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MILITARISATION ET DANGEROSITÉ DE LA SOCIÉTÉ AMÉRICAINE

par POTOMAIL

Publie le mercredi 20 août 2014 par POTOMAIL - Open-Publishing
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Ferguson, Missouri, est une petite ville à forte majorité noire, dont le gouvernement et la police sont à forte majorité blanche. C’est dans cette ville qu’un jeune homme qui n’avait pas d’arme a été abattu par la police, à la manière d’une exécution, dans les rues d’une ville américaine. La victime s’appelle cette fois Michael Brown, 18 ans. Il a été criblé d’une dizaine de balles tirées par un policier . Mais, il n’y a pas qu’à Ferguson que des flics voyous assassinent des gens, et ils ne tuent pas que des Noirs. Les Blancs y ont droit aussi. Pendant la guerre en Irak, la police américaine a assassiné plus de civils américains innocents que les États-Unis n’ont perdu de soldats à la guerre ! Au moins 130 personnes ont été tuées par la police aux États-Unis depuis début 2014 !

La police américaine assassine tant de civils que cela prendrait plusieurs volumes épais pour enregistrer ses atrocités. Les victimes de la police n’ont aucun droit, et dans la grande majorité des cas, les familles des victimes assassinées par la police non plus. L’indemnisation des familles des victimes assassinées par la police est aussi rare que la responsabilité des policiers meurtriers. En Amérique, posséder un insigne de police vous donne le droit de tuer. L’erreur la plus fatale que n’importe quel Américain peut commettre est d’appeler la police. Quoi que la police fasse, elle en subit rarement les conséquences. De ce fait, elle s’est enhardie et elle est devenue plus violente. Toute rencontre avec la police américaine est dangereuse. La police tue beaucoup plus de gens innocents que les criminels ne tuent de policiers. La police est devenue comme Wall Street et le gouvernement fédéral, elle ne sert aucun intérêt public.

La “guerre au terrorisme” a supprimé tout ce qui pouvait encore limiter les pouvoirs de la police. Le gouvernement fédéral a militarisé l’état et la police locale et l’ a équipée comme si c’était une force militaire. Les policiers sont entrainés pour traiter les gens comme potentiellement dangereux et ne prendre aucun risque avec leur vie lorsqu’ils sont confrontés à des citoyens. On leur apprend que poser poliment des questions pour évaluer une situation comporte un danger et qu’ils devraient éviter tout risque pour eux-même en dominant la situation par la force comme le ferait une unité d’infanterie devant un ennemi.

Revendiquer ses droits constitutionnels lors d’une confrontation avec la police, c’est de nos jours le meilleur moyen de rendre fou de rage une brute dont l’autorité se voit remise en question. Le résultat probable, c’est un passage à tabac et une arrestation. La soumission est le meilleur moyen de survivre à une confrontation policière. Quand bien même vous seriez un chirurgien du cerveau ou un ancien haut fonctionnaire, et que le policier aurait tout juste un niveau d’études secondaires. Mais si vous voulez vous en sortir sans dommage corporel et sans inculpations dans votre casier, il faudra vous comporter comme un paysan face à un baron, un comte ou un duc des siècles passés. C’est l’Amérique d’aujourd’hui.

Les scènes d’équipes SWAT portant habits militaires, armes automatiques et masques à gaz, accostant et arrêtant des résidents non armés, ressemblent beaucoup à la prise de contrôle de Boston dans le Massachusetts après l’attentat du marathon de l’année dernière. Décrivant cette répression jeudi, le présentateur de NBC Nightly News Brian Williams a déclaré que la situation faisait penser à un « État policier », ajoutant que les équipes SWAT utilisent les « mêmes tactiques et les mêmes armes que l’on retrouve dans les combats urbains en Irak et en Afghanistan ».

Sous la direction du gouvernement Obama, les forces de police locales ont été équipées avec des milliards de dollars de matériel venant du ministère de la Défense, rendant complètement floue la limite entre la police et l’armée. En l’absence de toute politique visant à régler la crise sociale grandissante aux États-Unis, la répression policière est devenue la « politique urbaine » réelle des deux partis. Les mesures d’austérité imposées par le gouvernement Obama ainsi que les démocrates et les républicains à tous les niveaux de gouvernement (la réduction des bons alimentaires et des allocations chômage de longue durée ainsi que les attaques contre les soins de santé, l’éducation publique et les retraites) n’ont fait qu’exacerber la crise sociale. Entre-temps, la Réserve fédérale inonde les marchés financiers d’argent à taux d’intérêt pratiquement nul et les bénéfices des entreprises, dopés par la baisse des salaires et l’exploitation de plus en plus grande de la classe ouvrière, atteignent de nouveaux records.

La classe dirigeante réagit instinctivement en traitant partout au pays les quartiers ouvriers comme des zones de guerre, habitées par une population hostile qu’il faut réprimer. Les droits démocratiques, dont les garanties contre les fouilles et les confiscations injustifiées et les limitations imposées aux déploiements militaires dans le pays, ont été abolis en pratique. La militarisation de la police aux États-Unis est le revers de la brutale politique menée à l’étranger. Les deux processus découlent de la décrépitude économique du capitalisme américain et de l’arrogance de la classe dirigeante qui espère résoudre sa crise par la violence et le pillage.

La guerre qui est menée est une guerre de classe. Dans cette guerre, la classe ouvrière dans son ensemble est opposée à une aristocratie financière, aux deux grands partis du patronat et aux institutions de l’État qui agissent de plus en plus ouvertement et brutalement comme les gardiens de la richesse privée et du système de profit capitaliste. La militarisation de la police n’est qu’une facette de la construction de l’appareil d’Etat de la répression. Sous prétexte d’une « guerre contre le terrorisme » on détruit tous les droits démocratiques fondamentaux. Le Patriot Act a ouvert la voie à l’espionnage généralisé de chaque Américain par la NSA, le FBI et la CIA, en liaison avec la police locale et d’Etat. Le ministère de la Sécurité intérieure a mis en place une énorme source de financement et une chambre de compensation pour l’accroissement des forces de police dans le pays. Le commandement du Nord a mis en place pour la première fois de l’histoire des Etats-Unis un commandement militaire couvrant les Etats-Unis.

D’après des sources trouvés sur le net par POTOMAIL

http://2ccr.unblog.fr/2014/08/20/militarisation-de-la-societe-americaine/

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