Accueil > Bergohlio met Podemos en transes

Bergohlio met Podemos en transes

Publie le jeudi 4 décembre 2014 par Open-Publishing
9 commentaires

Le Pape bénit l’UE à Strasbourg : Podemos chante ses louanges, les communistes (et progressistes) espagnols quittent l’hémicycle

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

Quand le Pape vient à Strasbourg bénir l’Europe du Capital, comment réagit-on quand on est communiste, ou même progressiste ? En Espagne, les populistes de Podemos et les communistes, progressistes réunis dans IU ne sont pas du tout d’accord , cela s’est vu.

Ce mardi, le Pape François 1er est venu apporter un supplément d’âme à cette Europe sans âme. Une Europe bâtie « sur la sacralité de l’humain », la centralité absolue de l’ « humain » (son credo) une Europe redécouvrant sa « bonne âme », capable de redevenir « protagoniste ».

« L’humain d’abord dans l’UE » pour le Pape : charité, famille, mariage

Son « humain d’abord », c’est la charité instituée, les bons sentiments face à l’immigration, la critique de la technique, la lutte contre l’avortement, l’apologie de la famille, la défense des faibles. Il y aurait de quoi discuter sur chacun des points

Son discours a été applaudi à gauche, à droite, au centre. A l’extrême-gauche, un parti a été très bruyant dans son soutien au discours du Pape, applaudissant à tout rompre à plusieurs moments, twittant avec frénésie des messages d’admiration. Ce parti, c’est Podemos.

La nouvelle coqueluche espagnole du PGE, de la gauche s’imaginant radicale, jusqu’à un Mélenchon en France, Podemos et son leader Pablo Iglesias, ont chanté les louanges de « Jorge Bergoglio » comme il l’appelle.

Un pape « courageux » dénonçant la finance, utile pour les « gens d’en bas » !

pablo-papa-01Un pape « courageux », « utile pour les gens d’en bas », intéressant « quand il dénonce le scandale de la finance qui confisque la démocratie », voilà ce que Pablo Iglesias a mis en avant dans sa conférence de presse le lendemain, sorte de déclaration d’amour au Pape.

« On peut être en désaccord sur certains points, mais il faut louer le courage de Jorge Bergoglio, capable de dire certaines choses pour lesquelles, nous, on nous taxe de populistes ».

Iglesias va plus loin, il propose un rendez-vous : « Que j’aimerais rencontrer le Pape, au Vatican ou chez moi à Vallecas, où ce serait possible. Nous tomberions d’accord sur beaucoup de choses. Ce serait en tout cas un honneur pour moi »

« Le discours économique du Pape, c’est celui de Podemos » !

Dans son propre camp, le caudillo de Podemos a fait des émules. Le député européen de Podemos, Pablo Echenique, surenchérit : « Le discours économique du Pape, c’est le discours de Podemos : un dix sur dix pour moi ».

D’autres comme la députée européenne Teresa Rodriguez a grincé des dents « sur ce Pape qui appelle assassines les femmes qui avortent », a-t-elle communiqué sur Twitter.

Dans cette attitude, on retrouve toute la vacuité de Podemos.

Personnalisation extrême de dirigeants (du chef) qui décident sans comptes à rendre à la base, vide idéologique comblé par un discours « humaniste », plein de « bons sentiments » dignes du Pape, divisions internes énormes sur les principes et mépris pour des valeurs fondatrices comme la laïcité.

Les communistes, IU, quittent l’hémicycle en protestation

Ce n’est pas du tout l’attitude adoptée par les députés élus sur les listes d’Izquierda Unida (IU) – cette coalition de gauche traversée par d’intenses contradictions, mais néanmoins menée par le Parti communiste d’Espagne – ceux-ci ont condamné la présence du Pape dans le Parlement.

Les six députés élus sur les listes Izquierda Unida ont abandonné l’hémicycle, dès que le Pape a commencé son discours. Leur reproche fondamental est la présence de la religion, affaire privée, dans la sphère publique, la parole donnée au représentant suprême d’une religion.

C’est ce qu’ils ont signifié dans une lettre adressée au président du Parlement européen, le social-démocrate Martin Schulz.

« Le Parlement européen n’est pas le lieu pour des sermons religieux. La religion appartient au cadre privé, elle doit y rester. Les institutions, écoles, espaces publics ne sont pas des lieux pour la foi et les croyances religieuses », a expliquée la députée communiste Marina Albiol

Marina Albiol a rappelé le cas espagnol, l’ampleur de l’ingérence négative de l’Eglise dans les affaires publiques : poids dans l’éducation, subventions publiques et privilèges fiscaux pour l’Eglise ou encore conservatisme moral hypocrite.

Selon la députée communiste : « il reste tout un travail pour avoir une Europe laïque, une Europe où la religion reste dans la sphère privée, et les espaces publics ne seraient occupés que par les citoyens et leurs besoins, non par les promesses et la charité des religions ».

Il y aurait beaucoup de choses à dire, à critiquer sur ces déclarations : l’absence de critique de la duplicité du Pape venu bénir une Europe à l’agonie, le déficit d’une analyse de classe sérieuse, une critique même des fondements de cette Union européenne, le repli sur des positions de laïcité, de tolérance, qui ne suffisent pas pour une organisation révolutionnaire.

Toutefois, entre l’attitude dithyrambique de Podemos envers le Souverain pontife, et la décision courageuse de n’apporter aucune légitimité au père jésuite, choisi par les communistes et Izquierda Unida, il n’y a aucune comparaison.

Le jésuite Bergoglio a liquidé les progressistes en Amérique latine :

ceci n’est pas un humaniste !

Le populisme informe, le possibilisme sans rivages, l’humanisme bien pensant, l’indignation moralisante de Podemos se révèlent dans le péril qu’ils constituent pour la gauche d’alternative, pour le mouvement communiste. Celle d’un enterrement idéologique, d’une impasse politique.

Dans sa perversité, le jésuitisme de Bergoglio réussit bien mieux à exprimer cette indignation larmoyante, humaniste (« l’humain d’abord » répète-t-il) qui canalise vers la bénédiction envers un système imparfait, pécheur, comme toute institution humaine, mais sujet à la rédemption.

On connaît Jorge Bergoglio, son rôle de collaboration bienveillante avec la dictature de Videla, son rôle – de « bon Père » face au « mauvais Père » Ratzinger – dans la liquidation de la progressiste Théologie de Libération en Amérique latine.

Voir en lui un humaniste sincère, c’est se bercer de gravissimes illusions, surtout pour des individus se prétendant d’une gauche alternative.

Que Tsipras, Iglesias comme Bertinotti se convertissent, qu’ils portent la chasuble (car c’est plus l’institution que la religion qui les fascine !), qu’ils laissent les communistes et les progressistes suivent leur propre voie.

Loin du Pape mais près des travailleurs chrétiens ou non, croyants ou non, qui luttent à leurs côtés dans les entreprises, les quartiers, les lieux d’étude.

Que ceux qui prennent Podemos comme modèle en France – dans le sillage d’un PGE qui utilise Podemos pour pousser les communistes à une ultime dilution, IU à rejoindre une force qui va intégrer le système – nous répondent : quel crédit accorder à une organisation prête à apporter sa voix innocente au chœur du cynique, de l’hypocrite Pape argentin ?

Messages

  • E.M CIORAN disait à peu près ça : " Le philosophe las de tout, revenu de tout, devrait s’inspirer du pyrrhonisme de trottoir dont sait faire preuve la moins dogmatique des créatures : LA PUTE....etc....etc... Académie ambulante de lucidité, les putes considèrent leurs partenaires superposés avec un regard mi amusé, mi faux, elles s’adaptent à l’humeur du client..."
    Le petit sociologue médiatique qui surfe sur la confusion actuelle donne ainsi un signe visible d’allégeance : "n’ayez pas peur de moi ! je suis gérable !"... Et, cerise sur le gâteau il prévient les militants de son parti électoraliste qu’ils participent à une imposture. Les arrivistes resteront, les révolutionnaires partiront avec des éclats de rire irrévérencieux, les idiots sincères claqueront la porte avec des larmes et des cris de rage...

    • J’ai oublié de signaler que le lendemain, le SAINT-PERE a pris position pour le respect du "DROIT INTERNATIONAL"... Il fallait comprendre respect du principe de l’intangibilité des frontière... LE DROIT DES PEUPLES A DISPOSER D’EUX-MEME : le pape s’en branle !!!

    • PODEMOS a depuis sa création reçu le soutien de toute la presse espagnole qui a très bien compris que le langage de ce parti "collait" avec les attentes du peuple qui n en peut plus de la corruption des partis politiques tandis que lui subit les ravages de la politique d’austérité ...

      Le but recherché étant d’accompagner PODEMOS dans sa rapide mutation sociale démocrate afin de démontrer qu’il n y a pas d autre issue que l’acceptation de la crise , quitte à "l humaniser" tout au moins en parole , il s ’agissait également de réduire l’influence d IZQUIERDA UNIDA qui bien que tiède comme notre FDG , commençait à ébranler le bi-partisme pierre angulaire du capitalisme espagnol qui s appuie tantôt sur la droite , tantôt sur le PSOE .

      Je crains donc que l’apparition, ( comme dirait le pape) DE PODEMOS n ’ a rien de miraculeux , et ne serve qu’à repousser les perspectives de changement et la nécessaire construction d ’une force révolutionnaire .

    • Dans la dynamique sociale actuelle les partis politiques, y-compris extrême gauche, ultra gauche et anars ne servent qu’à empêcher les grèves générales indispensables en proposant des solutions par les élections ou en isolant les plus combattifs des autres travailleurs....
      Et je ne dirais rien sur l’adhésion aux idées petites-bourgeoises écologistes, millénaristes, moralisatrices et néo puritaines...

    • ""anars ne servent qu’à empêcher les grèves générales indispensables en proposant des solutions par les élections ""

      les anars proposant les élections comme solution ? ha arréte la fumette.
      je suis pas anar ,mais dire de tel mensonges ç ’est pas possible !!

    • Je me suis mal exprimé....
      LES FDG, NPA, LO = électoralistes
      ANAR, CONSEILLISTES, ZADistes = isoler les plus combattifs de la masse
      J’espère que maintenant c’est plus clair...

    • c ’est un peu plis,clair,cependant si on peut regretter que l’attention portée aux élections soit un peu trop fréquente au NPA,c ’est bine la primauté des luttes qui ets sa boussole et la lutte des classes .
      Cela est presque le contraire du FDG qui lui est tout axé sur les élections et la recherche de positions dans les institutions.
      C’est le FDG qui a tout fait pour que les gréves de 2010 contre la réforme des retraites échouent en proposant un référendum démobilisateur.
      Donc mettre l’electoralisme comme signe d’égalité entre NPA et FDG est un erreur d’analyse .
      Et je pense que LO est encore moins "electoraliste " que le npa.

    • c ’est un peu plus,clair,cependant si on peut regretter que l’attention portée aux élections soit un peu trop fréquente au NPA,c ’est bine la primauté des luttes qui ets sa boussole et la lutte des classes .
      Cela est presque le contraire du FDG qui lui est tout axé sur les élections et la recherche de positions dans les institutions.
      C’est le FDG qui a tout fait pour que les gréves de 2010 contre la réforme des retraites échouent en proposant un référendum démobilisateur.
      Donc mettre l’electoralisme comme signe d’égalité entre NPA et FDG est un erreur d’analyse .
      Et je pense que LO est encore moins "electoraliste " que le npa.

    • Un mec du PG-FDG que je connais m’a dit :
       En 2017 : défaite humiliante du PS
       victoire d’un front républicain JUPPE-BAYROU-VALLS-MACRON (recomposition à l’italienne)
       désastre économique + atteintes aux libertés
       En 2022 Mélenchon président + 6eme république

      Sinon je trouve que NPA et LO dépensent beaucoup de fric et d’énergie dans les campagnes électorales et qu’ils n’utilisent pas leurs apparitions télévisées pour promouvoir la LDC et proposer la GREVE GENERALE très longue et hargneuse dont nous avons besoin.