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Santé. Des communes créent leurs « mutuelles de village »

Publie le jeudi 11 septembre 2014 par Open-Publishing
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Faute d’argent, certains Français renoncent à se soigner. Des municipalités prennent le taureau par les cornes et lancent des mutuelles communales. Comme à Étel, dans le Morbihan.

Étel, commune littorale de 2 200 âmes, joue les pionnières. Comme Caumont-sur-Durance (Vaucluse) et une dizaine d’autres municipalités, elle veut aider ses administrés qui peinent à régler leurs dépenses de santé. Étel et les autres mettent le doigt là où ça fait mal : le coût d’une complémentaire santé n’est pas à la portée de toutes les bourses.
Des maires, épaulés par leur centre d’action sociale (CCAS) ont donc décidé de créer leur « mutuelle de village ». Le principe est simple : la commune négocie un tarif de groupe, au nom des habitants.

Du fiable, du stable et durable
« Nous n’avons qu’un objectif, faciliter la vie de nos administrés, assure le maire, Guy Hercend. Des retraités, en majorité. Nous voulons qu’ils profitent de tarifs préférentiels. Le fait d’enregistrer un nombre important de demandes doit permettre d’obtenir des prestations intéressantes, à couverture égale, auprès des mutuelles et assureurs que nous sollicitons. »

Quatre organismes sont déjà sur les rangs. « Nous choisirons la meilleure offre. » Cette mutuelle de village ne sera en place qu’en 2015. Une fois entrée en vigueur la loi sur la généralisation des mutuelles d’entreprises, qui doit entrer en vigueur en janvier (lire ci-contre). Seuls les non-salariés pourront, alors, adhérer aux offres des mutuelles de village.

Tous les foyers d’Etel sont informés par courrier, envoyé ces jours-ci. 165 demandes ont déjà été enregistrées. « Ce n’est qu’un début. On devrait aisément dépasser 10 % de la population. » C’est l’antenne du CCAS qui gère les dossiers, pas la mairie. « Il n’y aura donc aucune surcharge et aucun impôt supplémentaire pour nos concitoyens », rassure Guy Hercend.

Ce qui a mis la puce à l’oreille aux élus Bretons ? « Un reportage dans un journal télévisé, expliquent Sylvie Barrier et Josée Hervé, adjointes au maire. Nous avons pris contact avec Caumont-sur-Durance. Leur projet, le premier en France (lancé en septembre 2013), nous a semblé coller avec Étel. Nous souhaitons proposer du fiable, du durable, un tarif stable, sans augmentation surprise d’une année à l’autre. »

Des communes voisines regardent de près le projet. « Ça ne peut que nous conforter », confie le maire Guy Hercend.

Les complémentaires plus chères

1 300 €. C’est ce qu’ont dépensé, en moyenne, les Français en 2012 pour leur santé. Mais, faute d’argent, 18 % d’entre eux ont déjà renoncé à certains soins. En cause, notamment, les complémentaires santé, dont les tarifs ont grimpé : +7 % en moyenne 2013, +2,5 % en 2014.

Le secteur est confronté à une concurrence exacerbée et les différents gouvernements n’ont cessé de taxer davantage les contrats santé. Pour s’y retrouver, certains assureurs ou mutuelles ont mis en place des systèmes de cloisonnement des tarifs. Fini la solidarité intergénérationnelle : chaque génération paye pour ce qu’elle coûte. Et qui trinque ?

Les personnes âgées, dont les cotisations flambent. Ces mêmes personnes âgées sont par ailleurs exclues de la généralisation de la couverture complémentaire en entreprise, décidée par le gouvernement, et effective en 2016.

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