Accueil > Hong Kong sous la domination de l’impérialisme chinois

Hong Kong sous la domination de l’impérialisme chinois

par jean

Publie le dimanche 7 décembre 2014 par jean - Open-Publishing
9 commentaires

Hong Kong sous la domination de l’impérialisme chinois

L’oppression nationale et l’existence de « monopoles » sont les caractéristiques d’un État impérialiste selon Lénine (1914) et Trotsky (1937). La Chine contemporaine abrite deux grandes bourses (Hong Kong et Shanghai), de nombreux groupes multinationaux qui investissent de plus en plus à l’étranger (tels DongFeng dans le capital du groupe français PSA Peugeot Citroën et Huapont Nutrichem qui vient d’entrer dans le capital du groupe argentin Albaugh LLC). La République « populaire » de Chine (RPC) maintient aussi par la force des peuples entiers et plusieurs territoires significatifs : Tibet, Xinjiang, Hong Kong. Elle est donc impérialiste.

La presqu’île de Hong Kong compte 7 millions d’habitants. Ancienne colonie anglaise, elle est devenue une mégapole industrielle, commerciale et boursière bien avant sa rétrocession en 1997 à la RPC.
Auparavant, elle avait déjà joué un rôle important dans le rétablissement du capitalisme en Chine par la bureaucratie stalinienne. Si l’économie chinoise était restée collective, le capital aurait été forcément exproprié à Hong Kong, comme l’avait prévu Trotsky en 1939 et comme l’expérience l’a vérifié en 1945, lorsque l’URSS a intégré les pays baltes, l’ouest de l’Ukraine et l’ouest de la Biélorussie.
L’État chinois a intégré sans problème l’enclave capitaliste de Hong Kong parce qu’il était devenu lui-même capitaliste après l’écrasement de la révolte de la jeunesse en 1989 et la décision du gouvernement chinois de rétablir le capitalisme en 1992 (tout en maintenant un parti unique pour éviter l’éclatement qu’avait connu l’URSS).

Les étudiants et les lycéens protestent contre une élection truquée par Pékin

Le 22 septembre, les étudiants ont entamé une grève massive dans toutes les universités de Hong Kong. Durant plus de six semaines, ils se sont opposés à la volonté du gouvernement chinois central de manipuler l’élection du gouverneur de la presqu’île.

Pour intégrer Hong Kong, l’État bourgeois du continent s’était engagé à maintenir des libertés démocratiques chères, à juste titre, à la population (qui comprenait nombre de réfugiés du continent, y compris d’anciens « gardes rouges » de la « Révolution culturelle » lancée puis réprimée violemment par Mao Zedong).

Néanmoins, l’élection prévue en 2017 du gouverneur de Hong Kong est une parodie puisque Pékin sélectionne les candidats par un « Comité électoral » dont la moitié est directement désignée par le gouvernement central et une autre partie est sous sa coupe. La plupart des candidats sont des capitalistes. Contre ce simulacre, la jeunesse s’est levée en masse, posant la question des droits démocratiques pour toute la Chine.

Face au mouvement de la jeunesse, le gouverneur en place Leung Chun-Ying a opté pour la répression, en lien avec le gouvernement Xi Jinping de Pékin. Le 26 septembre, les policiers ont attaqué le rassemblement des étudiants qui s’étaient installés devant les bâtiments du gouvernement du territoire.

Le dimanche 28 septembre, des dizaines de milliers de travailleurs rejoignirent les jeunes. Trois quartiers, dont le centre politique et économique de Hong Kong (appelé Central), se couvrent de tentes pour les occuper en permanence et tenter d’arracher le retrait de la décision dictée par Pékin. Comme les manifestants se protégeaient des bombes aérosols au poivre, des canons à eau et des gaz lacrymogènes de la police avec leurs parapluies, des journalistes l’ont appelé dès le 28 « révolution des parapluies ». La direction du mouvement l’a édulcoré en « mouvement des parapluies ».

Le groupe Facebook Hong Kong Democracy Now (démocratie à Hong Kong maintenant) s’est rebaptisé « Umbrella Movement » (mouvement des parapluies) : « Les médias étrangers ont appelé ce mouvement la “révolution des parapluies”. Ce n’est guère une révolution.

“Mouvement des parapluies” est un nom plus approprié ». (L’Obs, 30 septembre 2014)

La direction pacifiste des étudiants sauve le gouverneur nommé par Pékin

Face à la répression policière, la Fédération des étudiants de Hong Kong et l’organisation lycéenne, au lieu d’organiser l’auto-défense des manifestations et des rassemblements, ont prêché aux manifestants la « non-violence » et la « désobéissance civique ».

Logiquement, la direction syndicale étudiante et celle des lycéens ont rejoint OCLP (Occuper Central avec amour et paix), un front bourgeois regroupant des prêtres, des capitalistes, des députés de partis bourgeois et des bureaucrates syndicaux. OCLP fait référence à Gandhi, le nationaliste bourgeois qui rejetait le progrès scientifique et technique et conseillait aux paysans et ouvriers de l’empire des Indes de se laisser massacrer par les troupes britanniques.

À notre époque, la bourgeoisie « démocratique » a peur de la révolution et se révèle partout incapable de se battre réellement pour les libertés. OCLP défend la propriété privée et se borne à demander un aménagement de la constitution pour Hong Kong. Il s’est donc opposé à la demande des libertés démocratiques pour toute la Chine.
L’occupation des quartiers était massive et populaire chaque fin de semaine, ce qui démontrait que de nombreux travailleurs étaient disponibles pour protéger les jeunes et se mobiliser. La convergence de la jeunesse scolarisée et du prolétariat de Hong Kong pouvait obtenir des élections libres, une victoire contre le gouverneur et le gouvernement central et ouvrir la voie à la révolution socialiste dans toute la Chine.

Mais le porte-parole de la Fédération des étudiants de Hong Kong, Alex Chow, refusa d’appeler les syndicats de travailleurs à la grève générale, s’adressant au contraire au gouverneur. La deuxième confédération syndicale (Confédération des syndicats de Hong Kong) fut contrainte à un geste de solidarité qu’elle borna à 24 heures de grève, la soupape de sécurité de toutes les bureaucraties syndicales dans le monde. Pendant ce temps, la bureaucratie de la principale organisation syndicale (Fédération des syndicats de Hong Kong), liée au gouvernement de Pékin, cautionnait la répression de la police bourgeoise contre les étudiants et les lycéens.

Ainsi divisés, faute d’organisation ouvrière révolutionnaire, sans assemblées et comités élus capables au fil de l’expérience de la lutte de changer la direction capitularde, la jeunesse et la classe ouvrière n’ont pas joint leurs forces et le mouvement est restée dans les mains des petits bourgeois et des bourgeois qui le conduisaient à l’impasse.
Le gouvernement central du Parti « communiste » chinois (PCC) et son homme de paille Leung avaient donc des marges de manœuvre. Comme le parti bourgeois Guomindang l’avait fait en 1927 contre les ouvriers de Shanghai, ils envoyèrent à partir du 3 octobre les « triades » (la mafia) contre les jeunes désarmés. Mais la direction OCLP du mouvement, qui craignait la révolution par-dessus tout, persista dans l’imbécile non-violence. Le 5 octobre, le syndicat étudiant accepta de discuter avec Leung alors que la police et les truands attaquaient les rassemblements étudiants. Le mouvement déclina. Le 10 novembre, la manifestation ne regroupa qu’un millier d’étudiants.

Xi Jinping, secrétaire général du parti bourgeois unique PCC depuis octobre 2012, a surmonté la menaçante révolte de la jeunesse à Hong Kong et y a rétabli l’ordre grâce à l’aide des partis bourgeois « démocratiques » locaux et des bureaucraties syndicales. Toutes les puissances impérialistes en sont soulagées, même ses rivales. Mais quand le relais sera pris par le prolétariat de Hong Kong et du continent, toute la réaction mondiale déchantera.

http://groupemarxiste.info/?p=1256

Messages

  • Il suffit de regarder une carte du monde en 1990 et une carte du monde d’aujourd’hui pour comprendre qui est "impérialiste". Sans même considérer les 750 bases militaires américaines sur la planète. Le pays où la police tue des êtres humains noirs en toute impunité prétend policer le monde entier : merci bien !

  • Heu...Honk-Kong, avant d’être transformé en "concession" par l’impérialisme British, ça a toujours été un territoire Chinois, non ??????
    Alors que signifie la notion "d’impérialisme Chinois" à Hong-Kong ? La même chose que celle d’impérialisme Français en Alsace-Lorraine ?

    • Bien vu enfin, mon Camarade mettant fin ainsi à des prétextes nauséabonds ! Et ...! Combien de bases Chinoises à l’étranger ? Allons il faut savoir de quoi l’on parle et qui se sentent morveux se mouchent !

    • De tout façon même si les chinois étaient les pires colons il faudrait être partisan de la DEFAITE de l’OTAN-USA-EUROPE, c’est un principe du communisme révolutionnaire : le DEFAITISME !!! UNION SACREE = TRAHISON...
      Je dis ça pour recadrer les camarades qui, pour briller, participent à la PROPAGANDE BELLICISTE de l’impérialisme dominant (le méchant POUTNE, le méchant ASSAD... etc ... )

    • ""De tout façon même si les chinois étaient les pires colons il faudrait être partisan de la DEFAITE de l’OTAN-USA-EUROPE""

      NON,il faudrait être pour la défaîte des 2 impérialisme et la victoire du prolétariat des deux pays ,et plus largement défaite de tous les impérialismes et victoire du prolétariat mondial .
      la lutte de classe du prolétariat ce n ’est pas choisir un impérialisme contre l’autre .

    • Précision : La Chine actuelle a quelque peu rétréci par rapport à ce qu’elle était au début du 18° siècle, alors que "l’impérialisme français" n’avait pas encore absorbé la Corse, la Savoie et le Comté de Nice.

    • Je dis ça pour recadrer les camarades qui, pour briller, participent à la PROPAGANDE BELLICISTE de l’impérialisme dominant (le méchant POUTNE, le méchant ASSAD... etc ... )

      1) accuser des intervenants de défendre un point de vue "pour briller" est imbécile (car ça ne repose que sur une vague impression que tu as) et insultant.

      2) on pourrait dire que, pour briller, certain ressasse la même rengaine à base de GREVE GENERALE. Et cerise sur le gâteau, il se croit en mesure de "recadrer les camarades". :-)))

      3) Dire que "Poutine est méchant", c’est être belliciste ? C’est plus qu’un raccourci, c’est une erreur. On peut dire que quelqu’un est "méchant" tout en affirmant que la guerre n’est en aucun cas une solution.

      4) Il faudrait donc dire, pour être du bon côté (du tien, évidemment) : Poutine et Assad sont des "gentils" ?! Ou ne rien dire ?! Tu crois que tu vas changer le monde à partir de mensonges ? Moi je suis persuadé du contraire. La vérité est révolutionnaire.

      5) Avec ta logique, il aurait fallu soutenir (ou ne pas dénoncer, jeter un voile pudique sur) Hitler parce qu’il était susceptible de nuire à l’impérialisme US ?

      6) Je ne suis pas un grand théoricien, mais je doute que le communisme ce soit jouer un petit impérialisme contre un grand, c’est plutôt "prolétaires de tous les pays".
      Et c’est pas parce que le camp des prolétaires est aujourd’hui dans un état catastrophique et désespérant qu’il faut chercher un salut dans des "alliances objectives" basées sur un travestissement de la réalité.

    • Bien-sûr que le communisme ne consiste pas à jouer un impérialisme petit contre un impérialisme grand... Comme le disait MARX "la révolution prolétarienne est mondiale MAIS elle prend des formes nationales"...
      Cependant le DEFAITISME REVOLUTIONNAIRE est un principe permanent qui a été défendu par la revue "CONTRE LE COURRANT" pendant toute la première guerre mondiale... Toutes les formes du social-chauvinisme y sont décrites et dénoncées !
      L’une des formes les plus perverses consiste à exiger que tous les prolétariats aient le même niveau de conscience et de mobilisation partout simultanément...
      Je m’arrêterai de soutenir le kaiser (la bourgeoisie allemande progressiste sur certains sujets) lorsque la FRANCE cessera de soutenir le méchant Tsar, disaient les sociaux-traîtres allemands. Et les mêmes sociaux-traitres franchouillards exigeaient que les socialistes allemands cessent de soutenir le régime autoritaire du kaiser pour cesser de soutenir leur bourgeoisie nationale... DONC, il n’y a pas eu de GREVE GENERALE pour bloquer la mobilisation, ni en FRANCE, ni en ALLEMAGNE... Et la révolution russe, défaitisme unilatéral inconditionnel, est restée isolée... Le méchant tsar n’était plus au pouvoir mais les prolétaires français et allemands ont continué à s’entretuer avec la bénédiction des sociaux traîtres.
      Je n’ai pas dit que POUTINE est gentil (c’est un ultra libéral autoritaire à MOSCOU, un KEYNESIEN AUTORITAIRE en SIBERIE et un REAC FEODAL en ASIE CENTRALE) mais je dénonce la PROPAGANDE BELLICISTE de l’impérialisme dominant qui personnalise à outrance et moralise jusqu’à la niaiserie... Puis commet des génocides abjects : on nous a dit " le méchant SADDAM" et on a bombardé et affamé le PEUPLE IRAKIEN (1 ou 2 millions de morts, 500 000 enfants...).

    • Je sais que j’énerve certains avec ma PROPAGANDE pour une GREVE GENERALE avant 2017 en FRANCE... Mais je pense très lucidement que l’analyse concrète de la situation concrète que nous vivons ne laisse que cette option... Ceux qui proposent autre chose me paraissent ridicules (sauf les sociaux-traîtres qui sont payés pour contenir la lutte des classes).
      Par-contre je lis attentivement les autres propositions... Celle qui consiste à laisser pourrir jusqu’en 2022 pour élire JLM président me parait trop aléatoire.