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Bugaled Breizh - ne les oublions pas !

par Klaod - Lorient

Publie le vendredi 16 janvier 2015 par Klaod - Lorient - Open-Publishing
2 commentaires

Bugaled : hommage aux victimes dimanche
Pont-l’Abbé - 14 Janvier

Dimanche à Loctudy, SOS Bugaled Breizh invite chacun à se recueillir à la mémoire des cinq marins disparus.

Éric Guillamet, 41 ans. Patrick Gloaguen, 35 ans. Pascal le Floch, 49 ans. Georges Le Métayer, 60 ans. Yves Gloaguen, 44 ans.

Ces cinq marins-pêcheurs ont disparu le 15 janvier 2004 au large du Cap Lizard dans le naufrage du chalutier Bugaled-Breizh. Onze ans après, la justice n’a pas fait la lumière sur les raisons du drame. Un non-lieu a été prononcé fin mai. Les parties civiles espèrent que les trois avocats sauront convaincre les juges de poursuivre l’enquête, lors de l’audience attendue pour le printemps devant la cour d’appel.

L’appel au ministre

Pour sensibiliser le public aux multiples zones d’ombres du dossier, pour inciter les politiques à s’engager et dévoiler la vérité, elle a organisé l’an dernier, 18 projections de The silent killer, le documentaire réalisé par Jacques Losay sur le naufrage et l’enquête. En Bretagne, en Vendée, en Pays de la Loire, plus de 8 500 personnes l’ont vu. « Nous avons des propositions pour Toulon, Ploërmel, Le Havre et la vallée du Rhône », ajoute son président Dominique Launay.

Dimanche, l’association organise un hommage aux victimes à Loctudy. Puis à Brest, où le président interpellera Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense dont les parties civiles attendent des réponses depuis leur entrevue du 26 mars. « Peu importe si le nom du sous-marin n’est pas révélé. M. Le Drian s’était engagé à examiner le problème sous cet angle extrajudiciaire. Dix mois ont passé et malgré les rappels et les assurances de Mme Le Loch, députée du Finistère, dix mois se sont écoulés sans réponse. »

Dans l’impossibilité de faire le deuil de leurs proches, les parties civiles seront présentes dimanche à Loctudy, où l’association organise un recueillement.

Dimanche à 11 h, à la stèle des péris en mer, au cimetière de Loctudy. Brèves allocutions et dépôt de gerbes.
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Naufrage du Bugaled-Breizh. Encore deux procédures en cours
Pont-l’Abbé - 15 Janvier

Le Bugaled repose à l’arsenal de Brest, où l’association SOS Bugaled-Breizh organise un hommage dimanche Le Bugaled repose à l’arsenal de Brest, où l’association SOS Bugaled-Breizh organise un hommage dimanche | Vincent Mouchel

Les parties civiles ont fait appel en mai pour éviter le non-lieu, dix ans après le naufrage du chalutier.

L’armateur a assigné l’État en justice : il met en cause le fonctionnement de la cour d’appel.

2014, l’année du dixième anniversaire du naufrage du chalutier de Loctudy Bugaled-Breizh au large de la Cornouailles anglaise a été marquée par l’étape judiciaire que les familles et les proches des cinq victimes redoutaient le plus : la prononciation du non-lieu. Le choc fut d’autant plus grand que l’ordonnance remet en question l’implication d’un sous-marin dans le drame, pourtant admise par les juges depuis 2008. Les parties civiles ont fait appel.

La date de l’audience n’est pas fixée et chacun des trois avocats argumentera pour poursuivre les investigations et dévoiler enfin comment le chalutier, en pêche, a été précipité par le fond en 37 secondes le 15 janvier 2004.

Trois pistes

Me Christian Bergot, l’avocat des parties civiles, invite à se pencher sur les sous-marins américains présents pendant la préparation de l’exercice militaire de l’Otan prévu le lendemain du drame. « L’expert Dominique Salles suspecte deux sous-marins américains. Il faudrait interroger leurs commandants et connaître leur position au moment du naufrage ».

Me Dominique Tricaud, qui défend Thierry Le Métayer (fils d’une des victimes), cible le sous-marin anglais Turbulent. « Nous avons suffisamment d’éléments sur son implication pour demander la mise en examen du commandant Andrew Coles », atteste-t-il.

L’avocat de l’armateur Michel Douce, Me Michel Kermarrec, épluchera l’affaire des radeaux survie. « Le dossier mentionne deux radeaux sur la zone du naufrage. Un rouge coulé par le garde-côte anglais, dont les papiers n’ont pas été produits. Le second, identifié comme celui du Bugaled, orange, récupéré par l’Hermine, intact. Or, la cour d’appel n’en reconnaît qu’un, contre les déclarations des autorités anglaises ! »

L’État assigné

Ce point fonde l’assignation de l’État par Michel Douce en juin, devant le tribunal de grande instance de Paris : « Il y a là une faute lourde des juges qui ont dénaturé les pièces du dossier », estime Michel Kermarrec. « Nous mettons en cause le fonctionnement du service public de la justice ». L’avocat de l’État n’a pas encore répondu.

En appel, Michel Kermarrec plaidera pour le droit des parties civiles à connaître la vérité, et défendra sa thèse : « Il y avait un exercice secret de lutte anti sous-marine ce jour-là. C’est la version que deux journalistes d’investigation ont livrée aux juges. Cela justifie la présence des hélicoptères sur zone avant les secours, car un hélicoptère suit toujours ces manoeuvres ».La présence de l’hélicoptère peut aussi expliquer celle du radeau de survie rouge.

Une ombre soulevée par Michel Kermarrec : « Je vois mal comment la cour d’appel va pouvoir juger sereinement alors que son fonctionnement est remis en question au tribunal de grande instance ».

Hommage public aux victimes dimanche, organisé par l’association SOS Bugaled Breizh. À 11 h à Loctudy : dépôt de gerbes à la stèle des péris en mer. À 15 h 30, gerbes, hommage et discours à l’arsenal de Brest.

Messages

  • Hélas, il n’y a pas là le terrorisme islamique comme comme coupable idéal à livrer en pâture à l’opinion.

    Alors évidemment, avant que les voyous qui gouvernent l’occident (et leurs laquais) reconnaissent leurs forfaits, quand ils n’ont pas la possibilité d’en faire porter le chapeau à leur croque-mitaine préféré... on pourra toujours se demander qui organise l’insécurité de notre monde.

    Hommage aux marins du Bugaled et leurs familles victime de cette barbarie d’état.

  • Bon article, bien documenté. C’est assez rare dans cette affaire où la durée et l’intox ont joué un rôle délétère.
    Merci
    Jacques Losay
    réalisateur de "the silent killer"
    auteur de "Bugaled Breizh, l’enquête torpillée", Ed Locus-Solus