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Un maire rocardien pour Marseille : Combinaison prévue !

par joclaude

Publie le dimanche 27 décembre 2020 par joclaude - Open-Publishing

Source : blog "Histoire et Société" - Benoît Payan, un nouveau maire rocardien pour Marseille
DANIELLE BLEITRACH21 DÉCEMBRE 2020SI ON VOUS LE DIT

l’hebdomadaire Challenge se félicite des orientations du nouveau maire et cite le rapport de l’institut Montaigne dont nous vous avions parlé ici la semaine dernière (1). La comédie de la société civile, du printemps marseillais est terminée : bon appétit messieurs, la République en marche n’est pas loin et l’entente avec la métropole sur de telles bases sera facilitée. Apparatchick du PS, proche comme Samia Ghali de Guerini… Sans parler de Collomb, Ségolène… L’affaire était prévue de longue date et on se demande qui savait comment tout cela finirait ? (note de danielle Bleitrach)
Anna Rousseau Il y a 3 heures© CHRISTOPHE SIMON / AFP Le socialiste Benoît Payan, élu maire de Marseille

Après une élection interminable, démarrée le 15 mars et terminée aujourd’hui ce 21 décembre, Marseille a un nouveau maire : le socialiste Benoît Payan, 42 ans. Dans son premier discours, il confirme sa position rocardienne favorables aux entreprises.
Le discours du nouveau maire, Benoît Payan, élu à l’unanimité des suffrages exprimés ce lundi matin 21 décembre, a bien failli être ennuyeux comme la pluie qui tombe sporadiquement sur Marseille aujourd’hui. De prime abord, les poncifs : la peste (vaincue par “l’union d’un armateur, des galériens et des forçats”), la ville “à l’identité si forte qu’elle n’a eu de cesse d’être méprisée par le pouvoir central, jusqu’à voir ses canons tournés vers la ville, jusqu’à perdre son nom”, la Libération par les “résistants, les tirailleurs, les tabors, les goumiers, soldats des armées d’Afrique”. Un peu de rappeur Jul, l’Albert-Londres Philippe Pujol, le sculpteur César et le footballeur Zinédine Zidane, ne manquaient que Gaston Deferre, Fernandel et Pagnol.

Un discours pro-business inhabituel
Mais une petite musique s’est fait entendre, pour la première fois depuis des années : une prise en compte des entreprises, du secteur privé et l’évocation de la valeur travail. Jean-Claude Gaudin ne cachait pas sa préférence pour une ville d’administrateurs publics plutôt que d’entrepreneurs, Michèle Rubirola n’a même jamais abordé le sujet. Or, dans ses vœux pour la ville, qui était aussi une déclaration d’intention, le nouveau maire a confirmé sa position très rocardienne, déjà affirmée à de multiples reprises, où l’entreprise n’est pas niée ni méprisée, mais dont la présence est jugée indispensable : “Nous deviendrons cette ville phare, capitale, celle qui attire des médecins et des entrepreneurs, des chercheurs et des étudiants, des salariés et des artistes. Nous le ferons en répondant aux grands enjeux de demain.” Les créateurs d’entreprises sont clairement loués : “Ici, il n’y a pas ceux qui réussissent, et ceux qui ne sont rien. Ici, la réussite, c’est aussi d’ouvrir un restaurant ou une boutique, de monter son entreprise, de devenir artisan, fonctionnaire, de voir grandir ses petits ou de s’engager pour les autres”.

Le mot “attractivité” a lui aussi fait son apparition à l’Hôtel de ville, en écho avec le rapport de l’Institut Montaigne publié il y a quelques semaines : “Les grandes métropoles du monde l’ont compris, aujourd’hui, ce qui fait venir des entreprises, ce qui crée de l’emploi et de l’activité, c’est tout simplement la qualité de la vie vécue par les habitants. C’est en construisant ensemble une ville plus agréable à vivre, plus verte, en faisant revenir la nature en ville, et en luttant contre les changements climatiques que nous rayonnerons. Notre attractivité, elle est aussi dans nos services publics, nos associations ou notre vie de quartier. Dans une ville qui se préoccupe d’abord des besoins de ses habitants, qui se modernise, qui déploie des transports efficaces, et qui offre un espace public apaisé. Dans une ville où chacun peut vivre dignement, travailler, se loger, se cultiver, faire du sport, s’épanouir et s’engager.”

Marseille indépendante, sans tutelle
Immédiatement, Benoît Payan a semblé exclure tout appel à la tutelle de l’Etat, qui pourrait être nécessaire compte tenu du surendettement de la ville et aurait été envisagée par Michèle Rubirola : “La compétitivité, l’attractivité, elles ne se trouvent pas dans l’austérité qui cache une économie moribonde”. L’attractivité viendra donc de la situation géographique de la ville, en, particulier son ouverture vers la Méditerranée (l’Institut Montaigne recommandant de faire de Marseille le pivot de l’influence française en Méditerranée et en Afrique) et de son port “richesse majeure pour développer notre ville”.

Après quelques minutes d’interruption seulement, le conseil municipal a abordé son ordre du jour habituel. Au même moment, l’ancien maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (LR), tweetait : “A 42 ans, Benoît Payan vient d’être élu maire de Marseille. Lors de mon dernier mandat, j’ai pu constater qu’il possédait les qualités nécessaires pour assumer cette fonction que je sais immensément exigeante, mais aussi passionnante, de maire de la deuxième ville de France”