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Referendum en Italie. Moi, c’est décidé : dimanche, j’irai voter, en exerçant mon droit.

Publie le lundi 13 juin 2005 par Open-Publishing
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dimanche 12 juin 2005-06-12

de don Vitaliano Della Sala * traduit de l’italien par karl&rosa

J’ai malheureusement dû renoncer à participer aux débats de ces derniers jours sur les référendums, et ceci non pour des raisons de santé ou à cause d’autres engagements mais parce qu’après les menaces et la répression des autorités ecclésiastiques vis-à-vis de nombreux confrères, parmi lesquels Don Andrea Gallo de Gênes, réprimandés et punis pour avoir simplement déclaré leur intention de se rendre aux urnes, j’ai peur d’exprimer publiquement ma position quant au vote pour le référendum. Comme vous le savez, je suis déjà assez "puni" pour pouvoir me permettre de recevoir de nouvelles restrictions canoniques.

Après l’invite à s’abstenir du Président de la Conférence Episcopale Italienne, le cardinal Camillo Ruini, que l’on qualifie hypocritement "de conseil et non d’ordre", il s’est créé dans l’Eglise italienne un véritable climat de terreur et de répression contre ceux qui s’expriment simplement en faveur de leur droit, en tant que citoyen, à aller voter.

Tout ceci est honteusement anti-évangélique. La liberté, le primat de la conscience et la défense du droit civil à exprimer librement ses positions au sujet du référendum devraient être protégés et garantis, toujours et à qui que ce soit. Pour nous les prêtres, il n’en est pas ainsi et chaque fois que nous sommes amenés, en tant que citoyens, à nous exprimer sur un référendum, la répression est démesurée et disproportionnée et elle provoque des dizaines de "victimes", comme cela est arrivé par le passé.

Il est évident qu’il y a deux poids et deux mesures : des sauts de carrière pour les prêtres qui suivent la ligne et pour ceux qui font une propagande appréciée par la hiérarchie ; des restrictions, la répression et des punitions pour ceux qui expriment librement leur pensée. Contre ce traitement différent, les catholiques devraient avoir un sursaut de dignité et protester auprès de leur propres évêques contre l’acharnement dont ils font preuve vis-à-vis de ceux qui ne sont pas d’accord ou de ceux qui revendiquent le droit de s’exprimer librement.

Pour ma part, je ne regrette pas d’avoir adhéré à l’appel lancé par l’agence d’information ADISTA (www.adista.it) "pour le respect de la sacralité de la conscience à l’occasion du référendum des 12 et 13 juin pour la modification de la Loi 40/2004 sur la procréation assistée".

Je me sens de souscrire pleinement à ce que dit, entre autres, l’appel : "Le devoir des évêques est d’indiquer des valeurs, non pas d’imposer aux croyants des choix qui sont du ressort de la conscience et de la foi de chacun", justement parce que " le christianisme n’a jamais été seulement pouvoir et luttes de pouvoirs. L’Evangile et la prophétie ont sans cesse animé la croissance de l’humanité selon l’axe des valeurs démocratiques dont font part le primat de la conscience, le pluralisme, l’éthique de la responsabilité".

Ce n’est pas un appel en faveur du oui ou du non mais c’est une invitation à ce que chacun, surtout s’il est catholique, prenne une décision autonome et responsable à propos du référendum.

Il est évident que je défends la liberté personnelle de s’abstenir de voter qui est le droit sacro-saint de chacun. Mais je condamne comme immorale la tentative, effectuée par des personnalités religieuses et politiques, de conditionner les électeurs à ne pas se présenter aux bureaux de vote afin que le quorum ne soit pas atteint. Cela constitue une instigation ouverte à violer le secret du vote, protection indiscutable de tout système démocratique.

Moi, c’est décidé : dimanche, j’irai voter, exerçant mon droit, librement et en toute conscience.

* curé révoqué de Sant’Angelo a Scala

http://www.liberazione.it/giornale/050610/default.asp

Messages

  • En tant que catholique pratiquant, je suis profondément choqué du peu de cas que l’institution écclésiale fait de la démocratie.

    Simple baptisé, je suis tenté, depuis l"élection de Benoît XVI, d’aller prendre une sorte de contrat précaire chez nos frères Protestants jusqu’au prochain pape, et ma tentation va crescendo... mais pour vous, en tant que prêtre, ça doit être beaucoup plus difficile.

    Soyez assuré de ma prière, et de celle de nombreux chrétiens qui gardent les yeux ouverts, même s’ils n’ont pas le courage d’ouvrir la bouche.

    Ne vous laissez pas entraîner par le courant : c’est vous qui suivez courageusement l’exemple du Christ et c’est le Grand Inquisiteur qui délire !