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Miguel Mario Díaz-Canel Bermúdez, président de la République de Cuba devant l’Assemblée générale des Nations Unies

par nazairien

Publie le mardi 8 décembre 2020 par nazairien - Open-Publishing
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C’était le 3 Décembre 2020

https://www.un.org/press/fr/2020/ag12293.doc.htm

Session extraordinaire sur la COVID-19 à l’Assemblée générale : appels à faire du vaccin un bien public mondial et à annuler les dettes extérieures

C’est debout, unis dans le silence, en hommage aux 1,3 million de victimes de la pandémie de COVID-19, que les États Membres ont entamé, ce matin, sous la coupole de l’Assemblée générale, la trente et unième session extraordinaire qui se tient sur deux jours.

Le segment d’ouverture a été suivi de onze heures ininterrompues de débat général auquel ont participé 105 chefs d’État et de gouvernement et ministres, par le biais de vidéos préenregistrées, qui ont partagé leurs expériences sur la riposte au niveau national, et parfois régional. Les vidéos étaient introduites par les ambassadeurs présents dans la salle.

Intervention de Miguel Mario Díaz-Canel Bermúdez, président de la République de Cuba devant l’Assemblée générale des Nations Unies, à sa Trente-et-Unième Session extraordinaire : Réponse au Covid-19

http://fr.granma.cu/cuba/2020-12-03/intervention-de-diaz-canel-bermudez-devant-lassemblee-generale-des-nations-unies

Monsieur le Secrétaire général ;

Monsieur le Président ;

Chers chefs d’État ou de gouvernement ;

Chefs de délégation,

Je tiens tout d’abord à remercier la République d’Azerbaïdjan, qui préside le Mouvement des pays non alignés, d’avoir lancé l’initiative qui a permis la convocation de cette session extraordinaire de l’Assemblée générale.

En effet seul cet organe, le plus universel et le plus représentatif des Nations Unies, est en mesure de promouvoir à grande échelle une réponse coordonnée au Covid-19 et à ses conséquences, conformément aux protocoles et aux bonnes pratiques de l’Organisation mondiale de la santé.

La pandémie – réalité triste mais indéniable – a aggravé les graves problèmes et les enjeux colossaux sur lesquels buttait l’humanité avant son apparition.

Je veux parler de guerres, dont les guerres non classiques ; de recours et de menace de recours à la force ; d’application de mesures coercitives unilatérales, mais aussi de carence ou de précarité de services de santé, d’éducation et de sécurité sociale, malmenés par les règles aveugles du marché et par l’échange inégal qui régissent notre monde.

On ne saurait fermer les yeux devant les signes dramatiques de ce que certains experts qualifient de pire récession économique depuis la deuxième guerre mondiale, et nul ne doute que le poids de la crise retombera surtout sur les pays du Sud, déjà frappés par les abus du néolibéralisme qui a aggravé les ravages de la pauvreté.
La dette extérieure des pays en développement, déjà épongée plusieurs fois et augmentée par la pandémie, une dette qui tue dans l’œuf leurs aspirations au bien-être économique et social, est irrécouvrable et doit être éliminée.

Il est urgent, dans les conditions actuelles, d’instaurer un nouvel ordre économique juste, démocratique et équitable, condition sine qua non de la survie de notre espèce dans un monde toujours plus interconnecté, mais, paradoxalement, toujours plus inégal.

Le Covid-19 a mis à nu les coûts humains de cette inégalité et souligné la nécessité urgente de renforcer les systèmes de santé nationaux, de favoriser l’accès universel et gratuit aux services de santé élémentaires et de garantir la distribution équitable de ressources vitales.

Le monde constate, stupéfié, pour ne prendre qu’un exemple, que les Etats-Unis, qui représentent à eux seuls 38 p. 1oo des dépenses militaires mondiales, s’avèrent pourtant incapables de faire face à la pandémie du Covid-19 au point d’enregistrer plus de 11 millions de contagieux et plus de 238 000 morts.

Dès lors, quand on voit la terrible situation de contagions, de nouvelles flambées et d’effondrement de services de santé dans des nations à la prospérité enviable, une simple question se pose : pourquoi n’emploie-t-on pas les sommes énormes englouties aujourd’hui dans la course aux armements à combattre cette pandémie-ci et bien d’autres plus anciennes, telles la faim et la pauvreté ?

Monsieur le Président,

À peine le SARS-CoV-2 apparu, Cuba a, compte tenu du risque qu’il se transforme en pandémie, mis en place un Plan national de prévention et de contrôle, à partir des points forts de notre système de santé, à la qualité éprouvée et accessible à tous, et du développement scientifique de notre pays.

Nous pouvons expliquer aujourd’hui au monde, sans fausse modestie parce que nous en sommes fiers, comment cela a été possible.

Nous avons mis en œuvre un système de gestion gouvernemental fondé sur la science et l’innovation qui a fertilisé les connexions entre différents secteurs : connaissance, production, services et maillage social.

Il s’agit d’un bloc inclusif, participatif, systémique, transdisciplinaire et intersectoriel qui cristallise et atteint ses meilleurs résultats grâce à la robustesse des protocoles appliqués dans le combat contre le Covid-19 et au sens de ses responsabilités de la part de notre peuple.

Bref, ce que nous faisons est une expression pratique de la façon dont opère le système social cubain, capable de résoudre avec succès des problèmes très complexes parce que le gouvernement fait de l’être humain la priorité de son action.
Le rôle de la science et son articulation avec la gestion gouvernementale ont été fondamentaux. Les acquis importants de l’industrie médico-pharmaceutique et de la biotechnologie nous permettent de faire face à la pandémie dans de meilleures conditions. Deux candidats-vaccins cubains en phase d’essais cliniques sont inscrits parmi les quarante-sept retenus à ce jour par l’Organisation mondiale de la santé.
Fidèles à notre vocation humaniste, nous avons envoyé 53 brigades médicales dans 39 pays et territoires pour appuyer le combat contre la maladie, en sus des celles qui prêtaient déjà service dans 59 nations du monde.

Et ce, malgré le blocus criminel et injuste que nous impose le gouvernement des Etats-Unis et que l’administration actuelle a durci à des niveaux sans précédents, et malgré la campagne de discrédit qu’orchestre celle-ci contre notre coopération médicale internationale.

Je dénonce ici la conduite agressive de cette administration envers Cuba et d’autres nations souveraines et sa volonté affichée de ressusciter la Doctrine Monroe au mépris du droit international et de la Proclamation faisant de l’Amérique latine et des Caraïbes une Zone de paix.

Nous restons invariablement attachés aux buts et principes qui ont donné naissance à cette Organisation. Nous continuerons d’œuvrer fermement et résolument en faveur du multilatéralisme, de la solidarité, de la dignité humaine et de la justice sociale.
L’urgence planétaire que nous impose le Covid-19 résonne comme un nouvel appel à la conscience du monde. Cette fois-ci, du moins, écoutons-le ! Oui, on peut ! Cuba en donne la preuve.

Je vous remercie.

Portfolio

Messages

  • C’est de la Brigade Henry Reeve, dont il s’agit

    The International Contingent of Doctors Specialized in Disasters and Serious Epidemics "Henry Reeve" (Spanish : Contingente Internacional de médicos especializados en situaciones de desastre y graves epidemias "Henry Reeve"), better known as The Henry Reeve Brigade, is a Cuban group of medical professionals established in 2005 with the mission of international medical solidarity, deployed worldwide in major health crises. By mid 2020, the Brigade was active in 51 nations and territories.

    https://en.wikipedia.org/wiki/Henry_Reeve_Brigade

    Le contingent international de médecins spécialisés dans les catastrophes et les épidémies graves "Henry Reeve" (espagnol : Contingente Internacional de médicos especializados en situaciones de desastre y graves epidemias "Henry Reeve"), mieux connu sous le nom de Brigade Henry Reeve, est un groupe cubain de médecine professionnels créés en 2005 avec la mission de solidarité médicale internationale, déployés dans le monde entier dans les grandes crises sanitaires.

    À la mi-2020, la brigade était active dans 51 pays et territoires.