Accueil > NICARAGUA : S’informer autrement !

NICARAGUA : S’informer autrement !

par JO

Publie le mercredi 11 juillet 2018 par JO - Open-Publishing

Source : Assoc.- france/cuba

S’informer autrement

Imaginons un seul instant qu’en france, une ville prenne les armes et se révolte contre l’État...

"Après l’arrivée à la présidence de Ronald Reagan, en 1981, les États-Unis coupent l’aide économique au Nicaragua et commencent à financer les Contras, des opposants au régime sandiniste. Cette politique entraînera une guerre civile qui durera 10 ans et fera plus de 30 000 morts."

Perspective Monde jmb

Vous connaissez Vicente Feliu. Qui ne connaît pas Vicente Feliù ?Mais outre le fait d’être un chanteur cubain célèbre, membre de la Nueva Troba, Vicente est un homme engagé, qui se bat avec ses chansonset et ses prises de position pour une Amérique Latine unie et solidaire. Voyez son analyse de la situation au Nicaragua !

un abrazo

Annie
Un de mes amis m’a demandé :

« Pourquoi les gringos (il faisait référence aux 15 agences qui, dont la CIA, constituent la "communauté du renseignement" des Etats-Unis) ont-ils décidé de monter un coup d’Etat contre Daniel Ortega si la politique économique de son gouvernement a été rigoureusement supervisée par le FMI ; et la croissance économique dont il a fait preuve (en moyenne près de 5% par an) a été une croissance néolibérale, avec ses caractéristiques d’aggravation des inégalités ? Bien qu’il ait essayé d’atténuer les effets des politiques du FMI, avec des programmes d’aide alors qu’il recevait de l’aide vénézuélienne ? »

Je lui ai répondu :

Pour quelque chose que la diabolisation d’Ortega refuse de voir, et que gringos ne peut pas pardonner. Je fais référence au degré d’indépendance en politique internationale que votre gouvernement a pratiqué :

 Relations de partenariat avec la Russie, la Chine, l’Iran, la Libye (avant le renversement de Kadhafi), Cuba, le Venezuela.

 La défense cohérente de la cause palestinienne.

 L’intégration dans l’ALBA, la promotion du CELADE et l’intégration latino-américaine.

 Le rôle principal qu’il a joué dans la défense du gouvernement légitime de Mel Zelaya au Honduras, contre le coup d’état dur (et non mou) dont souffre encore le peuple hondurien.

 La présidence de Miguel d’Escoto (aujourd’hui décédé) à l’Assemblée générale de l’ONU, qui a développé une gestion brillante et consensuelle en faveur de la démocratisation de cette organisation.

 Quelque chose que les médias ont traité avec légèreté : la signature d’un accord avec les Chinois pour construire une chaîne interocéanique. En fait, derrière l’accord se trouvaient le gouvernement chinois et sa stratégie de construction de réseaux d’infrastructures mondiales pour la commercialisation de ses produits (" La nouvelle route de la soie "). Les Chinois ont dépensé entre 700 et 800 millions de dollars pour ce seul projet (étude d’impact sur l’environnement et étude financière, réalisée par les entreprises les plus prestigieuses au monde dans leur domaine). Le projet s’est enlisé, ou a perdu sa viabilité, pour des raisons qui nécessiteraient beaucoup d’espace pour l’expliquer ici.

 L’armée est sortie du "tube" américain, et les soldats nica ne participent plus aux guerres impériales, comme lorsque le président Bolaños les a envoyés comme chair à canon pour la guerre en Irak.

 La DEA ne mène pas la lutte contre le trafic de drogue.

 Parce que les gringos ont trouvé les complices autochtones pour lancer le coup d’Etat : le MRS ("Mouvement de renouveau sandiniste") et leur chaîne d’ONG mercenaires.

 Enfin, il faut considérer que le coup d’État se déroule dans un contexte où les gringos sont déterminés à récupérer leur " cour latino-américaine ". Ils ont lancé une offensive acharnée, en concurrence avec les oligarchies colonisées, pour déstabiliser et détruire tous les gouvernements qui ont fait preuve d’un certain degré d’indépendance, aussi minime soit-elle, par rapport à leurs lignes directrices en matière de politique étrangère.


J’ajouterais que le Nicaragua est le seul pays d’Amérique centrale à pouvoir empêcher la drogue d’atteindre les États-Unis, ce qui n’est pas dans leur intérêt.

Abrazos.

Vicente Feliú