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Il faudra aussi fabriquer d’autres types de masques

par coordi sud-est via JYP

Publie le dimanche 12 avril 2020 par coordi sud-est via JYP - Open-Publishing
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http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2020/04/08/La-for%C3%AAt-br%C3%BBle-autour-de-Tchernobyl.-Radioactivit%C3%A9-en-hausse.

La forêt brûle autour de Tchernobyl. Radioactivité en hausse, la France touchée.

Par Rédaction le mercredi 8 avril 2020

Un incendie s’est déclaré le 4 avril 2020 en Ukraine dans la zone d’exclusion de 30 km autour de la centrale nucléaire accidentée de Tchernobyl (Ukraine) située à environ 100 km au Nord de Kiev. Cet incendie s’est rapidement propagé pour atteindre une superficie d’environ 100 hectares. Un tel évènement, qui s’est déjà produit par le passé, conduit à la remise en suspension de césium 137 radioactif et d’autres radio-contaminants dans l’air. La France n’est pas épargnée.

Les 6 et 7avril 2020, près de 800 feux de prairie, de steppe et de forêt à travers toute l’Ukraine étaient en cours dont 140 autour de Kiev. Plusieurs quartiers de la capitale enregistrent, selon le correspondant de Radio-France Internationale une pollution de l’air excessive. Selon un communiqué de l’IRSN du 7avril 2020 l’incendie initial s’est rapidement propagé pour atteindre une superficie d’environ 100 hectares

Les foyers se situent dans le secteur de Volodymyrivka à quelques kilomètres à l’ouest de Polesskoje, une zone située à l’ouest de la zone interdite et qui a subi en 1986 des retombées radioactives très importantes (plus de 1480000 Bq/m2de césium 137). Se développant à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest/sud-ouest du réacteur nucléaire accidenté ces incendies qui sont hors le périmètre des 30 kilomètres de la zone interdite génèrent toutefois des risques radiologiques radioactifs importants.

Ces incendies sur les territoires contaminés par les retombées radioactives de la centrale nucléaire de Tchernobyl depuis le 26 avril 1986 remettent en suspension du césium 137 (1). Le bois, le couvert végétal, la litière en forêt sont autant de réservoirs contaminés ayant stockés les radionucléides initialement déposés sur le sol et absorbés par les racines
qui, par leur combustion, propulse dans l’atmosphère les substances radioactives accumulées.

C’est aussi le cas d’autres substances radioactives à longue période de radioactivité tel le strontium 90 (demi-vie de 30 ans) et le plutonium239 (demi-vie de 24.130 ans) qui sont toujours présentes dans la couche superficielle du sol, dans la végétation et dans les forêts. En fonction des conditions météorologiques et des vents ces substances mortelles peuvent se répandre sur de grande distance et toucher jusqu’à la France.

Le territoire français n’est pas à l’abri confirme l’IRSN

La modélisation effectuée par la CRIIRAD au moyen du logiciel Hysplit montre qu’une partie des panaches liés aux incendies débutés le 4 avril peut atteindre le territoire français cette semaine du 7 avril 2020. Les simulations du 6 avril montrent que des particules se trouvant en suspension dans l’atmosphère à 12h TU dans la zone d’exclusion de Tchernobyl se sont dirigées du nord-ouest en direction du sud-est puis le lendemain 5 avril ont pris la direction du sud en traversant l’Ukraine en direction de la Mer Noire. Le 6 avril, alors que deux incendies étaient toujours actifs à l’ouest de la zone interdite sur des zone couvrant 20 ha et 5 ha, les masses d’air se dirigeaient alors vers l’ouest en direction des pays des Balkans puis de l’Italie.

Parmi les 39 points de mesures en continues du réseau ukrainien ASKRS, trois sont situés près de la zone d’incendie et mesurent le niveau de rayonnement gamma ambiant dans la zone interdite. Selon l’Agence d’Etat pour la gestion de la zone d’exclusion les débits de dose n’ont pas changé de manière "significative". Ce qui indiquent bien que des fluctuations ont été mesurées. Mais comme à l’accoutumée, les autorités minimisent.

Les personnes victimes de ces fumées subissent sur le coup une irradiation externe provenant du panache puis immédiatement après une exposition interne par inhalation de l’air contaminé. A l’issue des retombées elles subissent en plus une contamination différée par l’ingestion de denrées alimentaires contaminées par les nouveaux dépôts au sol.

L’IRSN qui a modélisé le parcours des masses d’air provenant de la région des incendies à partir des prévisions météorologiques fournies par Météo France estime que ces masses d’air atteindraient l’est de la France le 7 avril 2020 au soir puis se dirigeraient vers le sud-est.

2002, 2011, 2017

Lors des incendies de 2002 les stations de mesures et détections du réseau "Opera" de l’IRSN avaient mis en évidence une augmentation de la radioactivité en césium 137 en France  : des pics jusqu’à 1,5 μBq/m3 alors que la moyenne annuelle est de 0,45μBq/m3.

Depuis 2011 les données sur les poussières radioactives atmosphériques dans l’air ambiant collectées et consultables précédemment au niveau européen sur la plateforme "Eurdep" ne sont plus accessibles aux citoyens et aux scientifiques indépendants. C’est le cas notamment du césium 137. Mais aussi pour le ruthénium 106 qui, à l’automne 2017, avait pu être détecté dans l’atmosphère signifiant qu’un incident s’était produit sans que les autorités ne soient en capacité d’en indiquer l’origine. Il en est aussi de la remise en suspension d’autres éléments radio-contaminants tel le strontium 90 ou le plutonium plus difficiles à détecter.

Ainsi l’exposition des personnes se trouvant près des incendies - les 274 pompiers et les centaines de villageois notamment - ne possèdent aucune information fiable sur les concentrations en éléments radioactifs de l’air qu’ils respirent, près de 34 ans après le début de la catastrophe atomique de Tchernobyl. Tout comme les doses consécutives aux retombées au sol et sur les denrées alimentaires et ingérées par les consommateurs.
Augmentation de l’activité du césium 137 à Kiev de 120 fois

La ville de Kiev qui se trouve à près de 110 km au sud/sud-est de Polesskoye (centre du foyer) se trouve potentiellement exposé aux fumées des incendies qui ravagent les zones très contaminées. Alors que le CSTESNRU (Centre Scientifique et Technique d’Etat pour la Sûreté Nucléaire et Radiologique d’Ukraine) indiquait que dans la nuit du 4 au 5 avril 2020 le niveau du césium 137 radioactif dans l’air avait atteint 1,2mBq/m3 (sans préciser s’il s’agit de modélisations informatiques ou de mesures effectives de terrain)

ce niveau prouverait que les incendies ont généré une augmentation de l’activité volumique du césium 137 dans l’air de 120 fois.

Toutefois la mesure du seul débit de dose gamma ambiant n’est pas le risque radiologique unique d’atteinte des populations exposées aux fumées contaminées radioactives. L’activité volumique qui traduit la concentration des substances radioactives dans l’air (Becquerels par mètre cube : Bq/m3 ou millibecquerel par mètre cube : mBq/m3) représente aussi la quantité des atomes radioactifs pouvant impacter la santé et la vie des personnes exposées.

Dans la zone d’exclusion et bien au-delà

Dans la zone d’exclusion de Tchernobyl et au-delà, du part la contamination toujours présente des sols, les niveaux de radiation sont élevés et très élevés par endroits à tel point que des "points chauds" n’ont pas, trente quatre ans après la catastrophe, tous été répertoriés. Comme par exemple, en avril 2019, celui d’une forte anomalie à quelques kilomètres au sud de la centrale en perdition détecté par une équipe du « National Center for Nuclear Robotics » effectuant une surveillance au moyen de drones.

Les ruines d’une ancienne installation utilisée pour trier la terre révélaient alors un niveau de 12.000 fois supérieur au niveau "naturel" de radioactivité (1200 microSieverts par heure).

Entre 2000 et 2006 les résultats de mesure de l’IRSN sur des prélèvements de poussières atmosphériques effectués sur ses stations du réseau OPERA-Air en France révélaient deux pics de radioactivité en césium 137 de l’air en France durant l’année 2002. Le plus important de ces pics (semaine 37) a atteint une activité de 1,5 microbecquerels par mètre cube d’air (µBq/m3) , soit un millionième de becquerel) représentant un peu plus de 3 fois le niveau moyen de l’année 2002. Ces pics étaient liés à de multiples incendies de grande ampleur qui affectaient à ce moment-là de vastes zones de Biélorussie, de Russie et d’Ukraine.

En octobre 2000, c’est le laboratoire indépendant "Criirad" qui avait détecté par hasard un point très radioactif au bord de la route reliant la ville évacuée de Pripiat à la centrale atomique de Tchernobyl. A 1 mètre du sol le débit de dose gamma y était de 247 microSieverts par heure soit une valeur 2470 fois supérieure au niveau "naturel". Avec des contaminations au césium 137 de 2,7 millions de becquerels par kilogramme et tout un cocktail d’autres substances radioactives : cobalt 60, antimoine 125, césium 134, europium 154, europium 155. La détection d’américium 241 (27.500 Bq/kg) indiquait la présence terrifiante de plutonium.

De vastes territoires situés bien au-delà du cercle des 30 kilomètres de rayon de la « zone interdite » présentent toujours depuis 1986 des niveaux de contamination radioactive très importants : des retombées supérieures à 1480 000Bq/m2 au Belarus, en Ukraine et en Russie où les dépôts de césium 137 liés à la catastrophe de Tchernobyl se conjuguent aux retombées des essais nucléaires. Les incendies viennent aggraver la situation.

J.R

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(1) le césium 137, principal radionucléide dispersé en Europe lors de l’accident de Tchernobyl et encore mesurable aujourd’hui
sources : https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20200407_NI-Tchernobyl-ukraine-Incendie-zone-exclusion-impact-possible-france.aspx / https://www.irsn.fr/FR/connaissances/Installations_nucleaires/Les-accidents-nucleaires/accident-tchernobyl-1986/2016-Tchernobyl-30ans-apres/Pages/4-Tchernobyl-2016-30ans-apres-accident-environnement-zone-exclusion.aspx#.Xo23vHLgqM8 / https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-foret-de-tchernobyl-brule_143256 / http://balisescriirad.free.fr/pdf/Note%20Russie/Note%20CRIIRAD%2010-119%20Russie.pdf
Commentaires
1. Le jeudi 9 avril 2020, 17:13 par N-U
09 04 202 15h05 Sud-Est France Début des Mesures Radiologiques Gamma et Béta Aérosols Air (contrôle bruit de Fond actuel ≈ 0.11µSv/h).
http://www.next-up.org/images/Micro...
Prochaine Publication Valeurs Radiologiques Débit de Dose Aérosols le 10 04 2020 sauf si ALERTE.
 

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La forêt de Yablokov brûle encore comme chaque année

http://elianguesard.l.e.f.unblog.fr/files/2017/01/la-foret-de-yablokov.pdf

Le nuage de Tchernobyl revient comme à chaque incendie

Le masque, il faut changer de masque contre le covid, prendre celui contre les poussières radioactives.

La contamination est partout, c’est la rançon du « progrès » tant que « le niveau de vie n’est pas négociable » et « si à 50 ans on a pas eu un cancer ou leucémie, c’est qu’on a raté sa vie »

 Il y a la contamination venant de Fukushima (formation de nuages radioactifs venant de l’évaporation de l’océan pacifique contaminé continuellement par les rejets de Fukushima Daichi (CF L’incendie radioactif qui cache la forêt :
http://www.fukushima-blog.com/2018/08/incendies-en-californie-et-radiations-nucleaires.html

 Et tous les autres sites en permanence.

 Au forum organisé par IWHO en 2014 http://independentwho.org/fr/2014/12/05/forum-2014-effets-genetiques/ voir les ouvrages sur http://independentwho.org/fr/livres/
dont « Actes du forum sur les Effets Génétiques des Rayonnements Ionisants »
(Collectif IndependentWHO – Santé et Nucléaire Octobre 2015 ) : http://independentwho.org/media/Documents_Autres/Actes_forum_IW_november2014_French_01.pdf

Tim Mousseau (et Anders Møller), mentionne que la décomposition de l’humus, du bois mort est ralentie en zone contaminée [https://www.livescience.com/44318-chernobyl-trees-barely-decomposed.html], laissant s’accumuler des quantités plus importantes de bois sec. et multipliant les risques d’incendie et provoquant à nouveau cette distribution automatique et générale de contamination radioactive à chaque incendie.

C’est sans fin et la contamination radioactive est encore occultée. En 1986 les mesures de protection élémentaire de la population n’ont pas été prise en France. Pour tout ces crimes d’État, c’est toujours l’imprescriptible de Vladimir Jankélévitch. http://www.jankelevitch.fr/
https://www.youtube.com/watch?v=xjUNlvp8Ejs « la France pétainiste » d’hier à aujourd’hui, les bourgeois toujours pas inquiétés.

 Autres articles du feu autour de Tchernobyl sur
https://savoie-antinucleaire.fr/2020/04/05/lukraine-lutte-contre-un-feu-de-foret-dans-la-zone-dexclusion-de-tchernobyl/

https://savoie-antinucleaire.fr/2020/04/07/la-superficie-de-lincendie-pres-de-la-centrale-nucleaire-de-tchernobyl-a-triple-en-24h-video/

https://www.criirad.org/actualites/dossier2020/2020-04-08-CP_Incendies_Tchernobyl.pdf

https://savoie-antinucleaire.fr/2020/04/04/la-france-frappee-de-plein-fouet-une-catastrophe-peut-en-cacher-une-autre/

« Gouverner c’est prévoir ». De cela aussi il faudra tirer les enseignements.
http://www.fukushima-blog.com/2020/04/virus-et-radioactivite-prenons-le-temps-de-comparer.html

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