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Prix 2014 du menteur en politique : et les sélectionnés sont...

Publie le lundi 2 février 2015 par Open-Publishing
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La récompense humoristique assainit le débat public et encourage les Français à ne pas prendre pour argent comptant tout ce que disent les politiques.

Le 8 février, on connaîtra le grand vainqueur, le politique qui aura marqué l’année 2014, à force de mensonges, d’enfumages et d’approximations. Créé à l’initiative du politologue Thomas Guénolé, le jury du prix est constitué de journalistes dont la spécialité est le fact checking politique. La récompense vise à "inciter la classe politique à moins mentir", peut-on lire dans un communiqué. Et cette année, les grands experts en la matière sont des figures bien connues de la scène nationale... Liste non exhaustive.

Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet

Les deux femmes se sont livré pendant plusieurs mois une lutte sans merci pour prendre les rênes de la mairie de Paris. C’est finalement la candidate PS, Anne Hidalgo, soutenue par Bertrand Delanoë, qui s’est installée à l’Hôtel de Ville de la capitale. Non sans avoir délivré quelques mensonges ou approximations. En mars, Anne Hidalgo avait ainsi accusé le vice-président EE-LV du Syndicat des transports d’Ile-de-France, Pierre Serne, d’avoir validé une commande de bus diesel. Totalement faux, avait répondu l’intéressé, réclamant sur Twitter qu’Anne Hidalgo revienne "sur son mensonge"...

Nathalie Kosciusko-Morizet n’est pas en reste. Dans une interview donnée au Figaro, la candidate UMP avait assuré qu’Anne Hidalgo voulait cumuler plusieurs rémunérations, dont des indemnités pour frais de bouche de l’ordre de 2 000 euros par mois, comme le rappelle Le Monde. Une pure exagération.

Brice Hortefeux

Les chiffres de la délinquance sont toujours sujets à polémique. Pour Brice Hortefeux, c’est très clair : l’Observatoire national de la délinquance a affirmé que "entre 2007 et 2011, la délinquance a reculé. En 2012, elle a augmenté, et en 2013, ça s’est aggravé." Mais c’est aussi très faux. Car cela n’a aucun sens de dire que la délinquance a augmenté ou reculé dans sa globalité. Experts et spécialistes, tous bords politiques confondus, s’accordent à dire qu’il faut mesurer la délinquance selon des infractions précises (vols à main armée, violences volontaires, trafic de stupéfiants...), selon l’âge (mineurs ou adultes) ou encore selon des zones géographiques déterminées, et pas sur l’ensemble - très inégal - du territoire.

Marine Le Pen

La patronne du Front national accumule les approximations. Du taux de chômage des étrangers (elle parlait de 40 %, il est en réalité de 24,8 %, selon une étude de l’Insee de 2012) ; du nombre de Français partis faire le djihad (Marine Le Pen avait évoqué le nombre de 4 000 sur Sud Radio, alors que le ministère de l’Intérieur se borne à évoquer un chiffre qui dépasse difficilement les 1 300 personnes) ; ou encore de ses excès de langage sur la déchéance de nationalité.

Florian Philippot

Que dire de Florian Philippot, qui n’a jamais cessé de nier que le FN ait proposé de ne plus rembourser l’interruption volontaire de grossesse (IVG), alors même que Marine Le Pen disait partout dans les médias qu’elle y était favorable.

Jean-Luc Mélenchon

Le politique n’a jamais accepté l’idée qu’il puisse être un cancre du Parlement européen, et a toujours affirmé le fréquenter assidûment. Contre l’évidence...

Sans oublier tous les autres nominés : François Rebsamen sur les chiffres de la croissance, Nicolas Sarkozy pour ses (très) nombreux mensonges pendant la campagne des primaires de l’UMP, Christiane Taubira dans l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy, Thomas Thévenoud pour sa phobie administrative, Manuel Valls pour une affirmation-choc, mais dénuée de sens, selon laquelle "la gauche peut mourir". Enfin, un prix spécial est attribué à "Jérôme Cahuzac pour l’ensemble de son oeuvre", sourient les organisateurs du prix du menteur politique, Jean-Pierre Jouyet pour s’être royalement emmêlé les pinceaux dans l’affaire Jouyet-Fillon. Et une mention spéciale à Guillaume Peltier, qui concurrencera bientôt les plus doués...

http://www.lepoint.fr/politique/prix-2014-du-menteur-en-politique-et-les-selectionnes-sont-01-02-2015-1901501_20.php#xtor=CS2-238

Messages

  • Vous avez dit « fact checking » ? qu’est-ce que cela donc ? Vous trouverez l’une des réponses sur l’Internet dont celle-ci, parue sur le site wikiLF « Participez à l’enrichissement de la langue française » !...

    Le terme fact checking, de l’anglais fact (fait) et checking (vérification), apparaît de plus en plus souvent dans les médias. Ce terme anglais désigne une nouvelle forme d’investigation menée par les journalistes (? investigation c’est beau coup dire) et éventuellement par les internautes, afin de vérifier des faits ou des chiffres. L’accès élargi à l’information (ouais, ouais), ainsi qu’une communication accrue des internautes à travers de nombreux réseaux spécialisés ont rendu possibles ces "vérifications" qui visent à objectiver par des "preuves" (vérifiées par qui ?)les faits cités par des personnalités publiques. Le fact checking, dont on a beaucoup parlé durant la campagne présidentielle, constitue "une nouvelle donne" (rien que ça !) pour la profession journalistique, comme le montre cet article :

    Présidentielle : les médias dégainent le fact-checking Les grandes rédactions françaises ont d’ores et déjà créé des rubriques spécifiques dédiées aux fact checkers. Les décodeurs du monde (? c’est tout dire...)
    En français ça donnerait : « (la) vérification des faits » ou « vérificateur-trice »...

    Remember la chanson qu’écrivit Jacques Lanzmann, et interprétée par Dutronc : « On nous cache tout on nous dis rien. Plus on apprend plus on ne sait rien. On nous informe vraiment sur rien. »

    Le baratin électoraliste de Hollande, lors de la dernière campagne présidentielle, lorsqu’il déclara : « Mon ennemie, c’est la finance », du cynisme à l’état pur... pas besoin de "fact checking". Mais Lorsqu’il rencontre la chancelière allemande, madame Merkel, et se concertent pour apporter une réponse commune quant à la dette de la Grèce, après l’élection du nouveau premier ministre grec, Alexis Tsipras, si ce dernier osait remettre en cause « le principe de "solidarité" européenne » (en fait il s’agit de la "dette" des Etats)... et pour parler d’une seule voix dans les "colonnes" des médias occidentaux (les mediamenteurs) ! Que se sont-ils vraiment dit ? Circulez, il n’y a rien a dire !...
    « On nous cache tout on nous dis rien... ».

    Le reste c’est rien que des ragots !... sergio