Accueil > Faire revivre le mouvement ouvrier... et pas "la gauche"

Faire revivre le mouvement ouvrier... et pas "la gauche"

par Charles

Publie le lundi 17 novembre 2014 par Charles - Open-Publishing
7 commentaires

C’est le mouvement ouvrier, et non la gauche, qu’il faut faire revivre

Le caractère anti-ouvrier du gouvernement Hollande n’est plus à démontrer, avec ses cadeaux au patronat et ses attaques contre les travailleurs. Travail, logement, santé, transport, éducation : la vie devient plus dure.

Et il n’y aura pas de consolation, pas même celle de voir les impôts baisser en 2015 car la suppression annoncée de l’impôt sur le revenu pour les ménages de la première tranche ne compensera pas les hausses de taxes et de cotisations programmées. En fin de compte, l’État prendra encore trois milliards supplémentaires dans les poches des classes populaires, et c’est sans compter les hausses attendues des impôts locaux.

Non seulement le gouvernement ne fera rien pour atténuer les conséquences des licenciements, de la précarité et des bas salaires, mais il en rajoute toujours et encore.

La société paye cette politique par un recul matériel mais aussi moral et politique. L’appauvrissement de la société, la pression à la compétition, le fait d’avoir à se battre pour tout, pour trouver un emploi, obtenir une aide ou tout simplement faire valoir ses droits, poussent au chacun-pour-soi, à l’individualisme et à l’intolérance.

C’est aussi le terreau sur lequel les idées du Front national prospèrent. Car en fin de compte, en opposant des pauvres à d’autres pauvres, des travailleurs à d’autres travailleurs du simple fait qu’ils n’ont pas la même origine ou la même religion, le FN ne fait que pousser cette logique plus loin. Cette dégradation morale et politique est grave car elle affaiblit le camp des travailleurs.

La direction du Parti communiste propose de reconstruire une « alternative de gauche » avec les écologistes et les socialistes « frondeurs ». Avec Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent a passé le week-end à supplier ces députés de ne pas s’abstenir mais de voter contre le budget, tout en sachant pertinemment qu’ils ne le feront pas.
C’est une tromperie sur la marchandise. Les travailleurs n’ont pas plus à attendre de cette gauche frondeuse qu’ils n’ont à attendre de Hollande. Faut-il rappeler que, parmi ces députés frondeurs, certains étaient encore ministres il y a quelques mois et qu’avant de s’abstenir, ils ont tout voté des mesures anti-ouvrières de Hollande ?

Les dirigeants du Parti communiste veulent à tout prix se raccrocher au PS, ou à des bouts du PS, dans la perspective des prochaines échéances électorales. Ce genre de combine commence par des illusions et se termine en trahisons. En proposant cela, les dirigeants du PCF ne méritent pas la confiance des travailleurs, à commencer par celle de leurs propres militants.

Dans le passé, avec la même politique, les dirigeants du PC ont permis que leur parti serve de marchepied à un politicien bourgeois comme Mitterrand. Ils l’ont refait avec Jospin puis Hollande. Et il faudrait encore une fois que les militants redonnent du crédit à des gens, les Aubry, Hamon ou Montebourg, dont on peut être sûrs qu’ils ne sont pas dans le camp des travailleurs !

La vie a montré tout ce que cette politique avait de suicidaire pour les travailleurs, à commencer par les militants dévoués à la cause ouvrière.

L’avenir des exploités ne dépend pas de nouvelles combinaisons politiciennes. L’avenir des travailleurs dépend d’eux-mêmes et des combats qu’ils mèneront. L’avenir dépend de leur conscience et de la confiance dans leurs propres forces.

Il faut que les travailleurs se convainquent de la légitimité qu’ils ont à se battre pour leurs intérêts et pour leurs droits y compris et surtout dans cette période de crise. Le matraquage de la bourgeoisie, de ses médias et de ses politiciens cherche à culpabiliser les chômeurs pour le chômage, les fonctionnaires pour le délabrement des services publics et les travailleurs pour le marasme de l’économie.

Mais la crise de l’économie et de la société, c’est l’échec de la gestion des banquiers et de ce grand patronat qui dispose d’un pouvoir absolu sur toute la société. C’est le résultat de l’avidité d’une bourgeoisie prête à mettre en péril toute l’économie pour gagner toujours plus.

Les travailleurs ne décident de rien dans cette économie, ils sont les seuls à qui l’on ne demande jamais leur avis, ni pour savoir ce qu’il faut produire, ni comment et où. Ce n’est pas à eux de payer le prix de la crise.

Il faut que les travailleurs refusent d’être des pions dans ce Monopoly capitaliste et qu’ils reprennent confiance en eux.

Ils portent toute la société sur leurs épaules et ils pourraient la diriger infiniment mieux que les capitalistes ne le font.

Editorial Lutte Ouvrière 17 NOVEMBRE 2014

Messages

  • C’est le mouvement ouvrier, et non la gauche, qu’il faut faire revivre}

    Article représentant un excellent constat de la situation. (UN DE PLUS )

    Bon et maintenant on fait quoi ??
    Dans ce pays en pleine "DROITISATION " la seule chose a faire et de chercher a reconstruire un réel "PARTI DU COMMUNISME " pour donner une alternative aux travailleurs et permettre de mieux cibler LA LUTTE DES CLASSES ;`
    Sans ce parti on voit bien que le monde du travail n’arrive pas a sortir de son handicap et va de renoncement en renoncement quant il ne se laisse pas entrainer
    par les tenant des pires démagogies ( de droite, d’extreme droite, ou de "gôche ")

    • D’accord avec Nocturne. Ne pas se contenter du constat, ne pas se laisser démoraliser par cette période tout en comprenant le recul que vit le mouvement ouvrier, et militer pour construire (avec patience et détermination) les bases d’un parti ouvrier communiste.

      Ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile mais c’est la seule issue pour armer le monde du travail contre les capitalistes et leurs serviteurs politiques.
      Et en chemin, saisir toutes les occasions pour renforcer la conscience de classe, la confiance dans leur force, qui manquent en ce moment aux travailleurs.
      Les occasions, c’est les luttes, grandes ou petites, c’est les discussions dans nos syndicats, dans nos boulots, dans nos quartiers.

  • Voilà ce que m’a dit un membre du PG ( pro-Mélenchon)...
    1/ VALLS veut que le PS change de nom parce qu’il pense que le socialisme est une connerie du 19eme siècle.
    2/ VALLS passera à l’acte après la défaite humiliante que le PS va subir en 2017.
    3/ JUPPE sera élu et proposera un gouvernement d’union nationale "réformiste" + pragmatique + moderne + ...etc...
    4/ VALLS, MACRON, REBSAMEN... s’y vautreront.
    5/ SARKOZY et MLP deviendront la principale opposition.
    6/ Les "frondeurs" du PS + les Montebourg seront marginalisés.
    7/ Une politique particulièrement dure d’ austérité + répressive sera mise en œuvre et des contestations très nombreuses mais sans perspectives de victoire surgiront.
    8/ En 2022 JLM et le FDG (recomposé + ou -) deviendront 1er PARTI de FRANCE...
    9/ Et même si JLM n’est pas élu président au second tour nous avancerons très fortement vers une 6eme république...

    J’appelle cette façon de penser "TACTIQUE PROCESSUS" et je n’y crois pas...

    • désole pour le doublon, mais puisque j’y suis ,.

      Ce que je nie est la réelle volonté de LO d’y aller car ses méthodes ne peuvent que la conduire où elle se trouve : hors de la vie

      Je suis assez d’accord avec çà il faut sortir du sectarisme a condition de rester sur
      nos bases communiste et anti impérialiste et s’immerger dans les masses

    • Tout le monde a le droit de contester les choix politiques de Lutte Ouvrière, évidemment et heureusement. Mais dire que LO et ses militants, c’est "en dehors de la vie", ce n’est pas sérieux.. LO est une (petite, hélas) organisation communiste révolutionnaire qui s’efforce d’être au plus près des préoccupations des travailleurs, d’intervenir dans les luttes du prolétariat, et de s’adresser à la jeunesse pour trouver des militants qui veulent changer le monde....c’est à dire combattre ce système imbécile et odieux, le capitalisme, pour l’abattre demain et instaurer le pouvoir des travailleurs, c’est à dire le communisme. Le quotidien des militants de LO, ce n’est pas le commentaire ou les bavardages avec tel ou tel groupe, c’est la lutte de classe, c’est la défense des idées communistes dans la classe ouvrière, c’est la recherche et la formation de nouveaux militants dévoués à la cause du socialisme.

    • Mais dire que LO et ses militants, c’est "en dehors de la vie", ce n’est pas sérieux..

      En tout cas pas plus que NPA, PCF, PG, PS etc.

      Donc être attentif aux nouvelles formes d’organisation qui permettront peut-être à la lutte des classes et au camp des travailleurs de repartir vers le haut.
      Plus que jamais ne pas se rigidifier dans ce qu’on connait, dans des certitudes héritées du passé, dans ce qui fut adapté (plus ou moins bien) au combat d’hier.
      Etre ouvert et créatif.

    • ""Le quotidien des militants de LO, ce n’est pas le commentaire ou les bavardages avec tel ou tel groupe, c’est la lutte de classe, c’est la défense des idées communistes dans la classe ouvrière, c’est la recherche et la formation de nouveaux militants dévoués à la cause du socialisme"

      je suis d’accord avec ce constat,depuis que je milite,tous les potes de lo avec lesquels j’étais en désaccord d’abord en tant que militant pcf,puis sans parti,puis npa,ont toujours été en prise direct sur le monde du travail,de la lutte de classe avec
      un anticapitalisme chevillé au corps.