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COVID-19 : Points de situation dans l’entreprise de Safran Dijon

par CGT Safran Dijon

Publie le samedi 28 mars 2020 par CGT Safran Dijon - Open-Publishing
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Après une période de fermeture de trois jours pour un nettoyage approfondi et une désinfection des locaux, la direction Safran a décidé la reprise du travail dès lundi matin avec un effectif de 45% physiquement présent soit 150 personnes environ. Une telle décision face à cette crise sanitaire est pour nous élus CGT une aberration.

De nombreux salariés sont déjà angoissés à l’idée de se retrouver lundi dans l’entreprise sans aucune garantie pour leur santé.

En effet après une si courte période de fermeture, sachant que le pic de l’épidémie reste à venir selon les médecins, la direction s’apprête tout simplement à réintroduire le virus dans l’entreprise.

Plus inquiétant encore, les salariés ayant été en contact avec une personne malade ou potentiellement malade peuvent reprendre le travail eux aussi, pas de contre-indications selon la direction, juste un contrôle de leur température le matin.

Ça ne rassure absolument pas les salariés.

Le double discours du gouvernement n’aide pas trop à y voir clair, et n’est pas plus rassurant.

Le confinement OUI, mais pas au sacrifice de l’économie, mais celui des travailleurs peut être malgré les appels du monde médical ?

Les dirigeants de Safran se sont donc empressés de remettre tout le monde au boulot !

Encore hier lors d’un CSE extraordinaire qui s’est tenu par téléphone, l’économie et la santé financière était au centre des débats.

Nous, les élus CGT Safran, estimons que le groupe, avec les annonces de ses résultats largement bénéficiaires, peut pallier au manque à gagner que va représenter cette crise.

En effet, les actionnaires se verront encore attribués des dividendes records cette année. Il serait donc inquiétant que Safran n’ai pas la possibilité d’épargner la vie de son personnel au nom du profit, à moins que ce soit une question d’envie ?

Aujourd’hui, le profit à court terme prime, alors que ce sont les salariés qui risqueront d’y perdre, la vie ou du pouvoir d’achat si seul les mesures du gouvernement sont mises en œuvre pour le chômage partiel.

Reste aux salariés la possibilité de prendre leurs congés, RTT, CET... Le capital du groupe Safran reste le seul témoin de la reconnaissance et de la solidarité dont fait preuve et parle notre direction dans une lettre adressée aux salariés le 18 mars 2020 signée par M. Petitcolin DG du groupe Safran.

Il y demande également de poursuivre nos efforts de compétitivité engagés depuis cinq ans en nous limitant plus que jamais aux dépenses nécessaires et en réalisant toutes les économies possibles.

Maladresse ou indécence ?

Face à nous la direction locale, brandit la menace inacceptable en de telles circonstances, d’une fermeture hypothétique du site de Dijon à l’issue de ce moment difficile, sous couvert d’un manque de profit en 2020.

Mais une direction quand même inquiète car fournissant du travail à 300 familles...

Voici le côté humain de notre direction !

Propos déplacé quand on sait qu’il s’agit de sauver des vies avant des emplois qui, de plus sont loin d’être menacés.

Aujourd’hui, nombre de soignants appellent à un confinement total en ne gardant que les activités essentielles.

La direction, dans les instances représentatives, se retranche derrière les recommandations groupe pour réouvrir l’usine dès lundi matin 05h sans concertation avec les IRPS. Nous dénonçons le manque de transparence et d’information dont fait preuve la direction ainsi que l’irresponsabilité d’une telle réouverture prématurée avec de tels effectifs.

La CGT Safran Dijon.
David MISSEY délégué syndical
Et secrétaire de l’union locale CGT Dijon.

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Messages

  • Encore des qui crient au loup et dont leur grasse pitance (on achète le silence des moutons) provient du consortium militaro-industriel !
    Et c’est estampillé Cégétéééééé en plus, quelle honte. Lorsqu’un drone t’éclatera ta tête, il sera trop tard pour que tu dises "ah merde, j’pensais pas !"

    HALTE A L’ARMEMENT ET AU COMMERCE DES ARMES.*

    *La France est classée troisième exportateur mondial dans ce domaine commercial (en volume ou en plus-value peu importe).

    • Alors que la crise précédente, celle de 2008, était une crise financière endogène, celle de 2020 touche directement la matérialité du tissu économique, c’est-à-dire la source première du profit privé comme des finances publiques. Elle met les puissants dans une injonction paradoxale dans laquelle sauver les vies et sauver la pompe à profit peuvent se trouver en tension. C’est ainsi qu’on entend un président prononcer des promesses de service public comme on arrache des aveux sous la torture, mais dérouler un plan de sauvetage des entreprises plutôt qu’un plan d’urgence d’équipement des hôpitaux en matériel de base. Et lorsque le premier ministre nous exhorte à rester chez nous, la ministre du Travail menace celles et ceux qui ne vont pas travailler.

      Alain BERTHO sur Le Grand Soir et sur Mediapart