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CROYANCES ET SAVOIRS

par Nemo3637

Publie le dimanche 7 juin 2020 par Nemo3637 - Open-Publishing

Même si elle n’a encore touché, pour l’heure, que quelques centaines de milliers d’habitants, l’épidémie qui traverse la planète, mystérieuse et inquiétante, met apparemment à mal les capacités scientifiques et matérielles de la société, remet en question des certitudes, surtout dans les pays considérés comme les plus riches et les plus puissants.

Les scientifiques entrent en conflit. Ces disputes prennent des proportions irrationnelles où l’on se demande finalement où est passé l’intérêt des populations.

Comme partout dans la société capitaliste, ce n’est pas faire du complotisme de dire que des intérêts privés se sont déployés. Et l’on connait, par exemple, l’influence des laboratoires pharmaceutiques prêts à tous les lobbyings pour capter un marché, vendre au meilleur prix certains produits qui s’avèrent souvent nocifs.
Ces contraintes sont aujourd’hui toujours plus prégnantes.
L’empirisme pourtant nécessaire, faisant partie de la vie et de l’évolution, pour certains n’a plus sa place.

En 1796, le médecin anglais Edward Jenner inocula au jeune James Phipps, âgé de 8 ans, du pus prélevé sur la main de Sarah Nelmes, une fermière infectée par la vaccine ou variole des vaches. « Trois mois plus tard, il inocula la variole à l’enfant qui s’est révélé immunisé. Cette pratique s’est répandue progressivement dans toute l’Europe. » De nos jours, particulièrement en France, la patrie de Pasteur, le praticien, on imagine mal une telle licence.

« Bien avant la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming en 1928, les bergers des Causses utilisaient à bon escient le roquefort pour aseptiser les plaies et éviter ainsi la gangrène. Car le champignon bleu présent dans le fromage, le Penicillium roqueforti, fait partie de la même famille que celui synthétisant la pénicilline. Pendant longtemps les médecins vont accuser les bergers de charlatanisme alors même que ces derniers ont entre leurs mains un remède bien plus efficace que les leurs ! » (source Wikipedia). Dans le même cadre, 100 ans plus tard le ministre de la santé ne devrait-il pas, au nom du « principe de précaution » interdire le roquefort !

C’est souvent l’expérience populaire, les pratiques quotidiennes, qui montrent l’efficacité de telle ou telle méthode.

Au nom de la Religion, en Amérique du sud , les Espagnols interdirent aux Indiens leur mode de vie, leurs techniques agricoles, réduisant les populations à être décimées par les épidémies et les famines.

Galilée dut se rétracter mais il avait raison !

Mais aujourd’hui, c’est bien toute cette société qui est malade !

Le rationalisme qui, malgré les obstacles, l’hostilité des religions, triompha à partir de la Renaiisance en Europe, marquait aussi l’emprise de la pensée bourgeoise. Avec Voltaire et d’autres cette vision rationnelle envahit le Politique. Le libéralisme, alors synonyme de prospérité et de liberté, tirait toute sa force d’une vision rationnelle de la société où la religion ne pouvait survivre qu’en s’adaptant à une nouvelle société où son rôle se restreignait. Les contradictions sont apparues, secouant le système de crises de plus en plus graves.

L’intérêt privé se heurte à l’intérêt général. Faire de profit c’est exploiter les autres. C’est l’expansion de la destruction et de la misère.

Au XIXe siècle les socialistes et les communistes, dont Marx, tentèrent d’établir les conditions permettant un changement de société. Celui-ci se défendait d’être lui-même marxiste ! Mais l’outil qu’il avait utilisé, le matérialisme dialectique, ne fut compris par ses successeurs que comme une idéologie, une nouvelle religion.

Le rationalisme est mis à mal. Une décadence a atteint tout le système. Où sont les grands penseurs bourgeois, les Tocqueville du XXI e siècle ? A moins de prendre pour un philosophe un Goebbels de gaudriole animant certain plateau télé...

Au nom de la liberté d’expression, d’un prétendu respect de l’Autre, hypothèse et savoir ont le même poids. Et certaines universités américaines interdisent les contreverses de peur que le « darwinisme » ne s’impose.

Cette terrible crise nous donne l’opportunité, de tenter une nouvelle fois de remettre le monde à l’endroit, de construire cette nouvelle société libertaire à laquelle nous rêvons tous.

De toute part des voix s’élèvent et des révoltes naissent....