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Loukachenko Résistant : de la « Guerre Froide » à la « Guerre Hybride », le Nouvel Ordre Mondial est-il inévitable ?

par Lepotier

Publie le jeudi 10 juin 2021 par Lepotier - Open-Publishing
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« Nous devons sauvegarder notre pays et le transmettre à nos enfants dans un état normal. L’époque nous a choisi. Nous nous trouvons en première ligne d’une nouvelle guerre, non pas froide, mais déjà glaciale. Et peut rester debout un Etat qui ne fléchira pas sous la pression hybride. Je m’adresse à toute la communauté mondiale : inutile de secouer le Bélarus ! »

[« Мы должны сохранить свою страну и передать своим детям в нормальном состоянии. Время выбрало нас. Мы оказались на передовой новой не холодной, уже ледяной войны. И выстоять может то государство, которое не поддастся гибридному давлению. Обращаюсь ко всему мировому сообществу : нет смысла шатать Беларусь ! » ( https://youtu.be/dGMsVN9CAXs )]

Tel est un des points essentiels développés par le Président Loukachenko devant l’assemblée des parlementaires de son pays, Chambre des Représentants et Conseil de la République, le 26 Mai dernier, à leur demande, et suite à l’"incident" du vol Ryanair victime d’une alerte à la bombe et transportant également le couple des nazillons Protassevitch-Sapega, arrêtés à cette occasion, en fonction des délits dont ils sont responsables sur le territoire du Bélarus.

Bon nombre d’observateurs et d’analystes, depuis quelques temps déjà, trouvent une analogie « frappante » entre la situation mondiale actuelle et celle de la guerre froide.

Avec les récents événements en Ukraine, en Tchéquie, et surtout, au Bélarus, la similitude est effectivement on ne peut plus « frappante »…

Depuis l’effondrement du « Mur de Berlin » et la dissolution de l’URSS, c’est donc la maturation, sinon carrément, en faits, le pourrissement, d’une stratégie occidentale avide de reprendre le contrôle et le pouvoir économique sur l’Europe de l’Est sans se soucier des conséquences pour la survie des peuples, quels que soient les prétextes « démocratiques » et « humanistes » avancés. Faire briller l’illusion des bienfaits de la société de consommation a pu fonctionner un temps, mais cela atteint, avec la crise actuelle, des limites inhérentes.

Au Bélarus, malgré des sommes d’argent considérables proposées aux ouvriers pour se mettre en grève et paralyser le pays jusqu’à effondrement, le mouvement pseudo-« démocratique » n’a fait provisoirement illusion qu’en protestant contre les violences qu’il avait lui-même déclenché, les premières nuits post-électorales, pour se présenter ensuite comme « pacifiste », dès leur échec, et finalement s’éteindre, victime de ses propres contradictions et de sa propre usure, en réalité.

La classe ouvrière du Bélarus, qui est, en proportion de la population du pays, une des plus importantes en Europe, a nettement préféré sauvegarder ses emplois et continuer à travailler que de se lancer dans une aventure politique qui eut mis les entreprises biélorusses à l’encan du marché occidental et, comme ont le voit encore tous les jours en France, condamnées à brève échéance… ! Contre l’illusion d’une pseudo-« démocratie » qui n’eut été que celle des partis politiques inféodés aux divers intérêts financiers privés, la classe ouvrière du Bélarus a choisi la voie de la Raison, celle que lui inspire l’évidence de ses intérêts matériels et sociaux immédiats, dans l’urgence de la crise déjà existante et décuplée, dans ses effets, par les provocations d’une « opposition », en fait financée et manipulée par l’Occident.

En cela, la situation du Bélarus est différente de ce qui a fait la ruine de la Pologne des années 80, par exemple, où le mouvement réactionnaire Solidarnosc a pu trouver un appui suffisant sur les revendications sociales pour faire avancer son plan de déstabilisation politique.

Au Bélarus, le droit de grève est légal, sur vote à bulletin secret de 60% au moins des ouvriers d’une entreprise, et donc sur une base de revendication sociale.

Mais la prétendue « opposition démocratique », qui revendique carrément une « inversion » du score électoral présidentiel, avec donc plus de 80% des voix en sa faveur, selon sa « cheffe » et ex-candidate Tikhanovskaïa, s’est bien gardée de tenter un tel procédé, qui lui eut pourtant permis, en cas de succès, de prétendre justifier, au moins partiellement, ses prétentions.

Or non seulement elle s’en est bien gardée, mais les seuls « départs de grèves sauvages » perceptibles vers la mi-Août 2020, n’ont en réalité, et selon les chiffres avancés par les grévistes eux-mêmes, jamais dépassé 1 à 2% des effectifs, à une exception près, celle des mines de potasse, qui ont connu un bref « pic » de quelques jours à 23%, mais sans parvenir à bloquer complètement la mine, toutefois.

Un reportage récent a montré que les « anciens » de ce maigre bastion regrettent carrément, aujourd’hui, cette « action », au lieu de la revendiquer comme « démocratique », comprenant qu’ils se sont laissés entrainés dans une manœuvre politique désastreuse pour leurs propres intérêts et avantages sociaux.

https://youtu.be/UirJ6Pf8Bi8

Malgré l’acharnement de l’Occident à déstabiliser ce pays, l’ensemble économique qu’il représente est donc en réalité très convoité, contrairement aux affirmations de ses détracteurs politiques, mais tout aussi contrairement à ces mêmes affirmations, il a donc très bien résisté, malgré, en outre, la crise sanitaire due au covid.

Un épisode remarquable est la production massive de tracteurs agricoles, livrés en convois festifs par les ouvriers eux-mêmes, peu avant Noël, c’est-à-dire par ceux-là même que la presse occidentale voyait sur le point de renverser le Président, à l’issue de débats houleux lors de sa visite dans l’usine.

https://youtu.be/UwOtAqrwwKE

https://youtu.be/NDZ_TlT6pf4

https://youtu.be/_nWGdRVwIJA

Ce que la presse occidentale « ignore », ou plus vraisemblablement, feint d’ignorer, ce sont précisément les visites de travail fréquentes du Président dans les entreprises de son pays, au cours desquelles il n’hésite pas à « mettre les pieds dans le plat », lorsque cela est nécessaire, prouvant, contrairement à ses homologues occidentaux, qu’il à précisément étudié tous les dossiers à fond avant de s’exprimer, et sait donc très bien de quoi il parle, ce qui ne lui vaut donc effectivement pas toujours des amitiés nouvelles, parmi les responsables défaillants… !

Ces convois de tracteurs ont donc constitué le coup de grâce stratégique, pour la pseudo-« opposition démocratique », après l’échec cinglant de l’ « Ultimatum » de Tikhanovskaïa fixé au Président Loukachenko pour le 25 octobre dernier, qui devait, à compter de ce jour, entraîner le pays dans le blocage total, avec grève générale, manifs de masse, etc…

Au soir du 25 octobre, pas le moindre gréviste n’était répertorié, même par les médias de l’opposition, dans aucun service ou entreprise, l’agitation en ville se limitant à quelques maigres monômes d’étudiants…

Ce n’est donc pas la « répression » qui est à l’origine de l’échec de l’opposition, mais bien sa propre incapacité à mobiliser durablement, même si après quelques forts défilés en Août et Septembre, mais bien en déclin régulier, jusqu’au très gros gadin du 25 octobre, contrairement aux prétendus « 100 000 manifestants » annoncés à chaque fois, chaque week-end…

Récemment, il y a eu l’épisode grotesque et presque pitoyable du coup d’Etat manqué, monté, entre autres, par un avocat US d’origine biélorusse… Du genre « Avocat marron », en fait, même aux USA, et en tout cas « au frais pour très longtemps », désormais, avec ses complices « démocrates », du côté de Minsk… Un succès coopératif, par contre, entre le FSB russe et le KGB biélorusse, ce qui a pu avoir le don d’énerver, outre-Atlantique, on peut le comprendre… !

Quoi qu’il en soit, cet acharnement de hyènes des puissances occidentales produit donc plutôt l’effet contraire à celui qui était escompté.

Aujourd’hui, un grand nombre de gens rendus « hésitants », malgré tout, sous l’effet de la propagande intense déversée depuis des mois par les médias implantés dans les pays otanesques voisins du Bélarus, sponsors de cette caricaturale « opposition biélorusse », reviennent massivement vers la perspective d’un Bélarus à la fois indépendant et intégré dans la communauté des nations slaves et asiatiques résistantes à l’ « américanisation » du monde !

Le blocus aérien et économique, en plus du soutien éhonté de l’Occident au couple de nazillons criminels épinglés par Loukachenko, c’est, au lieu d’être le catalyseur des restes de l’opposition, la goutte d’humiliation en trop qui fait déborder le vase des épreuves infligées à ce petit pays, marqué dans sa chair par les crimes massifs du nazisme, ce que l’Occident prétend donc lui faire « oublier » pour le soumettre, là où même les hordes de hyènes hitlériennes ont finalement échoué.

Tentée hypocritement par l’Occident depuis des mois, intensifiée à son paroxysme en Août dernier, la réhabilitation « démocratique » du nazisme, même sous l’apparence « innocente » et juvénile du couple Protassevitch-Sapega, cela trouve donc aujourd’hui sa limite, et c’est la grande leçon de cet « incident », une leçon que la majorité des peuples slaves et tous les peuples réellement épris de démocratie ont compris, mais une leçon que les États et les médias occidentaux « mainstream » sont incapables d’accepter et de comprendre.

Malheureusement, ce syndrome d’ « incompréhension » et d’aveuglement borné s’étend donc même largement jusqu’à ce qui était encore supposé être la « gauche antifasciste », en France, ou du moins, qui se présentait encore comme telle, style « antifa », « Rojava », etc…, mais qui, en réalité, servait déjà essentiellement de caution politique locale, et depuis des années, pour les « aventures » impérialistes des BHL et consorts, en Libye, en Irak, en Syrie, etc…

La « difficulté de compréhension » de ce petit marigot de la « gauche bien pensante », à la « française » et autres, vient de ce que le monde des nations résistantes à l’américanisation n’est pas un monde uniforme culturellement, ni en matière de rapports économiques et sociaux, comme l’est le monde de la « culture Coca-Cola » que déverse l’Occident partout où il tente de se répandre… Même derrière le « multiculturalisme » et même, le communautarisme, c’est bien le même formalisme politique prétendument « démocratique » que l’Occident entend imposer partout, quasiment sans nuances, en réalité parce que c’est celui de la pleine expansion des intérêts politiques et financiers qui ne sont que ceux de sa classe dominante, celle des impérialistes et des banco-centralistes.

L’un des premiers points d’ « achoppement » entre l’Occident et le Bélarus, ce fut le refus de céder au chantage à la fermeture « volontaire » (Confinement) de son activité économique, dès le début de la « crise du covid », y compris « appuyée » par des promesses « financières » proposées en « contrepartie » de ce réel suicide économique, pour un petit pays dépendant de la survie de son industrie.

Même si le Président Loukachenko a de fait reconnu avoir relativement sous-estimé le problème sanitaire, dans les tous premiers jours, son attitude de refuser le confinement était néanmoins la bonne comme la suite le confirme aujourd’hui. Le paradoxe est évidemment qu’il a ainsi garanti une large liberté à ses concitoyens, contrairement aux autres pays « donneurs de leçons », ce dont certains ont du reste largement profité, et même abusé, par des manifs essentiellement illégales, suite aux élections. Evénements de masse, où, du reste, on n’a pas vu beaucoup de masques ni de respect des « gestes barrières », « distanciations sociales » et autres simagrées supposées « conformes » en Occident !!!

Aujourd’hui, l’ « exemple Indien », qui est la preuve flagrante du mensonge éhonté de l’Occident sur cette épidémie, montre que l’« aveuglement », criminel et volontaire, de l’Occident, que ce soit sur l’Inde, sur le Bélarus ou d’autres pays dont les us et coutumes lui échappent, n’a tout simplement pas de limites !!!

L’Occident est devenu l’antithèse de la vérité, de la liberté et du simple bon sens.

L’antithèse de toutes les valeurs humaines les plus simples et les plus évidentes, qu’il prétend pourtant défendre.

L’ « incorporation discrète » de valeurs néo-nazies dans sa panoplie idéologique n’est donc pas fortuite, mais bien le reflet de son évolution cyber-fasciste et banco-centraliste, en convergence avec celles, déjà largement effectives, de la Chine et du Japon.

Seul un front des nations et des peuples Résistants, tel qu’il s’ébauche entre Bélarus et Russie, sans discrimination de religions, de coutumes, de types d’organisations politiques antifascistes, de courants idéologiques pour la liberté réelle et vécue sur le terrain, pourra permettre d’éviter ce basculement vers un « monde d’après » dont même Hitler n’aurait pas osé rêver !!!

Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, à l’aube de la guerre froide, c’était déjà le rapport de force USA-Russie qui était en question, à l’échelle planétaire, même s’il s’agissait de l’URSS, déjà elle-même un front de nations regroupées sous cette bannière de l’URSS, dont la Russie était, dès avant la guerre, le pivot et l’élément moteur.

Au lendemain de la guerre, il apparaissait clairement que l’URSS avait produit l’essentiel de l’effort de guerre en Europe, pour la libérer du fascisme, et contribué grandement, en soutien matériel, à la libération de la Chine.

Tous ces événements se sont déroulés il y a maintenant trois quarts de siècle, mais pour les comprendre, il faut donc remonter encore en arrière et comprendre que pour l’Occident la victoire du nazisme sur l’URSS paraissait, en 1941, devoir être une évidence rapidement concrétisée, tout comme elle l’avait été pour le reste de l’Europe, tant dans sa partie Ouest qu’à l’Est.

Depuis la Révolution d’Octobre il y avait donc, en réalité, une vision quasiment schizophrénique de la Russie et de l’URSS qui s’était imposée en Occident, et surtout, en Europe de l’Ouest. Depuis le milieu du XIXe siècle, en fait, cette partie de l’Europe avait décollé industriellement et jeté déjà les bases de ce qui allait devenir la société de consommation qui est encore, pour l’essentiel, la nôtre, du moins, en apparence…

En un sens, on peut même avancer que cette perception du développement économique et social prend une partie de ses racines dans le socialisme utopique qui a dominé la pensée de la gauche occidentale, malgré les efforts de Marx et Engels, puis de Lénine à la suite, pour rationaliser l’analyse du réel et de son évolution concrète, loin de l’utopie.

En un sens, donc, socialisme utopique et capitalisme consumériste sont liés dans leurs destinées, comme courants idéologiques, et même ligués, quant à leurs fondamentaux, non seulement contre le socialisme réel, mais contre la réalité du développement économique planétaire, tout simplement.

La gauche occidentale avait donc projeté sur l’URSS ses fantasmes de socialisme utopique sans même simplement voir que l’Occident avait essentiellement contribué, au cours de la guerre dite « civile » à la destruction quasi complète de la base économique de la Russie, et que les nations qui s’étaient, au cours de cette guerre, ralliées à l’URSS, n’avaient, pour la plupart, pas encore connu les moindres prémisses de ce qu’avait déjà été, en Occident, la révolution industrielle, presque un siècle auparavant, déjà !

De sorte que, face à la montée du fascisme et du nazisme en Occident, la problématique de l’URSS était en réalité très loin de l’utopie rêvée par la gauche occidentale…

L’urgence, outre simplement sortir de la misère héritée de l’époque tsariste, pour une grande part de la population, c’était donc également, et tout simplement, de reconstruire, et quasiment à partir de zéro, sur les ruines de la guerre « civile », en réalité essentiellement dues à l’intervention occidentale derrière les armées blanches, une infrastructure industrielle qui la rende capable de résister au nazisme, dont la base économique était une des plus puissantes industries de l’époque, avec le niveau de technologie le plus haut de ce temps.

C’est la réalisation de ce programme, essentiellement dans la dernière décennie d’avant-guerre, qui a permis la victoire sur le nazisme et la libération, non seulement de l’URSS, mais de la plus grande partie de l’Europe, en réalité.

Et l’Europe occidentale, elle, passée in extremis sous le contrôle US, continuait néanmoins, à l’époque, et même d’autant plus, à projeter sur l’URSS libératrice ses fantasmes de socialisme utopique. C’est ainsi que s’est enracinée la schizophrénie de la gauche, en France et ailleurs, en Europe de l’Ouest, avec l’idée que l’URSS aurait du sortir de la guerre avec la même abondance consumériste que les USA, qui n’avaient tout simplement pas même vu l’ombre d’un seul soldat nazi sur leur propre sol !!!

A partir de cette situation, la gauche occidentale devenait de fait l’alliée objective des USA, qui ne pouvaient rêver mieux que de prendre en otage, en quelque sorte, cette vision utopique de la gauche pour dénigrer la réalité de la victoire du socialisme réel sur le nazisme. Le mieux étant même encore, pour les USA, d’introduire en URSS cette même vision utopique, via le relai des bureaucrates simplement avides de leurs prérogatives et d’en profiter « pacifiquement » en bonne entente avec les USA, dans une prolongation de la même configuration qui avait fait d’eux des « alliés », par la nécessité, contre le nazisme.

C’est toute l’histoire de la naissance du krouchtchevisme et de ses avatars ultérieurs, qui ont néanmoins mis plus de trente ans à détruire ce que le peuple soviétique avait bâti en dix ans pour se relever et vaincre le nazisme !

C’est la conscience de cette histoire qui est donc restée enracinée dans une grande partie du peuple russe et de ses élites, et encore aujourd’hui, ce que l’on voit, précisément, à l’occasion de cette escarmouche aéronautique à Minsk.

Ce que les occidentaux ne parviennent toujours pas à comprendre, et encore moins, à admettre ou accepter, c’est que pour une part essentielle des populations russophones, la mémoire de cette période est quasiment inversée par rapport à la leur : si les « sanctions » anti-russes et anti-bélarus rappellent les débuts de la guerre froide, c’est aussi pour rappeler la responsabilité de l’Occident, à cette époque, et non celle de l’URSS, qui venait de libérer l’Europe, au prix de 27 millions de mort et d’une nouvelle destruction d’une grande partie de ses infrastructures.

De sorte que le Plan Marshall, vu comme une bénédiction à l’Ouest, y compris à gauche, y incluant le PCF, contrairement à certaines affirmations « historiques », aujourd’hui clairement démenties par le texte original du Rapport Jdanov, était vu, à l’Est, comme une entreprise de néo-colonisation, tout comme l’est aujourd’hui la démarche des puissances de l’OTAN en vue de déstabiliser l’économie des pays rétifs, et en fait, simplement résistants, que sont la Russie, le Bélarus, et quelques autres à travers le monde !

Rappelons que le Rapport Jdanov, tel qu’en sa version publique internationale de 1947, est encore aujourd’hui considéré, par les « historiens » occidentaux, comme une sorte de « déclaration de la guerre froide », de la part de l’URSS, alors qu’il n’était précisément qu’une réponse aux manœuvres d’ingérence US dans les affaires de l’Europe, et déjà, à travers le Plan Marshall, une tentative de déstabilisation de l’URSS et des pays alliés de l’URSS.

EXTRAIT DU RAPPORT JDANOV (*) :

« L’une des lignes de la » campagne » idéologique qui accompagne les plans d’asservissement de l’Europe est l’attaque contre les principes de souveraineté nationale, l’appel à renoncer aux droits souverains des peuples, auxquels on oppose l’idée d’un « gouvernement mondial ». »

« Le sens de cette campagne consiste à embellir l’expansion effrénée de l’impérialisme américain qui, sans cérémonie, porte atteinte aux droits souverains des peuples, et à présenter les Etats-Unis dans le rôle de champion des lois humaines, tandis que ceux qui résistent à la pénétration américaine sont présentés en partisans d’un nationalisme « égoïste » périmé. L’idée d’un « gouvernement mondial », reprise par les intellectuels bourgeois rêveurs et pacifistes, est utilisée non seulement comme moyen de pression en vue de désarmer moralement les peuples qui défendent leur indépendance contre les attentats de l’impérialisme américain, mais aussi comme mot d’ordre spécialement opposé à l’Union Soviétique, qui défend infatigablement et conséquemment le principe d’une réelle égalité des droits et de la protection des droits souverains de tous les peuples grands et petits. »

Pour bien comprendre ce principe dans son contexte, il est donc nécessaire de rappeler que la « sécession » yougoslave, bien que déjà en gestation, en 1947, et effective, en 1948, n’a pas donné lieu, malgré le conflit idéologique et les tensions internationales, à une intervention militaire de l’URSS, contrairement à ce qui s’est produit par la suite sous la période krouchtchevienne, aussi bien à Berlin qu’en Hongrie et, plus tard, en Tchécoslovaquie.

Jdanov décède en 1948, peu après la « sécession » yougoslave, qu’il avait tenté d’enrayer par le débat, tout comme la dérive réformiste du PCF et du PCI, alors que la période krouchtchevienne, elle, s’ouvre en 1953, avec, notamment et précisément, une intervention directe à Berlin.

De sorte que la « guerre froide » est un processus qui a concerné essentiellement, historiquement, la période khrouchtchevienne et ses avatars, jusqu’à la liquidation de l’URSS par Gorbatchev.

Pourtant, on voit bien qu’elle n’a jamais réellement cessé, prenant seulement différentes formes, selon les circonstances politiques inhérentes aux différents protagonistes, et principalement, les USA et la Russie.

La « guerre froide » et ses diverses manifestations concrètes sont donc bien une obsession de l’Occident, et principalement des USA, pour réduire la Russie à l’état de semi-colonie, de république bananière au service de leurs intérêts, ce qui était bien près de réussir sous Eltsine, et non pas pour une prétendue « croisade pour la démocratie, pour les droits de l’homme », etc… !

Pour comprendre la situation actuelle, on ne peut donc pas simplement la réduire, ni à ces prétentions « humanistes » de l’Occident, ni à la situation des luttes politiques telles qu’en 1947.

Ce que nous enseigne la dialectique, c’est que la fin d’un processus est le début d’un autre. Mais ce n’est pas une suite linéaire dans laquelle tous les processus sont équivalents.

C’est une suite évolutive, où chaque processus hérite des stigmates du précédent, dont il est directement issu, et même des précédents, encore plus anciens, par voie de conséquence, mais pour comprendre la logique de cette suite il faut donc comprendre également ce qu’il y a de typiquement nouveau, même si encore relié à l’ancien par tous ces stigmates.

Si le rapport Jdanov marque bien typiquement et surtout selon l’Occident, le début de la « guerre froide », en réalité initiée par l’Occident lui-même, il est donc nécessaire de faire la part des constantes réellement persistantes et des évolutions profondes qui conditionnent leurs manifestations actuelles.

Aujourd’hui la crise est encore plus typiquement le fait de l’Occident, et il prétend toujours vouloir faire porter le chapeau à l’Orient, même si sous des angles d’attaque différents, selon qu’il s’agisse de la Russie et de ses alliés directs, ou de la Chine, concurrent direct de l’impérialisme US, et en grande partie, voire même, pour l’essentiel, sur les mêmes marchés.

Le cas du bloc géopolitique Russie et alliés directs ou pays amis plus lointains est donc différent, car il ne s’agit pas, dans ce cas, de concurrence commerciale, principalement, mais de rapport de force géopolitique, avec évidemment, néanmoins, le contrôle des ressources naturelles en ligne de mire.

La situation est donc différente de ce qu’elle était en 1947, mais les stigmates de la guerre froide sont encore profondément marqués, dans ces rapports de forces, et c’est pourquoi le rapport Jdanov résonne encore si puissamment, tant il avait saisi avec précision tous les facteurs essentiels de la situation de l’époque !

Aujourd’hui, l’Occident est en « émoi » à propos du prétendu « détournement » de l’avion de Ryanair et de la capture du « jeune couple charmant », et en fait, de nazillons criminels, Petrassevitch-Sapéga…

De l’autre côté du « nouveau rideau de fer » délibérément tiré par les occidentaux, l’opinion, qui semblait encore partagée jusqu’à cet « incident », sur l’avenir des régimes indépendantistes en Russie et au Bélarus, est, par contre, à nouveau en train de basculer en leur faveur, au vu de l’évidence de la personnalité activement et durablement criminelle, des crimes de guerre du bataillon « Azov » au Donbass, aux émeutes « post-électorales » d’Août 2020 à Minsk, du néo-fasciste Petrassevitch et de la complicité assumée, même si plus récente, de sa nouvelle compagne.

Pour l’instant, en termes de rapports de forces politiques, l’Occident, avec sa nouvelle tentative de blocus haineux, est tout simplement en train de se retourner un énorme pavé sur les pieds !!!

Le fait de cette initiative courageuse de la part du Bélarus, de son Président et de l’ensemble de son État doit donc non pas nous démoraliser, sauf si l’on se fie aux communiqués mensongers de l’Occident, mais au contraire nous galvaniser pour comprendre qu’une partie essentielle des peuples slaves restent conscients et mobilisés pour résister à la déferlante impérialiste et banco-centraliste, imprégnée des valeurs néo-nazies dont elle a désormais besoin pour imposer son nouvel ordre mondial.

C’est donc aussi, et même surtout, en cela que le rapport Jdanov peut et même doit encore résonner à nos oreilles comme un appel à la Résistance.

En 2013, déjà, au moment de la fuite de Snowden à travers le monde du XXIe siècle naissant, la résonance était évidente, telle que nous l’avions directement exprimée dans le tout premier article du blog TML(**), et l’ironie du sort, qui n’est donc pas tout à fait un « hasard », en fin de compte, fait qu’aujourd’hui, dans leur réponse à l’Occident, la Russie et le Bélarus font précisément référence à cette fuite de Snowden, alors hypothétiquement en « étape provisoire » en Russie, et qui avait donc généré le non moins spectaculaire et bien réel détournement de l’avion du Président bolivien, Evo Morales, suspecté d’avoir pris Snowden à son bord, en vue d’une étape « finale » vers l’Amérique Latine…

Étape qui n’a donc pas eu lieu, et même si c’est en partie une autre histoire, désormais, le fait est bien que les Occidentaux, aujourd’hui « donneurs de leçons » au reste du monde, selon leur fâcheuse habitude, n’en étaient alors pas moins prêts à tout, et à toutes les « entorses » possibles au droit international, pour arrêter Snowden, qui n’était pourtant en rien un criminel, mais, bien au contraire des nazillons Petrassevitch-Sapega, un authentique démocrate et un authentique pacifiste !

…Et désormais et définitivement, et fort heureusement pour lui, réfugié en Russie !!!

Néanmoins, à l’époque comme aujourd’hui, la trajectoire de Snowden, qui ne pouvait donc concrètement se terminer qu’en Russie, révèle bien ce qui paraît à nos yeux d’Occidentaux être un « paradoxe » : la Russie est le refuge ultime de la liberté et de la Résistance, comme elle l’a été face à l’offensive nazie, de 1941 à 1944, et sans lequel le cours de la guerre serait resté indécis, et même, en fin de compte, probablement favorable aux nazis. Ces dernières semaines encore, si les néo-nazis ukrainiens n’ont pas entrepris de massacrer les russophones du Donbass, c’est bien parce que l’ombre de la Russie plane sur leur « soleil noir », leur emblème directement « emprunté » au Reichsführer-SS Heinrich Himmler…

Pour autant, le monde a néanmoins encore changé, depuis ce qui était donc la fin officielle de la « guerre froide », et derrière les oripeaux de ces criminels se cachent de nouvelles forces économiques à l’échelle planétaire, qui commanditent non seulement ce genre de « force parallèle », mais aussi et surtout, les grands bouleversements qui restructurent l’ordre géopolitique et géoéconomique mondial.

Jusqu’au tournant des années 80 la « guerre froide » a donc connu une sorte d’ « équilibre », où, d’un côté, la stagnation de l’URSS était compensée par la montée des luttes anticolonialistes, et où, de l’autre, le recul de l’influence US était compensé, face à ces mêmes luttes, par l’ouverture de la Chine à ses investissements de plus en plus massifs en capitaux.

Dans la dernière décennie du XXe siècle, l’effondrement de l’URSS, combiné avec le décollage économique de la Chine, sous l’influence financière US, donnait donc le sentiment d’une hégémonie US désormais définitivement sans partage sur le monde.

Néanmoins, l’euphorie de ce qui devait être la « victoire finale », et même, la « fin de l’histoire », fut donc de courte durée, car l’« expansion » Otanesque, US et UE en Europe de l’Est ne compensait pas pour la montée en puissance économique de la Chine, qui, tout en continuant à valoriser des capitaux US, n’en raflait pas moins les meilleures et les plus grandes part du marché mondial, dans bien des domaines, amorçant ainsi le recul industriel de l’Occident, et en premier lieu, de l’Europe.

De sorte que cette « victoire dans la guerre froide », plutôt que d’être réellement une nouvelle période, n’était en fait qu’un simple « sursis » par rapport à la crise profonde de la fin des accords monétaires de Bretton Woods et à celle du choc pétrolier, comme la première de ses conséquences visibles.

Mais la plus fondamentale de ses conséquences étant le surdéveloppement exponentiel de l’économie financière comme compensation à la chute de rentabilité des capitaux productifs. Un surdéveloppement qui n’a rien d’un choix d’orientation politique ou idéologique, mais résulte donc simplement de la fin de la période de surproductivité du capital jusque là naturellement engendrée par le développement des forces productives industrielles durant son « pain blanc » des « Trente Glorieuses » issues de la frénésie nécessairement « reconstructrice » d’après guerre, combinée aux progrès de la technologie, permettant une amélioration du niveau de vie des masses populaires sans les reculs massifs de l’emploi industriel générés par l’automatisation, qui ne commence précisément sa généralisation qu’avec le tournant des années 70.

Néanmoins, face à la montée en puissance de l’industrie chinoise, elle-même dans une période ascensionnelle type « Trente Glorieuses », l’économie financière a finalement essentiellement contribué au développement de la puissance chinoise dans ce domaine de progrès technique également. Et si le décalage en termes de productivité, reste encore actuellement favorable à l’économie chinoise, celle-ci n’en repose pas moins sur sa dépendance à l’exportation et sur sa propre dette, tout aussi considérable que celle de l’Occident, même si structurée différemment, un peu à la manière du Japon, à la fois le pionnier et le champion, dans le domaine du banco-centralisme.

Si le conditionnement du développement économique au développement de la dette apparaît de manière spectaculaire aujourd’hui au Japon et en Chine, ce n’est que la contrepartie logique du fait qu’en Occident ce n’est plus la question du développement qui est conditionnée par la dette, mais celle de la survie même de l’activité économique, tout simplement.

C’est ce qu’a révélé, de manière déjà flagrante, la crise de 2007-2008, dans ses causes et ses conséquences, dont la plus évidente et nécessairement incontournable pour la survie même de l’Occident industrialisé : l’interventionnisme massif de ses trois principales Banques Centrales, la FED (USA-zone dollar), la BCE (UE-zone euro) et la BoE (GB-« zone sterling », de fait en voie de reconstitution post-brexit !).

De sorte que, plutôt qu’une lutte mondiale entre puissances impérialistes en voie d’expansion ou de survie pour leur hégémonie, et même si cette lutte continue de générer de nombreux et souvent meurtriers conflits « régionaux », le monde du XXIe siècle est actuellement un monde de luttes d’influences entre zones monétaires banco-centralisées pour le contrôle des flux de capitaux financiers, dépendants entièrement, en réalité et en dernière analyse, de la politique monétaire concernant la gestion de la dette, publique et privée, des cinq principales Banques Centrales, les deux plus grandes orientales, PBoC (Chine-zone yuan) et BoJ (Japon-zone yen), venant compléter le trio infernal des BC occidentales, FED, BCE, BoE !

Un point « rassurant » en un sens, c’est que l’interdépendance des économies à leurs dettes réciproques et entremêlées rend improbable le déclenchement d’un conflit majeur, au-delà des rodomontades verbales, et sauf « accident », malheureusement toujours possible, malgré tout.

Un point inquiétant, pour les peuples et les nations, comme c’est précisément le cas de la Russie actuelle, qui ne sont pas encore englués dans ce type de développement économique : ils sont la proie potentielle des appétits de ces cinq « continents monétaires », en quelque sorte, dans leurs luttes d’influences, aussi « feutrées » soient-elles !

Et bien évidemment, la Russie est donc bien l’un des enjeux essentiels de ces luttes d’influences, sinon le principal, en raison tant de son importance géostratégique, par sar position planétaire centrale et sa taille continentale, que par l’immensité des ressources naturelles qui lui ont permis de survivre de manière relativement indépendante ces dernières décennies, tout comme au temps de l’émergence de l’URSS, du reste.

Dans cette lutte transcontinentale pour faire basculer la Russie dans l’escarcelle de l’une ou l’autre des sphères d’influences banco-centralistes, la petite nation Bélarusse occupe donc elle-même une position charnière, au centre du continent Euro-Asiatique.

C’est ce qu’a très bien compris le Président Loukachenko, et qui explique l’acharnement des hyènes occidentales contre son petit pays, sous prétexte de lui imposer une pseudo-"démocratie" matinée de corruption, comme le montrent le choix des complices successifs de cette entreprise de déstabilisation, et le projet de mise en place d’un système néo-fasciste directement inspiré du "Maïdan" ukrainien, révélé par les intentions clairement exprimées des Protassevitch, Sapega & Cie…

L’exemple du Bélarus illustre donc typiquement le concept de "Guerre hybride" décrit par le Président Loukachenko, dans ses diverses interventions, et, notamment, dans son dernier exposé aux parlementaires du Bélarus, en réponses à leurs questions.

C’est ce qui distingue, selon son expression, le concept de « guerre glaciale » comme renouvellement d’un processus en réalité aussi conflictuel, sinon davantage, que celui de la « guerre froide ». Avec cette différence, en outre, que les peuples concernés peuvent aussi faire le bilan de cette période passée et en tirer les leçons pour ne pas retomber dans les mêmes pièges illusoires, et miroirs aux alouettes, même « revisités » avec les moyens médiatiques modernes.

Pour l’instant, le miroir aux alouettes, en ce qui concerne le Bélarus, a commencé à voler sérieusement en éclats et donc même si les restes de l’ « opposition » en déroute continuent de s’y mirer, et même de s’y trouver beaux, ce n’est que sous le regard de l’Occident, mais bien solitaires, autrement, sur le terrain, notamment après leur dernier essai de coup d’État made in USA et, fort heureusement, ridiculement avorté !

Mais si le « gouvernement mondial », déjà rêvé en 1947, par les bourgeois monopolistes et leurs séides idéalistes petits bourgeois pseudo-« internationalistes », n’était donc en fait que celui de l’hégémonie financière US, son nouveau visage actuel est en quelque sorte plus diffus, dissimulé derrière la nécessité d’une cohésion mondiale des politiques monétaires des cinq principales Banques Centrales, cohésion sans laquelle l’ensemble du système de domination des pays industriellement les plus avancés s’effondrerait en quelques jours, à la suite de leurs marchés financiers, laissant la place libre, de fait, aux pays qui sont aujourd’hui obligés de vivre repliés sur eux-mêmes, même si solidaires entre eux, du fait des « sanctions » de tous ordres. Le paradoxe positif étant néanmoins que ces pays "sanctionnés" ne se trouvent donc toujours pas, de ce même fait, sous le poids écrasant d’une dette éternellement irremboursable.

La dette éternellement irremboursable, même si éternellement renouvelée par les Banques Centrales, met donc les États qui acceptent ce système dans une éternelle dépendance à leur égard, qui, de plus, se trouve liée à celle des marchés financiers, selon un processus « quadrangulaire » moins visible que le circuit "triangulaire" de l’esclavage colonialiste mais néanmoins contraignant de manière inexorable, par d’autres moyens, pour les peuples qui l’acceptent !

Les États émettent des emprunts obligataires à taux d’intérêts très faibles, mais que les banques d’affaires achètent pour les revendre aux Banques Centrales, en échange de liquidités pour suralimenter les marchés financiers, qui, de ce fait, battent records sur records, ce qui permet à leur tour aux entreprises, "incertaines", sinon douteuses, de s’endetter pour survivre, et ainsi de suite… Les Banques Centrales restant les garantes en dernier ressort de ce système, en stockant la dette, éternellement renouvelée, s’accumulant…

[Dette mondiale en % du PIB- 1870 2010]

[ Suite depuis 2012 >>> en % du PIB c’est donc la ligne ROUGE qu’il faudrait rajouter en HAUT ET A DROITE DE LA LIGNE VERTE du premier graphe, à HAUTEUR DE 200% du PIB pour représenter l’évolution de l’ensemble !]

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UN ESSAI DE RABOUTAGE PROPORTIONNEL DES GRAPHES... >>>

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EN "IMAGE MIROIR", L’ÉVOLUTION DU BILAN DES BANQUES CENTRALES !!!

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Dans ce cadre actuel, déjà solidement établi par la crise de 2007-2008, et désormais considérablement et drastiquement renforcé grâce à la prétendue « crise du covid », qui a permis l’accroissement exponentiel de la dette, il n’ y a guère de progrès social réel, ni même de simple revendication de base qu’il soit possible de réaliser sans précisément s’en prendre à ce pouvoir discrétionnaire des Banques Centrales à décider, en réalité, et même si indirectement, des principales orientations budgétaires des États, et notamment concernant leur politique économique et sociale.

De sorte que non seulement les peuples des métropoles impérialistes et banco-centralistes ont tout intérêt à manifester activement leur solidarité avec les peuples et les nations en lutte pour leur indépendance, mais ils ont également intérêt, tant pour eux-mêmes que pour les autres, à viser la puissance banco-centraliste en son centre, pour lui arracher ce pouvoir d’asservissement en reprenant le contrôle de leurs destinées économiques et sociales, en prenant le contrôle démocratique du crédit à tous les niveaux, et donc de la création monétaire concernant les flux nécessaires à tous les aspects essentiels de la vie économique et sociale de leur pays.

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(* Andreï JDANOV - Rapport sur la Situation Internationale - 1947

https://storage.canalblog.com/60/28/1716556/129219067.pdf

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(**SNOWDEN EN SURSIS - Octobre 2013 - Le premier article à l’origine du blog TML

https://storage.canalblog.com/90/18/1716556/129219064.pdf

CONCERNANT LA FERMETURE DU BLOG TML

https://storage.canalblog.com/93/01/1716556/129245160.pdf

Source :

Loukachenko Résistant : de la « Guerre Froide » à la « Guerre Hybride », le Nouvel Ordre Mondial est-il inévitable ?

LOUKACHENKO A MINSK LE 16 AOÛT 2020

ANNEXE :

Le N.O.M. et l’évolution des relations internationales

Une précision utile concernant la redéfinition des relations internationales dans le cadre du processus mondial de banco-centralisation des économies industrielles les plus avancées.

Le N.O.M n’est pas seulement une phase de décadence d’un empire, ni même d’un système économique impérialiste en général, mais aussi la phase d’apparition d’un autre type de relations sociales et économiques, fondées sur le banco-centralisme, ce qui est donc, de fait, l’apparition d’une « nouvelle espèce », pour filer la métaphore, parfois employée, des « biotopes économiques interconnectés », assez juste, mais qui ne tient pas suffisamment compte du fait que de nouveaux types de rapports sociaux et économiques apparaissent, avec l’évolution des forces productives nouvelles.

Il n’y a donc pas vraiment de « projet » banco-centraliste au sens d’un « complot » d’une minorité de capitalistes « éclairés », même si cela y ressemble fort, au point même d’en prendre la forme, ce qui fait que les théories « complotistes » fondées sur une perception idéaliste intuitive du réel rejoignent parfois l’analyse matérialiste dialectique. Il ne faut pas oublier, du reste, qu’une grande partie du marxisme dérive de la pensée idéaliste hégélienne, même si elle s’en sépare radicalement, pour finir, et prendre son envol, loin d’être terminé.

La réalité économique du développement des forces productives est telle, en termes de progrès techniques et d’automatisation, et même, de robotisation, que l’heure historique du capitalisme est donc déjà dépassée, selon ces termes, qui sont ceux de Marx, du reste… Du moins, c’est le cas dans les pays industriels avancés, et surtout, dans les secteurs économiques les plus modernes, y compris en Chine, où le capitalisme, à partir de sa forme primitive nationale-maoïste a donc franchi en moins de trois quarts de siècle les étapes que les pays plus anciennement industrialisés ont connu en deux siècles.

En Chine, le passage au capitalisme monopoliste financier s’est principalement effectué au tournant des années 90, avec l’ouverture de ses places financières, à Shanghai et Shenzhen, mais il avait été déjà largement ébauché sous Mao, via les investissements US négociés à Hong Kong, dès 1972 (Actions « Red Chips »). De sorte que le rôle de la PBoC sur le contrôle des marchés financiers y a été constant et que face au développement de la dette, notamment sous la forme du « shadow banking », ce contrôle des marchés est déjà une forme avancée et précoce de banco-centralisme, en parallèle, en quelque sorte, du banco-centralisme précoce qui s’est établi au Japon, déjà bien avant la crise de 2007-2008.

De sorte que la nature des rapports entre États, que ce soit en termes d’alliances ou de rivalités, sont déterminés, en dernière analyse, par le stade de développement de leurs forces productives.

Et s’il y a bien une alliance tactique, bien compréhensible, Il n’y a donc pas d’alliance stratégique réelle entre la Chine et la Russie, alliance qui se comprend dans le cadre des rivalités inter-impérialistes, essentiellement US-Chine, cadre désormais en voie d’être largement dépassé par celui des rivalités entre zones d’influences monétaires banco-centralistes.

Pour mémoire : FED (USA-zone dollar), BCE (UE-zone euro), PBoC (Chine-zone yuan), BoJ (Japon-zone yen) et la BoE (GB-« zone sterling », de fait en voie de reconstitution post-brexit !).

Dans ce cadre, l’interdépendance des économies est encore bien davantage prégnante que dans le cadre ancien des rivalités inter-impérialistes, et surtout et notamment, entre la Chine et les USA.

Le propre des politiques monétaires banco-centralistes est précisément d’être interdépendantes et nécessairement coordonnées, à l’échelle planétaire, question de survie de ces zones, malgré leurs rivalités.

C’est ce que montre très bien l’historique des relations et des rapports de forces monétaires entre le yuan et le dollar, constamment indexés l’un sur l’autre, par la force des choses économiques actuelles, et depuis plusieurs décennies déjà, dans une fourchette de compatibilité, et même, de comptabilité, pourrait-on dire, très étroite et qui permet à ces deux géants de survivre en dépit de leurs contradictions internes, même si celles de la Chine sont moins visibles au premier regard, et, de plus, dissimulées derrière le paravent idéologique qu’elle continue d’utiliser, depuis l’époque maoïste.

De sorte que l’intérêt des nations indépendantes et non encore soumises à cette dynamique banco-centraliste est bien de s’allier entre elles sur la base de leurs modes de développements économiques endogènes, de façon à conserver le contrôle de leur propre politique budgétaire nationale, nécessité comme base de la démocratie, qu’elle soit socialiste ou nationale-bourgeoise.

Ce nouveau déploiement des rivalités internationales, essentiellement entre zones d’influences monétaires banco-centralistes, mais fondamentalement interdépendantes et visant à réduire les restes de bourgeoisies nationales survivantes, comme en Russie, au Bélarus, en Syrie, etc… c’est ce que révèle particulièrement l’épisode aéronautique de Minsk, visant à établir un nouveau blocus sur ce pays, le Bélarus, en vue de faire sauter le verrou géostratégique qu’il constitue, aux avant-postes de la Russie, et en vue de la faire plier, d’une manière ou d’une autre, et d’autant plus qu’elle constitue actuellement, comme au temps de l’URSS, du reste, la « base arrière », en quelque sorte, de toutes les luttes d’indépendances nationales, à travers le monde.

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Messages

  • "Au Bélarus, le droit de grève est légal, sur vote à bulletin secret de 60% au moins des ouvriers d’une entreprise, et donc sur une base de revendication sociale."
    C’est quand même une restriction, en France on crierait au fascisme !
    La Russie, le Belarus seraient socialistes ou auraient des survivances socialistes ? Ce n’est pas clair.
    "L’« incorporation discrète » de valeurs néo-nazies dans sa panoplie idéologique n’est donc pas fortuite, mais bien le reflet de son évolution cyber-fasciste et banco-centraliste, en convergence avec celles, déjà largement effectives, de la Chine et du Japon."
    La Chine, elle, ne serait donc plus (n’aurait jamais été ?) socialiste ? Elle serait même en voie de fascisation avancée !

    • Pour Mao Zedong, la victoire de 1949 est celle de la mise en œuvre du projet stratégique de Démocratie Nouvelle, ouvrant certes la voie au socialisme, n’étant pas encore la dictature du prolétariat, mais une dictature démocratique conjointe des classes populaires et de la bourgeoisie nationale. De plus, c’est la stratégie générale du maoïsme dans les luttes de libération nationale, même si cela entraîne une ambigüité de langage largement utilisée dans la propagande maoïste, encore aujourd’hui, du reste.

      Cette ambigüité n’a pas non plus été levée par la GRCP, du reste, lors de laquelle, selon les occasions, c’est l’une ou l’autre étape qui est mise en avant. Quoi qu’il en soit, la « dictature du prolétariat », version maoïste, n’a été constitutionnellement établie qu’en 1975, alors qu’elle était déjà à nouveau caduque, sur le terrain, avec les accords Mao-Nixon, l’introduction des capitaux US via Hong Kong ( Actions « Red Chips »), et surtout, la reprise en main de l’État par le clan Deng Xiaoping.

      Mais la fraction dite « de gauche » de Jiang Qing (« Bande des quatre ») n’était pas spécialement plus « à gauche », en fait, et même très en pointe dans les négociations avec Kissinger, via le célèbre pongiste international Zhuang Zedong.

      Pour l’URSS de l’époque, au début des années 50, le statut de démocratie populaire de la Chine correspondait avec la définition maoïste de la Démocratie Nouvelle et elle n’était donc pas considérée comme un État socialiste, mais comme une nation alliée au camp anti-impérialiste.

      De fait, la fraction bourgeoise nationale alliée du maoïsme s’est trouvée intégrée dans les institutions de cet État avec avantages, responsabilités et profits. Le cas de Rong Yiren, ministre sous Mao et vice-président sous Deng, est particulièrement exemplaire à ce sujet.

      Le mythe de la « Chine rouge socialiste prolétarienne » est essentiellement un mythe forgé et entretenu par la gauche occidentale, notamment au tournant des années 60-70.

      La Russie et le Bélarus sont des États de gouvernances nationales bourgeoises et ne cultivent aucunement l’hypocrisie de se dire « socialiste », contrairement à la Chine. Néanmoins, effectivement, au Bélarus, subsistent de nombreuses structures et avantages sociaux hérités du socialisme, ce qui fait sa particularité, évidemment d’autant plus haïe par l’Occident. De son côté, Poutine, après avoir fléchi quelque peu sous l’influence des pro-occidentaux, l’an dernier, semble revenir à une politique intérieure davantage orientée sur le progrès social, même si limitée par le cadre capitaliste national.

      Le statut de puissance financière internationale et banco-centralisée de la Chine actuelle est l’aboutissement naturel de son intégration dans les flux de capitaux financiers mondiaux depuis les années 70, déjà. Le marché financier chinois est sous contrôle de la PBoC, tout comme les marchés européens sont sous le contrôle de la BCE, le marché US sous celui de la FED. Mais cette question du rapport entre les Banques Centrales et leurs zones monétaire est abordée dans l’article, et reprise dans l’Annexe.

      Éventuellement, c’est un autre sujet, fondamental et assez complexe. A partir de la source, et pour aller plus loin, vous pouvez déjà suivre les liens.

      Lepotier

  • Quoiqu’il en soit du Président Biélorusse, il me paraît évident que la Russie ne pouvait pas encore une fois se permettre l’OTAN un peu plus à ses frontières elle en a assez comme ça . La poudrière internationale est suffisamment menaçante avec un impérialisme toujours de tous les temps à la recherche de l’ennemi pour garder le plus juteux le commerce des armes ! L’OTAN, Etats-Unis en tête, occupe des territoire qui ne leurs appartiennent pas, par ex. : L’Ile de Taïwan qui appartient à la chine et occupée depuis sa Révolution, ce qui explique qu’elle est toujours sous tutelle Américaine ! Et confisqué à Cuba un territoire pour y maintenir une base militaire. Type de base dont on peu dire qu’elle inonde la planète ! Maintenant il faudra voir ce que pourra faire ce monde multipolaire pour faire face aux velléités d’agressions de l’impérialisme toujours debout ! A commencer par la défense des pays nouvellement souverains portés au pouvoir par leur Peuple et souvent renversés par des coups d’Etat militaires ou policiers . Cette Souveraineté des Etats fait partie de la Charte des Nations-Unies mais les yankees ne la respecte jamais puisqu’elle est du bon vouloir d’un monde Unipolaire impérialiste qui se termine ! La Russie, la Chine seraient en droit d’en finir avec ce "dictat" à écraser les peuples qui s’en libèrent . Ainsi, Cuba, le Venezuela et autres ont reçu des aides sur demande des Gouvernements en place sans lesquelles d’ailleurs leur résistance n’auraient pas pesé "lourds" Souhaitons bon vent à ces nouveaux gagneurs du Suffrage Universel , hier le Bolivie, demain le Pérou où vient de l’emporter un Président Progressiste !

    • Bonjour, camarade !

      Ce qu’il importe d’analyser, d’un point de vue prolétarien et matérialiste dialectique, ce n’est pas d’abord la personnalité de tel ou tel président, fraichement élu ou non, ni même, en général, de tel ou tel intervenant de la vie politique, mais la nature de classe de son intervention politique, la nature de classe de l’Etat qu’il dirige, et son évolution en termes de développement des forces productives.

      Comme cela est formulé dans l’Annexe : la nature des rapports entre États, que ce soit en termes d’alliances ou de rivalités, est déterminée, en dernière analyse, par le stade de développement de leurs forces productives.

      Le fait que l’impérialisme US reste, dans la sphère des contradictions inter-impérialistes, la puissance mondialement dominante, c’est une évidence hélas toujours bien réelle.

      Le fait est même encore et toujours, depuis la seconde guerre mondiale, que les autres puissances impérialistes occidentales lui sont carrément inféodées, c’est-à-dire littéralement soumises comme vassales et seulement autorisées à exploiter leur propre zone d’influence qu’avec la supervision de l’Etat US et en contrepartie de contribuer à sa domination sur le reste du monde.

      Telle est encore, en grande partie, mais en partie seulement, la situation héritée de la 2ème guerre mondiale, telle que génialement analysée par le Rapport Jdanov.

      Héritage encore valide en partie seulement, car, en trois quarts de siècle, le monde a donc évidemment considérablement évolué, tant en termes de développement des forces productives qu’en termes de rapports de forces géoéconomiques, géopolitiques et géostratégiques.

      En termes de rapports de forces géoéconomiques, l’événement majeur est la montée en puissance du capitalisme chinois, depuis le stade encore bureaucratique national, au tournant des années 60-70, au stade du capitalisme monopoliste financier, dans les années 80-2000, et à présent, au stade banco-centraliste avancé, assez comparable à celui du japon, même si par des voies et dans des conditions différentes.

      En termes de rapports de forces géoéconomiques, également, les rapports de forces inter-impérialistes sont d’abord les rapports de forces entre puissances financières, et, dans ce domaine, c’est bien la Chine qui est, depuis quelques années déjà, le challenger N°1 des USA.

      En termes de rapports de forces militaires, même si elle étend son emprise en Asie du Sud-Est, et notamment, en Mer de Chine (*), la Chine n’a pas l’implantation internationale équivalente aux USA et il est donc compréhensible que les nations voulant échapper à l’emprise US cherchent une alliance tactique du côté chinois. Évidemment, cela va aussi avec des accords de coopération économique, mais qui n’en sont pas moins des rapports de dépendance relative, étant donné le déséquilibre de puissance économique et financière, dans ce type d’accords.

      C’est typiquement le cas des relations entre la Russie et la Chine, même si la Russie est plus importante, territorialement, et même plus riche en termes de ressources naturelles. Ce n’est pas le cas, et c’est même tout à fait l’inverse, par contre, en termes de développement des forces productives, et notamment, suite à la catastrophique période comprador eltsinienne. En termes de rapport de forces économiques, en termes de capitalisation financière, celle de la Russie est de l’ordre de 2,5% de celle de la Chine, qui est donc désormais, de plus, grande exportatrice, non seulement de marchandises, mais précisément, de capitaux financiers, alors que la Russie reste nettement importatrice, en termes de capitaux, même si à une échelle réduite. Par contre, elle est, par nécessité, une grande importatrice de produits industriels.

      De sorte que mettre la Chine et la Russie sur le même plan, même dans le cadre des alliances réciproquement proclamées, cela n’a absolument aucun sens, en termes d’analyse marxiste.

      Malheureusement, le niveau de formation militante actuel du mouvement ML, que ce soit en France ou ailleurs, du reste, est tellement bas que, s’appuyant simplement sur la revendication formelle de la Chine au ML, la plupart des militants entérinent et promeuvent cette alliance Sino-Russe comme une sorte de front uni anti-impérialiste, alors qu’il ne s’agit que d’une alliance tactique à laquelle la Russie est contrainte du fait de la situation internationale, de la même manière que la Russie soviétique a négocié différents accords avec l’Allemagne, depuis Brest-Litovsk, dont des accords de coopération économique avec la République de Weimar (Rapallo - 1922), et même l’accord de non agression de 1939, qui comprenait un volet économique.

      Le déséquilibre est évidemment et d’autant plus grand pour des petits pays comme Cuba, la RPDC, et donc, le Bélarus, également, même si les contraintes qui les poussent à de tels accords sont bien les mêmes, du point de vue de la situation internationale.

      En termes d’évolution des rapports sociaux sous l’effet de la banco-centralisation des économies industrielles dominantes, dont, en tout premier lieu, celles de la Chine et du Japon, la disparité est encore plus évidente et la tendance au contrôle cyber-fasciste des populations bien plus avancé dans des pays tels que la Chine et le Japon que même dans les autres pays sous influence banco-centraliste, dont la France. Néanmoins, avec des mesures comme celle du PaSS sanitaire, le processus de cyber-fascisation y avance également à grands pas.

      Vu sous ce rapport, il y a également une confusion possible entre les processus classiques de fascisation, comme celui actuellement en cours en Ukraine, qui reste une conséquence des contradictions inter-impérialistes et les processus de cyber-fascisation dus à l’évolution banco-centraliste des économies industrielles les plus avancées technologiquement.

      Évidemment, les deux vont concrètement dans le même sens, en convergence synergique mortelle, vers l’extension de la domination banco-centraliste mondialisée.

      Pour ce qui nous concerne, en tant que militants révolutionnaires prolétariens, nous devons donc être capables d’analyser et de discerner les forces de résistance réelle, aussi bien face à l’impérialisme que face à l’extension de la domination banco-centraliste mondialisée, et cela, tout à fait indépendamment des étiquettes idéologiques dont les différents intervenants se prévalent, formellement.

      Mais le mieux serait donc encore de reconstituer, sur la base d’une analyse lucide, notre propre force politique de résistance prolétarienne… !!!

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