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l’entreprise, le pouvoir et l’existentialisme

par LE BRIS RENE

Publie le samedi 22 juillet 2017 par LE BRIS RENE - Open-Publishing
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Une députée macroniste a interpellé un représentant
du peuple France Insoumise prétendant qu’il ne connaissait
pas le monde de l’Entreprise.

Et bah moi, j’ai bien connu ; et je suis aussi Insoumis tendance
Ensemble. Voici ma réponse ouverte à cette aliénée libérale.

Mon premier patron était une entreprise de transport de
matériaux de construction ; ne dépassant pas 50 salariés, vous
savez pourquoi ! C’était en 1967.

La fille du patron a reçu une lettre après 1968 me désignant
comme délégué syndical : une certaine protection, mais bien
fragile, vous allez voir ! Celle-ci voulait me virer sur le champ !
En plus CGT ! Bon, son père plus malin a choisi la " carotte " :
trois mois de salaires, une place de cadre dans une grande
entreprise de ciment ; devant mon obstination à refuser, alors
ce fut mon bureau face au mur, interdiction de prendre le
téléphone, ne rien faire dans la journée ! J’ai craqué et je me
suis fait licencier pour retards consécutifs ! Voyez j’ai connu la
douceur patronale !

J’ai été ensuite embauché dans une miroiterie. Au bout de quelques
semaines, après contact avec les employés, devant la non promesse
d’une prime au personnel suite à une grosse période de travail,
une section syndicale CFDT est créée : le facteur passe pour
annoncer la bonne nouvelle ! je suis d’office , sans mes vêtements,
mis sur le trottoir ! Douceur patronale !

Dans ces deux entreprises, le syndicalisme est resté !

Marqué à l’encre rouge, vous savez le téléphone pour éviter les
mauvais canards surtout CGT et SUD, je vais à Paris et je
découvre les PTT ! Je rentre comme auxiliaire mais comme je
passe des concours internes, je suis titularisé au bout d’un an.

A l’époque, c’était la plus grande entreprise d’Europe ! Une
entreprise citoyenne, moderne, sans patron privé, sans
actionnaires se gavant de la sueur des salariés !

Son budget était voté à l’Assemblée Nationale. A la fin, nous
donnions des milliards au budget de l’Etat.

Et puis est venu le temps de la gauche libérale gouvernementale :
Mr QUILES fut désigné pour casser cette merveilleuse entreprise.

C’est devenu, comme vous le savez, des lieux où un certain nombre
de salariés sont poussés aux suicides : voilà votre modèle, Madame !
Quant au sercie public, n’en parlons pas ! il y a du monde pour
nous pousser aux automates à la Poste mais peu de monde pour
recevoir les usagers aux guichets ! Et ne parlons pas du dernier
gadget des excités de la finance pour transformer en monnaie
les services rendus avant par les facteurs (trices ) : une honte !

Quant à France Télécom, et donc Orange maintenant, mieux ne
pas avoir de problèmes après vente : les agences sont faîtes pour
vendre des produits au plus chers, point barre !

Vous voyez bien que nous n’avons pas les mêmes valeurs humaines !
Un ami me disait : les capitalistes nous vendrons bientôt l’air du
Mt St Michel !

Oui, il est temps de revoir le règne des actionnaires : parasites
qui ruinent des milliers d’entreprises, qui lapident l’argent,
qui placent leurs amis(ies) dans les conseils d’administration
en lien avec certains politiques, qui s’octroient un double vote
pour s’enrichir encore plus.

Alors Madame, soyez modeste, continuez à ronger notre code
du travail mais ne dîtes plus de bêtises ! Malheureusement , nous
connaissons votre milieu !

Cela m’amène à évoquer cette notion d’existentialisme de Jean Paul
Sartre :

“l’homme est constamment hors de lui-même, c’est en se projetant et en se perdant hors de lui qu’il fait exister l’homme et,d’autre part, c’est en poursuivant des buts transcendants qu’il peut exister ; l’homme étant ce dépassement et ne saisissant les objets que par rapport à ce dépassement, est au coeur, au centre de ce dépassement. Il n’y a pas d’autre univers qu’un univers humain, l’univers de la subjectivité humaine. Cette liaison de la transcendance, comme constitutive de l’homme — non pas au sens où Dieu est transcendant, mais au sens de dépassement — et de la subjectivité, au sens où l’homme n’est pas enfermé en lui-même mais présent toujours dans un univers humain, c’est ce que nous appelons l’humanisme existentialiste. Humanisme, parce que nous rappelons à l’homme qu’il n’y a d’autre législateur que lui-même, et que c’est dans le délaissement qu’il décidera de lui-même ; et parce que nous montrons que ça n’est pas en se retournant vers lui, mais toujours en cherchant hors de lui un but qui est telle libération, telle réalisation particulière, que l’homme se réalisera précisément comme humain”

Bien sûr c’est un raccourci, mais comme pour Proudhon, l’important c’est
de nous réarmer à travers le débat !

Dans l’entreprise, le salarié sait faire un choix : une promotion en étant très
respectueux de la démarche patronale, en aimant ce qu’il réalise, en privilégiant
le bonheur de sa famille, en choisisant un syndicat collaborateur.

D’autres salariés font un autre choix : être solidaire de ses collègues, amener
un mieux être en se battant pour augmnter son niveau de vie, choisir un
syndicalisme de combat et d’option de transformation sociale !

Des citoyens(nes) pensent qu’il y aura toujours des riches et des pauvres,
que si les journaux télévisés sans faire de politique le disent, c’est que
c’est vrai, et ma foi, peu importe l’évasion fiscale et les paradis fiscaux !

D’autres citoyens(nes) réfléchissent au développement de mouvemnt
coopératif autant pour la production que la distribution, pour une qualité
de vie, contre les gaspillages, la publicité envahissante, une autre
gouvernance de l’entreprise.

Et pour revenir au pouvoir, comment articuler en fait toutes ces
problématiques pour réunir une majorité consciente par des
pratiques locales et des assemblées ctitoyennes où une voix
compte pour une voix et où les décisions sont en permanence
confrontées et si besoin remises en cause !

Voilà le débat des semaines qui viennent avec les Insoumis, avec
le Pcf et Ensemble pour leurs membres qu’ils veulent dépasser
les débats abstraits, pour Front Commun, pour changer la donne
dans ce pays et surtout l’odeur nauséabonde du pouvoir en ce moment !

René LE BRIS - Le 22 Juillet 2017 - Canal Blog

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