes-FSU, principal syndicat du secondaire, a demandé dans un communiqué que soit mis fin aux "gardes à vues injustifiées" de lycéens. Le syndicat "rappelle qu’il ne cautionne aucun acte de violence". Publicité

Toutefois il "appelle les pouvoirs publics à renoncer à des réactions qui seraient totalement disproportionnées avec les faits incriminés et il demande en conséquence que soit immédiatement mis fin aux gardes à vue injustifiées et que soit évité tout recours à la procédure de comparution immédiate". Mercredi après-midi, 164 jeunes avaient été interpellés, selon la préfecture de police, alors qu’ils occupaient le hall et le toit d’une annexe du ministère de l’Education nationale, à Paris (XVe arr.). 158 ont fait l’objet d’une garde à vue notamment pour destruction ou dégradation de biens publics ou privés, violences à agents de la force publique. Cent quarante jeunes restaient en garde à vue dans des commissariats, jeudi matin, selon la préfecture de police.

"Procédures judiciaires"

"158 jeunes, majoritairement des lycéens, ont fait l’objet mercredi soir, en accord avec le parquet, d’une mesure de garde à vue, notamment pour destruction ou dégradation de biens publics ou privés, violences à agents de la force publique", a-t-on précisé à la préfecture de police. Jeudi matin, "140 se trouvaient encore dans les services d’accueil, de recherche et d’investigation judiciaire (SARIJ) des commissariats de la police urbaine de proximité, où ils faisaient l’objet de procédures judiciaires", selon la même source. La préfecture de police a rappelé que ces jeunes (qui demandent le retrait de la loi Fillon sur l’école) "ont investi les locaux de la direction de l’évaluation et de la prospective de l’Education nationale, boulevard Pasteur, et s’y sont barricadés en utilisant le mobilier et le matériel". "Ils ont jeté sur les forces de l’ordre, depuis les étages, tables, chaises, ordinateurs, matériel de bureau et objets personnels des agents trouvés dans les bureaux. Des extincteurs ont également été vidés sur les forces de l’ordre puis jetés dans leur direction", a insisté la préfecture.

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